Chapitre 30 : Et l'Aube
Le cri de Weaslette accueillit la nouvelle, strident et à l'image de toutes les pensées. J'étais incapable de réagir de manière rationnelle. Comme si la moindre pensée cohérente avait déserté mon corps, ne laissant qu'une enveloppe inutile. Potter était mort, l'espoir du monde sorcier n'était plus. Tout cela s'était envolé en quelques mots ...
La voix de Lord Voldemort s'éleva, brisant le silence incrédule qui s'était installé jusqu'alors :
-Petite idiot. Siffla-t-il à l'égard de la rouquine. Harry Potter est ... mort. A partir de ce jour, vous mettrez votre foi en moi !
J'en avais le souffle coupé alors que la main d'Hermione broyait la mienne. Comment aurais-je pu imaginer pire scénario ? Le désespoir me prenait alors que toute vision d'avenir semblait interdite. Une ombre opaque planait sur le tableau, immuable et terrible.
Le Seigneur des Ténèbres se tourna vers ses Mangemorts pour lancer à leur intention :
-HARRY POTTER EST MORT !
Des éclats de rire lui répondirent, provocant un frisson de dégoût commun aux membres de l'Ordre. Je pouvais entendre celui de ma tante, suraiguë et dément. Son regard se posa sur moi et je n'y lus rien d'autre que la haine que je lui inspirais, si ce n'est qu'un profond dégoût.
-Et l'instant est venu pour vous de déclarer votre foi. Présentez-vous et rejoignez nos rangs ... ou mourrez !
Comment pourrais-je ne pas me sentir viser par cela ? Je déglutis avec difficulté alors que c'était à mon tour de serrer la main d'Hermione, de toutes mes forces. C'était la terreur à l'état pure qui courait dans mes veines, un venin perfide dont je connaissais que trop bien les effets. Au milieu des ruines de Poudlard, le Mage Noir attendait, ses fidèles sur les talons. En face, élèves et membres de l'Ordre n'esquissaient pas le moindre mouvement. L'espoir s'éloignait alors que les regards accrochaient la dépouille de l'Elu.
-Même pour les traitres !
Cette fois, Lord Voldemort s'adressait directement à moi, son regard couleur de sang dans le mien. Le courage me faisait défaut, encore une fois et je gardai le silence. Je me retins de juste d'esquisser le moindre mouvement de recul. Un regard pour la Gryffondor me soulagea plus que de raison. Elle était à mes côtés et jamais je ne la trahirai !
Londubat s'avança péniblement, le Choixpeau à la main et je ne cachais pas mon étonnement. Visiblement, ma surprise était partagée. Son état pitoyable ne lui permettait guère mieux et la guerre ne l'avait pas épargné.
-Ah ma foi, j'avoue que je m'espérai mieux. Avança le Mage Noir devant l'initiative du blessé.
De nouveaux rires s'élevèrent, une moquerie grasse et hypocrite. L'assemblée était paralysée, complètement amorphe et j'en comprenais la raison. Etre dépossédé de tout espoir était la pire chose !
-Et qui pouvez-vous bien être, monsieur ? S'enquit Voldemort, le jaugeant du regard comme un vulgaire morceau de viande.
-Neville Londubat.
La tête basse, il encaissa de nouveaux ricanements adverses ainsi que le rictus méprisant du sorcier.
-Et bien Neville, je n'ai pas de doute que nous trouverons une place pour toi dans mes rangs.
-J'voudrais dire un mot !
La crispation du Seigneur des Ténèbres se fit visible jusque dans sa gestuelle. Le mouvement qu'il esquissa avait tout de faux, une politesse totalement ironique. L'audace du Gryffondor ne lui plaisait pas, de toute évidence.
-Mais parle, Neville. Je suis persuadé que tout le monde ici sera très intéressé par ce que tu vas nous dire.
Nous attendions encore. Prêt à entendre tout et surtout, le pire. Qu'avions-nous à espérer ? Je ne m'étais jamais senti aussi proche de mes anciens camarades de classe. La voix de Neville retentit, éveillant de toutes autres pensées :
-Que Harry soit mort, c'est secondaire. La mort foudroie tous les jours ! Amis, familles ... Oui. Oui Harry nous a quittés, mais il est toujours avec nous, ici, comme Fred, et Remus, Tonks, tous les autres. Et il y aura un sens à leur mort ...
Alors qu'il s'était adressé aux élèves de Poudlard et aux membres de l'Ordre jusqu'alors, il se tourna pour cracher, bien en face au visage immonde et hilare de Voldemort :
-Mais à la votre, non ! Parce que vous avez tord, le cœur d'Harry battait pour nous, pour nous tous ! Ce n'est pas terminé.
Sur ces mots, il sortit une épée du Choixpeau. Tout se passa très vite mais le corps d'Harry reprit vie et se tira de l'étreinte du Géant. Sans attendre, il envoya un sort à Nagini alors que son propriétaire ripostait déjà. Les sorts pleuvaient alors que le Survivant s'échappait déjà, sous les cris de rage du Seigneur des Ténèbres. Je n'en croyais pas mes yeux alors que les informations m'atteignaient avec violence.
Déjà, les Mangemorts fuyaient, rattrapés par la couardise et la peur. Pour eux, c'était le chaos ! La situation prenait une toute autre tournure alors que la joie se faisait sentir. Un mélange d'espoir et de bonheur mêlé, j'en étais touché en plein cœur. A côté de moi, Hermione laissait échapper un cri. Les sorts s'enchainaient à nouveau alors que nous nous réfugions dans le château. Potty lança :
-Il faut l'attirer à l'intérieur du château !
Et tout recommença. Le combat reprit, semblant pire encore. Les incantations pleuvaient et les éclairs colorés étaient partout. Je n'étais que réflexe, incapable de la moindre pensée. Je voulais survivre !
Certains tombaient sans que personne ne remarque quoi que ce soit. C'était une lutte incontrôlée pour la vie. Je parvenais à garder un œil sur Hermione qui se défendait férocement au milieu des autres.
-Drago, suis-moi ! Me lança-t-elle, au bout de longues minutes.
Sans me poser la moindre question, j'obtempérai. Nous réussîmes à quitter la Grande Salle. Tout semblait calme plus loin, un silence morbide était seulement brisé par les éclats alentours. La main de la Gryffondor avait retrouvé la mienne et je lisais sur ses traits tout son sérieux.
-Où est-ce que tu comptes aller ? M'enquis-je immédiatement.
-On doit tuer Nagini. Une fois que le dernier Horcruxe sera détruit, Harry pourra accomplir la prophétie et tuer Voldemort.
Sa voix n'était rien de plus qu'un murmure, comme si elle avait peur que l'on l'entende. Une précaution certainement inutile mais que je ne pris même pas la peine de relever. On ne changeait pas aussi facilement les vieilles habitudes.
-Bien. Alors faut qu'on trouve le serpent le plus rapidement possible.
-Je ne te pensais pas aussi perspicace, Malfoy. Railla Hermione, le sourcil levé.
-Je pourrais en dire autant de toi, Granger. Répliquai-je, plus pour la forme qu'autre chose.
Un petit regard complice. Merlin, c'était tout ce dont j'avais besoin ! Une bouffée d'oxygène dans l'atmosphère lourde de Poudlard.
Nous parcourions les couloirs déserts du château. Tout était étrangement calme, immobile jusqu'en devenir inquiétant. Une épaisse fumée tapissait les murs et le sol, l'odeur de mort y était omniprésente. La main d'Hermione dans la mienne m'était encore une fois d'une grande aide. Une raison de tenir le coup, de rassembler encore les dernières onces de courage qui me restaient.
Soudain, j'aperçus l'ombre de Nagini, immense, ondulant par terre. J'humectais péniblement mes lèvres. Moi qui appréciais les reptiles, j'avais toujours détesté celui-là. Il avait tué mon parrain, j'avais désormais toutes mes raisons ! Une pointe de rage s'insinua en moi alors que je serrais le poing. Hermione ramassa une pierre à même le sol et me m'intima le silence, d'un geste. Je l'imitai, sans un mot.
Nous nous approchâmes dans la plus grande discrétion. Le serpent était hideux, encore plus de prêt et je réussis à formuler cette pensée malgré la peur qu'il m'inspirait. La Gryffondor jeta le caillou sur lui, fortement. Sifflant de douloureux et de mécontentement, Nagini se tourna vers nous. La sorcière bifurqua vers la gauche sans que je ne puisse comprendre. Elle hurla soudain :
-Lance la pierre, Drago !
Je le fis sans même hésiter, dans un accès de panique. Je jetai le bout de gravas durement sur le serpent qui émit une nouvelle plainte. Hermione s'approcha alors que je comprenais son plan. Elle m'avait rapidement expliqué le fonctionnement des Horcruxes il y a peu. Ce que je voyais dans sa main devait être un crochet de Basilic. Je n'eus pas le loisir d'imaginer la créature qui avait terrorisé tous les élèves une année entière, puisque Nagini passait à l'attaque. Je lançai le premier sort qui me vient à l'esprit alors que j'imaginais déjà le pire. Le seul espoir de détruire le serpent disparu quand le crochet tomba dans les escaliers, hors de porté.
Hermione eut tout juste le temps de me rejoindre alors que nous prenions la fuite. Le danger que représentait le dernier Horcruxe n'était pas négligeable, nous le savions l'un comme l'autre. Il s'approcha, faisant monter l'inquiétude au-delà des mots. Ondulant au sol bien plus rapidement que ce que j'aurai pu envisager, il représentait bien plus qu'une simple menace. Nous dévalâmes les escaliers en courant, sans jamais quitter du regard Nagini.
-Merlin !
Le serpent gagnait du terrain. Un tas de gravas mit un terme à notre fuite alors que les possibilités se refermaient sur moi. L'adrénaline ne pouvait plus rien y faire. Je voyais le reptile s'approchait comme au ralenti, les crochets mortels dans mon champ de vision. J'enlaçai Hermione juste derrière moi, comme pour la protéger du danger. C'était ridicule, bien inutile mais cette pensée ne m'effleura même pas.
Le gueule monstrueuse de Nagini était toute proche et je fermai les yeux, prêt au pire puisqu'il le fallait. Mais rien ne vint et un bruit sec me fit reprendre conscience de la réalité. D'énormes volutes noires s'élevaient alors que l'épée de Gryffondor, fermement tenu par Londubat, entaillait la chair de l'animal. Je ne respirai plus alors que l'Horcruxe se débattait encore, un poids énorme oppressant ma poitrine.
Et alors, tout disparu, toute noirceur caractéristique et le reptile en lui-même.
Nagini, le dernier Horcruxe, venait d'être détruit !
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Le calme revint avant que la nouvelle ne nous atteigne. Un soulagement murmuré dans tout le château qui ne pouvait signifier qu'une chose. Les derniers Mangemorts en vie avaient pris la fuite après la chute de leur Maître. Je l'avais senti, la Marque m'avait brulé soudainement, et puis plus rien. Car oui, Voldemort était mort !
La nouvelle atteignit bientôt tout le château. Une douce euphorie se rependit doucement partout. Un soulagement mêlé de bonheur, un cocktail étonnant. Le Survivant avait triomphé du Mage Noir après des années de lutte ! La Mal avait combattu, avait fait ses nombreuses victimes, mais avait fini par perdre. Même si je ne croyais pas à tout cela, la joie faisait le reste.
La calme signait son grand retour, pour de bon cette fois. Cela n'avait rien d'inquiétant, c'était simplement agréable. Cette certitude absolue qu'il n'y aurait plus de morts, plus de blessés et plus de combats. Le tableau se dévoilait à nouveau, coloré et baigné d'une douce lumière. Je me sentais plein de niaiserie, pris d'un côté Poufsouffle que je ne me connaissais pas. Quelle importance en cet instant ?
Une atmosphère presque chaleureuse qui régnait dans la Grande Salle. Loin des tensions des dernières heures, un relâchement total et mérité. Les regards m'accrochaient toujours, mais sans méchanceté cette fois. Il voyait encore en moi le Mangemort, ou le gamin prétentieux, mais sans en devenir haineux. La méfiance ne partirait pas immédiatement mais je ne m'en souciais plus.
Malgré le mépris que je vouais à Potty, je ne pouvais m'empêcher de lui être reconnaissant. Il avait sauvé le monde sorcier, quoi que l'on puisse en penser.
Le temps passait lentement, comme si ses rouages, ne fonctionnaient plus. C'était agréable en soi, un peu étrange aussi. J'étais resté avec Hermione, plus heureux que ce que je pouvais bien le montrer. Le masque avait bien du mal à subsister face à la joie qui m'assaillait. Je tenais la main de la sorcière bien dans la mienne, protecteur après avoir cru la perdre.
Potty, Weasmoche et Hermione sortirent du château. LE Golden Trio ... Je restais à l'écart alors que l'aube s'éternisait pas si loin d'ici. Je l'observai alors que des bribes de conversation me parvenaient, sans que je puisse en capter le sens. Je ne m'en souciais pas, faisant taire l'élan de jalousie caractéristique.
Je vis à peine le Balafré jeter la Baguette de Sureau sous les regards effarés de deux autres. La complicité juste devant mes yeux, celle qui m'avait tant répugnée toutes ces années. C'était dans ces moments que je prenais conscience des changements qui nous avaient bouleversés. Que ce soit pour la Gryffondor ou moi.
Après une longue étreinte, la Belette et Potty s'éloignèrent, ce dernier m'adressa un regard entendu que je ne compris pas. J'étais trop heureux pour m'en soucier. Je rejoignis la sorcière qui attendait là, le regard perdu dans l'horizon. Je passai mon bras autour de sa taille, sans brusquerie, réalisant à quel point j'étais devenu accro à son contact.
-Il a cassé la Baguette de Sureau et il l'a ...
-jeté. J'ai vu ça. La coupai-je.
Un soupir l'ébranla. Cela n'avait rien de las, seul un peu de fatigue et le soulagement était audible. J'en étais conscient.
-Tu savais que la Baguette de Sureau t'avait appartenu ? S'enquit-elle, innocemment.
Je m'étouffai :
-Quoi ?
-Tu as désarmé Dumbledore dans la Tour d'Astronomie. Elle n'a jamais vraiment obéi à Voldemort parce qu'elle obéissait ensuite à Harry.
Le ton d'Hermione était professoral, comme à l'accoutumé et je n'en tirai plus aucun agacement.
-Il a bien fait de la jeter.
-C'est aussi ce que je me disais.
La baguette la plus puissante du monde venait d'être détruite par le sauveur du monde sorcier. Une perte pour certains, un soulagement pour d'autres. Cela me rendait plus indifférent.
Hermione se colla à moi et je la serrai un peu plus. Elle murmura, un sourire dans la voix :
-C'est bientôt fini, cette fois-ci ?
-Oui, Hermione.
Comment pourrais-je en dire davantage ? Les paroles seules étaient confrontées à leurs propres limites. Je déposai un baiser sur le haut de son crâne, au milieu des mèches désordonnées. Nous scrutions l'horizon, sans rien y trouver de spécial. Un levé du jour ordinaire, au goût bien particulier. Les nuances orangées qui s'étalent sur le tableau. Le sens naissait de rien. D'un ciel aux couleurs chaudes au milieu des décombres. Il allait falloir ton reconstruire, mais personne ne songeait encore à cela. Le temps serrait nécessaire et l'avenir se dessinait déjà. Imparfait, mais tout de même là.
Je tenais Hermione dans mes bras, sans pouvoir me détacher d'elle ou du spectacle qui s'offrait à ma vue. J'avais à mes côtés l'être le plus important et une notion de futur que je m'étais jusqu'alors interdit. C'était un cadeau et j'en remerciais Merlin. Une offrande pour un monde prêt à changer. Pour des regards qui se quitteraient plus, pour la guerre qui avait, malgré les horreurs, tout transformé.
Mon regard se perdait dans cette immensité. Un sourire trônait sur mes lèvres sans que je m'en doute. Le crépuscule s'était dessiné pour les Mangemorts, aux couleurs glaçantes et macabres. La fin d'une ère, d'une atroce époque.
C'était le levé du jour qui se présentait à nous, un signe d'espoir que je ne pouvais ignorer. La promesse muette de l'aube.
The end !
Les derniers mots d'Aube et crépuscule ...
Ca me fait quelque chose, forcément, ça va faire un vide. J'ai écrit cette histoire pendant plus d'un an et l'ait postée pendant plus d'un an et demi. La fanfiction comptabilise donc 55 000 mots et exactement 180 pages Word. Un travail énorme derrière cette histoire :3
C'est le plus grand projet à leur actuel pour moi (même si mes romans iront certainement au-delà de ces nombres). J'y ais mis énormément de temps et d'investissement. Cette histoire me tenait à cœur même avant que je me lance dans sa rédaction, je suis donc très heureuse d'être parvenue à y mettre un point final.
Pendant de nombreux chapitres, j'ai fait mon possible pour retranscrire les émotions d'Hermione et Drago dans un contexte compliqué, celui de septième tome. J'ai tout fait pour que ça reste réaliste à tous les niveaux. Les débuts sont certainement imparfaits avec tout un tas de fautes. Je n'en reste pas moins fière du chemin parcouru.
L'histoire touche à sa fin et elle n'aurait jamais eu lieu sans vous. Merci pour votre soutien tout le long de la rédaction et de la publication. Merci pour vos messages, pour vos votes et pour vos commentaires, ils m'ont énormément touchée. Merci d'avoir été là car, sans vous, l'histoire ne ressemblerait pas à ça et j'aurais peut-être même abandonné.
Mais c'est la fin de l'aventure ... Je ne sais pas si j'écrirai d'autre Dramione par la suite mais j'ai tout un tas de projets en cours. Deux romans et un troisième en réflexion, des fanfictions sur divers univers. N'hésitez pas à y jeter un coup d'œil, ça pourrait vous intéressez.
Merci encore pour tout, d'avoir suivi Aube et crépuscule avec autant de fidélité. Je mets un point final à cette fanfiction avec un peu de nostalgie et beaucoup de joie.
Je vous embrasse fort,
Jade.
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