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VI - Mercredi 13 décembre

Après les cours, je suis sortie en ville pour aller chercher un cadeau de Noël pour mon père. Noël était dans un peu moins de deux semaines et d'habitude, je m'y prenais toujours à la dernière minute. Cette année, comme je voulais lui prouver que j'étais une fille exemplaire et attentive, j'avais décidé de lui offrir une collection de CD de ses groupes préférés. Un sandwich à la main et le regard errant sur les étagères du magasin, je ne t'ai pas vu arriver dans mon dos pour me surprendre.

- Ne fais plus jamais ça, t'ai-je menacé après avoir poussé un cri de surprise et m'être retournée vers toi.

Tu as éclaté de rire, et avec toi, un rouquin à l'air sympathique.

- Margaux, je te présente Mathieu, as-tu simplement dit. Mathieu, voici Margaux.

J'ai fait la bise à Mathieu. Ses joues piquaient et son regard vert était hypnotisant.

- Je suis content de te voir en chair et en os, il m'a beaucoup parlé de toi, a-t-il dit en riant, alors que tu levais les yeux au ciel.

- Qu'est-ce que vous faites là ? vous ai-je demandé.

- On traîne avec des potes de notre lycée, m'a répondu Mathieu. Des filles veulent faire les magasins et nous on veut juste trouver un endroit où on peut graille pour pas grand chose, t'aurais pas un bon plan à nous proposer ? Je crève la dalle moi, j'ai pas mangé depuis plus de quatre heures et à cette heure-ci, je devrais déjà être en train de me taper une giga assiette de pâtes.

J'ai échangé un regard avec toi. Mathieu parlait excessivement vite, j'avais eu du mal à le suivre.

- Eh bien... ai-je commencé, alors que je n'avais pas spécialement une idée d'endroit où vous pouviez manger « pour pas grand chose ».

- Tu écoutes du rock, toi ? s'est étonné Mathieu en prenant les deux pochettes de CD que j'avais trouvées pour l'instant. The Offspring et U2 ? C'est pas un peu diamétralement opposé ?

- Pas tant que ça, ai-je répliqué en lui arrachant des mains mes futurs achats.

- Enfin, si, je veux dire, U2 c'est beaucoup plus calme que...

- Je sais, l'ai-je coupé, agacée. Dis Aubain, ton Mathieu, il est toujours comme ça ?

Tu as souri alors que Mathieu fronçait les sourcils.

- Quoi qu'il est aussi insupportable que toi, vous devez bien vous entendre, ai-je continué pour moi-même.

- Eh, Miss, je suis là, a marmonné Mathieu.

Je lui ai tapoté l'épaule et suis retournée à mes recherches. Je l'ai entendu te dire qu'il rejoignait les autres et il est parti. Tu t'es approché de moi et as regardé avec moi les CD.

- Il est sympa, tu sais. Mais je ne t'en veux pas, Arthur le trouve aussi insupportable.

- C'est vrai qu'Arthur est beaucoup plus posé comme mec.

- Tu le vois souvent maintenant, non ? m'as-tu demandé en piochant un CD.

- On se dit bonjour au lycée quand on se croise. Et parfois il prend le métro avec moi, il est vraiment super sympa.

- Je le connais depuis des années, ce gars.

J'ai esquissé un sourire et ai jeté un œil au CD que tu tenais dans tes mains.

- Tu connais ? m'as-tu demandé en me la mettant sous le nez.

- Favorite Worst Nightmare, Arctic Monkeys, ai-je annoncé. Mon album préféré de mon groupe préféré.

- Sérieux ?

J'ai hoché la tête en souriant, essayant de trouver un album de Muse pour mon père.

- J'adore ce groupe aussi, as-tu dit en souriant.

- La SF, Tarantino, les Arctic... décidément, je pourrais croire que tu fais exprès d'aimer tout ce que j'aime.

- Oui, enfin il y a un point sur lequel nous ne serions jamais d'accord, c'est le fait que tu n'aimes pas le poulet.

- Enfin, Aubain, ce n'est pas que j'aime pas, je...

- Je suis végétarienne, as-tu terminé en prenant une voix aiguë.

Je t'ai donné un coup de coude dans les côtes. Tu as ri et m'as demandé si tous ces CD étaient pour moi.

- Pour mon père, ai-je rectifié, c'est son cadeau de Noël.

- Tu t'y prends à l'avance !

- Crois-moi, c'est la première fois.

- Tu veux quoi, toi, pour Noël ?

J'ai haussé les épaules.

- Généralement je demande de l'argent à mon père. Ma mère m'en envoie, mes grands-parents aussi, et pareil pour mes oncles et mes tantes.

- Ne me dis pas que tu verses ensuite tout l'argent dans une association vegan.

- J'achète des fringues, ai-je répondu en riant.

- Tout va bien, mon gens-bizarromètre s'est éteint.

J'ai secoué la tête en souriant. Tu sortais toujours des expressions délirantes, ça avait le don de me faire sourire et je t'en voulais un peu pour ça.

- Dis, tu fais quoi pour le Nouvel An ? m'as-tu demandé.

J'allais te répondre, mais ton téléphone a sonné. Tu as décroché après avoir soupiré.

- Ouais Mat ?

Je comptais pendant ce temps les CD que j'avais trouvé. Il y en avait cinq à présent, j'avais essayé de faire le plus de genres différents possibles alors que mon père n'écoutait que du rock. J'étais assez fière de moi, j'allais enfin pouvoir passer pour une fille digne de ce nom.

- Allez-y, je vous rejoins. Ah, oui, si tu veux, je lui demande. Margaux ? as-tu fait à mon intention. Tu veux aller avec nous au BK ?

J'ai secoué la tête. Tu as froncé les sourcils et éloigné le téléphone de ta bouche.

- Pourquoi ?

- Je ne vais pas vous déranger, vous êtes entre potes, puis je dois rentrer chez moi...

- Mais tu nous déranges pas, as-tu dit en souriant avant de ramener ton portable à ton oreille. Mat ? Elle vient avec nous. A tout de suite.

J'ai donc été à la caisse pour payer mes CD et on est sorti du magasin. L'hiver approchait, il faisait de plus en plus froid et toi, tu avais toujours et seulement ta veste sur le dos.

- Alors, le Nouvel An ? m'as-tu demandé à nouveau.

Le nez enfoncé dans mon écharpe, j'ai juste haussé les épaules. Le Nouvel An, je le passais toujours chez les amis de mon père, qui avaient des enfants de mon âge mais pas le genre que j'aimais bien. On se parlait seulement par politesse, on buvait en cachette histoire d'être un peu plus joyeux et on ne se parlait pas pendant un an.

- Si tu veux, la sœur d'Olivia fait une soirée chez elle. Oli peut inviter des amis, et elle aimerait bien te rencontrer.

J'ai caché un sourire dans mon écharpe. Décidément, tu parlais beaucoup de moi à tes amis, c'était aussi flatteur que déstabilisant.

On est entré dans le centre commercial où se trouvait le Burger King. J'ai desserré mon écharpe pour la laisser pendre jusqu'à mes genoux.

- J'en parlerai à mon père.

On a rejoint tes amis dans le fast-food. Ils étaient tous agglutinés autour d'une table de huit places alors qu'ils devaient bien être dix.

- Donc ce sont tous des gens de ma classe, as-tu précisé en te penchant vers moi (le fast-food était très prisé et il était toujours complet le midi, ce qui engendrait un bruit de fond incessant). Mathieu c'est celui avec qui je traîne tout le temps, les autres, je leur parle mais ce ne sont pas forcément mes potes.

- Pourquoi tu traines avec eux alors ?

- Ils sont sympas, et puis il faut bien que je me socialise, sinon je resterais dans mon coin.

- Ce n'est pas plus mal tu sais.

Tu m'as tout de même forcée à m'asseoir entre une fille et toi. Vous étiez pour la plupart en train de parler à propos des bacs blancs qui avaient lieu la semaine prochaine, comme dans mon lycée. Deux filles à l'autre bout de la table parlaient entre elles, non pas en secret mais comme tout le monde autour d'elles criaient pour se faire entendre, personne ne les entendait. L'une d'elle a croisé mon regard et m'a souri timidement. J'ai détourné les yeux et ai piqué un frite dans ton paquet, pour faire bonne figure.

- Toi, tu es dans quel lycée ? m'a demandé ma voisine.

- Pasteur.

- Pasteur ! a répété Mathieu, en face de moi. Tu dois connaître Arthur alors, le meilleur pote d'Aubain.

J'ai acquiescé. Les regards étaient rivés vers moi, comme si je devais ajouter quelque chose à ma déclaration.

- Et t'es en quelle filière ? a demandé Mathieu.

- ES.

- Ah, une économiste ! s'est écrié un autre garçon.

Ils ont tous éclaté de rire, puis j'ai repensé à ce que tu m'avais dit plus tôt, comme quoi toutes ces personnes étaient dans ta classe ; vous étiez donc tous en filière scientifique et j'étais la seule économiste, et la guerre des filières souhaitant que leurs membres s'entretuent - de manière imagée, bien sûr - j'étais à votre merci.

- Tu as aussi les bacs blancs la semaine prochaine ? a continué Mathieu.

J'ai hoché la tête. Voyant mon malaise, tu as pris la parole :

- Vous savez sur quoi on va tomber, en SVT ?

Et s'est enchainé un débat monumental sur la présence oui ou non d'un certain chapitre sur vos sujets. Je vous écoutais, avec l'ombre d'un sourire. Vous vous preniez la tête pour aucune raison et pourtant vous continuiez à vous entendre, c'était, d'une manière paradoxale, agréable.

Au bout d'un moment, les filles du bout de table sont allées aux toilettes, et j'ai décidé de les suivre - non pour écouter leur discussion, mais bien pour aller me soulager. Elles se remaquillaient quand je suis sortie de la cabine, elles parlaient du rouge à lèvres que tenait l'une entre ses mains.

- Eh, Margaux, a dit cette dernière. C'est ça, tu t'appelles Margaux ?

J'ai approuvé par un hochement de tête, tout en allant vers les lavabos pour me laver les mains.

- Tu es la copine d'Aubain ?

Ne sachant pas si elle disait copine au sens large du terme ou au sens spécifique, j'ai décidé de préciser :

- Juste une amie, je ne sors pas avec lui.

Elles ont toutes les deux hoché lentement la tête.

- Oui, c'est ce que tu dis. Mais tu ne veux pas que ça aille plus loin, entre vous ?

- Ce n'est pas dans mes projets.

Elles sont toutes les deux venues vers moi, m'encerclant pour ne pas que je puisse partir.

- C'est bon, on a vu comment tu le regardes, a-t-elle dit en riant. On sait bien qu'il y a plus que de l'amitié entre vous.

- Je le regarde comme je regarde n'importe qui d'autre.

J'ai agité mes mains au-dessus du lavabo, et je me suis faufilée entre les deux filles pour aller me sécher les mains.

- Tu sais, Aubain, il n'est pas très doué avec les filles, a-t-elle continué d'une voix forte pour passer au-dessus de bruit du sèche-mains. Il est sorti avec ma meilleure amie, il n'y a pas très longtemps.

- Emma ?

Elle a acquiescé. J'ai soupiré ; je connaissais trop bien ce genre de filles : elles avançaient toujours en meute, et quand l'une d'elles se sentait menacée, sous n'importe quel prétexte, les autres jouaient le rôle d'éclaireuses.

- Tu pourras dire à Emma que je ne me mêle pas de ses histoires avec Aubain, si ça peut la rassurer.

Je suis sortie des toilettes. Je n'avais pas pensé à te demander comment c'était passé ton rendez-vous avec Emma, dimanche dernier ; mais j'imaginais que si tu ne m'en parlais pas, c'était que tu n'avais rien à me dire.

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