Je t'attendrai
Mipha l'aime tellement... mais lui ? (Merci d'avoir suivi cette petite collection !)
Enfin. La victoire était finalement dans leur camp. Dans un cri d'agonie lugubre, le Fléau était tombé face contre terre. Puis, ses ténèbres s'étaient désagrégées et le soleil avait paru plus rayonnant que jamais dans le ciel. Ganon était battu, le monde pouvait respirer à nouveau. C'était le début d'une nouvelle ère de paix. Bien sûr, après ces batailles incessantes, il y avait beaucoup à reconstruire, mais le pire était désormais derrière. L'avenir n'était plus qu'espoir désormais.
« Revali, où est ce que tu vas ? »
La prodige Mipha se trouvait devant le château et elle interpellait le prodige piaf qui s'en allait. Pourquoi ne prenait-il même pas le temps de fêter la victoire ? Revali n'était pas du genre à se montrer démonstratif mais il ne rechignait pas d'ordinaire à participer à une fête. C'était d'autant plus étonnant que cette fête était la première depuis bien longtemps, celle qui célébrait la fin du Fléau, la victoire du bien sur le mal. Pourtant, l'archer n'avait pas l'air très heureux, au contraire.
« - Je rentre chez moi. J'ai beaucoup de choses à accomplir.
- D'accord, mais il ne sera pas trop tard demain non ? Urbosa et Daruk sont à l'intérieur avec Link, Zelda et les autres, ils n'attendent plus que nous.
- Non, Mipha. Tu le sais aussi bien que moi, ils n'ont pas besoin de nous.
- Nous avons pourtant participé à cette victoire contre Ganon, nous aussi.
- Tu ne comprends pas ce que je veux dire hein ? Je veux dire qu'ils n'ont pas besoin de nous en général. Toi comme moi... Nous n'aurons jamais ce que nous voulons.
- Ce que nous... Revali, est-ce que tu aimes encore... la princesse ?
- C'est stupide, gronda le piaf. Tellement stupide. Et toi, tu ferais mieux d'arrêter de penser à Link. Le chevalier finira avec la princesse, c'est écrit depuis toujours. »
Une pluie fine commença à tomber et Revali s'en alla avec Medoh, regagnant son village. Mipha le regarda partir et une grande tristesse s'abattit sur elle en ce jour de joie. C'était difficile à admettre mais l'archer avait raison. Depuis toujours, la princesse Zora aimait Link et l'hylien l'appréciait. Cependant, il finirait avec Zelda. Au cours de l'histoire, il en était ainsi, le chevalier finissait toujours avec la princesse. Mipha ne pouvait pas rêver d'avoir ne serait-ce qu'un peu d'attention. N'ayant plus envie de retourner au château, elle décida de regagner son domaine avec Ruta. Là-bas au moins, elle pourrait repartir à zéro, prendre soin de son peuple et oublier les peines de son cœur.
« J'ai attendu mais tu n'es jamais venu. »
Au château d'Hyrule, les célébrations battaient leur plein mais Link n'arrivait pas à se mettre dans l'esprit du moment. Son esprit était ailleurs. Pourtant, le chevalier était le centre de l'attention, tout le monde venait le féliciter. C'était lui qui d'un coup de l'épée purificatrice avait mis un terme au règne de terreur du Fléau. La légende était déjà écrite et une foule de détails faussés y avait déjà été ajoutée. C'était ainsi, il ne pouvait pas contrôler sa célébrité. La tristesse se lisait sur son visage.
La princesse Zelda finit par remarquer son état, même à l'autre bout de la pièce. Elle prit poliment congés d'Urbosa puis se rapprocha de lui. Ce ne fut pas évident de se faufiler au milieu de la foule, encore moins de récupérer Link et de le conduire dans une salle à part. Par chance, le duo put compter sur l'aide de Daruk. Un goron est un barrage utile quand il le faut. Les hyliens se retrouvèrent seuls, face à face. Cela faisait bien longtemps que cela n'était pas arrivé.
« Link, je crois que nous devons parler. J'ai vu ton visage tout à l'heure. »
Le chevalier essayait de sourire, levant le verre vide qu'il tenait encore à la main, mais on sentait que son cœur n'y était pas. Ses yeux brillaient d'un éclat terriblement vide. Zelda savait que ce qu'elle allait dire n'était pas facile, peut-être même qu'elle se trompait, mais peu importe, les mots devaient sortir. Sa vérité ne pouvait pas sombrer dans le silence.
« - Tu sais, tout le monde s'attend à ce que nous nous marions. Apparemment, c'est ce que toutes les princesses et les chevaliers avant nous ont fait. C'est la tradition.
- Ah...
- Pourtant, nous ne nous aimons pas ainsi. Je veux dire, nous sommes amis depuis toujours. Mais nous n'avons jamais prévu de... de nous marier n'est-ce pas ?
- Oh.
- Link, tu sais que... Il y a quelqu'un que j'aime. Quelqu'un avec qui j'aimerais être. Et toi aussi. Avec la paix qui est revenue, tu ne crois pas que nous devrions réaliser nos rêves ? »
La question était sincère et directe. Si Zelda se trompait, alors elle ne savait pas ce qu'il allait advenir du chevalier. Peut-être que ce serait sa fin ? Link semblait perdu dans ses pensées, mais quand il revint vers elle, ses yeux brillaient d'une lueur intense. Aucun doute, elle avait visé juste. La princesse se rapprocha de lui et sourit. Ses lèvres fleurirent en retour. Ils s'étaient compris. Les années de guerre les avaient rapprochés et leur amitié n'était certainement pas vaine. Zelda prit la main de Link et la serra avec force. Elle avait beau être la sagesse, ce n'était pas tout ce qui la définissait.
« Alors, inutile de patienter plus longtemps. Allons les rejoindre. »
Pendant que ses pas la menaient vers les hauteurs du village piaf, Link partit au galop en direction du mont Lanelle et du domaine zora. Il forçait son cheval au maximum de ses possibilités. Le soleil semblait encore un peu plus clair et le ciel avait repris des couleurs, alors que les nuages s'amoncelaient comme un troupeau de moutons. Après une belle chevauché, il la rattrapa au niveau d'un pont, à la frontière des plaines d'Hyrule. Elle avait décidé de faire le chemin à pied et non pas avec Ruta. Quelque part, ce fut une chance pour lui. Lorsqu'elle se retourna et le vit, l'incompréhension se lisait sur son visage, mais aussi une joie refoulée. Elle avait sûrement peur que ce soit un rêve.
« Link ? »
Il descendit de cheval et s'approcha d'elle avec une étrange lenteur. Le chevalier était rarement aussi sérieux. Que venait-il faire ici ? Est-ce qu'il était vraiment là pour elle ? Mipha refusait d'y croire mais au fond de son cœur, l'espoir était permis. La zora s'approcha de l'hylien à son tour, avec crainte, comme s'il pouvait disparaître à tout moment. Heureusement, il resta là, sans jamais bouger.
« Link, est-ce que tu es revenu... pour moi ? »
Mipha n'eut pas besoin d'attendre très longtemps. Le chevalier s'approche d'elle, prit ses mains et alors, la princesse eut ses réponses. Des larmes de joie perlèrent sur ses joues. Aucun doute, cette ère de paix s'annonçait très bien et le soleil paraissait encore plus radieux. Quelque part, plus à l'ouest, une princesse et un archer partageaient cette pensée.
« Je t'ai attendu et tu es venu. »
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