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Tome IV - Chapitre 7 : Dans le coeur de Square Grimmaurd

Bonjour tout le monde ! Cette intro ne sera pas longue, un peu comme d'habitude ces derniers temps, parce que le moral n'est pas super au rendez-vous... Toujours des problèmes au boulot. Au moins, écrire et poster restent mon plaisir sympathique ! D'où la petite surprise du post en avance, ça me remontera le moral. 

Surtout que j'ai enfin réussi à avancer sur LHDI (mais maintenant je reprends du retard sur ATDM rah). Heureusement, devinez qui je retrouve ce week-end ? Tout l'hydre ! Dont Perri qui reste chez moi plusieurs jours. Vous savez ce que ça veut dire ? BRAINSTORMING !! La dernière qu'on s'est vue, on a balisé toute l'intrigue du tome 4 principalement, donc on espère être aussi productives cette fois. 

En parlant de Perri : SHE IS BACK ! Pour celles.eux qui auraient loupé, je vous invite à aller découvrir sa nouvelle histoire, Les mères de Rome. Un récit entre histoire et légende qui raconte ce que l'empire le plus puissant du monde doit aux femmes ! Avec une plume toujours d'une qualité incroyable, Perri nous embarque dans l'histoire de la fondation de Rome ^^ 

Sinon, si vous l'aviez loupé, j'ai mis de nouvelles-nouvelles couvertures (la fille jamais satisfaite bonjour). Vous en pensez quoi ? ^^ Vous aimez bien ? Vous préfériez avant ? Dites-moi tout ! J'ai littéralement passé ma semaine à envoyer vingt milles versions à Perri parce que je trouvais jamais quatre illustrations qui allaient ensemble. Disons que ce n'est toujours pas parfait, mais c'est le mieux que je puisse faire haha ! On y retrouve les Marauders, le Jily, les frères Black et Marlène, et Remus. Je vous les remets en grande version à la fin du chapitre pour mieux les voir <3

Sur ces bons mots, je vous laisse avec le chapitre... et le retour de Sirius à Square Grimmaurd. 

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Chapitre VII : Dans le cœur de Square Grimmaurd

L'âme et la magie sont deux entités intimement liées, bien que ce lien soit instable et surtout très difficile à étudier. A l'image des branches les plus nébuleuses de la magie telle que la divination, comprendre le fonctionnement d'une âme sorcière dans toute sa complexité reviendrait à comprendre comment les esprits frappeurs et les fantômes demeurent dans notre monde ou comment les étoiles influent sur le cours des existences. Malgré cette barrière, il est plus ou moins admis entre les spécialistes que l'âme est – en état initial – un tout, une unité rattachée au corps. Elle fonctionne en harmonie avec les actes magiques d'un sorcier et peut prendre des teintes en fonction de l'échelle de sortilège entre magie blanche et noire performée par un sorcier. Cela ne remet nullement en cause son unité. Son intégrité, peut-être, mais non son unité.

L'équilibre est donc à la fois fragile et stable entre l'âme et le corps dans un mélange paradoxal dont la colonne vertébral est la magie elle-même, voire l'essence magique de l'être. Cet équilibre est par exemple totalement différent pour un objet ensorcelé doué de conscience comme il en existe peu tant cela demande une magie puissante. Autrement dit, la magie ne saurait remplacé l'âme pour donner vie à un objet : la conscience ne peut être que simulée, parfois à l'extrême, mais l'intention magique insufflée à l'objet restera la ligne directrice. (N.B : pour plus de renseignements, cf. le chapitre sur le Choixpeau de l'école de sorcellerie de Poudlard).

Bien entendu, il existe un cas dans lequel l'âme humaine et la magie d'un objet se retrouvent liés pour de vrai ; mais nous ne nous attarderons pas sur les Horcruxes dans cet ouvrage. A la place, il faut plutôt se demander si la magie élémentaire est...

- Merlin ! A quoi ça sert de donner un mot sans le définir ?

Frustré, Regulus repoussa son exemplaire de Secrets les plus sombres de la magie noire trouvé dans la bibliothèque familial. Il commençait à avoir mal à la tête à force de plisser les yeux et remarqua alors seulement maintenant que la nuit était tombée. La pièce n'était plus éclairée que par la légère lueur vacillante des lampes à gaz, mais ça ne suffisait visiblement plus pour ses yeux fatigués.

- Le jeune maître est à l'étude depuis des heures, il devrait se reposer, croassa soudain la voix de Kreattur depuis le seuil. Le jeune maître veut-il que Kreattur lui prépare un thé ?

- Ca ne pourra pas faire de mal... accepta-t-il avec lassitude. Kreattur ? Viens là deux minutes avant, s'il te plaît.

Il fit signe à l'elfe d'approcher et celui-ci s'avança prudemment. Il désigna la page ouverte sur laquelle il s'était arrêté.

- Là, ce mot. « Horcruxe ». Tu l'as déjà entendu ? Tu sais ce que ça veut dire ?

Kreattur fronça les sourcils et son nez pointa se fronça.

- Non, Mr Regulus. Kreattur l'ignore. Mais Kreattur peut se punir pour son ignorance...

- Hum ? Quoi ? Non, non, dit-il précisément en réalisant ce que l'elfe venait de dire. Ce n'est pas grave. Mais redis-moi précisément ce que tu as ressenti sur le médaillon du Seigneur des Ténèbres.

- Le jeune maître ne devrait pas parler de cela, Kreattur l'a dit, c'était de la magie sombre... très sombre...

Nerveux, Kreattur tordit ses doigts entre eux, le regard fuyant et il délaissa son livre pour se pencher vers lui. Sa réticence à répondre à un ordre direct lui rappela à quel point l'elfe avait été secoué en revenant de la mission que lui avait confié le Seigneur des Ténèbres et il déglutit.

- Je sais, Kreattur, souffla-t-il avec patience. Et tu as été très courageux, vraiment. Mais j'ai besoin de savoir. Alors, vas-y, répète-moi de ce dont tu te souviens.

Il hocha la tête en guise d'encouragement et Kreattur céda, le visage contracté :

- La caverne... la caverne était sombre... se rémora-t-il d'une voix hachée. Mais Kreattur a vu, Kreattur a senti... Dans le bassin, oui, le bassin... Le Seigneur des Ténèbres a mis le médaillon. Le...médaillon...

- Oui ?

- Le médaillon était magique...

- Ensorcelé, tu veux dire ?

Il avait déjà fait la distinction le soir où Kreattur était revenu et, comme la dernière fois, l'elfe secoua la tête.

- Non, Mr Regulus, détrompa-t-il. Le médaillon était magique. En lui-même.

La certitude colorait le ton de Kreattur et il retint un soupir frustré. D'un œil, il relut le paragraphe sur l'âme, la magie et les objets. Ça aurait dû être impossible et pourtant une autre vérité venait contrer cette règle qu'il pensait imbrisable : les elfes ne pouvaient pas mentir. Si Kreattur avait perçu l'aura magique du médaillon, il n'avait aucune raison d'en douter.

- Très bien... Merci Kreattur. Ça suffira pour l'instant. Tu peux aller faire le thé et fais-toi en une tasse, d'accord ?

- Une tasse pour Kreattur ? Oh, le jeune maître est trop bon ! Kreattur va tout de suite faire le thé, celui au jasmin, celui que Mr Regulus préfère !

Regulus eut un demi sourire. Depuis son retour de la caverne, il trouvait que sa relation avec Kreattur avait changé. Il s'était toujours bien entendu avec l'elfe – bien plus que Sirius, mais ce n'était pas compliqué – seulement sa loyauté et sa révérence avaient davantage été dirigées vers sa mère. Et si ce fait était toujours vrai, il avait quand même remarqué que Kreattur était beaucoup plus à l'écoute de ses besoins : il lui préparait ses plats préférés, s'occupait de ranger ses affaires avec un zèle renouvelé et lui proposait parfois de petites attentions comme une tasse de thé. Ça lui rappelait son enfance lorsque Kreattur était toujours le premier à soigner ses égratignures après qu'il ait tenté de suivre ses cousines dans leurs jeux ou lorsqu'il lui racontait des histoires pour s'endormir pendant que Sirius le traitait de « bébé ».

L'esprit préoccupé, il jeta un œil à sa montre. Il était effectivement plus tard que prévu, il n'avait pas vu le temps passé à cause de la maison silencieuse et il se mit à ranger ses recherches. Les ouvrages aux pages jaunies semblèrent le narguer alors qu'il les reposait sur les étagères et il soupira.

Horcruxe... Le mot tourna dans sa tête, entêtant.

Pour se distraire, il tapota le cadran de sa montre, puis régla une date et une heure à destination de Marlène. Il avait soudain envie de la voir et ils avaient réalisé tous les deux qu'ils valaient mieux s'y prendre en avance pour coordonner leur emploi du temps chargé respectif. Il l'avait revu deux fois depuis leurs retrouvailles au Chaudron Baveur, à peine une demi-heure à chaque fois. Le naturel manquait encore à leurs interactions, mais il supposait que ça demandait un peu plus de temps. Le Manoir Malefoy et la sensation d'urgence prégnante avaient été un contexte particulier.

Sans bruit, il referma la porte de la bibliothèque. Horcruxe... Bon sang, il avait l'impression de toucher quelque chose du bout des doigts, aussi évanesçant que de la fumée. C'en était frustrant. La tête pleine de mots et d'analyses magiques, il traversa le couloir et entra dans la salle de bain, plongée dans la semi-pénombre qu'il chassa en allumant la lumière. Aussitôt, son regard tomba sur son reflet dans le grand miroir au-dessus du lavabo. Ses cheveux noirs lui retombaient sur le front, un peu trop longs, et il se fit une note mentale de bientôt les couper, sinon il allait finir par ressembler à Sirius.

- Un air maladif, commenta son double dans le miroir. Ça pourrait être du poison.

- Je ne suis pas empoisonné.

Il roula des yeux. Qu'est-ce qu'il pouvait détester l'esprit malin qui habitait la surface glacée et qui avait toujours un mot à dire sur son apparence... Il avait déjà demandé des dizaines de fois à son père de s'en débarrasser, mais il n'avait jamais voulu. « Se confronter à soi-même forge le caractère » ou une excuse du même genre.

- L'assurance de la jeunesse, rétorqua son reflet. J'observe les tiens depuis des siècles, crois-moi le poison est plus commun que l'acné.

- Et personne ne t'a demandé ton avis.

Agacé, il alluma le robinet et se passa de l'eau sur le visage pour se réveiller un peu. L'esprit du miroir ricana.

- Quand tu tomberas raide mort, empoisonné, ne viens pas te plaindre. Allons mon petit, approche un peu que je vois mieux...

- Merlin, je n'ai plus quatre ans. Laisse-moi tranquille.

D'un geste sec, il coupa l'eau et en projeta en gouttelettes sur le miroir pour faire bonne mesure avant de ressortir d'un pas vif. C'était l'autre grand jeu de l'esprit malin : lorsqu'il ne commentait pas sur l'apparence en prédisant une mort certaine, il tentait de les attirer dans le miroir pour les avaler. A quatre ans, il y avait basculé, trop naïf, et sa mère avait mis plus d'une heure à persuader le miroir de le relâcher. Bellatrix et Sirius avaient trouvé ça hilarant alors que Cissy avait fini à moitié traumatisée et n'était plus jamais revenue dans leur salle de bain.

Au rez-de-chaussée, il entendit Kreattur s'agiter dans la cuisine et il hésita sur le palier. Le thé n'allait sûrement pas tardé à être prêt mais... Mais il n'arrivait à s'enlever ce mot de la tête. Horcruxe.

Une pensée surgit soudain dans son esprit. La bibliothèque ancestrale des Black n'avait rien donner. Si l'information ne s'y trouvait pas, alors où ? Sa famille avait accumulé les ouvrages spécialisés en magie noire depuis des siècles... Mais justement, tous les livres ne s'y trouvaient pas. Il releva les yeux vers la porte face à lui. Le bureau de son père.

Son père, absent ce soir... tout comme sa mère. Ils étaient tous les deux partis à Ste-Mangouste pour les soins de son père dont la santé continuait à décliner et il repoussa l'inquiétude sourde au fond de lui pour se concentrer. Même pour lui, il y avait des livres interdits dans cette maison. Surtout pour lui, plutôt... Petit Regulus, si sensible, le dernier des enfants, le remplaçant de l'héritier... Mais il se souvenait encore de l'éclat dans les yeux gris de Sirius quand leur père leur avait interdit l'accès aux ouvrages dans son bureau : il avait tenté de le persuader d'entrer une dizaine de fois, sans succès, et cela pour une chose. Les carnets de la grande tante Elladora.

Ils ne l'avaient connu ni l'un ni l'autre, évidemment. Elle était morte bien avant leur naissance, mais son nom demeurait dans la famille comme celle qui avait initié la tradition des têtes d'elfes de maison. Une sorte de rappel éternel que service la noble famille Black revenait à les servir pour l'éternité. Son portrait, un des plus grands du hall, l'avait toujours un peu effrayé et instinctivement il se colla un peu plus contre le mur comme si elle pouvait le voir depuis le bas de l'escalier.

Horcruxe... Sa curiosité le piqua, toujours plus fort. Sans réfléchir, sa main tourna la poignet du bureau et le battant céda sans résistance. Son père devait vraiment décliné pour ne pas la fermer par magie avant de partir, mais il n'allait pas s'en plaindre. Le cœur battant, il s'avança sur la pointe des pieds. Il s'attendit presque à voir quelque chose surgir des ténèbres – son père lui-même, comme s'il pouvait sentir l'effraction à distance – mais seule la poussière dansa dans un rayon de lune. Il alluma les lampes à gaz.

Le bureau n'était pas grand, moins que celui de sa mère qui lui servait à entretenir sa correspondance mais aussi d'atelier de potions. Son père, lui, était plus classique. Un secrétaire, des dossiers, une bibliothèque... Tout était à sa place, bien ordonné, et il se dirigea vers les livres rangés derrière une grille, bien à l'abris. Les carnets d'Elladora étaient reconnaissables facilement : ils avaient un aspect ancien, une couverture en cuire noire, et la tranche était frappé de ses initiales. E.C.B. Elladora Cassiopée Black. Il se saisit du premier carnet d'une main tremblante.

- C'est le moment que la famille s'entraide... marmonna-t-il.

Sa lecture s'avéra à moitié décevante. Elladora avait une belle plume et une bonne connaissance de la magie, mais rien qui ne pouvait l'intéresser de prime abord. Sur des pages et des pages, elle décrivait des séquences d'enchantements et il en reconnut certaines liées à Square Grimmaurd. Les sortilèges à l'œuvre dans la plomberie pour ne pas être qu'elle soit raccordée à celle moldu, ceux pour rendre invisible la demeure depuis la rue, ou encore ceux autour de la porte pour ne pas avoir recours à une simple clé mais à la magie du sang... Fasciné, il fit défiler les pages. Elladora avait également dessiné des schémas complexes, notamment sur la préservation des corps d'elfe de maison. En songeant à Kreattur un peu plus bas, il décida de sauter cette section, le cœur au bord des lèvres. A mesure qu'il avançait, il comprenait un peu mieux pourquoi ces carnets étaient interdits... La magie décrite y était noire, très noire, mais il ferma son esprit, concentré sur sa tâche.

Et au troisième carnet, enfin... Des lettres familières et une définition, soigneusement soulignées d'un trait d'encre rouge. Horcruxe : acte magique extrêmement puissant permettant au sorcier qui le désire de séparer son âme en deux et d'en enfermer une partie dans un objet ou un être. Ce procédé nécessite la mort d'une personne. La fracture d'une âme qui en emporte une autre réussit à accomplir une quasi immortalité.

- Par tous les mages...

Regulus contempla le mot. Horcruxe. Les sonorités, dures et âpres, résonnèrent dans sa tête. Merlin... La réalisation l'assomma et se transforma en le poids du ciel sur les épaules d'Atlas. Est-ce qu'un Black – une étoile – pouvait porter le poids du ciel ? Il n'en savait rien... Mais il savait quelque chose en revanche : c'était un mensonge.

Tout ce que Bellatrix avait affirmer avec tant de fanatisme ; tout ce que les sang-purs avaient déclamé haut et fort, persuadés d'être dans leur bon droit ; tout ce que pourquoi les mangemorts se battaient... C'était un mensonge. Voldemort n'avait jamais eu l'intention de réaffirmer la puissance sorcière et de les faire sortir de l'ombre. Voldemort n'était pas Grindelwald. Ses ambitions étaient teintées de l'orgueil humaine la plus primaire : il voulait défier la mort. Il avait monté une armée et cherchait à renverser un pays pour obtenir le pouvoir, mais un pouvoir personnel qu'il ne comptait pas rendre à la communauté sorcière. Qu'il ne comptait obtenir pour assurer le statut des Black, ni même les protéger. Ça ne voulait pas dire qu'il ne voulait pas purifier le sang des sorciers ou assujettir les moldus, mais il voulait le faire pour lui. Et là était toute la nuance. Grindelwald avait agi pour « le plus grand bien », Voldemort agissait pour sa grandeur personnelle. Les Black n'avaient aucune place dans ce projet. Il avait bien repousser les limites de la magie, mais il avait surtout fait exploser la conscience de ce qu'une âme humaine pouvait supporter. Littéralement.

Hébété, Regulus continua à fixer le mot désespérément... Il n'avait pas pu être si naïf ! Il n'avait pas pu fermer les yeux sur ça... ? Et pourtant si. Son frère avait eu raison. Il n'était qu'un pion, un petit soldat dans une milice. Il servait un homme qui ne voulait que son profit. Qui avait fracturé son âme. Il n'y avait aucun honneur familial à sauver là-dedans, pas de noblesse ancestrale, rien.

D'un coup, il se prit la tête entre les mains et se mit à rire. Il rit à s'en étouffer, le son résonnant contre le mur, aussi âpre et dur que les sonorités du mot Horcruxe... Il rit, il continua à rire, à peine conscient. Il n'avait sans doute jamais autant ressembler à un Black.

Il aurait sûrement pu continuer longtemps si un bruit sourd n'avait pas soudain résonné sous lui, au rez-de-chaussée, et si la voix de Kreattur n'avait pas alors percé son crâne douloureux :

- Intru ! Intru ! Comment le traître ose-t-il fouler le sol de la noble maison de ma maîtresse ?

**

*

La tête prête à exploser, Sirius claqua la porte du QG derrière lui et sortit dans la nuit. L'air encore tiède de début septembre lui caressa le visage. Il pouvait presque encore entendre la voix éraillée d'Alexia hurler autour de lui.

- Mais qu'est-ce que ça peut te faire si Orion a voulu m'acheter ? Je l'ai envoyé balader, laisse tomber !

- Laisse tomber ? Bordel, Alex, je ne devrais pas l'apprendre maintenant ! Il n'avait aucun droit ! Et toi t'aurais dû m'en parler à la minute où il est venu !

- Pourquoi ? Pour que tu te mettes dans un état pareil ? C'est toujours pareil avec toi ! Quand est-ce que les Black vont sortir de nos vies ?

« Jamais », songea-t-il avec cynisme intérieurement. C'est ce qu'Alexia ne semblait pas vouloir comprendre – ne semblait pas pouvoir comprendre – et il retint un cri de frustration. Ça n'aurait servi à rien, il n'y avait que les bruyères pour l'entendre au milieu de ces landes irlandaises. Il n'avait pourtant pas envie de rentrer et continua à avancer d'un pas vif. Marcher lui éclaircissait l'esprit, ça dénouait un peu ses muscles crispés. Il en avait besoin.

- C'est mon père, ça me concerne ! Ca concerne l'Ordre même, tu t'en rends compte ?

- Au diable l'Ordre, je lui consacre déjà la moitié de ma vie, je ne vais pas y laisser mon couple non plus !

Quelle ironie... La tête renversée vers le ciel, il se demanda si l'Ordre n'avait pas dévoré son couple ou si les paroles d'Alexia n'étaient pas prophétiques, vouées à se réaliser dans tous les cas. Ce n'était pas la première fois qu'il remarquait qu'il n'était pas sur la même longueur d'onde sur le sujet. Alexia ne voyait pas l'Ordre de la même façon que lui. Elle n'avait pas la même connaissance que lui sur la magie noire, sur la société sang-pur, sur les idéologies qui y circulaient, bien complexes que le discours audible de mangemorts. La haine des moldus n'était que la partie immergée de l'iceberg, il fallait plonger pour voir sous la surface... Et comment plonger lorsque, comme Alexia, on n'avait déjà plus de souffle ?

Peut-être qu'il était injuste. Peut-être qu'il en attendait trop d'elle... D'une certaine façon, il l'avait toujours vu comme une James au féminin, comme sa meilleure amie. Leur relation avait évolué si naturellement que ça lui avait paru logique malgré sa peur de l'attachement. Le problème, c'était qu'Alexia n'était pas James. Elle ne l'avait jamais été. Elle n'avait jamais eu la même vision absolue qu'eux de la guerre, sûrement car elle en avait une autre à mener contre son propre corps.

Une seconde, il songea à faire demi-tour, le ventre douloureux. Mais les mots résonnaient encore trop forts.

- Tu ne me parles pas ! Ca refait comme avec ton problème avec Dorcas, j'arrive pas à te suivre Alex ! Si je ne peux pas te faire confiance, c'est la sécurité de l'Ordre qui est menacé aussi !

- Oh arrête avec l'Ordre ! Pitié arrête avec l'Ordre !

- Non ! Non, t'aurais dû me parler de ce que mon père avait fait, c'était important ! J'avais le droit de savoir, j'avais le droit que tu me parles. Tu ne peux pas choisir et filtrer, ça ne marche pas comme ça, c'est toi qui le disait. C'est bien de me parler du baptême d'Ellie toute la journée ou de ses premiers pas, mais ça nous avance à quoi ?

- Alors là c'est riche ! Regarde-toi dans un miroir, tu as été plus expressif sur tes émotions dans ton discours pour James à son mariage que tu ne l'as été avec moi pendant toute notre relation, Sirius !

La pique avait fait mal. Plus qu'il ne voulait bien l'admettre. Il se retourna à moitié pour jeter un œil vers la vieille maison en pierre et nota que la lumière de leur chambre – celle qu'ils partageaient quand ils n'étaient pas chez lui à Londres – était désormais éteinte. Celle de la chambre de Peter et Remus, en revanche, était allumée. Remus n'était pas là : il était rentré chez ses parents après leur mission de surveillance avec Benjy de la résidence de Bagnold. Mais Peter l'était, il l'avait vu en rentrant, prêt à aller se coucher après une journée de travail harassante à la Poste selon ses dires. Il s'était retenu de rouler des yeux. Par rapport aux missions à plein de temps pour l'Ordre, la Poste de Pré-au-Lard était un endroit tranquille et il ne voyait pas de quoi Peter se plaignait. Il se demanda si Alexia était aller lui parler ou s'il avait entendu leur dispute et s'était réveillé... Peu importe, ils n'avaient qu'à se plaindre ensemble !

Ecœuré, il s'enfonça dans la nuit, les mains dans les poches ; puis fit le tour du QG. Là, près d'un arbre, était garée sa fameuse moto. Il avait peu eu l'occasion de l'utiliser ces derniers mois, surtout depuis la mort des Potter, et il avala la boule douloureuse dans sa gorge. D'un certain point de vue, la moto lui rappellerait toujours l'été passé dans leur jardin à boire de la limonade et à la retaper vaillamment sous un soleil de plomb. Il souvenait encore de Fleamont qui l'observait depuis la terrasse : « si tu écrases les fleurs d'Euphemia, je ne réponds pas ta survie, mon garçon ».

Penser à Fleamont fit dériver son esprit vers son propre père alors que le moteur rugissait sous lui et que la moto décollait du sol. L'effronterie d'Orion Black... Il n'arrivait toujours pas à croire qu'il avait proposé un arrangement pareil à Alexia. Persuadé que son argent pouvait tout acheter, même la vie de couple de son propre fils. Il aurait presque eu envie de faire un enfant, juste pour voir la réaction de ses parents en se rendant compte que leur petit Regulus chéri avait été déshérité par une de ses énièmes frasques. Malheureusement, ça aurait été poussé loin, même pour lui.

- C'est le problème avec ta famille, ça sera toujours eux avant nous, t'es incapable de prendre du recul !

- Mais tu le savais ! Tu le savais dès la sixième année ! Excuse-moi si ça m'atteint, qu'est-ce que tu veux que j'y fasse, princesse ?

Le surnom affectueux lui avait échappé, même en pleine dispute, mais il avait eu un goût amer. Le goût de l'habitude, peut-être... Il préféra ne pas y penser et, le vent de face, entama un virage. Sa trajectoire était toute trouvée. Direction Londres.

La virée à travers le ciel dura un peu plus de deux heures, même grâce au bouton « hyper vitesse » ajouté à la dernière magique et ensorcelé avec de la magie voyageuse. L'idée lui avait été soufflée par Remus qui lui avait fait remarquer qu'il n'irait pas bien plus loin en volant qu'en roulant à cette allure. Remus pensait toujours à tout. C'était sûrement pour cela qu'il avait été nommé préfet. Quand il jeta un coup d'œil en contrebas, il vit Londres scintiller, traversé par la Tamise qui s'écoulait lentement, et il entama sa descente. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait, les immeubles et les vastes maisons bourgeoises de son ancien quartier se firent plus distincts. Il en connaissait chaque façade par cœur à force d'en avoir fait le tour les dimanches pour échapper à l'ambiance lourde des repas de familles qui s'éternisaient.

Et là, telle un monstre à la bouche béante, surgit Square Grimmaurd.

Il mit pied à terre, la gorge sèche. Il s'était juré de ne jamais remettre un pied ici et voilà qu'il se tenait face aux fenêtres sombres de sa maison d'enfance. Même pour lui, c'était un coup de tête un peu fort, mais la colère bouillonnait dans ses entrailles à la simple pensée de son père face à Alexia. Il traversa la rue, la vision trouble, et un frisson glacé lui remonta la colonne vertébrale en posant un pied sur les marches qui menaient au perron. Il les avait martelés il y a trois ans lorsqu'il avait claqué la porte, comme si ses jambes ne les portaient pas assez vite, ne lui permettaient pas de s'éloigner assez vite de cet Enfer sur terre... Mais c'était tout le paradoxe, non ? Cet Enfer avait été sa seule maison pendant seize ans. Il y était né, il y avait fait ses premiers pas, il y avait connu ses jeux d'enfants... Tourner le dos à des années de souvenirs et jurer d'en voir les murs brûler ne laissaient pas indemne, il le ressentait à l'instant en se retrouvant à nouveau prêt à entrer.

Une vague de détermination monta en lui. Il n'avait pas survolé tout le pays en moto volante pour repartir à peine face à une porte et, sans admettre qu'il tremblait peut-être un peu, il referma sa main sur la poignée en laiton, polie par les âges. Une seconde, il ferma les yeux, persuadé que les charmes protecteurs allaient s'activer et le reconnaître comme traitre... mais la serrure ne fit que céder dans un cliquetis familier. La demeure laissa son héritier entrer.

Le souffle court, il poussa le battant dont les gonds protestèrent à peine, puis franchit le seuil. La semi-pénombre de la Noble Maison des Black l'avala aussitôt et il se retrouva alors planté au milieu du hall avec la sensation d'avoir remonté le temps trop vite, sonné. Un concert de chuchotement brisa le silence.

- Regardez donc cela... Il ose revenir ! Quelle disgrâce !

La tante Belvina, toujours aussi sympathique.

- Je croyais que Regulus était à l'étage ?

- Oh Cygnus, espèce de vieil aveugle ! Tu ne vois pas que c'est l'autre ?

Cygnus premier du nom et Violetta, ses arrières-grands-parents toujours prompt à se disputer. Leurs voix lui transpercèrent le crâne.

- De mon temps, ça ne serait pas arrivé... Le maître des lieux devrait sévir, voilà mon avis.

Ah évidemment, les jugements de cette bonne vieille grand-tante Elladora. Sirius se retint de lui faire un doigt d'honneur, agacé, et attendit plutôt sur ses gardes que ses parents accourent pour être témoins de son arrivée fracassante. Pourtant, plusieurs secondes passèrent, mais seuls les yeux des peintures continuaient à le toiser et il fronça les sourcils. Elladora avait au moins raison sur un point : le maître de maison savait ce qui se passait à Square Grimmaurd s'il s'y trouvait.

Prudemment, il avança un peu plus et le parquet grinça sous son poids. Il en fut presque surpris. A une époque, il avait su quelle latte grinçait précisément pour éviter de se faire repérer. Il fallait dire qu'il avait autre chose à penser ces derniers temps et il ignora donc le bruit pour continuer. A sa droite, le salon était désert. Même la cheminée était éteinte, tout comme les lumières, et son soupçon se renforça : ses parents n'étaient sûrement même pas là. La constatation le laissa étrangement démuni. Ses nerfs se tendirent de frustration. Il était venu pour dire ces quatre vérités à son père et voilà qu'il lui refusait même l'honneur de sa présence chez lui. Le comble aurait pu être ironique s'il n'avait pas eu autant envie de donner un coup de pied dans ce foutu porte parapluie en jambe de troll près de l'entrée... Il l'avait toujours trouvé laid et mal placé de toute manière.

Démuni, il songea à repartir en claquant la porte – et en jetant un sort aux tableaux de ces ancêtres, juste pour narguer ses parents à leur retour – mais il se ravisa en une seconde dans une prise de conscience brutale. Il était là. A Square Grimmaurd. Seul.

Les opportunités paraissaient soudain infinies.

Son père allait payer son effronterie de croire qu'il pouvait contrôler sa vie. Il y avait forcément des traces incriminantes dans la maison ou à défaut des informations qui pourraient intéresser l'Ordre. Il était temps de faire amende honorable pour ce qui s'était passé chez les Malefoy. Malheureusement, il eut juste le temps de faire un pas avant que...

- Intru ! Intru ! Comment le traître ose-t-il fouler le sol de la noble maison de ma maîtresse ?

La voix criarde manqua de lui provoquer une crise cardiaque et il se stoppa en plein mouvement, désespéré. Il avait oublié ce détail.

- Kreattur... Oh Merlin, jura-t-il. Pas encore mort ?

Il se retourna lentement. En haut des marches qui menaient à la cuisine en sous-sol se tenait l'elfe de la famille, un plateau de thé entre ses mains crochues. Et ça tenait presque de l'exploit, mais il lui sembla qu'il était encore plus hideux qu'avant.

- Kreattur est bien vivant, affirma l'elfe, véhément. Et Kreattur sait que le traître n'a rien à faire ici !

- Oh vraiment ? Tu as racheté la maison sans que je le sache ? On est chez toi ? rétorqua Sirius avec sarcasme. Non, je ne crois pas. Alors laisse-moi passer.

Avant que Kreattur ne puisse répondre, il s'élança dans l'escalier. Les nombreuses têtes d'elfes décapitées semblèrent le suivre sur son passage, comme toujours, et il baissa les yeux juste à temps pour voir Kreattur planté en bas des marches, l'air renfrogné. Il offrait une parfaite continuité aux têtes de ses ancêtres et paraissait se demander s'il devait lâcher son plateau de thé pour courir le rattraper. Ça aurait presque pu l'amuser si une silhouette n'avait pas soudain surgi sur le palier... Il s'arrêta net.

- Par Salazar, Sirius ! C'est... c'est toi ?

- Reg ?

Sa voix étranglée résonna dans la cage d'escalier. Figé, il dévisagea son frère avec la sensation d'avoir dégringolé la volée de marches qu'il venait juste de monter. Il lui rendit un regard tout aussi choqué et ils restèrent ainsi face à face, trop abasourdis pour autre chose. Le portrait de Cygnus l'avait dit pourtant... « je croyais que Regulus était à l'étage ». Il n'avait juste pas écouté, trop perturbé par la maison et ses souvenirs, mais de toute évidence son frère n'était pas sorti avec leurs parents ce soir.

Son frère écarquilla les yeux.

- « Reg » ? répéta-t-il, incrédule. Comment ça « Reg » ? Pourquoi t'as l'air surpris de me voir ? Qu'est-ce que tu fous d'ici, bon sang ?

- Je...

- Comment t'es entré ? Pourquoi... ?

L'air d'avoir reçu un coup sur la tête, Regulus fit un pas saccadé pour venir se pencher par-dessus la balustrade et cria :

- Kreattur !

- Kreattur présente ses excuses au jeune maître, Maître Regulus ! leur parvint la voix de l'elfe depuis le rez-de-chaussée. Le traître est entré sans que Kreattur ne s'en aperçoive !

- Quoi ?

- Kreattur préparait le thé, jeune maître...

- Oh et c'est une excuse peut-être ? rétorqua Sirius sans pouvoir s'en empêcher.

Aussitôt, l'attention de son frère revint vers lui. Les mains crispées sur la rampe en bois, il le fusilla du regard sous sa frange de cheveux sombres.

- Quelqu'un t'a demandé ton avis sur la gestion de cette maison ? Non, je ne crois pas, cingla-t-il. (Tendu, il s'approcha pour lui faire face à nouveau). Qu'est-ce que tu fais là, Sirius, sérieusement ?

- Je venais voir l'homme qui nous a servi de géniteur si tu veux tout savoir... J'ai cru comprendre qu'il n'était pas là ?

Il ne voyait pas pourquoi il aurait dû mentir. Après tout, ça avait été la vraie raison de sa venue malgré le changement de plan et son frère haussa un sourcil, clairement pris au dépourvu.

- Non... non, il n'est pas là, confirma-t-il sur la réserve. Il est à Ste-Mangouste avec Mère. Sa santé décline de plus en plus, si jamais ça t'intéresse encore de savoir comment on va...

- Pas le moins du monde.

- Sirius...

Il ne laissa pas Regulus se lancer dans un discours moralisateur et le contourna, parcouru d'une énergie nerveuse. Si ses parents étaient vraiment partis pour Ste-Mangouste, il n'avait pas toute la nuit non plus et il fallait qu'il soit efficace. Efficace et subtil. Certains diraient que ce n'était pas son fort – le « certain » avait peut-être la voix de Gideon Prewett dans son esprit – mais il se devait au moins d'essayer.

- Eh ! protesta Regulus dans son dos. Tu n'as pas le droit de...

- De quoi ? D'aller chercher des affaires dans ma chambre ?

- Quoi ?

- Fais attention, Reg, tu commences à ressembler à un perroquet, prévint-il.

Il faisait à peine attention à ce qu'il disait. Agité, il remonta le couloir et tenta d'ignorer le nœud qui commençait à lui tordre les entrailles, conscient de marcher sur un fil tendu à l'extrême. Derrière lui, son frère accéléra pour revenir à sa hauteur.

- Ne me prends pas pour un idiot, t'es pas venu pour récupérer des affaires dans ta chambre, Sirius ! Qu'est-ce que tu voulais à Père ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Rien qui te concerne.

- Dommage parce que je suis là, regarde. (Il se désigna pour faire bonne mesure et lui barra la route). Et si toi tu l'es encore, c'est que tu veux quelque chose qui se trouve aussi dans la maison, énonça-t-il pour faire bonne mesure. Donc arrête de vouloir fuir, dis-moi ce que tu veux.

- Sinon quoi ?

A nouveau face à face en plein milieu du couloir, ils se défièrent du regard.

- Sinon quoi, Reg ? répéta-t-il avec hargne. Tu vas le dire aux parents ? On a passé l'âge, tu ne crois pas ?

- Pourquoi pas ? Je suis sûr que tu ne voudrais qu'ils sachent que t'es venu alors qu'ils n'étaient pas là et tu le sais.

- C'est faux, je voulais parler à Père, je te l'ai dit.

- Mais Père n'est pas là, non ? souligna Regulus avec évidence.

Oh Merlin, son frère avait toujours été trop intelligent pour son propre bien. Agacé, il se retint de le pousser contre le mur pour juste continuer son chemin et inspira une goulée d'air pour se calmer.

- Ok, très bien, céda-t-il. Tu veux savoir ce qu'on va faire ? Tu m'en dois une, Reg. Et donc tu vas me laisser faire ce que j'ai à faire sans rien dire à personne et en ordonnant à Kreattur à se taire ; et ensuite je repartirai. C'est clair ?

Regulus laissa échapper un rire étouffé dépourvu d'humour.

- Tu crois vraiment que tu peux juste revenir ici et me donner des ordres ? Non, tu...

- Elizabeth Yaxley.

Le nom parut percuter son frère. D'un coup, il perdit de sa superbe et Sirius déglutit, conscient de jouer à un jeu dangereux, mais il n'avait pas des centaines de cartes en main et il était temps d'abattre le peu qu'il avait en sa possession. Le souvenir de la fugitive de Serpentard se suspendit entre eux.

- Souviens-toi, Reg, rappela-t-il. Je t'ai aidé sans poser de questions à la faire sortir du château, je t'ai cru sur parole quand tu m'as dit qu'elle était innocente et je n'ai jamais rien dit à personne. Aujourd'hui, tu vas faire la même chose pour moi.

- Mais...

- Donc tu vas me laisser rentrer dans le bureau de Père et ne rien dire. On est d'accord ?

Honnêtement, il n'y croyait pas lui-même. A la place de Regulus, il aurait déjà appelé Kreattur pour le neutraliser et pourtant il vit la lueur d'hésitation danser dans les yeux gris de son frère, les traits crispés face à lui. C'était à la fois la force et la faiblesse de Regulus, ça l'avait toujours été : il prenait les dettes et l'honneur avec sérieux. Il y croyait profondément parce que c'était ce que leurs parents leur avaient répété, parce que l'inverse n'était pas digne d'un Black et pour la première fois dans sa vie, Sirius se retrouva à voir du bon dans cette idée.

Il ne pouvait être venu pour rien de toute façon, il s'y refusait. S'il ne pouvait pas confronter son père au sujet d'Alexia, autant le faire tomber autrement et aider l'Ordre au passage.

Regulus serra les dents. Puis, très lentement, il finit par hocher la tête.

**************

Verdiiiiiict ?  J'avoue, je suis trop contente de vous livrer ce chapitre parce qu'on revient à ce que j'aime le plus, aka le drama des Black et plus particulièrement Sirius et Regulus. 

Grosse étape... Le mot horcruxe apparaît enfin. Chaque étape du cheminement de Regulus me sert le coeur, mais c'est aussi tellement intéressant à écrire. Vraiment, je veux faire justice à ce personnage de dix-sept qui se lance dans une quête impossible et sera la premier à faire vaciller Voldemort sans le savoir. 

Sinon, il ne me reste plus que deux chapitres de prêts... Wait and see pour la catastrophe 2.0 qu'est le rythme d'écriture et de publication d'Anna. Je vous tiens au courant. En attendant, teasing pour la suite. 

Chapitre VIII : Les liens du sang

- J'ai eu le temps d'y réfléchir depuis que je suis parti, tu sais... souffla-t-il. Je crois que je sais pourquoi je finis toujours par revenir d'une manière ou d'une autre. Surtout vers toi.

- Oh ?

- Hum... Je crois que dans un sens...t'es le seul qui peux comprendre. Le seul qui sait.

Aces mots, Regulus tourna enfin la tête vers lui et il plongea ses yeux dans lessiens, si semblables. Le lien du sang ne mentait pas. Il était criant danscette foutue nuance de gris si particulière, il se voyait littéralement aumilieu de la figure dans chacun de leurs traits. 


Les nouvelles couvertures ci-dessous ! (PS : Les nouvelles de LHDI arriveront prochainement également...)

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