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Tome II - Chapitre 11 : Mauvaise journée


Un coude posé sur le coin de la table, Remus joua distraitement avec sa fourchette sans toucher à son petit déjeuner. Ce n'était pas qu'il n'avait pas faim, après tout il était un adolescent de dix-sept ans en pleine croissance donc par définition il avait toujours faim, mais la conversation qu'il avait eu avec Sirius hier soir lui restait dans la tête. Ça, et le fait qu'Anaïs était dans son champ vision, assise à la table des Serdaigle.

Remus détourna les yeux. Ce n'était pas le moment de se laisser distraire. Il voulait sincèrement prendre le temps de réfléchir à la confession que Sirius lui avait faite hier. C'était un peu avant minuit et James était encore avec Peter dans la salle commune en train de terminer un devoir pour le cours d'option Soin aux Créatures Magiques qu'il avait lui-même terminé et que Sirius n'avait évidemment pas à faire puisqu'il faisait Etudes des Moldus et Divination. Ils étaient donc tous les deux seuls dans le dortoir pour une fois. Remus avait bien vu que quelque chose perturbait Sirius et il l'observait du coin de l'œil par-dessus son livre, sans dire un mot. Au bout d'une demi-heure, Sirius avait paru enfin mettre fin à son débat intérieur pour lui demander de l'aide.

Il ne pouvait pas dire qu'il était réellement surpris. Il savait pertinemment que Sirius éprouverait bientôt le besoin de partir de chez les Potter, d'avoir un appartement à lui. Il n'avait, par contre, pas venu venir ses doutes concernant James. Pourtant, il aurait dû y penser lui-même plus tôt. La lettre que James lui avait envoyé le lendemain de la fugue de Sirius et son arrivée à Godric's Hollow était encore cachée dans le tiroir de son bureau, chez lui. Il se rappelait parfaitement de son contenu, de la rage de James envers les Black et sa façon de répéter que désormais sa maison était aussi celle de Sirius. Connaissant James, il allait avoir une assez forte réaction en apprenant la nouvelle.

Malgré tout, il voulait aider Sirius avec ses doutes et son conflit entre son envie d'indépendance et sa volonté de ne pas blesser James. D'habitude, Sirius se tournait automatiquement vers ce dernier quand il avait un problème et il était plutôt content qu'il lui fasse confiance.

- Remus ?

La voix de Lily le tira de ses pensées.

- Pardon ?

- Remus, fais quelque chose toi !

Remus observa les autres une seconde, histoire de comprendre ce qui passait avant que la lumière ne s'allume dans son esprit. Il soupira puis se tourna vers James qui arborait une tête de boursouflet battu.

- Bon, écoute-moi, tu dois rester fort, déclara-t-il de sa plus belle voix de préfet. Quand de mauvaises choses arrivent, il faut savoir en tirer le meilleur parti pour s'améliorer dans la vie, d'accord ?

- Mais il n'y pas plus de tarte au citron, y'a rien de positif là-dedans. Rien !

Remus se tourna vers Lily.

- J'ai essayé, dit-il avec lassitude.

- C'était une belle tentative, reconnut-elle. Tu vas manger ce muffin au chocolat ou pas ?

- Euh...oui.

- C'est ton troisième ! Comment est-ce que tu fais ?

- J'aime le chocolat, répondit-il avec évidence.

James éclata de rire.

- Lunard, tu es chocoholic !

- Ce mot n'existe pas...

- Et alors ?

Il n'eut pas le temps de répondre. Son attention fut détournée par un mouvement à la table des professeurs et il se rendit compte avec une seconde de retard que Dumbledore s'était levé, attendant le silence paisiblement.

Dès que les murmures se furent évanouie dans la Grande Salle, il prit la parole.

- Je suis désolé de vous interrompre au milieu de votre repas, commença-t-il d'un ton léger, j'ai quelques informations à vous communiquer sur le Tournoi de Poudlard. Tout d'abord, je tiens à féliciter une nouvelle fois les quatre élèves qui ont participé à la première épreuve de métamorphose, ils s'en sont tous sorti brillamment. Serpentard est actuellement en tête du classement avec 150 points, suivi de Gryffondor avec 120 points, Serdaigle prend la troisième place avec 80 points et enfin en dernière position, provisoirement je n'en doute pas, Poufsouffle avec 50 points. N'oubliez pas que les points gagnés par les maisons tout au long de l'année seront ajouté à ceux du Tournoi afin de déterminer le gagnant.

Les élèves hochèrent la tête de concert.

- Bien, reprit le directeur. Après ces rappels importants, je vous informe que la date pour la deuxième épreuve a été choisi. L'épreuve de botanique aura donc lieu dans deux semaines, le 16 novembre. J'espère que les quatre élèves participants seront prêts d'ici là, il est facile de se perdre mais je suis certain que chacun d'entre eux arrivera à trouver le chemin vers la réussite. Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite un bon appétit et vous recommande chaudement les petites tartelettes à la fraise qui sont délicieuses.

- Elles le seraient encore plus si elles étaient au citron, grommela James. Aïe ! Tu viens de me frapper ?

- Non, mentit Lily l'air de rien. Mon pied a juste dérapé...

Un battement d'aile empêcha Lily de se justifier plus amplement. Elle leva la tête juste à temps pour se décaler et ne pas se faire heurter par une chouette aux plumes blanches mouchetées de tâches marrons.

Remus avait presque oublié que c'était déjà l'heure du courrier. Il savait qu'il ne recevrait rien cette semaine, sa mère lui avait envoyé un colis remplis de chocolat mardi dernier (même s'il n'en restait plus beaucoup après que Peter y ait pioché « une ou deux chocogrenouilles ») et il regarda avec envie Alexia déballer un paquet de bonbon moldu.

- T'en veux un ? Demanda-t-elle en remarquant son regard.

- Je vais d'abord terminer mon muffin au chocolat, sourit-il. Eh James, c'est pas ton hibou ?

Surpris, James se retourna. C'était effectivement le hibou de sa mère qui venait de s'engouffrer par la fenêtre et descendait vers eux. Il se posa en douceur sur la table devant James avant de lui tendre la patte d'un air digne.

- Remus, file-lui un bout de muffin, il sera content.

- Quoi ? Mais c'est mon muffin !

- Il ne repartira pas si je ne lui donne rien.

- Tu m'énerves, Cornedrue, marmonna-t-il en donnant le reste de son petit déjeuner au hibou.

James rigola en ouvrant la lettre alors que le volatile repartait en direction de la volière, satisfait. Il la parcourut du regard une dizaine de seconde et son sourire s'effaça lentement de son visage. Fronçant les sourcils, il la relu une fois de plus. Remus, qui ne l'avait pas quitté des yeux, su que quelque chose n'allait pas en voyant ses épaules se tendre. Discrètement, il donna un coup de coude à Sirius et lui indiqua leur ami d'un mouvement de menton.

- C'est Euphemia ? Interrogea ce dernier.

- Oui...

Cette fois, même les filles arrêtèrent leur discussion. La voix de James avait tremblé sur ce simple mot et il paraissait plus pâle qu'il y a une minute.

- James ? Appela Lily. Tout va bien ?

- Je...

- James ?

- Mon père...je ne sais pas, il y a eu une attaque...

Sirius se redressa.

- Quoi ?

- Ma mère ne dit pas grand-chose, juste qu'il était en mission depuis hier soir et qu'elle a reçu un patronus ce matin très tôt. Il est à St-Mangouste, mais elle ne sait pas grand-chose de plus. Elle voulait me prévenir avant que je le lise dans la Gazette.

Effectivement, les quelques élèves qui avaient déjà reçu leur exemplaire du journal commençaient à chuchoter en jetant des regards peu discrets dans leur direction et Remus se pencha par-dessus la table pour se saisir de la lettre sans que James ne fasse un geste pour l'en empêcher. Aussitôt, Sirius et Peter vinrent lire par-dessus son épaule.

James,

Je dois me dépêcher de me rendre à l'hôpital et je suis désolée d'être aussi brusque mais je préfère que tu apprennes la nouvelle par moi plutôt que par la Gazette. Ton père a été blessé après être parti en mission hier avec plusieurs de ses collègues. Ne t'inquiète pas pour le moment, je ne connais pas la gravité de son état et je te promets de te donner des nouvelles quand les médecins m'en auront dit plus.

Le patronus qui m'a prévenu a été assez lapidaire et je ne sais pas ce qui s'est passé à l'heure actuelle. Surtout ne fais rien d'idiot et ne crois rien de ce que tu pourrais lire ou entendre jusqu'à ce que je recontacte.

Je t'aime fort,

Maman

Après avoir relu avec attention les mots d'Euphemia Potter, Remus reposa la lettre dont s'empressa de s'emparer Alexia pour que les filles puissent la lire à leur tour. James n'en paraissait pas gêné et regardait dans le vague, l'air déconnecté.

- Est-ce que ça pourrait être les mangemorts ? Se demanda Peter à voix-haute.

- Peut-être, répondit Remus prudemment, mais comme elle le dit, on ne connaît rien de la mission. Ça pourrait tout autre chose.

- Il y a quand même de fortes chances pour que le second en chef du Bureau des Aurors travaille sur la question de Tu-Sais-Qui, intervint Marlène avec douceur. La Gazette annonçait encore une disparition il y a deux jours.

Lily leva les mains.

- Et elle a aussi dit de ne pas écouter la Gazette tant qu'on n'aura pas plus d'informations...

- Je sais bien mais...

Brusquement, James bondit sur ses pieds. Ils levèrent tous la tête vers lui pour le dévisager.

- James...

- Je... J'ai juste besoin... s'étrangla-t-il.

Mais les mots moururent dans sa gorge et il tourna les talons, livide. Alors qu'il dépassait les tables des autres maisons, des murmures le suivirent jusqu'à ce qu'il quitte la Grande Salle, la tête basse et les mains fermement enfoncées dans ses poches. Remus était sûr qu'autrement elles auraient tremblé.

Un long silence s'abattit sur leur petit groupe.

- Je ne voulais pas... commença Marlène, coupable.

- Il vient d'apprendre que son père est blessé, possiblement dans un état grave, coupa Dorcas avec sa brusquerie habituelle mais bienveillante malgré tout. Tu n'y es pour rien, Marlène. Il avait juste besoin d'être seul.

- James n'a jamais besoin d'être seul, répliqua Lily. Ces deux mots sont même des oxymores ! Quelqu'un devrait aller le voir, non ?

Remus soupira.

- Il ne parlera qu'à une seule personne, déclara-t-il, fataliste.

Il y eut un moment de flottement puis à côté de lui, Sirius se leva, le regard dur, tandis que les autres le regardaient. Il embrassa doucement Alexia sur le front avant donner une tape dans le dos à Remus et il s'éloigna à son tour.

Comme James, le reste de la Grande Salle sembla le suivre des yeux mais il ne leur accorda aucune attention, passant les lourdes portes avec sa nonchalance coutumière.

**

*

Lorsque James atteignit la salle commune de Gryffondor, il s'étonna d'être essoufflé. En tant que sportif, il pouvait monter jusqu'en haut de la tour d'astronomie sans en être particulièrement affecté, mais il réalisa avec un temps de retard qu'il avait juste du mal à respirer depuis qu'il avait ouvert la lettre de sa mère, le ventre et la gorge noués par un sentiment indescriptible.

Ce n'était pas la première fois que son père était blessé. Petit, il l'avait vu revenir plus d'une fois de sa journée de travail avec des cicatrices ou des blessures qui mettaient toujours sa mère dans tous ses états. Pourtant, Fleamont la rassurait immédiatement, affirmant que ce n'était pas grand-chose. En grandissant, il avait compris que c'était un peu plus compliqué que ça.

Malgré tout, et c'était sans doute enfantin de sa part, son père lui avait toujours paru invincible. Il était celui qui allait arrêter les méchants, qui le protégeait... Ces derniers temps, il avait bien remarqué qu'il rentrait toutefois plus fatigué, les traits tirés, grimaçait lorsqu'il pliait le genou gauche à cause du sortilège qu'il avait reçu l'année précédente. Son père n'était pas techniquement vieux, mais il n'était pas tout jeune non plus. Ses parents l'avaient eu sur le tard alors même qu'ils s'étaient résignés à ne pas avoir d'enfant. C'était sans doute pour cela qu'il avait été autant aimé, autant gâté.

Avec l'envie de vomir, James se laissa tomber dans le canapé. Au moins il était seul, tout le monde étant en train de terminer le petit déjeuner. L'écriture de sa mère, désordonnée sûrement à cause de sa précipitation, jouait dans son esprit tandis qu'il se répétait la lettre pour essayer d'y chercher un indice. Rien. Comme sa mère l'avait dit, ils ne savaient rien pour l'instant. Son père pouvait soit être légèrement blessé soit proche de la mort.

James sentit les larmes lui monter aux yeux et il enfouit sa tête entre ses bras, les mains dans les cheveux et les jambes ramenées contre lui. Il resta dans cette position un long moment, même s'il ne savait pas combien de temps exactement, perdu dans ses pensées. A vrai dire il n'arrivait pas vraiment à « penser », c'était plutôt une angoisse sourde qui pulsait dans tout son corps et lui oppressait la poitrine.

- Cornedrue ?

Il reconnut la voix sans relever la tête. Trois personnes seulement l'appelaient ainsi et une seule d'entre elle aurait osé venir le chercher.

- Eh James...

Il sentit une main sur son épaule.

- Va-t'en, Patmol.

- Ne me dis pas que tu crois vraiment que je vais t'écouter ! Dit-il d'un ton faussement léger.

- Sérieusement, laisse-moi...

- James... Tu n'as pas à faire ça, pas avec moi. Ça va aller. Je suis sûr que ton père va bien.

- Comment tu pourrais le savoir ?

Un rictus se dessina sur le visage de Sirius.

- Quoi ? Tu n'as jamais entendu parler de mon don pour la divination ?

- Si, le jour où j'ai entendu parler du don de Lily pour le Quidditch.

- Touché.

James soupira et tourna la tête vers son meilleur ami.

- J'ai juste besoin d'être un peu seul...

- C'est faux. Ne t'isole pas comme ça, ça ne t'apportera rien.

- Tu es bien placé pour donner ce conseil, répliqua-t-il.

Il ne comptait plus les fois où il avait dû forcer l'armure que Sirius se construisait à chaque fois qu'il avait un problème avec sa mère, son frère, sa cousine...sa famille en générale, voire Alexia ou le monde entier.

- Et tu es bien placé pour savoir que comme toi je ne laisserais pas tomber. James, ajouta-t-il après un temps d'arrêt pour rassembler ses idées, ce n'est pas la première fois que ça arrive. Ton père n'a pas le métier le moins risqué qui soit...

- Il n'avait jamais été à St-Mangouste.

- Vraiment ?

- Bon si peut-être deux ou trois fois, mais jamais au point que ça inquiète ma mère et qu'elle m'envoie carrément une lettre.

- Elle-même a dit qu'on ne savait rien, il va sans doute parfaitement bien. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles non ?

James ne paraissait pas convaincu. Agité, il se releva en s'ébouriffant les cheveux. « Rien ». Ce mot commençait à l'agacer. C'était justement le fait de ne rien savoir qui l'inquiétait et pourtant ces amis semblaient croire que c'était une bonne chose.

- Vous allez le répéter combien de fois ?

- Jusqu'à ce que tu te calmes...

- Je ne veux pas rester calme !

- Cornedrue, crois-moi, je comprends ce que tu ressens mais...

- Tu ne sais pas ce que c'est, coupa James dans un filet de voix.

Sirius le dévisagea.

- Je connais ton père depuis sept ans, je vis avec vous ! Evidemment que je me soucie de ce qui peut lui arriver.

- Non... Tu ne sais pas ce que c'est de s'inquiéter pour ses parents !

Ses mots parurent se suspendre au-dessous d'eux et résonner dans la pièce vide. Sirius encaissa le coup mais il ne put empêcher une légère tristesse de transparaître sur ses traits.

- Désolé...Je ne voulais pas dire ça. Patmol...

James regarda Sirius se lever à son tour, une expression indéchiffrable plaquée sur le visage tandis qu'il secouait la tête.

- Je vais te laisser tout seul dans ce cas, murmura-t-il. Si un hibou arrive je viendrais te chercher.

- Sirius !

A nouveau seul, James resta planté où il était, frustré. Cette fois-ci la solitude n'avait rien de réconfortant. Comme souvent, il avait parlé avant de réfléchir. Il n'était pas habitué à ce renversement des rôles entre lui et Sirius, et toute la situation le rendait irritable. Il avait aussi du mal à dormir depuis plusieurs nuits, stressé aussi bien par la Tournoi que par des sortes d'images de l'attaque de Pré-au-Lard qui lui revenaient en rêve. Ce n'était pas rare qu'il se réveille à trois heures du matin et mette une seconde à se rappeler que Sirius était bien vivant ou que Lily n'avait pas été touché par un sortilège.

En parlant de Lily, elle franchit le trou du portrait comme si elle savait qu'il venait de penser à elle. Elle hésita avant de s'arrêter là où elle était et de le regarder droit dans les yeux. James lui en fut reconnaissant, elle lui laissait son espace, mais en même temps il savait qu'il ne s'en sortirait pas avec une blague ou autre.

- Tu ne vas pas bien... souffla-t-elle.

- Toi aussi tu as un don pour la divination ?

- Non, j'ai juste croisé Black qui avait l'air d'un chien battu.

Sans pouvoir s'en empêcher James éclata de rire.

- Qu'est-ce que j'ai dit ? S'étonna Lily, confuse.

- Rien... Désolé...

- Ok... Tu viens avec moi ?

- Où ça ?

- Quelque part où tu iras mieux !

**

*

- La cuisine ? S'exclama James une fois devant le portrait de la fameuse coupelle de fruit. Tu m'as emmené en cuisine ?

- Tu as accepté de me suivre, souligna-t-elle en souriant. Allez viens !

James lui emboîta le pas. Il ne savait pas trop pourquoi il avait décidé de la suivre hors de la salle commune, sûrement parce que les élèves allaient revenir bientôt après le petit déjeuner, parce qu'il avait peur d'affronter les Maraudeurs et les filles, parce que c'était tout simplement Lily et qu'il n'allait pas louper une occasion d'être ensemble.

Dix minutes plus tard, il se retrouva donc en face d'elle, une tasse de chocolat chaud dans les mains et une part de tarte entre eux.

- Tu m'as amené ici pour me faire manger du chocolat ?

Lily sourit.

- Le meilleur remède !

- Ça fait grossir, objecta-t-il en entrant dans son jeu.

- Je suis une Gryffondor. Je ne recule pas devant le danger, je l'affronte, dit-elle avant de mordre à pleine dent dans la tarte.

- La belle excuse pour ne pas culpabiliser.

Il attrapa une fourchette malgré tout et se força à manger un peu. Avec l'arrivée du hibou ce matin, il n'avait pas réellement pris de petit déjeuner.

- Lily ?

- Oui ?

- Pourquoi tu fais ça ? Pour moi je veux dire ?

Lily garda les yeux rivés sur sa tasse, jouant avec l'anse sans s'en rendre compte. Elle se renfonça un peu plus dans son siège, mal à l'aise, et se servit une nouvelle part de tarte avant de répondre :

- Parce que j'ai vu ton expression tout à l'heure quand tu as reçu la lettre. Tu... Je ne t'avais jamais vu perdre tes moyens avant, même à Pré-au-Lard. Je ne sais même pas ce que tu peux ressentir tous les jours en sachant que ton père doit les affronter. Quand mes parents me demandent des détails sur la politique ou la situation du monde des sorciers, je... je ne leurs mens pas, je...

- Tu ne dis juste pas la vérité, compléta-t-il.

- On peut dire ça. Et puis, tu as été là pour moi l'année dernière pendant l'attaque et après toute l'histoire avec Kevin Mells. Tu n'étais pas obligée de rester avec moi pendant les interrogatoires mais tu l'as fait. Je suppose que je peux bien faire pareil aujourd'hui si tu as besoin de quelqu'un.

James ressentit une fois de plus sa gorge se serrer et une envie de vomir. Il avait repoussé Sirius tout à l'heure mais laissait Lily rester. Lily et sa douceur, Lily et son sourire, Lily et sa compréhension. Lily qui n'était pas brisée, pas encore. Il avait l'impression qu'il allait se mettre à pleurer d'une seconde à l'autre et il posa la question qui le hantait depuis l'ouverture de la lettre :

- Et s'il meurt ?

- Ne dis pas ça...

- Mais...

Brusquement, ils entendirent un bruit de course précipité juste avant que Remus entre en fracas, Sirius et Peter dans son dos. Tous les trois avaient la respiration haletante comme s'ils venaient de courir jusqu'à la cuisine.

- James ! Ta mère vient d'envoyer une nouvelle lettre !  

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