Au secours, je bosse avec le Diable. . .

Avez vous déjà eu l'impression d'être suivi ? 

Vous savez, cette impression qu'à tout moment un Jack l'éventreur va surgir de derrière vous ou au prochain coin de ruelle pour vous éventrer. Moi, non, en tout cas pas jusqu'à aujourd'hui. Je vous vois venir avec vos "Mais quelle trouillarde", mais je vous arrête tout de suite, j'ai un don pour ces choses là. 

Mon intuition ne me trompe jamais.

Les intuitifs comme moi décrivent l'intuition comme une sensation vraiment « à part ». Eh bien c'est exactement ce que je ressens. Comme la fois où j'ai démasqué le voleur de gouter. J'avais huit ans, et ma mère était sortie faire des courses, me laissant seule avec mon gouter dans la cuisine. Attention c'est très sérieux. Donc ce jour là quand j'ai fini de faire mes devoirs, je suis descendue pour prendre mon gouter, mais il avait disparu. Et boom j'ai su que quelqu'un me l'avait piqué, que je n'étais pas toute seule à la maison et que le quelqu'un qui avait chipé mon gouter était encore là. . . Au final c'était le jardinier. Ouais, on ne peut même plus faire confiance au jardinier. 

Donc pour revenir à maintenant, je suis sûre qu'on me suit. Je savais que j'aurais du quitté ce quartier malfamé dès que j'ai eu ma première paye- ou même avant. Mais que voulez vous ? Je suis une grosse flemmarde et je ne me sentais pas l'âme d'une déménageuse. C'est vrai quoi, vous savez l'effort que ça demande un déménagement ? Je n'irai peut-être pas jusqu'à dire que j'ai autant de mobilier que la reine d'Angleterre, mais bon, vous avez compris l'idée. 

De quoi je parlais déjà ? 

Ah oui, on me suit. J'ai commencé à avoir cette impression en sortant du bus et l'obscurité du temps n'a pas aidé, en même temps il est 23 heures passées, c'est un peu logique. Donc il fait très noir. Et depuis la petite confrontation avec l'homme de tout à l'heure, j'ai ce mauvais présentiment qui ne me quitte pas. Je vous le dis d'avance, ça ne présage rien de bon.

Une berline noire se gare juste en face de mon immeuble, et je deviens peut-être parano, mais je peux jurer que je connais la personne qui en sort. Elle ressemble beaucoup à ce monsieur grincheux à la coupe d'hérisson. Mais oui, c'est lui, le type que j'ai envoyé boulé. Bravo Saku, tu viens de te mettre à dos un dangereux psychopathe. Feignant l'assurance, je continue d'avancer, et arrive finalement à l'entrée de l'immeuble.

- Vous me suivez ? Je demande, fatiguée de tant de suspens

- Non, répond-il froidement

Et moi je suis la jumelle de Nicole Kidman aussi ? 

Je me retourne en levant les yeux au ciel et décide finalement de rentrer dans mon immeuble et m'engouffre dans mon appartement le cœur battant à cent à l'heure.

Enfin arrivée chez moi, je m'enferme à double tour à l'intérieur. L'angoisse me strie l'abdomen. 

Bon sang reprends toi Sakura, depuis quand t'es une trouillarde ? Et puis si t'était une chochotte pour quoi t'es venue t'installer dans un quartier encore plus dangereux que le Bronx et le Queens réunis ? 

Sans doute à cause de mon budget quasi inexistant. Ouais, ça ça contre tous les arguments. 

Après une bonne douche chaude bien méritée, j'enfile ma grenouillère favorite, attrape une boîte de nouilles instantanées et vais me vautrer dans mon bon vieux canapé. Au programme de ce soir, Everything, everything, mon film préféré.

You are the one for me
Formidable
You are my love, very
Véritable

Et je m'étale par terre. 

Fichue sonnerie, encore une chose que je dois changer. Je me suis endormie devant mon film, dehors vu le supplice infernal que font les corbeaux, on est déjà le matin et pour achever cette succession de monstruosités, devinez qui m'appelle, mon patron alias le père Fouettard en costard.

- Allo ? dis-je d'une voix grave en me rasseyant sur mon canapé.

- Haruno, je vous veux dans mon bureau et tout de suite, gueule une voix que j'aimerai bien ne plus jamais entendre.

Je pose mon coude sur ma jambe et me masse la tempe gauche. Cette journée vient juste de commencer et j'ai déjà la migraine. Youpi !

- Oui monsieur, dis-je avant de réaliser qu'il avait déjà raccroché. Quelle politesse. 

Je me lève en quatrième vitesse, et file sous la douche. 

En sortant, je croise le voisin du dessus. On vit dans le même immeuble, mais je sais même pas comment il s'appelle. Il me fait un grand sourire que je lui rend. Mais sans doute par manque d'habitude, ce "sourire" doit ressembler à une belle grimace digne du grand bêtisier. Le pauvre. J'arrête sinon je vais lui faire peur.

- On te voit pas souvent Sakura, me dit-il en s'avançant dans l'allée avec moi.

- C'est parce que, je commence avant de me stopper brutalement. Comment tu connais mon prénom ? Je demande surprise. 

Je glisse ma main dans mon sac et me tiens prête à sortir ma bombe lacrymo à tout instant.

- Ton bracelet

- Quoi ? 

- Sur ton bracelet, il y a écrit Sakura

- Oh, dis je finalement incapable de dire autre chose.

- Tu peux lâcher ta bombe lacrymo maintenant ?

Oups grillée. . .

Je lâche un rire gêné et m'exécute. 

- Et toi tu es ? Dis je en essayant de faire la conversation

- Naruto

- Ravie de te connaître Naruto. Et pour la bombe lacrymo, je comptais pas vraiment m'en servir. Elle est là juste au cas où

- Ouais, je te crois, répond-il un sourire moqueur aux lèvres.

Ah parce que en plus il fait dans l'ironie. Je sens qu'on va s'entendre. 

De fil en aiguille, la conversation évolue, nous attendons tous deux à l'arrêt de bus et j'en apprends un peu plus sur le personnage. Il est donc âgé de 26 printemps, est fils unique, ses parents décédés quand il était plus jeune, il bosse maintenant au S.W.A.T. C'est fou ce que la conversation est simple avec lui. De mon côté, je lui parle de ma mère qui vit à Suna, et y bosse comme architecte.

- Et ton père, il n'est plus avec ta mère ?

- Hum, je dirai non, puisqu'il est mort, dis-je sans me rendre compte de mon manque de tact. 

- Désolé, je voulais pas

- Non j'aurai pas du le dire comme ça, il y a plus subtil pour dire ce genre de chose. . . 

Et voilà bravo Sakura, t'as encore plombé l'ambiance. Mais où il est passé ce bus ?! Trop occupée à m'autodécerner la palme d'or du plombage d'ambiance, je ne remarque pas la voiture qui vient de se garer juste en face de nous jusqu'à ce que Naruto ne m'invite à y monter. " C'est sur notre chemin" avait-il dit. Et j'aurai du savoir que j'aurai jamais du monter là dedans. Conseil gratuit pour vous éviter de finir comme moi, si jamais quelqu'un vous dit ça, commencez à marcher, parce que arriver en sueur au travail est beaucoup beaucoup que ce qui va suivre.

Assise sur la banquette arrière, je ne quitte plus la vitre des yeux par peur de croiser son regard. Il se trouve qu'en fait l'ami de Naruto qui a accepté de me déposer au boulot, c'est le même type que j'ai envoyé boulé la veille. Quelle chance! Ma consolation c'est le choc que j'ai pu lire sur son visage quand il m'a vu. J'aurai bien ri de lui, mais je suis à peu près sûre que ma tête à ce moment là n'était pas mieux. "Vous vous connaissez ?" avait ensuite demandé Naruto. Et "Non" avions nous répondu en cœur. Naruto, toujours de bonne humeur avait ensuite fait les présentations, et depuis plus rien.  

L'ambiance dans l'habitacle est encore plus pesante que celle du jour où j'avais fait un poisson d'avril à ma mère lui disant que j'avais accidentellement tué ma baby-sitter de 80 ans avec le liquide vaisselle. Bah quoi ? C'était une blague. Je tiens à préciser que depuis, je n'ai plus eu de baby-sitter. Ahah, ma mère aucun sens de l'humour. 

Et pour revenir à maintenant, je crois que tout compte fait, on ne ME suit pas, non, on SE suit.

Je vous explique. Au moment où je suis descendue de la voiture, j'ai poliment remercié ce "gentleman" d'ami de Naruto qui s'est contenté de royalement m'ignorer. Je vous l'avez dit un "gentleman".

Mais c'est pas tout, retenez vos souffles.

Alors que je m'élançais dans le hall de l'entreprise, j'ai senti qu'on me suivait. Oui encore. Mais cette fois-ci en me retournant, devinez qui j'ai vu, nos deux copains de tout à l'heure. 

- J'étais pas au courant du fait  que les bureaux du S.W.A.T  se trouvaient ici, leur dis-je en m'arrêtant le temps qu'il me rattrape

- C'est sans doute parce que c'est pas le cas, répondit nonchalamment monsieur Hérisson, non Sonic le rebelle c'est mieux.

C'est qu'il a retrouvé sa langue.

- Alors, dis je en les rattrapant pour me mettre pile poil entre eux. Je les regarde à tour de rôle et continue, vous faites quoi, là ?

- Quelque chose qui dépasse tes compétences

- Ah bah j'ai pas de souci à me faire dans ce cas, ce quelque chose doit également largement dépasser les tiennes

- Ok, vous arrêtez maintenant, s'interposa Naruto. Sakura, ce qu'il voulait dire c'est que nous ne pouvons pas te révéler ça parce que c'est une enquête policière

- Oh, dis-je étonnée et à court de mot

Me voilà au cœur d'une enquête, de mieux en mieux. Vous aussi vous l'entendez la cadence de Mission impossible ?

Tin tin din din din din din din tudu tudu tudu ...

A suivre. . .

Je prends une quantité phénoménale de plaisir à écrire cette fiction, et j'espère de tout cœur qu'elle vous amuse autant qu'elle m'amuse moi.

Joyeux Noel