Soixante-seize mille noms
Soixante-seize mille coups de poignard dans le ventre
Soixante-seize mille douleurs du un devenue mienne
Soixante-seize mille cris qui perforent ma poitrine

Soixante-seize mille noms
Soixante-seize mille étreintes qui me viennent
Soixante-seize mille étreintes qui s'éteignent
Soixante-seize mille larmes coincées dans ma trachée.

Soixante-seize mille noms
Soixante-seize mille tristesses comme un devoir
Soixante-seize mille souvenirs emplis de désespoir
Soixante-seize mille terribles pensées d'au revoir

Soixante-seize mille noms
Soixante-seize mille noms
Soixante-seize mille noms 

Et soixante-seize mille fois le génocide m'achève. 

Pour remettre en contexte, je suis allée au mémorial de la shoah ce matin. Ce texte décrit mon émotion face aux murs où sont écrits le nom des 76 000 juifs de France déportés durant la seconde guerre mondiale. Ce n'est certainement pas la plus belle chose que j'ai jamais écrit, la forme est basique, le tout pas forcément recherché. Mais je le voulais brut du sentiment que je ressentais, et j'ai essayé de laisser couler les mots qui m'étaient nécessaires de faire sortir.