Raconte moi qui tu es
On serait dans un pré. Je crois. Vous seriez tous la. Il est probable que je serais heureuse. Et un de vous me demandera « Et toi, Margaux, Xuagram, Bassette, Hermine, Hermi... raconte moi qui tu es. » Et je me sentirais bien. Car je ne sais pas qui me demandera ça, mais je sais que qui ce soit, chacun d'entre vous m'appellerait différemment, et j'aimerai ça. Car j'ai beau être à peu près la même personne, vous me nommez de différentes manières, vous ne me voyez pas exactement du même point de vue. Et j'adore ça, cela me... soulage. Alors je vous répondrais, le sourire aux lèvres :
- Et bien moi, je suis moi. Je vous vois déjà venir : « Elle se la joue philosophe à deux balles qui ne sait pas quoi dire », ce genre de choses. Mais n'empêche, je n'ai jamais connu mieux que ces trois petites lettres pour vous raconter qui je suis. Bien sûr, je pourrais vous raconter, des heures durant, ma passion pour la lecture, l'écriture, le théâtre et les étoiles, vous parler du mieux que je peux – qui ne doit pas être fameux- de mes torrents intérieurs, vous partager mes goûts cinématographiques et musicaux, essayer de cerner mes quelques qualités et mes nombreux défauts. Peut-être que ça vous avancera un peu, que vous ferez un tout petit pas sur l'étendu infinie qu'est de connaître quelqu'un. Peut-être même que si je vous l'écrivais, au lieu de vous servir ma parole maladroite et incorrecte, votre pas serait un peu plus grand. Mais si vous voulez vraiment savoir qui je suis, je ne peux vous le dire maintenant. Parce que j'aurais à peine fini de mal parler de mes torrents intérieurs, qu'il faudrait vous expliquer pour mes montagnes, mes clairières vides, la pluie qui coule en moi et le petit soleil au fond de mon cœur, qui brille, parfois, qui s'éteint, souvent. Et je ne pourrais décrire tous les paradoxes qui m'animent, car je ne les connais pas tous moi-même. Je ne pourrais vous raconter tous mes rêves absurdes et utopistes, ceux que je fais la nuit et ceux qui travaillent mon esprit le jour, et puis tous mes cauchemars affreux, aussi. Je ne pourrais vous raconter mon histoire, ma mémoire, et mes minuscules facettes schizophrènes ou encore mon côté noir et malsain. Probablement, certains d'entre vous me connaissent un peu, beaucoup, pas totalement bien sûr. Certains d'entre vous savent ce qui se cache derrière le « Je suis moi », du moins en partie. Les autres, et bien, « Je suis moi ». Si cela vous intéresse, vous n'avez qu'à essayer de comprendre un peu ce que renferment ces trois lettres, mais je ne peux vous en dire plus à ce sujet.
J'aurais aimé dire que vous auriez été admiratifs, que vous auriez été d'accord. Seulement, je sais que ça n'arrivera à aucun moment. Entre les personnes que j'aime et que je ne verrais probablement jamais, celles que je ne verrais plus jamais et celles qui ne m'aimeront jamais en retour, il serait bien vide, mon pré. Et face aux autres, jamais je n'aurais eu le courage de leur dire. Et si je leur écrivais, jamais je ne leur aurais fait lire. Et quand bien même, quand bien même les mots seraient sortis de ma bouche, je n'aurais observé qu'un silence gêné, des regards détournés et des raclements de gorge. Peut-être que face au « vrai » visage que je leur aurais présenté, beaucoup seraient partis, désintéressés. Parce qu'au fond, combien d'entre eux m'aiment et me connaissent vraiment ?
Hey hey! Nouveau texte écrit pour le concours de cosmots , très différent de celui d'avant et beaucoup plus personnel. Voili Voilou !
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