Paradis arrêté
Le vent glisse doucement sur son visage, comme un voile léger, jouant à cache-cache avec la silhouette fine de ses traits, décollant légèrement les mèches de sa nuque. La brise frémit dans ses narines, entrouvre ses paupières et donne vie à ses lèvres. Cela est immobile et pourtant si mouvant.
Mais lorsque ce vent s'éloigne de son corps, formant une bulle sinistre qui l'englobe toute entière en l'isolant du reste, alors sans un bruit, sans même un geste, le temps s'arrête. Ses yeux humides ne clignent pas, aucun bruissement ne vient effleurer son tympan, les autres sont partis, ils n'existent même plus.
Le monde ne vit que dans son cœur, petit organe fragile au creux de sa poitrine.
C'est un paradis magique, un bout de rêve presque éveillée. Elle ne peut qu'admirer l'étendue du silence.
Le zéphyr n'est pas parti, il s'est juste tut, résigné, comme un enfant s'assoit, anxieux, après un exposé, laissant les minutes s'écouler, sans plus aucun pouvoir. Il faut laisser passer.
Il revient tristement, dans son éternel voyage, se poser sur son visage. Celui-ci est plus froid. La larme perle toujours au coin de l'œil, sans daigner bouger, comme ancrée dans sa peau.
Si un endroit quelconque, en dehors de la bulle, en dehors de son rêve, se tient encore debout, elle ne peut même s'en faire une esquisse. C'est le lointain, c'est l'au-delà de l'horizon lorsqu'on regarde la mer. C'est l'inconnu sans prénom ni visage. Elle ne peut le comprendre. Mais elle n'en aura plus besoin. Elle a trouvé sa place. Oh, que cet instant infini est beau !
Mais au loin, un sifflement perçant se rapproche terriblement. Il brise ce doux moment, comme une assiette éclaterait sur le sol en un fracas bruyant. Il se faufile sous la carapace rassurante, et parvient jusqu'à elle. Le temps va reprendre sa course vaine. Ses traits se convulsent. Et la goutte salée tombe sur le matelas blanc ou elle est allongée, trace amère du paradis perdu.
Ainsi, l'univers disparaît. Car le monde ne vit que dans ce cœur, et ce cœur ne bat plus.
Je vous présente un cours texte dont je suis pas peu fière, je dois l'avouer... Et vous, qu'en pensez-vous ?
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