les lèvres qui s'effleurent
Et deux fois deux quatre lèvres qui s'effleurent, sans vraiment s'unir ni même se toucher, seulement s'effleurer, s'effleurer, minuscule éclosion d'une iris ou d'un lilas au bout de la langue.
Et les bouches chantent, se chantent une mélodie tremblante qui n'a pas besoin d'être prononcée, les sonorités remontent le long des mains qui s'unissent et vibrent, fébriles, à l'entente de cette musique silencieusement envahissante.
Et c'est cette douce inconstance, baiser si doux qu'on ne sait pas s'il est d'amour ou d'amitié, non on ne sait pas et c'est d'ailleurs ce qui le rend si beau, baiser funambule en équilibre peu assuré, si proche de basculer.
Et toute cette fugacité semble être orchestrée par une force imaginaire, le papillonnement des paupières, le tâtonnement des lèvres dans l'air et la maîtrise si juste de l'éphémère.
Et déjà les lèvres s'échappent, la musique s'évapore, et d'ailleurs j'aurais du écrire ce texte au passé car le temps de taper le premier mot déjà l'instant était fini et évidemment personne n'a eu le temps de le prendre en photos, à par bien sûr mes yeux, yeux d'enfants, l'image vient s'accrocher à une paroi du cerveau, énième souvenir tremblotant et illuminé, et voilà, tout simplement voilà il reste là, voilà, je suis heureuse, voilà. C'est fini et je ne suis même pas frustrée.
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