Ilo il ne pleure pas. 

Il n'a pas de larmes roses et turquoises qui s'aquarellent au coin de ses yeux. 

Il n'a pas de tourbillons qui hurlent dans son ventre des mots innommables, qu'on ne peut dire sous peine de les briser. 

Ilo il n'est pas  confus, pas anxieux, pas stressé,  pas brûlant de fièvres imagées. 

Il n'a pas de poils hérissés par une fragilité sensorielle qui le secoue dans un vent violent et glissant. 

Il n'a pas un fleuve tumultueux plein, très plein, beaucoup trop plein de sentiments, forts, très forts, beaucoup trop forts pour lui qui parcoure son corps.  

non. noN. nON. NON, pas du tout, DU TOUT, ceux qui disent ça, ils ont rien compris, mais Ilo leur en veut pas, il peut pas en vouloir pour ça, on peut pas en vouloir pour ça. 

Parce qu'Ilo, il est ses pleurs, il est ses larmes au coin de ses yeux, Ilo il est le tourbillon dans son ventre, il est les mots innommables, il est la confusion, l'anxiété, le stress, tout ça à la fois comme dans une bulle, Ilo il est la fièvre enivrante qui divague dans ses membres. Ilo il est l'hérissement de ses poils, il est même le vent invisible, il est le fleuve émotionnel qui divague, il est tout, il n'a rien, et ça les gens ne comprennent pas mais c'est normal. Oui, c'est normal, on lui a dit, "c'est normal mon Ilo, les gens comprennent pas, faut que tu fasses avec mais t'inquiètes pas et viens m'aider à préparer le repas", alors il accepte, et voilà, c'est comme ça. 

Mais Ilo, en fait, c'est surtout beaucoup d'amour, de souffrance, et de beauté. Ah, c'qu'il est beau, le petit Ilo...