Elle avait la voix noire.

Ne dites jamais que les voix n'ont pas de couleur. Elles ont une couleur et un goût, souvent même une odeur.

Elle avait la voix noire.

Quand elle ouvrait la bouche, la nuit se déversait – supplément étoiles, s'il vous plait – et ses yeux (l'accompagnant) s'épiçaient de quelques astres brûlants.

Et puis, il y avait, quelque chose, son timbre, sa cadence, son ton, qui se dispersait tout autour d'elle – et même un peu plus loin (soyons fous) – en une absence de couleur explosive (mais pas triste) qui créait une atmosphère... divine : c'est le mot. Quoique, elle était une atmosphère à elle seule : l'odeur, le son, la finesse, tout y était.

Elle avait la voix noire.

Si noire qu'elle persistait, solide, toujours, et vous pénétrait quelque part entre le tympan et le cœur – moi c'était par partout en même temps (j'étais un peu spécial, unique en mon genre comme continue de dire l'autre tous les matins au réveil) et puis on ne pouvait pas s'en détacher, de ce chant de transe – moi plus que les autres, il est vrai.

Elle avait la voix noire.

Et elle aimait à s'en d/éch/ire/r quelque part entre les cordes vocales et l'estomac, là où tous chez elle était noir (chez moi c'est plutôt bleu), elle me le confiait souvent de sa voix noire, normal : j'étais son frangin, le genre « meilleur ami gay » pas gay.

Et elle aimait vraiment très fort, très noir (très beau) et c'est sûrement ça, au fond – quand on y pense c'est évident – c'est ça (que je suis con) qui l'avait fait se d/éch/ire/r pour de bon.

Elle avait la voix noire.

Dieu que son silence est blanc.

Je voulais essayer un style vraiment différent ( en tout cas très différent au niveau de l'écriture ). Ce texte ne m'a pas mit en transe comme le fait parfois l'écriture mais c'était très agréable à écrire alors je le partage ^^