course italienne
La sueur coule le long de son front, amère
Les larmes coulent le long de ses yeux, si verts
Il a peur.
N'ait pas peur, mon Éol, n'ait pas peur.
Conan Doyle veille sur toi à toute heure
Je t'aime aussi fort que tu aimes Moriarty
Dors et laisse toi tomber dans la nuit.
Dans sa tête ça chante ces souvenirs d'enfants
Timbre doux des voix de ses parents.
Il aimait leurs histoires, non, il les adorait
Plus même que la vanille ou la crème de lait.
Papa, raconte moi une histoire
Pas ce soir mon Éol, pas ce soir
Papa, raconte moi une histoire !
Bon, bon. C'était une nuit noire...
Il avait tant voulu les toucher de plus près
Les crimes, les enquêtes, les tueurs en série...
Un article, fait divers, et puis c'était parti
Il avait enfin pu y gouter pour de vrai.
La police de Sicile actuellement travaille
Sur une affaire tragique apparemment de taille
Une famille retrouvée morte, assassinée
Chacun d'eux, dans la bouche, une pierre calcinée.
Images superposées devant les yeux
Comme des effets spéciaux d'un bon film un peu vieux
Noir et blanc et rouge, tout ça agonisant
Insupportable et oppressant.
Bonsoir, je suis Éol, Éol Almonelli
Je ne suis qu'un simple citoyen d'Italie
Mais, j'ai, comment dire, une théorie
Sur l'étrange histoire qui occupe vos esprits
L'air de plus en plus vite s'échappe de sa poitrine
Il avait eu raison : c'était le frère de la voisine
Il avait juste omis, ou pourrait penser un détail
La peur qui le consume prouve qu'il était de taille.
Camarade, aller livrer à la police
Le véritable auteur de ce vice
Fut, sauf monsieur votre respect
La pire erreur de votre vie de benêt.
Éternelles questions qui dansent dans son esprit
Quand ? Où ? Comment ? Pourquoi ? Qui ?
Ça sonne comme un cours d'italien (voire d'espagnol)
Comme il aimerait être en cours d'italien (voire d'espagnol)
Rejoignons-nous donc le trente novembre au soir
Pour régler ce que vous avez fait devenir notre histoire
Quand ? Maintenant, là, tout de suite
Où ? Derrière lui, ils empêchent sa fuite
Comment ? Il ne sait, surement un de leurs contacts
Pourquoi ? Ils ne veulent qu'il traine dans leurs pattes.
Il est temps, Almonelli, de subir les conséquences
De vos actes nous privant de notre récompense
Qui ? Pour cela, il n'y a qu'une possibilité
Et le détail omis y est bien sûr lié :
La mafia, puisqu'il faut l'appeler par son nom
Fait au pauvre jeune homme une guerre sans nom
Nous vous prions de bien vouloir accepter notre offre
Nous pourrions nous montrer bien plus féroces.
Les pieds battent contre le béton mouillé
Comme des centaines de cris désespérés.
Un piège : évidemment. Il était si naïf !
Et le voilà maintenant près d'être écorché vif.
Avec l'amitié de nos sentiments sincères
-Émil Pocolover.
C'est l'automne.
Ç'aurait pu être l'hiver. L'été. Même le printemps.
C'est l'automne.
La pluie s'arrête. La nuit s'éteint.
Il voulait mourir une nuit, sous la pluie, pas un foutu matin.
Il n'en était pas loin : sans doute le destin.
P.S : À l'avenir, avant d'imiter les plus grands détectives
Ne vous jeter pas tête la première dans des affaires décisives.
Alors les pieds soudain stoppent leur danse continuelle.
L'adrénaline descend : pic mortel.
Entre ses lèvres, tremblotante prière.
La sueur ne coule plus le long de son front, amère.
Les larmes ne coulent plus le long de ses yeux, si verts
Dernier battement de paupières.
Voilà mon texte pour le tournoi des 24 plumes de @PtiteRenarde, sur le thème Mystère/Thriller. J'espère que c'est dans le thème, vu que je suis pas un as des intrigues j'ai choisi quelque chose comme ça... Bref, en espérant qu'il vous plaise !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro