« Regardez qui voilà ! Une revenante ! Ça fait une éternité qu'on ne t'a pas vue ! m'accueille Sam en m'étreignant.

— Ravie de te voir aussi. » réponds-je en souriant.

Retrouver toute la famille Wilson et l'ambiance qui la caractérise me fait plaisir. Sarah et les enfants ont l'air d'aller mieux. Il aura suffi de quelques jours loin d'eux pour qu'ils me manquent.

« Salut. » une voix douce se fait entendre derrière moi.

Je me retourne pour faire face à Bucky. Lui aussi, je suis contente de le revoir. Sans compter que ses mots de la veille sont encore vifs dans mon esprit. 

« Salut.

— Bucky ! Tu viens te battre avec nous ? » lance Aj en se jetant sur lui.

Il emprisonne sa jambe et son frère vient s'accrocher à son bras en vibranium. Le super soldat les décolle sans effort et débute un affrontement en douceur contre les deux petits garçons. Je ris en les voyant s'acharner à l'attaquer sans qu'il bouge d'un pouce.

« Vous avez besoin d'aide ? » proposé-je en remontant mes manches.

Ravis que je rejoigne leur équipe malgré mon manque de savoir-faire en la matière, mes supporters m'encouragent à mettre une dérouillée à leur adversaire.

« Je vais y aller doucement, on m'a appris à respecter mes anciens. » charrié-je Bucky avec un sourire en coin.

Je le pousse de manière provocatrice et tente de le faire tomber avec une béquille. Non seulement il ne bouge pas, mais c'est moi qui m'échoue lamentablement au sol sous les rires du public Wilson.

« C'est bien, tu ne me ménages pas, dis-je en me relevant avant de revenir à la charge. Tu vas voir, papy.

— Papy, vraiment ? » répète-t-il en levant un sourcil.

Il pare chacun de mes coups et de mes tentatives pour le faire tomber. Lassée qu'il n'ose même pas m'attaquer, je change de stratégie et décide de m'accrocher à son dos.

« Essaie un peu de me détacher, maintenant.

— À vos ordres, poupée. » réplique-t-il avec un sourire joueur.

Je ne saurais dire comment il s'y prend, mais il me décroche en moins de deux secondes. Je me débats farouchement et nous finissons tous les deux par terre, lui au-dessus de moi. J'essaie d'inverser nos positions, sans succès.

« J'aurais quand même réussi à te mettre à terre.

— Tu es sûre de ça ? Tu n'as pas vraiment l'air d'avoir l'avantage, là, constate-t-il à deux centimètres de mon visage.

— Un jour j'arriverai à te botter les fesses, tu verras, rétorqué-je en soutenant son regard et en essayant de ne pas me laisser désarçonner par sa proximité.

— Je serais curieux de voir ça. »

Il se relève et me tend une main que ma fierté m'impose de ne pas saisir. Un sourire amusé se dessine sur ses lèvres, et sa langue les caresse de la manière la plus attirante qui soit.

« Vous faisiez quoi, sur ma pelouse, tous les deux ? questionne Sam qui débarque après la bataille.

— Tu es sûr de vouloir savoir ? le provoqué-je.

— Pas vraiment, non. » grommèle-t-il, non sans un regard suspicieux tandis que Bucky laisse échapper un léger éclat de rire.

Nous passons à table dans une ambiance chaleureuse. Ce repas est un nouveau remède sur mon cœur agité de ces derniers temps. Une fois les enfants couchés, nous restons encore un moment à discuter.

« Alors Bucky, tu en es où avec les filles ? s'enquiert Sam. Tu t'en sors avec tous ces rencards ?

— Je n'en ai pas tant que ça, se défend l'intéressé.

— Tu t'en lasses déjà ?

— Non, c'est simplement que je dois aussi me concentrer sur mes entraînements.

— Ou arrêter de papillonner et trouver l'amour, suggère Sarah, attirant sur elle le regard surpris des deux hommes.

— Je croyais que la stratégie était justement qu'il papillonne ? renchérit son frère.

— Je n'ai pas vraiment le temps ni la tête à ces choses-là, répond Bucky en secouant la tête. Et puis, je ne suis pas vraiment un cadeau.

— Ce n'est pas ce qu'ont l'air de penser toutes ces femmes que tu as conquises, rétorque-t-elle avant de se tourner vers moi. Et la coach, elle n'a pas d'avis sur la question ? Tu es bien silencieuse, tout d'un coup.

— Ce n'est pas mon rôle d'interférer dans sa vie, argué-je en levant le nez du verre dans lequel je me cachais. Il s'y mettra bien quand il se sentira prêt.

— Voilà, merci pour ton soutien !

— À votre service, sergent, dis-je en mimant un salut militaire avec deux doigts. Et toi, Sam, tu veux que l'on aborde le sujet de ta vie amoureuse ?

— Figure-toi que j'ai revu la femme que Bucky m'avait présenté avant notre mission.

— Et ?

— Elle s'intéressait plus à Captain America qu'à moi.

— Aïe, désolé.

— Que veux-tu, c'est difficile d'être l'emblème de l'Amérique, réplique-t-il en haussant les épaules.

— En toute modestie, ricané-je.

— Bon, baille-t-il. C'est pas tout, mais il se fait tard, les enfants. On doit partir tôt demain.

— Vous partez ? m'étonné-je en fronçant les sourcils. Où ça ?

— Je suppose que tu ne lui as pas dit ? soupire Sam en regardant Bucky.

— On part en mission demain, m'informe-t-il, l'air légèrement confus.

— Ah, lâché-je en essayant de masquer ma déception par un détachement feint. Pour combien de temps ?

— Quelques jours. »

Je hoche la tête et pince les lèvres. Je viens à peine de retrouver Bucky qu'il part déjà. Sans compter qu'on ne peut pas dire que son dernier départ en mission se soit passé à merveille.

« Je vais vous laisser vous reposer, alors. C'est vrai qu'il est plutôt tard, je vais rentrer.

— Laisse-moi te raccompagner, me propose Bucky en se levant.

— Non, c'est bon, t'inquiète. Je suis une grande fille, je peux marcher seule. »

Sa main attrape mon poignet et me retient.

« Je suis désolé. Je t'en prie, ne me rejette pas. » prononce-t-il à voix basse pour que je sois la seule à l'entendre.