Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Deuxième chapitre


Lorsque elle ouvre enfin les yeux, une journée entière s'est écoulée depuis sa chute. Elle a dormi pendant tout ce temps, impassible, sans geindre ou même prononcer un mot. Elle s'est contenté de rester sur le dos, les paupières closes, inébranlable aux courants d'air et aux miaulements du chat.

Je suis attablé à la grande table de chêne, près de l'âtre ou de grandes flammes dansent. Je suis occupé à tailler un bout de bois, haut d'un pouce et demi environ, en une forme vague et grotesque. Lorsque je m'aperçois qu'elle m'observe, les yeux grands ouvert, assise sur mon lit, et adossée à un pan de mur, je me lève pour la rejoindre.

Je m'agenouille à son chevet et lui parle doucement, comme si j'avais peur que ma voie la brise de l'intérieur.

- Bonjour, je m'appelle Staf. Et toi ? Comment t'appelles tu ?

Un silence s'installe, épais, vite tranché par son balbutiement.

- Je... Je ne sais pas... Finis t'elle par répondre, hésitante, en trébuchant sur les mots.

Je réfléchis un instant puis lui propose.

- Ana. Ana, c'est un beau prénom non ? C'était celui de ma grand-mère. Si tu en veux bien, je te l'offre.

- Merci. Souffle t-elle simplement, assez fort pour couvrir le bruissement de la cheminée.

Je la lève doucement du lit pour l'emmener jusqu'à la grande table. Là, une soupe aux champignons et un thé brûlant l'attendent. Elle me remercie du regard et attrape sa cuillère en bois. Je m'assieds à côté d'elle et continue de tailler mon morceau de bois tandis qu'elle souffle sur sa soupe brûlante. Un silence léger s'installe. Même s'il n'est pas pesant, je finis par le rompre d'une phrase.

- D'où viens-tu ? Quand je t'ai retrouvé, tu gisait au sol, immobile.

Elle hausse les épaules. Elle semble avoir retrouvé son assurance, et lorsque reprend la parole,sa voie n'émet plus le moindre tremblement.

- De là-haut. Mais d'où avant cela ? Je ne sais pas. Ou plus. Dit-elle comme pour elle-même, pensive, les yeux tournés vers le haut.

 - De là-haut ? Que veux-tu dire par là ?

- Avant d'atterrir dans ton village, j'étais dans les airs.

- dans les airs ?

- oui je... Je volais, enfin, je planais au gré du vent, enfin porté par le vent ou... Je ne sais pas trop comment expliquer.

- je comprends. Dis-je alors que je ne comprenais pas.

- puis je suis tombée. J'ai dégringolé le ciel pour atterrir ici, mais sans me faire mal... Ou du moins physiquement.

- Mais... Tu es restée longtemps là-haut ?

- je ne sais pas. Peut-être plusieurs heures. Peut-être un instant seulement.

- Mmh. Je vois. Dis-je alors que je ne voyais toujours pas.

Cette fille, sous ses allures d'orpheline, était vraiment étrange.

- Que fait tu ? Demande-t-elle.

Je sens son regard brûlant sur mes mains qui travaillent le même morceau de bois que j'avais entamé lors de son sommeil.

- je sculpte du bois. J'aime bien faire ça quand je m'ennuie ou même pour le plaisir.

- cela va représenter quoi ?

Je lui montre de plus près, incliné dans le bon sens.

- un chat ! C'est un petit chat en bois ! S'exclame-t-elle, les joues rosies par le plaisir.

Je finis la sculpture d'un ou de coup d'Opinel et la vernis sous ses yeux grands ouvert.

Je me lève pour aller la poser sur le rebord de la cheminée, à côté d'une dizaine de petits chats semblable.

Je viens me rassoit à la table et soulève une masse poilue qui dort sous la chaise.

- je te présente Mathéo, le modèle de ces petites statuettes.

- elles sont magnifiques. Et toi aussi ! Dit-elle au chat en lui caressant le haut de la tête.

Je laisse retomber lourdement Mathéo sur le sol.

- qu'est-ce que tu aimes faire dans la vie ? Je lui demande.

- eh bien... Je t'avoue que je n'ai plus aucun souvenir de ma vie d'avant. Mais je dirais que j'aime bien le sport, et... Les oiseaux. Je sais que j'aime bien les oiseaux : surtout les corbeaux.

- les corbeaux ? Je renchéris étonné. C'est drôle. Moi, je n'aime pas beaucoup.

- Ils sont drôles pourtant ! Un peu pataud, mais drôle ! Et puis beau quand tu les observes bien. Je crois que j'aime bien les dessiner.

Une question tourbillonne dans mon esprit. Elle n'a nulle part où aller, elle est seule, elle est terriblement seule.
La moindre des choses serait de l'accueillir, de lui offrir l'hospitalité. Elle est gentille, douce et nous avons l'air de bien nous entendre, malgré sa venue du ciel, bizarre et soudaine, elle ne m'est pas étrangère et je ne me sent pas en danger.

Mais il y a un problème.

L'accueillir chez moi briserait la chose la plus importante à mes yeux : ma solitude. En-dehors de Mathéo, avec qui je vis depuis plusieurs longues années maintenant, je vis seul.

Sauf pour aller faire les courses ou pour des problèmes majeurs, je ne vois personne, mis à part une vieille tante de temps en temps.

Alors, briser cette routine, cette solitude, ce cocon qui me protège des malheurs des autres... Laisser ouverte la porte d'entrée de mon logis pour une parfait inconnue...

- Staph ? Staph ?

Je sursaute.

- oh oui quoi pardon excuse moi ! Je m'excuse confus. J'étais perdu dans mes pensées !

- non ne t'inquiète pas ! Je demandais si je pouvais reprendre du thé ?

- oui bien sûr ! Tiens!

Je lui sers une tasse fumant du thé au tilleul.

- Ana?

- il est excellent.

- Ana ?

- oh oui excuse moi ! S'exclame-t-elle en riant. Je n'ai pas l'habitude de ce nouveau prénom.

- Je voulais te demander : où vas-tu vivre ?

Elle parut étonnée de ma question.

- où je vais vivre ? C'est vrai ça... Ou je vais vivre ?

- parce que si tu as besoin, je peux... T'accueillir.

Je jette ces mots comme on jetterait du pain brûlant.

- oh ! C'est gentil. À vrai dire, cela me ferait énormément plaisir, tu as l'air d'être extrêmement gentil et je ne sais pas trop où aller... Mais...

- mais ? Dis-je pour l'inviter à continuer.

- mais j'ai peur de te déranger. J'ai bien vu que tu hésitait à m'inviter et tu as l'air de tenir à ta liberté.

Comment une personne que je ne connais que depuis quelques heures pouvais lire en moi de la sorte ?

Je souffle un grand coup. J'ai été bête.

- non. Non, tu te trompes. Oui, je tiens à ma solitude, oui, j'ai hésité à t'inviter. Mais non, tu ne me dérangerais pas. J'ai honte, mais je suis comme... Un ours des cavernes. Je ne vois quasiment personne. Donc oui, j'ai hésité à t'inviter à rentrer dans mon monde. Mais c'était bête. Après réflexion, cela me ferait le plus grand bien : d'avoir de la compagnie et de parlé avec quelqu'un. C'était tout à fait déplacer de ma part et je m'en excuse vivement.

Elle ne répond pas. Souris. Acquiesce.
La conversation reprend, naturellement, telle une valse qui tourbillone.

Et je sais, à ce moment-là, je sais : que je ne regretterais pas.






Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro