Vendredi  7 Octobre

Après le déjeuner, j'ai repris ma journée à l'école. L'après-midi s'est bien déroulé mais je suis content d'être enfin en week-end. J'ai un peu de mal à me remettre dans le bain depuis la rentrée.

Dix huit heure trente, je rentre chez moi. Je suis chaleureusement accueilli par mes filles qui sont installées dans le canapé du salon. Éva la plus jeune fait ses devoirs tandis que Lily regarde la télévision. Elles se lèvent l'une après l'autre et viennent me faire la bise.

- Alors comment ça va? Interroge Lily

- Ça va, ne t'en fais pas et vous deux comment ça va ?

- La rentrée à commencé depuis à peine une semaine et on m'a foutu une tonne de devoir pour le week-end rouspéte Éva. En plus maman va pas tarder à venir me chercher et tu l'as connais " Pas de sorties avec les copines où là mon copain tant que mes devoirs sont pas fait. "

- Eh oui je sais mais elle a pas tord. Regarde, si tu fais tes devoirs, t'aura l'esprit tranquille, rien à penser d'autre que ton chéri. C'est quand même mieux, que d'arriver à dimanche soir et te dire " J'ai pas fait mes devoirs ".

- Vu comme ça oui, mais des devoirs c'est chiant.

- Eh oui. Et toi Lily?

- Bien j'ai préparé mon sac pour aller chez Mélodie demain. D'ailleurs je reste avec toi jusqu'à que je parte au lieu d'aller chez maman ce soir. 

- Tu sais princesse, t'es pas obligé de rester, j'ai un chagrin mais je m'en remettrais. Je sais que tu t'inquiète, que vous vous inquiétez mais ça va. Ça passera. Ce sont des choses qui arrivent.

- D'accord mais je reste quand même ce soir.

- Si tu veux.

- Je veux. Bon du coup, on se fait un plateau télé tout les deux ce soir ?

- Ça me va.

- Je vais voir ce qu'il nous reste dans le placard et les frigos.

- Tu veux pas m'aider un peu sur mes maths avant? Interroge Éva

- Aide donc ta sœur, je vais aller m'en occuper. J'ai un coup de fil à passer à un parent d'élève, je suis dans ma chambre si besoin.

Elles me lancent un " OK" en chœurs et je m'éclipse, regagnant ma chambre.

Une fois dans celles-ci, je m'empresse de trouver le numéro de téléphone de l'hôtel de la famille McMullen. C'est le coeur battant à vive allure et les mains tremblantes que je compose le numéro sur mon clavier virtuel. Angoissé je porte l'appareil à mon oreille.  C'est facile de se dire je vais prendre mon courage à deux mains et lui téléphoner mais le faire c'est une autre paire de manches. Un bip, deux puis trois. Je m'apprête a raccrocher presque soulagé et à la fois énervé de me dégonflé quand une voix s'élève au bout du fil. Je comprends qu'on me salue et répond :

- Good evening Sir, I'm Jérémy Dupré, I've r...

Je n'ai pas le temps de poursuivre qu'on me coupe:

- Oh bonjour M.Dupré, je suis Colin vous vous souvenez ?

- Bien sur.

- Déjà envie de revenir en Irlande ?

- J'aimerais bien avoir l'occasion de revenir mais non c'est pas pour ça que j'appelle, j'aimerais parler à Rowan si possible?

- Je suis désolé, il n'est pas là. Il est parti hier soir en Écosse, il n'est pas trés en forme, il avait envie de se changer les idées, de prendre l'air. Ce qui est un comble quand on sait qu'en Irlande des coins d'air pur y'en à des tas. Enfin ça ne doit pas vous intéresser ce que je raconte. Je peux lui faire passer un message sur son téléphone personnel si vous voulez ?

- Oui je veux bien, dites lui que j'ai appelé et que j'aimerais parler avec lui, pour quelques infos supplémentaires sur l'Irlande.

- Entendu je lui dirais.

- Je vous remercie.

- Soyez patient, mon frère, surtout quand il est pas très bien, peut mettre du temps à donner des nouvelles. En ce moment il est très perturbé, alors il se peut qu'il prenne du temps à vous rappeler.

- Oui je comprends. Merci.

- De rien. Passer une bonne fin de soirée.

- Vous aussi. Dis-je raccrochant.

Une fois la conversation terminé, je soupire soulagé avec encore un mince espoir qu'il me rappelle. Je mets mon téléphone dans ma poche de pantalon et rejoint la cuisine pour voir ce qu'on va pouvoir manger ce soir.

***
19h30

Je suis en cuisine en train de préparer les plateaux repas quand Éva vient me dire au-revoir. 

- Maman m'attends en bas, je viens te faire en bisou.

Elle pose une bise sur ma joue et je fais de même sur la sienne.

- À vendredi papa

- À vendredi ma puce.

- Lily va venir t'aider, elle est au toilettes.

- OK. Bon week-end et bonne semaine.

- À toi aussi.

Elle quitte la cuisine et peu après, j'entends la porte d'entrée se refermer. Je m'attèle à nouveau à mes préparations, quand une sonnerie m'interrompt.

Un message de Valentine.

✉ Alors je viens aux nouvelles, tu l'as appelé ?

✉ Oui j'ai appelé mais j'ai pas pu lui parler. Hier il est parti en Écosse. J'ai eu son frère qui est réceptionniste. Il va lui faire passer un message pour moi histoire qu'il me rappelle.

✉ Si t'as pas de réponse, rappelle dans quelques jours.

✉ Oui. Je le ferais. Son frère m'a dit qu'il était parti pour se changer les idées, qu'il était perturbé. Je me dis que peut-être c'est à cause de moi..ça me donne un peu d'espoir.

✉ Mais oui tu as raison, c'est forcément ta lettre, laisse lui le temps. Je te laisse Éva sort de l'immeuble. Tu me tiens au courant de la suite.

✉ Oui. A plus tard.

Je range mon portable au moment où Lily entre dans la pièce. On cuisine ensemble un petit moment puis les plateaux repas terminés, on part s'installer au salon. Pour ce soir, ma fille à choisi un film d'action. Elle le lance et nous commençons à manger.

À vingt-trois heures trente, alors que je me suis assoupi, Lily me réveille. Le film est fini. Je me lève donc et regagne mon lit. Je ne tarde pas à me rendormir, épuisé de ma journée.

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Samedi 8 Octobre

Le lendemain matin 10h00

Après un bon petit déjeuner et une bonne douche, je suis prêt pour la journée. Lily quant à elle se fait une beauté à la salle de bain avant de partir. Elle finit par en sortir et me lance en arrivant au salon:

- Alors comment tu me trouves?  Comme il fait moche et frais aujourd'hui, j'en ai profité pour mettre le pull irlandais que tu m'as offert.

- Je trouve que j'ai bien choisi la taille et la couleur bordeaux te va très bien.

- Je suis d'accord, il est vraiment beau et avec mon slim bleu marine c'est top.

- Je suis content qu'il te plaise.

- Trop. Bon maintenant j'y vais, je suis prête.

Elle pose un baiser sur ma joue et me dit:

- À vendredi.

- À vendredi ma grande.

- Pense à te changer les idées.

- Promis.

Elle prend son sac et quitte l'appartement, pressée d'aller retrouver son amie. De mon côté, je me reconcentre sur mes occupations c'est à dire, rien de palpitant, passer un coup d'aspirateur. J'en déroule le fil en vu de le brancher et remarque que ma fille à oublié son chargeur de téléphone sur la table basse et autant dire qu'elle ne peut s'en passer. Je l'attrape, quitte l'appart sans prendre le temps de fermer la porte et dégringole les escaliers en vitesse. Je la rattrape au moment où elle ouvre la porte de l'immeuble :

- Lily attend, ton chargeur, m'exclamais-je

- Oh merci papa. Il faut toujours que j'oublie quelque chose.

- C'était pas grave, tu serais revenue le chercher.

- Oui ça c'est certain. Bon cette fois-ci j'y vais.

- Amuse toi bien chez ta copine.

- Si tu déprime, fais quelque chose qui te fait plaisir. Tu mérites mieux que celle qui t'as brisé le coeur.

- C'est une très bonne personne. Mais on peut pas forcer quelqu'un à nous aimer.

- C'est sur.

- T'en fait pas pour moi, je vais prendre du temps pour moi et m'occuper l'esprit ce week-end et la semaine qui va suivre. Tu peux partir tranquille, ça ira pour ton petit papa.

Elle m'embrasse chaleureusement et disparaît derrière la porte de l'immeuble. Je fais demi tour et privilégie l'escalier, l'ascenseur étant utilisé. Je grimpe deux par deux les marches pour aller plus vite. Lorsque j'arrive à la dernière rangée de marches, je suis un peu essoufflé. Cet après-midi, j'irais peut-être m'inscrire à la salle de sport, ça me videra la tête et ça me fera gagner de l'énergie.  Je gravis les quelques marches qui me séparent de mon palier, et manque de trébucher sur la dernière, estomaqué.  Un sourire nait instantanément sur mon visage. Le souffle coupé, l'émotion me prenant à la gorge, je ne sais que dire. Je reste figé dans dans ses yeux bruns qui me fixe intensément. Ses yeux bruns que j'avais peur de ne plus jamais revoir.

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Ce chapitre aurait pu être posté plus tôt mais ça fait quelques jours que je suis un peu malade. Écrire avec les yeux qui piquent et qui pleure tout seul, c'est pas simple mais aujourd'hui, j'ai un poil plus d'énergie, alors voilà un nouveau chapitre avec une fin bien frustrante. 😂