Chapitre 16

- T'es insupportable !

- Mais je ne voulais pas la vexer !

- Tu l'as vexée !

Kenric et Alizée étaient assis dans le même compartiment. Cette dernière était assise aux côtés de Zéphyr et Teddy, tandis que Kenric, qui avait retiré les couleurs or et argent de ses cheveux ébouriffés, avait prit place auprès de Will et Annie. Kathy était allée s'asseoir avec Gill, Albe, Klyr et Alithéa dans un autre compartiment pour ne pas avoir à poser le regard sur lui ; depuis le bal de la veille, ils ne se parlaient plus.

Alizée croisa les bras et jeta un coup d'œil à Zéphyr, qui intervint ;

- Ken, écoute, si tu aimes une fille, tu évites dans la mesure du possible de sortir avec un autre et de l'embrasser.

- Déjà, je n'aime pas Kate. Et je ne l'ai pas embrassée, elle m'a juste pris dans ses bras ! Et puis Kate a bien embrassé Nië, non ?

- Oui, mais c'était après que tu aies rejoint Deep pour lui faire un gros câlin, grogna Alizée.

- Cyrah avait juste...

- Cyrah, ah oui, si Cyrah l'a dit, c'est sûr...

- Arrête, Lizzie, tu sais bien que... Enfin... RAAAÂH, LES FILLES C'EST TROP BIZARRE !!!

- Je confirme ! ajouta Will avant de replonger dans l'ouvrage qu'il feuilletait.

Alizée leva les yeux au ciel, agacée et amusée ; son ami ne comprenait vraiment rien à rien. Elle se redressa dans les bras de Zéphyr et se décolla doucement de lui pour se lever et sortir dans le couloir en déclarant voulant prendre l'air ; elle se pressa de se diriger vers le compartiment voisin.

Là, tandis que Gill et Alithéa s'embraissaient, Kathy balbutiait quelque chose entre les bras d'Albe, et les deux filles pleuraient dans les bras l'une de l'autre, tandis que Klyr jetait un regard à la nouvelle arrivante qui signifiait très clairement ; « à l'aide ! Sors-moi de là ! » Elle pénétra dans la pièce en mouvement et remarqua Quinn assise dans un coin, qui la regardait avec le même air paniqué et catastrophé.

- Hum, les amies ? appela-t-elle en fixant Albe et Kathy qui sanglotaient.

- Snif ?

- Klyr et Quinn vont sortir un peu... Je crois que... Euh... Zéphyr veut leur parler. Et, Théa et Gill, se serait sympa si vous cherchiez un autre coin où vous bécoter, merci.

Les quatre jeunes gens sortirent, les uns avec un air soulagés, les autres avec une mine courroucée.

Alizée prit place à côté de Kathy et Albe, et elles lui fondirent dessus pour sangloter sur son épaule. Toutes deux lui crièrent dans les oreilles en un chœur parfait ;

- Pourquoiii ???

Assourdie, elle imagina sans mal la cause de leurs larmes.

- Oh, je vois, soupira leur amie. Problèmes de cœur ?

- Quels idiots, ces garçons, grogna Kathy.

- Snif, marmonna Albe.

- Ok, ok. Pour vous rassurer, Kathy, Kenric s'en veut beaucoup et il est jaloux de Nië et toi, et Albe, Victoire a apparemment largué Teddy quand il a essayé de l'embrasser, donc il n'a pas trop de chances avec elle dans un futur proche.

Aussitôt, leurs larmes séchèrent dans leurs yeux jusque-là humides. Alizée leva les yeux au ciel, bien qu'amusée, et allait reprendre ses mots réconfortants quand Annie toqua à la porte du compartiment, accompagnée de Klyr ; elle alla ouvrir tandis qu'Albe et Kathy élaboraient des stratégies pour montrer aux garçons qu'elles n'en avaient rien à faire d'eux.

La jeune Gryffondor eut un soupir bruyant en entrant et fit à Alizée ;

- Les menaces de Gwendolyn Mane ne peuvent pas être ignorées plus longtemps. Kathy, Albe, vous pouvez aller chercher Kenric et Teddy, s'il vous plaît ?

Les deux jeunes filles se raidirent instantanément et la dévisagèrent comme si elle s'était soudainement transformée en poulpe.

- Ah, c'est vrai, soupira Annie. Les problèmes du bal. Je suis mal tombée. Lizzie, tu veux bien t'en charger ? Ou Klyr, plutôt ! Je dois te parler, Liz.

Elle hocha la tête, intriguée par ce qu'avait à leur dire Annie, tandis que Klyr partait, mais s'écria alors, traversée par une pensée saugrenue ;

- Pourquoi tu veux voir Teddy ? Oh non, ne me dis pas que tu es toi aussi amoureuse de lui ? Eh ben, ça commence à bien faire, avec Albe et Victoire !

- Non non, c'est pas ça ! protesta Annie.

- Je vais aller lui dire deux mots pour qu'il se fasse devenir moche ! poursuivit cependant Alizée en réfléchissant à toute allure. Faut qu'il arrête de prendre la tête de Sirius Black sinon il va dépasser Kenric et Zéphyr en popularité féminine !

- Nous dépasser ? s'écria Kenric, qui venait d'entrer dans le compartiment.

Il était suivi de Teddy et de Klyr, qui avait apparemment insisté pour les accompagner même s'il ne faisait d'office que de messager. Les jeunes gens essayèrent d'ignorer les regards assassins que leur lançaient Albe et Kathy, assise dans un coin de la salle. Kenric reprit en repoussant ses cheveux en arrière en un geste théâtral ;

- On ne pourra jamais nous dépasser, surtout moi.

- Cause toujours ! renifla Kathy, dédaigneuse.

- Allez, chérie, avoue que tu es folle de moi, lança-t-il avec un clin d'œil.

- Salaud !

- Je t'aime aussi ! se contenta-t-il de répondre en battant de ses cils exceptionnellement longs.

Elle se renfrogna et se tassa encore plus dans son coin tandis que Kenric souriait à tout va. Alizée eut un sourire en voyant ses deux meilleurs amis parler ainsi, car au moins l'un d'entre eux essayait de se réconcilier, et quand Kenric Morys-Black décidait de convaincre quelqu'un, personne, personne, personne ne pouvait lui résister. Il regardait déjà Kathy du coin de l'œil, clignant de celui-ci lorsqu'il remarquait qu'il la regardait.

Teddy aurait déjà été mort si le regard pouvait tuer tant l'intensité du regard d'Albe était fort, et Klyr essayait en vain de la calmer. Pour détendre l'atmosphère, Alizée trouva vite un plan ; elle prit place entre Albe et Teddy, rapprochant la jeune fille de Klyr et Teddy de Kenric, le poussant ainsi vers Kathy. Ken, d'abord surpris d'être assis juste à un centimètre de Kathy, prit rapidement le dessus sur sa surprise et attrapa la jeune fille pour la poser sur ses genoux, mais elle ne sembla pas bien le prendre.

- Lâche-moi, triple gargouille moisie !!! hurla Kathy.

- Je ne peux pas, répondit Kenric sur le ton de l'évidence. On ne peut pas laisser une dame se recroqueviller dans un coin.

Elle le laissa faire avec force de grognements, mais Alizée lui adressa un regard en mimant silencieusement avec ses lèvres les mots « une dame ». Elle rougit brutalement, mais Kenric ne sembla pas le remarquer et s'adressa tout simplement à Annie.

- OK, Annie, alors ? C'est quoi ton secret ?

Elle les regarda tous, un par un, puis soupira, résignée.

- Vous ne le direz à personne, hein ?

Ils secouèrent tous la tête. « Quel peut bien être son secret ? » se demandait tout le monde. Alizée, elle, savait déjà. Elle avait commencé à s'en douter plusieurs semaines plus tôt, lorsqu'elle avait remarqué avec quelle fréquence elle était malade et avait repensé à sa dispute avec Gwendolyn et des mots qu'elle avait prononcés. « Tu sais que c'est demain ? Je pourrais devenir violente... Je pourrais t'attaquer sans le vouloir... C'est toujours dur la veille... Tu le sais... »

Comme elle s'y attendait, Annie leva les yeux vers eux, sa tresse blonde comme les blés semblant flotter sur son épaule et ses yeux bleus et timides brillants de la peur d'être rejetée, et elle murmura ;

- Bon, d'accord... Je suis... Comment dire ça ? C'est quoi le féminin pour ce mot ? Bref... Je suis une... enfin...

- Une louve-garou, compléta Alizée.

Elle hocha la tête, tristement.

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BAM!

Bon ok, il y en avait qui avaient déjà deviné. Mais bon...

BAM QUAND MÊME!

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Allez bises !

Hermy