Chapitre 51
Alors il n'a pas abandonné cette idée de m'oublier ? Il doit sûrement m'en vouloir pour continuer à faire le mauvais garçon après deux ans.
Il n'a pas eu le courage de m'attendre. Peut-être n'en n'avait-il même pas l'envie.
Mes yeux s'humidifient à cette pensée.
D'ailleurs, cette femme me regarde méchamment.
"- Je.. Je vais l'attendre dans sa chambre. Dis-je en me précipitation dans les escaliers."
Je montre les marchés quatre à quatre. Je pousse la porte donnant sur la chambre de JunHo.
Je vais m'asseoir sur le lit. Pleurnichant.
À quoi m'attendais-je ?! Deux ans à m'attendre sont égoïstement longs. Oui. J'ai été égoïste de penser qu'il m'attendrais. Ici n'est pas le pays des rêves.
"- Je suis rentré !"
Je reconnais sa voix.
Mais comment va-t-il réagir en me voyant ?
De plus mes jours sont humides. Je suis pathétique, moi aussi. Peut-être n'aurais-je pas dû quitter cette ville ?
Peut-être si je n'avais pas perdu ma forme renarde nous serions ensemble ? Ah, ma renarde... Penser à elle intensifie la tristesse. Ses doux et soyeux poils roux et blancs. Ses délicates pattes claires. Ses coussinets si confortables. Sa grande queue rousses et réconfortante. Ses oreilles mignonnes en étant utiles. Et ses beaux yeux orangés.
Si seulement je pouvais retrouver cette partie de moi... Je serais même autorisée à rester auprès de ma famille.
Soudain, j'entends des pas dans les escaliers. Paniquée, je me cache sous la commode. C'est étrange : je ne pensais pas cette cachette si grande...
"- Es-tu sûr de ce que tu dis ? Sérieusement... Je te jure que je n'ai jamais rencontré d'autres femmes depuis que nous sommes ensemble ! Monologue mon bien-aimée."
Depuis qu'ils sont ensembles ? C'est une relation à long terme ? Alors, il a réussi à m'oublier ?
"- JunHo. Cette femme a dit aller dans ta chambre. Elle m'a l'air de connaître cette maison. Rétorque la brune.
- Capucine, je t'ai dit que je ne voyais déjà plus Alice, Zoé, Éva, Raïssa, Tulipe, Inès, Océane, Paula, Sonia, Delphine, Flavie, Justine, Kéola, Lya, Marie, Chloé et Violine !
- Tu as oublié Nina.
- Et Nina. Qui d'autre veux-tu que je vois ?!
- Mouais... Je suis désolé mon cœur !
- Ce n'est rien bébé, je t'aime. Soupire mon promis avant de l'embrasser."
Je t'aime.
Ces mots résonnent dans mon crâne. Il l'aime.
Alors, qu'est-ce que je fais là ?
Je lâche un sanglot ressemblant étrangement à un couinement.
Couinement ?!
Je regarde mes mains : ce sont des pattes entourées de poils roux.
Comment est-ce possible ?!
Aurais-je retrouvé ma renarde ?!
Je sursauter, faisant grincer le meuble au passage.
Je quitte ma cachette avec hâte et regarde l'extérieur à travers la fenêtre.
La lune tient compagnie au soleil. Elle a enfin décidé de m'aider !
Heureuse, j'hurle à la lune afin de la remercier.
J'ignore les cris paniqués et affolés de la femme.
"- Fanny !?"
Je me retourne à ces mots.
JunHo vient de prononcer mon prénom. Il ne m'a pas oublié !
Je lui saute au courant et le lèche. Malheureusement, je me rends compte de mon acte que trop tard.
Soudain une vive douleur torture mon estomac puis je me sens projeter en l'air.
Heureusement, j'atteris sur le lit. Mais une poigne se referma autour de la queue et je me sentis soulevée. Expérience douloureuse.
"- Mon canard ! Pourquoi as-tu cette chose dans ta chambre ?! S'exclame la dite Capucine l'air dégoûté tandis que je me débats, en vain."
Alors que JunHo allait riposter, la porte s'ouvrit violemment et une grand-mère apparue.
"- C'est bien ce qu'il me semblait... Mon alarme anti maltraitance animale ne ments jamais. Femme, repose immédiatement ce mignon renard au sol délicatement. Puis je te prierais de ne plus mettre un pied chez moi, abruti !Grogne-t-elle.
- Oui, halmeoni... Subis la brune.
- Pour toi ce sera Madame Han. Rectifie la grand-mère."
Sur ces mots, elle empoigna Capucine qui elle, attrapa mon JunHo.
Une fois la porte claquée, je repris forme humaine. Je n'arrive pas à y croire, ma partie renarde serait revenue ?!
Sans en savoir la raison, je me mis à effectuer la danse de la joie. Nue, dans une chambre masculine. Heureusement que je suis seule !
Je me reconcentre et pense à mon apparence à quatres pattes. Chaque détail me revient à l'esprit : des confortables coussinets jusqu'aux longues moustaches.
En levant les paupières, mon pelage est de retour.
Mais c'est génial ! Et si cette partie de moi s'était simplement tapissée au fond de mon être ?
Bon, je retrouve ma forme humaine. Ce qui vient de se passer me revient en mémoire : JunHo a réussi à tourner la page.
Les larmes commencent à s'accumuler. Je tombe en tailleur sur le parquet. Mon visage enfoui dans mes mains.
Il ne voudra sûrement plus entendre parler de moi. Non seulement je me suis incrusté illégalement dans son antre de paix, mais en plus j'ai effrayé sa petite-amie.
Si je ne m'étais pas enfui de cette ville, secouée par la perte de ma renarde, peut-être que c'est moi qui serait à ses côtés.
Si je n'avais pas accordé confiance à Léon-Leiv-Lurt, je ne serais pas partie avec lui pour qu'il empoisonne ma partie renarde.
Si j'étais restée bien accrochée sur le dos de Youenn, je ne serais pas tombée, Léon-Leiv-Lurt ne m'aurais pas récupérée.
Si je n'étais pas si sensible, peut-être que j'aurais pus pardonner le rejet de JunHo et l'aurais aidé à comprendre.
Si je n'étais pas allé chez JunHo sous forme renarde récupérer Edwige, je n'aurais pas titiller sa curiosité à venir au village.
Je pourrais continuer mon énumération jusqu'à en écrire tout un roman. Mais en fait, si je n'avais pas échanger quelques mots avec JunHo et ses cousines le jour où je suis sorti pour la première fois du territoire, je n'aurais pas eu l'envie d'intégrer la ville humaine.
Si je suis dans cette situation, c'est de ma faute. C'est moi qui l'ai voulu. Je suis en tord.
"- Fanny, calme-toi !"
Ces mots ne m'aide en rien.
Je ne peux pas me calmer.
Je sens une matière douce et moelleuse caresser ma peau. Un plaid.
"- Mais qu'est-ce qu'il t'a pris de venir chez moi sans prévenir ! C'est vraiment irrespectueux ! Tu ne pense pas que je puisse avoir quelque chose de prévu ! En plus tu oses te montrer après deux ans d'absences ! N'as-tu pas pensé à ce que j'ai pu ressentir quand j'ai compris que tu m'avais abandonné ?!
- C'est... C'est toi ! Réussis-je à placer.
- Quoi, moi ?! Ne joue pas la victime Ginette !
- Tu, tu m'as rejeté ! C'est moi la victime ici ! Pourquoi me cris-tu dessus de la sorte ?! Ne crois-tu pas me blesser à ton tour ?! M'énervai-je, pleurant à chaudes larmes.
- Mouais... C'est censé. Mais arrête de pleurnicher !"
Ses mains viennent m'encercler, puis me tapoter le dos. Je le vois se lever, se diriger vers une armoire puis fouiller dedans.
Il revient avec un tee-shirts noir ainsi qu'un short.
"- Tiens, enfile-moi ça. Dit-il en me tendant ces vêtements."
Je le vois se retourner volontairement puis croiser ses bras sur sa poitrine. J'en profite pour enfiler ses morceaux de tissus, bien que trop grands. Je le signale de ma mission achevé puis il se retourne.
"- Bien. Maintenant, dis-moi pourquoi tu es de retour.
- Je suis majeure à présent donc j'ai pu quitter l'orphelinat qui me logeait. Expliquai-je. Et puis, je voulais vous retrouver...
- Ça tiens debout, en effet. Mais, à quoi t'attendais-tu en me retrouvant ?
- Honnêtement, j'espérais que tu m'attendais. Même si je suis parti sans rien te dire. Je suis désolée, je sais que c'est égoïste. Je pensais qu'en tant qu'humaine, je pouvais terminer mes jours en ta compagnie. Comme un vulgaire couple humain...
- Mais tu n'es pas humaine. Voilà le problème. En effet, tu es bien égoïste. Moi, j'ai une vie à vivre.
- Je l'étais. J'ai expérimenté la vie humaine pendant deux longues années auprès d'autres humains. Mais il semblerait que ma renarde était simplement endormie."
Il me regarde longuement, impassible.
Mon cœur souffre. L'être qui lui a été destiné ne l'approuve pas.
____________________________________Merci de votre lecture et à bientôt !
Aller, pour m'excuser de mon irrégularité, je vous offre un second chapitre ! Même si je sais que presque personne ne les lit...
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