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3 - Terreur

"Dieu se tait. Le Diable murmure."
Donato Carrisi

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L'homme à la cravate rouge se nommait Sir Charles Henry Fox. Il avait une femme, qu'il trompait allégrement, un fils, qu'il avait envoyé en pension aussitôt qu'il avait pu, et un joli héritage.

Il avait fait beaucoup d'erreurs au cours de sa vie. Mais jamais aucune n'atteignait la bourde monumentale que sa prétention l'avait poussé à commettre, pas plus tard qu'hier.

C'est-à-dire embaucher Moriarty. Et refuser de le payer.

Et l'idiot grassouillet trottait jusqu'à sa chambre, encore innocent de ce qui l'attendait, l'esprit pris dans les brumes de l'alcool, préoccupé par les courbes généreuses d'une des serveuses. Il était simplement venu se changer, un serveur -dont il ne se souvenait plus du visage- lui avait stupidement renversé du vin sur sa veste.

Il poussa la porte de ses appartements.

Tout était plongé dans la pénombre.

Ce qui était normal, bien sûr, puisqu'il n'avait pas allumé la lumière.

Et pourtant. Il planait dans la pièce comme une menace indistincte. Les ombres n'étaient-elles pas plus noires, plus envahissantes que d'habitude ?

Il appuya sur l'interrupteur. Rien ne se produit.

Allons bon. Une coupure de courant.

Grommelant à voix haute pour se donner du courage, il se dirigea vers le tiroir de sa commode, attrapa une vieille bougie et un briquet, et, après quelques tentatives nerveuses, réussis enfin à enflammer la mèche.

La bougie jeta sur la pièce sa lueur dansante, allongeant démesurément les ombres.

Sir Charles déglutit difficilement.

Il sentait quelque chose. Quelque chose d'anormal. De menaçant.

Mais il n'avait pas remarqué qu'une des ombres était un homme. Un homme qui le fixait. Sans bouger.

Il tourna la tête. Et l'homme bougea en même temps, restant, guidé par un instinct extraordinaire, juste dans son angle mort.

La porte claqua.

Le petit noble sursauta.

Après tout, ce n'était pas grave, si son veston était tâché. Il pouvait bien retourner à la fête...

Un nouveau bruit le fit sursauter.

Il fit volte face.

Quelque chose brûlait, au milieu du salon.

Un livre.

Il s'approcha. C'était une Bible.

Un sentiment d'effrois le gagna tout à coup, courant le long de sa peau comme un serpent gluant, s'enroulant autour de sa gorge, glissant dans ses cheveux, qu'il hérissa un par un.

Il leva les yeux.

La croix, sur le mur -sa vieille mère était une insupportable bigote- était retournée.

Mais ce n'était rien. Quelqu'un s'amusait à lui faire peur. C'est tout. Il n'avait qu'à sortir de la pièce. Et voilà.

Et voilà...

Mais lorsqu'il se retourna, sa pauvre bougie toujours à la main, la porte avait disparu.

Les flammes faisaient danser sur le mur vide d'étranges ombres distordues, qui lui arrachèrent un sursaut de frayeur.

Un cauchemar, c'était un...

-Cauchemar, souffla une voix, juste contre son oreille.

Il hurla et lâcha la bougie qui, par une alarmante coïncidence, alla rejoindre le minuscule bûcher qui achevait de se consumer, au milieu de la pièce.

-Tu as fait un marché, murmura encore une fois cette voix rauque, inhumaine, collée à son oreille.

Il se retourna. Il n'y avait rien.

Rien que sa propre ombre mouvante, gigantesque, sur le mur.

-Un marché avec qui ? Susurra la voix, encore une fois si prêt de lui qu'il sentait la chaleur de son haleine.

Il ne répondit rien.

-Qui ? Souffla de nouveau l'être invisible.

Il voulait répondre, mais sa voix était bloquée.

-QUI ? Insista l'autre, un peu plus fort. QUI ! DIS-MOI QUI !

L'être hurlait maintenant, juste dans son oreille.

Et à chaque fois qu'il se retournait, il ne voyait rien.

-Le diable, comprit-il enfin.

-Lucifer, acquiesça l'autre, de nouveau murmurant. Tu as trahi Lucifer.

-Non... Non, non, non...

Charles commençait à paniquer. On pouvait le sentir dans sa voix, ou le distinguer très clairement aux gouttes de sueurs qui perlaient sur son front, et aux tremblements de ses mains.

-Lucifer, acquiesça Moran de sa voix la plus rauque. Lucifer. Lucifer est venu te chercher...

L'homme s'agenouilla par terre, tremblant.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il n'y avait plus rien.

L'électricité marchait parfaitement, noyant la pièce de sa lumière rassurante. Le crucifix était à l'endroit. La porte était réapparu. Et aucune marque de brûlure ne tachait le sol.

Moriarty, derrière son écran, laissa échapper un sourire à la foi amusée et admiratif. Ce qui était, attention, extrêmement rare. Si rare, en fait, que ses hommes, autour de lui, déglutirent difficilement, pensant que c'était, assurément, un très mauvais présage pour Moran.

Ce qui était faux.

Moriarty, grâce à une caméra infrarouge cachée, avait regardé Moran poser avec une vitesse hallucinante un faux interrupteur -arraché dans un autre appartement- par-dessus le vrai, disposer sur le tapis un tapis semblable, volé dans la chambre voisine et, sur le mur, une simple couverture noire parfaitement tendu. Dans la pénombre, l'homme à la cravate rouge n'avait vu qu'une surface unie, là où il croyait trouver le cadran d'une porte, et en avait tout de suite sauté à la conclusion que ladite porte avait disparu.

Le criminel consultant le plus génial de tous les temps se saisit du paquet de pop-corn qu'un de ses hommes venait de lui ramener, s'assit plus confortablement, et observa la suite.



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