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24 - La Fin

Le monde était un rêve. Un rêve flou, distordu, où le temps et l'espace s'étiraient de façon chaotique.

Il avait à peine conscience d'exister.

Mais quelque chose brûlait, au fond de sa mémoire. Une bête malade qui feulait, désespéré, en tentant d'échapper à la cage noire qui l'étouffait.

Et soudain, il se souvint.

De celui qu'il était.

Et de celui qu'il devait retrouver.

Moran se releva d'un coup, si brusquement qu'il s'écrasa contre le sol.

Il se souvint soudain qu'il fallait respirer, et engloutit d'énormes bouffées d'air qui lui éraflèrent la gorge et les poumons.

Il devait se relever.

Il devait se relever.

Il se releva.

Le monde tournoyait tout autour de lui, tandis que son formidable organisme tentait de lutter contre la drogue qui aurait assommé n'importe quel être humain normalement constitué.

Ce n'était pas un rêve. C'était un cauchemar.

-Oh, Lucifer... sanglota-t-il en glissant contre le mur pour atteindre la porte. Ne me laisse pas... Il faut... Il faut que tu m'aides...

Il ouvrit la poignée. Des escaliers. Il tomba. Se releva. Retomba. Se leva de nouveau.

Dehors.

Le monde le frappa de plein fouet, emplis d'images, de taches de couleurs, de mouvements, de bruits, de voix, de visages...

Il tenta de stabiliser sa vision. Il fallait qu'il le retrouve. Le reste, tout le reste, n'avait aucune importance.

Il alluma fievreusement son portable.

-Kevin, balbutia-t-il en portant l'appareil à son oreille.

-Seb ? Répondit l'adolescent, à l'autre bout des ondes. T'as une voix de déterré. Tu suis pas le spectacle ?

-Où est-il ?

-Qui ?

-MORIARTY ! Hurla Sebastian.

Les passants commencèrent à l'éviter soigneusement.

-Tu... t'es complètement fêlé... Souffla Kevin. Ça va pas de dire son nom comme ça ?

-Où.est.Moriarty ? Redemanda Sebastian en détachant bien chaque syllabe.

Kevin sembla hésiter un instant, puis soupira.

-Je suis surpris que tu ne sois pas avec lui, dit-il. C'est son grand final, avec Sherlock. Au QG, on est tous branché sur la caméra de surveillance, avec pop-corn et...

-Où ?

-Je t'envoie l'adresse. Mais dit pas que ça vient de moi, ou je...

Sebastian raccrocha et regarda l'adresse qu'il venait de recevoir.

À l'autre bout de la ville.

Est-ce qu'il l'avait fait exprès ?

Lui qui n'avait jamais peur sentit la panique l'envahir peu à peu. Il fallait qu'il se calme. Qu'il se dépêche.

~

Dans la grande salle du QG, Kevin rangea lentement son portable dans sa poche.

Il n'avait plus envie de rire. L'appel de Sebastian l'avait terrifié.

Il jeta un coup d'œil à l'écran, devant lequel les pires criminels de Londres s'enfilaient joyeusement du pop-corn en enchaînant des blagues salaces et des remarques appréciatives sur le patron.

Moriarty et Sherlock étaient sur le toit.

L'adolescent se souvint en un éclair de toutes les mises en garde de Moran.

Il fixa le visage de Lucifer, qui souriait tranquillement, sur l'écran.

-Qu'est-ce que vous foutez, patron ? Murmura Kevin.

~

Là. C'était l'immeuble à côté de l'hôpital !

Le portable de Sebastian vibra.

« Le toit. » lui envoyait Kevin.

Le chasseur enfonça la porte d'entrée et grimpa les marches quatre à quatre.

~

Moriarty exultait.

C'était la bataille finale, c'était son moment de gloire ! Il échangeait des piques avec ce génie qu'il venait de condamner en souriant à pleines dents. Meurtre par suicide ! Formidable ! Extraordinaire ! Jamais le jeu n'avait atteint un tel niveau.

Et il avait gagné. Il en était sûr.

Sherlock allait mourir.

~

John sauta dans un taxi, le ventre tordu par l'angoisse.

Sherlock, bordel... Qu'est-ce que tu fous ?

Il était terrifié. Il fallait qu'il aille plus vite, plus vite... Sa place était auprès de lui.

Attends-moi, je t'en supplie...

~

Sherlock exultait.

C'était la bataille finale, c'était son moment de gloire ! De gloire... et de désespoir.

Il échangeait des piques avec le seul criminel à avoir jamais atteint son niveau, il savourait cet instant de pure génie...

En espérant, au plus profond de son cœur, que tout se passe bien.

Le visage de John surgit dans son esprit.

Il le chassa impitoyablement.

~

Sebastian déboula sur le toit...

Pour le trouver vide.

Pourtant, c'était bien l'adresse que lui avait donné Kevin... Une boule de panique menaça de renverser son esprit, qui luttait encore contre l'effet de la drogue. Il se reprit.

Moriarty avait donné à Kevin la mauvaise adresse.

Et, soudain, il les vit.

Sur le toit d'en face.

Il aurait reconnu partout cette silhouette, ces mouvements et ce visage, même de très loin. En fait, il avait l'absurde certitude que même aveugle, il l'aurait reconnu.

Il y avait cet autre, avec lui. Celui que Sebastian haïssait de tout son être.

Il voulait hurler. Il voulait courir, grimper sur l'autre immeuble... Où même essayer de sauter...

Mais il n'avait plus de force, soudain.

Le spectre grimaçant de la mort appuya sur ses épaules.

Il se laissa tomber contre le parapet et regarda, impuissant, se jouer l'ultime triomphe de Lucifer.

~

Kevin vit, sur l'écran, Sherlock s'approcher du bord

Sa tension s'était transmise à tous ceux qui étaient présents dans la pièce. Les pop-corn oubliés, muets d'angoisse, l'armée de Moriarty regarda le détective se retourner au dernier moment pour faire face à son ennemi.

~

Sherlock était aux anges. Il venait de trouver le point faible du plan de Moriarty ! Il n'était pas obligé de sauter ! Il pouvait rester vivant, avec John ! Il pouvait rester avec John !

Et puis, soudain, il comprit que son point faible avait un point faible.

~

Sebastian ouvrit la bouche pour hurler.

Mais sa voix n'était plus qu'un gémissement rauque.

~

Moriarty sortit son revolver.

C'était le jeu ! Vivre, mourir... Ça n'avait jamais eu la moindre importance. Seul comptait le jeu, et le combat contre l'ennui.

Il ne pouvait pas perdre. Il n'allait pas perdre.

Un souvenir flasha devant ses yeux. Un homme blond qui murmurait son nom.

Une seconde avant qu'il appuie sur la détente.

~

Le coup de feu transperça le cœur de Sebastian, qui s'effondra sur le sol.

Il s'attendait presque à trouver ses mains pleines de sang. Mais il n'y avait rien, bien sûr.

Parce que ce n'était pas lui qui était mort.

Mort.

Le chasseur se roula en boule sur le sol glacé, sa tête contre ses genoux, cachés dans le creux de ses bras. Un long gémissement jaillit de sa gorge ; un son long, rauque, déchirant. Comme ceux des tigres qu'il avait chassés, autrefois. Ceux qui avaient lutté des heures et des heures pour s'effondrer, impuissant, et contempler l'horreur qui allait les achever.

-SHERLOOOOOCK ! Hurla une voix, loin, si loin de lui.

Un sanglot secoua son corps, suivit d'un autre. Puis d'un autre.

Et Sebastian se déchira tout entier, emporté par une vague de détresse monstrueuse qui balaya les dernières défenses de son âme, arrachant tout sur son passage, tout ce qui était beau, tout ce qui était doux, tout ce qui était chaud, tout ce qui était heureux.

Il ne restait que la violence, la colère, la rage, le désespoir, et cette peine noire, cette peine immense qui s'amusait à dévorer l'intérieur de son être pour ne laisser que le vide, un vide béant, un trou immonde qui ne donnait sur nulle part. Un néant.

La mort.

Et Sebastian hurla enfin, avec tout ce que son âme avait de vulnérable, de blessée, de perdu. Il hurla sa douleur, sa tristesse, sa culpabilité, son sentiment d'injustice et son petit cœur en lambeaux, ce petit cœur d'enfant qu'il venait juste de déterrer de ses cendres.

Personne n'entendit ce cri.

Et puis l'obscurité se fit plus forte, plus insistante.

Il s'abandonna avec délices aux méandres de l'inconscience.

~

Lorsqu'il revint à lui, il était glacé. À l'intérieur comme à l'extérieur.

Il pleuvait.

Une pluie violente et dure, qui lui frappait la peau sans interruption.

Il se traîna au bord du toit.

En face, il n'y avait plus rien. Plus personne, vivant ou mort.

La pluie avait effacé le sang.

En apparence seulement.

La rage qui habitait le chasseur s'était calmé. Il ne ressentait plus qu'un grand vide, à présent, une douleur sourde, constante. Un sentiment d'absurde.

Rien n'avait de sens.

Il se rendit compte que quelque chose vibrait en continu, dans sa poche.

Kevin essayait de l'appeler.

Il ne répondit pas.

Il descendit les marches. Kevin savait où il était. Il fallait qu'il s'en aille.

Il voulait disparaître. À quel point ? Il ne l'avait pas encore décidé.

Alors il erra.

Ses pensées tournaient en ronds, repassant encore et encore le même visage. La même voix.

Il marcha longtemps. Longtemps.

Peut-être qu'il s'effondra, à un moment. Il ne se souvenait pas très bien.

Un jour ? Deux ?

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il était dans un parc, assis sur un bac.

Quelqu'un était assis à côté de lui.

-On se connaît, non ? Demanda John Watson.

Sebastian hocha doucement la tête.

Il y eu un long silence.

-Vous n'êtes pas un fan, n'est-ce pas ? Demanda finalement le médecin.

-Non.

-J'en étais sûr. Vous êtes trop... trop étrange. Trop perturbant.

Ils laissèrent à nouveau couler le silence.

-Qu'est-ce que... Qu'est-ce que... balbutia soudain John, qu'est-ce que je... qu'est-ce que je vais faire ?... Maintenant...

En se tournant vers lui, Sebastian s'aperçut que le bloggueur tremblait de tout son être. Peut-être étais-ce à cause du froid. Peut-être – et plus sûrement – étais-ce pour la même raison que lui.

-Je ne sais pas, répondit sincèrement le chasseur.

John pleurait. Il n'avait pleuré devant personne, encore. Mais son voisin de banc était si étrange qu'il n'était même pas sûr qu'il n'était pas un effet de son imagination.

-Comment fait-on, balbutia John, quand les choses n'ont plus de sens ?

-Je ne sais pas.

-Est-ce qu'il faut vraiment vivre ? Encore ?

-Je ne sais pas.

-Je n'ai pas ce courage-là. De continuer. Tout ce que je veux c'est... c'est...

-C'est lui, termina Sebastian.

-John ! s'exclama soudain une voix.

C'était Lestrade, qui avançait en courant.

-On t'a cherché partout, lâcha le policier, essoufflé. On a eu peur. Je peux ? Ajouta-t-il en désignant le banc.

À cet instant, John s'aperçut qu'il n'y avait plus personne à côté de lui.

Il se leva, mis ses mains dans les poches, et partit sans un mot.

~

Sebastian sortit son portable. Il avait un message.

« Où es-tu ? Viens au QG. Cet enfoiré de Sherlock n'est pas mort. Je vais le traquer, Sebastian, je t'en fais la promesse. La Société et moi, on va le traquer jusqu'au bout du monde s'il le faut. Et on vengera Lucifer. Il ne reviendra plus à Londres. Joins-toi à nous. »

Kevin reprenait la boutique, constata stoïquement Sebastian en effaçant distraitement le contact de l'adolescent de son téléphone. Puis il bloqua son numéro. Il ne pouvait pas jeter l'appareil, il y avait son contact dedans. Le seul qui restait, d'ailleurs.

Il n'avait pas envie de se venger. Ça ne changerait rien.

Il longea la Tamise jusqu'à ce que la nuit s'annonce une nouvelle fois.

Puis il s'assit au bord de l'eau pour contempler les derniers rayons de soleil qui saignaient dans le ciel.

Il se remémora tout ce qu'il savait de lui. Patiemment, chaque instant, chaque parole, depuis le jour de leur rencontre à sa silhouette disparaissant derrière la porte de sa chambre.

Puis le toit.

Le coup de feu.

Et la fin.

Sebastian se leva, juste au bord du quai. Il avait lesté ses poches.

Il n'aurait pas de cercueil. L'idée lui plaisait. Lui qui avait toujours vécu de liberté, il aurait été triste de finir entre quatre planches de bois.

Il préférait de mille fois l'étreinte froide des flots.

Les yeux fermés, il goûta le vent sur sa peau.

Une dernière fois.

Et...

Son portable sonna








Il n'y a pas de fin heureuse

Les fins sont les plus tristes parties

Donne-moi seulement un milieu heureux

Et un très heureux début

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