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11 - l'Amateur

Sebastian connaissait les armes comme il connaissait les gens. C'est-à-dire instinctivement, immédiatement, et sans se poser de question.

La bombe de lumière explosa dans la salle, noyant chaque personne et chaque chose dans un flash surpuissant. Sebastian se retint de hurler de douleur. L'arme avait été construite de telle manière que la lumière attaque directement le nerf optique, un des plus sensibles du corps humain.

La douleur, pour n'importe quel être normalement constitué, était insoutenable, paralysante, absolument atroce. Même ceux qui avaient pu fermer les yeux à temps ou tourner le dos à la bombe était allongé par terre, en train de gémir, de vomir et de se tordre de douleur.

Moran songea distraitement qu'il leur faudrait plusieurs jours avant de retrouver l'usage de la vue.

Il inspira lentement, faisant appel à un savoir asiatique millénaire pour canaliser sa douleur. Puis il persuada son cerveau que cette information continue qui lui ordonnait de souffrir était négligeable. Et qu'il fallait l'ignorer.

Des larmes de sang roulant sur ses joues, complètement aveugle, Sebastian se redressa légèrement, et posa une main sur la bouche de Moriarty pour lui faire comprendre qu'il ne fallait pas qu'il parle. Il ne fallait pas que les assaillants sachent qu'il restait un homme valide dans la pièce. Il eut une pensée pour Kevin, qui devait se tordre de douleur, quelque part.

Un couteau jaillit dans chacune de ses mains. Il se mit debout et interrogea ses sens pour comprendre son environnement.

Moriarty, encore allongé au sol, le dévorait du regard. De toute façon, tout le monde dans la pièce était aveugle. Il pouvait faire ce qu'il voulait.

Sebastian tourna la tête dans sa direction et eut un petit sourire.

-Appréciez le spectacle.

J'apprécie, j'apprécie, songea Moriarty en laissant son regard glisser sur le corps du chasseur, vibrant d'énergie contenue.

Les assaillants étaient aux nombres de onze. Cinq devant lui. Trois à droite. Trois à gauche.

-Sebastian Moran ! Lança soudain une voix. Quel honneur de te rencontrer enfin !

Le chasseur ne répondit rien.

-Allons, ne fait pas le modeste! J'ai suivi avec énormément d'intérêt tes exploits en Inde. Bien sûr, il m'en a fallu du temps avant de remonter jusqu'à ce nom... Sebastian Moran. L'homme qui a tué à lui seul les trente mercenaires de Khali. Celui qui a vaincu le grand tigre à mains nues. Défait l'armée des Assassins en deux semaines. L'homme qui a couché avec la sultane au nez et à la barbe de son mari. Mon exploit préféré, si tu veux mon avis.

-Je ne l'ai pas demandé, rétorqua froidement Moran.

Moriarty bougea lentement la tête pour apercevoir les imbéciles qui croyait tout savoir de son chasseur. Les informations que l'inconnu venait de donner n'étaient que les exploits les plus tape-à-l'œil de Sebastian. Ses plus belles prouesses étaient aussi les plus discrètes. Bande d'amateurs. C'est ce que devait se penser Moran, puisqu'un mince sourire étirait le coin de ses lèvres.

-Si je comprends bien, lâcha-t-il, c'est un entretien d'embauche.

-En effet, répondit l'autre, une nuance de surprise dans la voix. Tu comprends vite.

-Bien plus vite que vous ne le pensez. Pourquoi avez-vous besoin de moi ? Régner sur la ville ?

-Je vais monter le réseau criminel le plus puissant d'Angleterre. Je serais dans l'ombre, l'ombre qui terrifie ! Et tous craindront à la seule idée d'invoquer mon nom ! Et...

Moran le coupa d'une explosion de rire. Ce qui n'était pas particulièrement une bonne idée, puisque quelques piques de douleurs en profitèrent pour franchir ses défenses mentales.

-Tu arrives trop tard, s'expliqua-t-il, son hilarité calmé. Cette ville est déjà aux mains de Lucifer.

-Jamais entendu parler.
-C'est bien l'ultime preuve qu'il est plus intelligent que toi...

Moriarty, agacé, se demanda pourquoi Moran n'avait pas déjà exterminé toute cette racaille, qu'ils reprennent tranquillement leur petite discussion, tous les deux. Comme si Sebastian lisait dans ses pensées, il fit un geste discret sur le côté. Le génie du crime ne remarqua qu'à cet instant -il avait peut-être été un peu trop occupé à dévisager Moran - l'étrange apparence des caméras de sécurités. Qui ressemblait, en fait, plus à des armes. Pointées sur eux.

Moriarty eut une pensée amusée en songeant que l'idiot qui cherchait à recruter Moran ne se doutait pas un seul instant qu'il lui suffisait de pointer son arme un peu plus bas pour éliminer toute la concurrence.

-Trêve de bavardage, rétorqua l'autre, que Moriarty surnommait désormais dans sa tête « l'amateur ». Tu as beau être le meilleur tueur de tous les temps, Moran, même toi ne peux s'échapper d'un tel traquenard.

Sebastian leva un sourcil sceptique, accepta sans broncher le pic de douleur qui en résultat, et fit tournoyer négligemment son couteau entre ses doigts.

L'amateur s'approcha jusqu'à toucher la poitrine de Sebastian du canon de son arme.

-Tu ne peux rien faire, susurra-t-il. Tu es mon plus beau trophée. Et tu m'appartiens.

-Pardon, déclara froidement Moriarty en se relevant, mais cet homme à déjà un propriétaire.

Une expression de surprise passa sur le visage de Sebastian, suivis d'une mimique légèrement déçu qui serra le cœur de Moriarty. Sous l'impulsion de la jalousie, il venait de révéler qui il était. Avant, Moran aurait pu les faire sortir de là sans problème. Maintenant...

C'était idiot de sa part. Il n'aurait pas dû intervenir. Sebastian lui avait demandé de ne pas intervenir.

Le canon de l'amateur dériva jusqu'à sa poitrine.

-Celui-là voit parfaitement, lança-t-il à ses hommes. Cherchez s'il y en à d'autres.

On entendit des gémissements et des pleurs indistincts alors que les mercenaires inspectaient le visage des blessés...

-Celui-là ! S'exclama quelqu'un en poussant devant lui un adolescent.

Kevin.

Sebastian lança une deuxième mimique déçu à Moriarty. Non seulement il s'était mis en danger en se révélant, mais il avait aussi mis en danger Kevin.

-Tuez-les, déclara froidement l'amateur.

Ou du moins ce fut son intention avant qu'un poing américain s'écrase sur sa figure, l'envoyant valdinguer quelques mètres plus loin.

D'un seul mouvement, Moran renversa Moriarty et le jeta sur son épaule.

Il convoqua dans sa mémoire les plans de la salle et se rua vers la sortie en trois bonds, évitant du mieux possible les corps évanouis ou gémissant sur le plancher.

L'homme qui voulu l'arrêter ne comprit pas ce qui lui arriva.

Il était en vie.
Il ne l'était plus.

Le manche d'un poignard dépassait de sa poitrine.

La porte sur la rue s'ouvrit à la volée et Moran, toujours aveugle, déposa au sol son précieux fardeau avant de faire volte-face.

-Ne retourne pas là-dedans ! Lui ordonna Moriarty en lui saisissant le bras.
Moran plongea dans les siens ses yeux plein de sang. Même aveugle, il possédait cette intensité de regard qui troublait tant le criminel consultant.

-Kevin est encore dedans. Je n'abandonne jamais un allié.

-Je suis la seule personne dont tu as besoin.

-C'est vrai... murmura Sebastian. Mais vous auriez dû me faire confiance jusqu'au bout...

La main de Moriarty n'enserrait plus que du vide.

Il resta planté là, sur le trottoir désert, dans la nuit froide et solitaire. De l'intérieur lui parvinrent quelques cris.

La porte s'ouvrit brusquement et Kevin roula sur le trottoir, comme s'il avait été poussé ou lancé de l'intérieur. Ce qui, en fait, était le cas.

La porte claqua.

L'adolescent se redressa aussitôt et entrepris de tambouriner de ses deux poings le battant de métal.

-SEBASTIAN !

Mais seul le silence lui répondit.

Kevin tourna un regard bouleversé au génie du crime.

-Il est encore à l'intérieur ! Il faut l'aider !

Une larme roula sur sa joue. Il avait vu plein d'hommes et de femmes mourir dans sa vie, par sa faute ou non. Mais il n'avait que dix-sept ans. Il ne pouvait pas perdre un ami de cette façon, pas de sang-froid. Dans le regard qu'il posa sur lui, le criminel consultant décela une étincelle d'accusation.

D'accord, c'était sa faute. On allait pas en faire tout un plat.

-Ils sont partis, déclara-t-il d'une voix neutre. Ils ont emporté Sebastian.

-Comment pouvez-vous être aussi calme ! Hurla Kevin en serrant les poings. On ne sait même pas ce qu'ils vont lui faire ! Vous vous en foutez ! Vous êtes un monstre !

-Je suis un monstre, Kevin, parce que les monstres sont de loin les créatures les plus intéressantes de l'univers. Ils vont essayer de briser Sebastian pour en faire un homme de main. Et quand ils s'apercevront que c'est impossible, ils vont essayer de le tuer.

Kevin, choqué, s'était tu.

-Mais avant cela, continua Moriarty d'une voix si lourde de menaces que l'adolescent sentit un frisson d'horreur courir le long de son dos, je les aurais retrouvés. Et tué. Exterminés. Tous, jusqu'au dernier. Personne ne touche à mes affaires.

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