✖ EPILOGUE ✖
Domino City. Ville mouvementée par les tournois de cartes plus impressionnants et imprévisibles du monde. En perpétuelle expansion, les buildings grandissaient aussi vite que la terre tournait autour du soleil. Le japon atteignait son paroxysme en terme d'innovation, de nouvelles technologies, et chaque être évoluait en fonction des nouveautés.
L'immense tour de la Kaiba Corporation chatouillaient le ciel de sa hauteur grise et morbide. Encore aujourd'hui le bâtiment le plus haut de la ville, il était aussi le plus désertique. Les droits pour l'utilisation des cartes Magic & Wizard ayant tous été revendus à des actionnaires, la famille Otogi avait racheté les parts pour centrer le jeu sur des duels de cartes plus traditionnels.
L'heure est venue pour le vintage, c'est ça que les gens veulent, avait clamé Ryuji Otogi [1], le directeur de la plus grosse firme de jeux de société du Japon. S'étant associé avec la humble boutique du défunt Sugoroku Mûto, son petit fils et le beau Ryuji contrôlaient la ville par la joie qu'ils apportaient dans le cœur des petits et des grands.
Mokuba Kaiba ayant fait de mauvais placements et ayant donné sa confiance aux paradis fiscaux, s'était retrouvé dans l'obligation de quitter le pays. On chuchote qu'il est parti du côté de Singapour afin de trouver son ancienne famille, mais ce ne sont que les commérages d'ancien lycéens en mal d'aventures. D'autres murmures chantent qu'il ne reviendra peut être jamais...
Dans un quartier plus traditionnel, décoré de somptueux cerisiers en fleurs là où les bâtiments aux portes coulissantes sont imposé tel une charte graphique, il n'est pas rare de voir de jeunes adolescents porter le Yukata coloré de fleurs au blason de leur famille. L'un des cafés étant réputé pour son calme à toute heure de la journée et son service impeccable, c'est là bas qu'Anzu avait décidé d'aller se poser.
« Attention !!!! »
Reculant soudainement, la jeune danseuse fit un bond en arrière, évitant de justesse le tandem roulant à toute vitesse.
« Jonouchi-kun ! Tu pourrais faire gaffe ! S'énerva-t-elle. Tu... Oh... »
Sa voix s'apaisait au moment où elle remarqua la jeune femme assise derrière le jeune homme. Le grand blond ajusta sa veste beige ceintré, et s'épousseta les genoux maladroitement. Elle toisa silencieusement le couple et dut se rendre à l'évidence qu'il s'agissait de la femme de ce dernier.
« Tu... À vrai dire je te pensais plus âgée, s'étonna Mazaki en se penchant respectueusement vers l'inconnue.
_ Cheh ! Marmonna la jeune femme aux yeux bleu. »
Katsuya donna soudainement un coup de pied dans son vélo, n'arrivant pas à se dépêtrer de sa précédente chute. Voyant les deux filles se regarder de haut. Il sentit une tension évidente se créer entre elle et se décida de s'interposer.
« T'as encore cassé la chaine de vélo ! S'énerva-t-elle en regardant les mains noires de son époux. Ca va devenir une habitude là !
_ Anzu, j'te présente Lorène. Lorène j'te présente Anzu. »
Anzu Mazaki dévisagea la petite européenne se présentant face à elle. Elle ne lui inspirait pas confiance et elle savait pertinemment que ses discours sur l'amitié n'auraient aucun effet sur cette dernière. Sans savoir pourquoi... Comme si elles s'étaient déjà rencontrées...
« Et bien... Je vais boire un café avec les gars, vous voulez... venir ?
_ Non. Lâcha-t-elle. »
Elle retint une grimace et se força à sourire.
« Je vous laisse alors. »
Voir cette fille, malgré cet échange peu recommandable, la fit gentiment sourire. Elle voyait ses amis revenir petit à petit, reprendre une vie normale, tous épris de souvenirs qu'ils ne pouvaient partager. On aurait dit qu'ils étaient tous revenus d'un autre monde, comme s'ils avaient connus la guerre, tel des soldats revenant du front.
« Tu es en retard chérie, l'embrassa Otoji en voyant Anzu arriver vers eux.
_ Désolée, c'est un peu la course avec la petite Barbara là... Cette Américaine va me rendre folle ! Salut les gars au fait ! »
Yûgi et Judai hochèrent la tête en même temps, se tenant timidement la main. Le plus dévergondé du couple appela un serveur pour servir Anzu.
« Tu nous excuseras, on a déjà commencé sans toi, s'amusa-t-il en montrant sa bière.
_ Ça fait combien de temps vous deux du coup ? Ryu-kun m'avait annoncé la nouvelle, j'ai trouvé ça trop mignon.
_ Pffff, souffla Judai en faisant semblant de réfléchir, tu sais toi ?
_ Quatre mois, annonça Yûgi dans un sourire discret. »
Anzu Mazaki n'avait pas vu Yûgi depuis un moment. Ayant disparu pendant plus d'un an, lui et leurs anciens camarades de classe, personne n'a jamais vraiment su ce qu'il s'était passé. Ils avaient dû rendre compte à la police se penchant sur l'affaire, mais personne ne donnait la même réponse. Tantôt, Jonouchi prétendait avoir perdu la mémoire, tantôt Yûgi prétextait avoir fait une cure quelque part en Lybie et Honda préférait dire que Daesh l'avait enlevé, rien que ça !
Malgré cet ensemble de mensonges, il y avait une vérité douloureuse qui se glissait derrière tout cela. Atem avait disparu, Yûgi ne voulait plus en parler et Anzu pensait qu'il s'agissait d'une simple rupture aux premiers abords. Pourtant, avec le temps, la tristesse et ce vide qui se creusait sur le visage de Yûgi telle de profondes cernes, le pharaon dans sa disparition n'était plus jamais revenu, il n'était plus qu'un souvenirs.
« Pardon ! »
Une enfant aux cheveux blanc venait de la bousculer, manquant de renverser l'ensemble des verres sur la table. Judai rattrapa le verre de Yûgi de justesse et se vanta de sa dextérité comme il avait l'habitude de faire depuis toujours.
« Ils savent pas garder leur gosse, râla Ryuji en s'épongeant le pantalon. »
La fillette aux cheveux blanc et aux grand yeux bleus les dévisagèrent soudainement, comme si elle venait de voir des personnages de dessin animé en chair et en os. Elle était figée, s'attardant surtout sur le jeune Yûgi qui lui-même était intriguée.
« J'ai l'impression de connaître cette... »
Un homme en kimono blanc, prit la jeune fille dans ses bras, il lui parla doucement, d'une voix sage et grâve. Il portait une tenue de cérémonie semblable à celle des moines Shintoistes. Le tissu d'une blancheur sans égale surmontait une sous-couche d'un bleu profond, l'homme relativement jeune pour un prêtre, les reluqua impassible. Il avait les cheveux d'un vert comme les plaines de campagnes en jour d'été.
« Bonjour Mûto. »
Kaiba-kun? Yûgi manquait de tomber de sa chaise. L'héritier n'était plus, il était devenu un homme de religion, reclus dans le Kanto du Japon. Les rumeurs étaient donc vraies ? Il vivait avec une petite fille que lui et son épouse avait adoptée un an auparavant. Seto Kaiba n'était plus le maître de la Kaiba Corporation, léguant le pouvoir à Mokuba, il était parti vivre une vie d'ermite loin de tout. Seuls au monde.
« Ravis de voir... Que tout va bien pour toi, fit-il en jetant un œil à Judai apeuré.
_ M...Merci. Toi aussi. »
Il fit descendre la petite de ses épaules et lui prit la main.
« On y va Kisara ? »
L'enfant fit au revoir de la main aux amis avant de s'éclipser avec son père. L'attablée reprit leur souffle comme s'il venait de voir un fantôme. On aurait dit un mirage, le grand Kaiba qui revient aussi humble qu'un Jésus déchu de sa croix.
« Je pensais qu'il allait mal... Commenta Ruyji, mais il a l'air de bien se porter.
_Qu'est ce qui s'est passé avec son entreprise au fait ? Questionna Judai.
_ Kaiba aurait tout investis dans les intelligence artificielle, expliqua le beau brun aux yeux verts. Il était borné, reprenant les travaux de son père, laissant Mokuba tout gérer à sa place.
_ J'ai entendu dire que les affaires étaient mauvaises à ce moment là, ajouta Anzu. Tout le monde disait que Seto était devenu fou...Bien plus fou qu'avant... »
Qu'avant votre disparition, avait envie de prononcer Anzu. Mais elle se tut. Elle ne voulait pas contrarier Yûgi, cela faisait déjà trop longtemps qu'elle ne l'avait pas vu, elle ne voulait pas le brusquer et ne plus jamais le revoir, elle tenait beaucoup trop à lui.
« En tout cas... Ça à bien marché pour nous, n'est ce pas Yûgi ? »
Le garçon avait disparu, laissant une chaise vide.
« Yûgi ? Répéta à son tour Judai en apercevant son petit ami de l'autre côté de la brasserie. »
Le duelliste aux cheveux tricolores avait bravés la foule, persuadé d'avoir vu un ange. Il se faufilait entre les badauds de plus en plus nombreux, contraints de s'arrêter pour reprendre sa course. Il s'avança jusqu'au fond de la pièce donnant sur le jardin appartenant à l'établissement, on apercevait un saule pleureur parmi les cerisiers, il était là, seul et mélancolique, tel un mouton noir qui n'avait nullement sa place en ce monde.
Il n'était pas sûr... Elle portait une robe traditionnelle japonaise, le teint blanc et les cheveux attachés dans un chignon très serrés. Ce n'était pas une fille d'ici, son esprit semblait avoir voulu l'oublier comme s'il s'agissait d'une étrangère et pourtant... Cette fille, il la connaissait. Il pensait l'avoir aimé.
Devinant sa présence, elle tourna la tête lentement vers lui, dévoilant de grands yeux vert surmonté d'un léger maquillage. Sa bouche colorée à l'image des cerisiers d'un gloss brillant, elle finit par lui sourire, comme si elle venait de retrouver un vieil ami.
« Yûgi...
_ Léa-chan... »
Ils n'avaient rien dit de plus, se contenta de leur regard admiratifs. N'était-elle qu'une simple illusion ? Une chimère qu'il venait de se créer à l'idée que son ancienne camarade lui manquait ? Il n'arrivait pas à le deviner, et pourtant elle était là, rayonnante comme jamais, comme si le passé ne l'atteignait plus.
Yûgi voulait lui dire qu'il lui pardonnait... NON ! Qu'il ne lui en avait jamais voulu ! La nuit dernière, il avait rêvé du pharaon, il se rendait à l'évidence qu'eux d'eux n'appartenaient pas au même monde, même s'il l'avait aimé d'un amour sans fin, et qu'il ne l'oublierait jamais... Il avait avancé, construit une nouvelle vie. Je m'excuse Léa-chan, je suis heureux de te savoir en vie, voilà ce qu'il voulait lui dire, c'était sur le bord de ses lèvres.
Il recula doucement, ne voulant pas la faire s'envoler. Les yeux prêts à exploser de joie, embués comme un enfant qui retrouvait son père parti à la guerre. Sa Léa, son amie était là... Je n'ai jamais cessé d'être ton ami Léa... Jamais.
Comme si elle avait lu dans ses pensées, elle hôcha la tête, calmement, telle une poupée fragile. C'est sur cette dernière image que Yûgi la perdit presque de vue. Léa venait de détourner le regard, vivante et en parfaite santé... Rejointe par Seto Kaiba et sa fille Kisara.
D'une douceur sans pareille le jeune prêtre embrassa sa bien aimée, brisant la barrière émotionnelles que Yûgi essayait de préserver, il pleura. Heureux, le doute s'envola.
Il s'éloigna, doucement, calmement, reculant, voulant garder en mémoire le visage du couple à jamais gravé sur ses paupières, telle une fresque romanesque. Ils semblaient venir d'ailleurs, dans leur bulle de bonheur, loin des tracas des jours passés.
Quand il se retourna une dernière fois, elle le regardait. Il lisait dans ses yeux un adieu muet. Mais ce n'était pas un au revoir douloureux, il s'agissait d'un adieu aux milles possibilités.
Leur aventure était terminée, plongée dans une mièvrerie douce mais indispensable, chacun avait fait son chemin, la douleur de l'absence du pharaon s'estompait avec les années, mais l'heure n'était plus aux fantômes du passés.
Il fallait vivre.
Vivre l'instant présent.
Cette aventure au delà du temps s'achève, les cœurs se sont rejoints tandis que d'autres se reconstruisent.
Les ténèbres ont disparues.
Place à la lumière !
FIN
C'est ainsi que l'aventure s'arrête,
je vous remercie tous de m'avoir suivis jusqu'içi.
Vous avez fait preuve de patience, et je ne sais pas comment vous le rendre.
J'ai terminé mon bébé, mon petit tome 2 qui a mariné 2 ans dans ma tête avant de voir le jour.
Sans vous cela n'aurait pas été possible.
MERCI.
Clarisse.
⚠ Une petite surprise vous attends à la partie suivante ⚠
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