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20 | Discorde

Lorsqu'elle arriva sur les docks, Aeryn ne se pressa pas pour descendre. Assise sur le rebord du bâteau, elle se laissa bercer par les vaguelettes du Nil. Le soleil s'était levé il y a peu, son rayonnement encore doux, mais chaud, lui laissait quelques frissons d'extase sur la peau.

Son amant autrichien est mort. Il fallait qu'elle commémore sa mémoire en allant en Egypte comme il lui avait fait promettre. Il y avait des secrets que les Égyptiens étaient les seuls à connaître, bien avant les babyloniens. C'était comme un rêve d'arriver dans une contrée à son apogée, alors que des millénaires plus tard, il n'y avait que la pointe des obélisques qui existait encore, dépassant du sable qui les avait enseveli.

Lors de sa traversée, elle était passée à côté du prestigieux temple d'Abu Simbel construit par le grand Ramsès II, 300 ans auparavant. Ses 4 statues assises, sages, construites dans la roche montagneuse, se dressaient, majestueuses, brillant de milles feu.

En 1964, l'immense palais narcissique du pharaon, avait été déplacé pierre par pierre sous menace de disparaître à jamais sous les flots du Nil et du désert égyptiens. À la naissance d'Aeryn, le temple n'était plus qu'une simple légende comme Babylone autrefois.

« Vous avez des bagages mam'zelle ? »

Un gaillard en pagne, le corps en sueur, la musculature saillante venait de s'adresser à elle, de l'autre côté du ponton. Un albinos ? Se demanda-t-elle en regardant le physique atypique du jeune homme. Il avait la peau mat, mais les cheveux blanc argenté pourtant.

« Je voyage léger, merci à vous ! »

Il lui tendit une main, le menton en avant, fier. De son autre bras musclé, il lui attrapa son sac et le jeta sur son épaule. Aeryn posa le pied à terre, déséquilibrée par la sensation de ne pas avoir touché la terre ferme depuis des lustres. Il aurait été certes plus sage pour elle de se transporter directement dans cette ville, mais elle voulait voyager, faisant la traversée du Nil, seule, depuis Avaris jusqu'à Memphis. Avant cela la traversée du désert Irakien bien trop périlleux pour être raconté.

« Si on m'avait raconté que toutes les fleurs de Babylone étaient comme vous, il y a longtemps que j'aurais traversé les montagnes sablés pour voir d'aussi belle créatures. »

Aeryn leva les yeux au ciel, elle ne pensait pas trouver quelqu'un d'aussi lourd de propos à cette époque, elle se contenta de sourire. Elle lui indiqua le centre du village où elle comptait installer son pied-à-terre, le jeune homme toujours souriant la suivait sans broncher, il attendait sans doute une récompense.

« Merci à vous, fit-elle en jetant de sa poche le premier bidule tombant sous sa main. »

Le garçon reccueillit l'objet d'une main ferme et s'étonna de son présent. Il se mit à rire et secoua la tête pour refuser son pourboire avec modestie.

« Si on me surprenait avec un tel bibelot entre mes doigts d'ouvriers, je me ferais battre par la haute société. Qu'est-ce que c'est ?

_ Une bague, elle vient d'une contrée lointaine. Vous auriez préféré autre chose ?

_ Offrez moi un poulet bien cuit et on sera quitte. »

Aeryn lui demanda d'attendre au pied de la maison en briques et s'y engouffra afin de demander l'hospitalité contre quelques bijoux. Une vieille dame, regarda la femme de haut en bas et haussa les épaules.

« Seulement une chambre ? Vous pourriez travailler et loger gratuitement ici, proposa-t-elle.

_ Ca suffira pour la semaine ? Demanda Aeryn en montrant un collier incrusté de lapi-lazuli bleu ciel. »

Auscultant l'objet précieux, la gérante feignit l'impassibilité mais fut bien contraite de réaliser que c'était la première fois qu'elle put contempler un tel joyaux. Levant les yeux vers l'étrangère au visage pâle, elle haussa le ton :

« Vous avez pillé quel mastaba [1] pour me dégoter un pareil trésors ?

_ Combien de nuit ? Insista la jeune femme. »

La vieille dame sourit et rangea le collier dans sa robe.

« Toute votre vie. »

Satisfaite, la passeuse partit s'aérer et rejoignit le jeune homme qui jouait avec un serpent. Ses écailles blanches et ses yeux rouges le rendirent effrayant, mais ce dernier n'avait pas l'air d'être agressif ni effrayé par le garçon qui se dandinait devant lui.

« Oh... Donc vous dormez dans un bordel ? S'étonna-t-il en pointant du menton la maison d'où sortait la jeune fille.

_ Je ne suis pas une prostituée pour autant, se justifia-t-elle. Le loyer est plus abordable et c'est bien plus sécurisant que vous pourriez le croire. Ce serpent est à vous ?

_ Nul animal n'appartient à l'humain... Mais celui-ci... Sussura-t-il en laissant le reptile glisser sur ses épaules. Celui-ci est spécial. Je l'ai appelé Diabound. »

La complicité entre ses deux êtres la fit sourire. Elle lui demanda où elle pouvait lui payer le repas avant qu'ils ne regagnent chacun leurs activités. Accompagnant l'ouvrier jusqu'à un marché, elle respecta sa promesse.

« Et vous ? C'quoi vot' nom ? S'enquit-il en arrachant la peau du poulet d'un croc de dents.

_ Je me prénomme Ae.... »

Elle ne pouvait pas donner son vrai nom, il fallait mentir, ce n'était ni un prénom égyptien, ni babylonien... Des yeux, elle scruta les alentours, cherchant une idée, une quelconque dénomination. Il y avait des parchemins posé sur un établis, elle lut rapidement les hiéroglyphe avant de mentir.

« Amenâa, je m'apelle Amenâa. »

Il acquiescça sans broncher, son regard emplit de doute ne fut pas surpris le moins du monde, et il continua à dévorer le repas comme s'il n'avait pas mangé depuis des siècles. Se sentant impolie, elle lui demanda en retour son prénom, persuadée qu'elle l'oublierait d'ici quelques heures...

Elle se trompait.

« Bakura mam'zelle. Pour vous servir ! »

« Il est temps que tu comprennes, pourquoi on m'appelle le maître du jeu. »

Yûgi n'avait plus rien du garçon gentil que Kazuki Takahashi voulait montrer. Son cœur était empli de tristesse transformé en rage. Il maîtrisait Bakura comme il n'aurait jamais pu le faire autrement.

« Le maître du jeu... Tu es issu d'une œuvre littéraire pour enfant, comme eux tous ! S'esclaffa Bakura. Tu n'es rien !

_ Tout comme toi, corrigea Yûgi froidement.

_ Au contraire... Je suis bien plus que ça... DIS-LUI TOI ! DIS-LUI AMENAA ! »

Nous nous retournâmes tous vers la concernée. La passeuse déglutit, perdant de sa prestance et de son éternelle confiance en elle. Elle fuyait nos regards inquisiteurs.

« Il... il a raison. Je l'ai rencontré il y a 15 ans de cela. Il y a des choses que l'on ressent quand l'on possède mes capacités. N'est ce pas Léa ? Tu l'as senti toi aussi ?

_ J'ai sentis quoi ? Rougis-je en me demandant comment j'avais pu être berné.

_ Bakura n'est pas un personnage créer par Kazuki Takahashi ! Lâcha brusquement Aeryn effrayée. Il existait bien avant que l'oeuvre soit inventée. »

Comme un éclair bruyant résonnant dans nos oreilles, nous étions muets, subitement tétanisés par la nouvelle. Le voleur se redressa, laissant tomber sa toge mettant à nue son torse musclé creusé de cicatrices. Il se frotta la gorge, crachant un mélange de salive et de sang au sol et penchant la tête sur le côté, se laissa sourire, heureux de nos visages dépité.

C'était impossible... J'ai lu le manga Yu-Gi-Oh, j'ai regardé l'animé, la première version interdite chez nous, et la seconde popularisée par les Américains [2]. Bakura est bien un personnage, il est présent dans le scénario comme tous les autres !

« C'est des conneries, jura Seto. On connaît tous Bakura, il a toujours existé !

_ Mais combien de toi existe Kaiba-kun ? S'amusa Bakura. Combien de fois t'ais-je vu te faire prendre une branlée par Yûgi ? Tu crois que ton existence est unique, mais nan... Il existe autant de fois que des pucelles écriront sur votre univers minable de cartes à jouer !

_ Je ne comprends absolument rien, marmonna Jonouchi désespéré. Qu'est-ce qu'il raconte Léa ? »

Bakura avait la capacité de voyager au-delà des univers, comme moi ou Aeryn. Il était un virus, une maladie qui se propage comme la gangrène. D'un monde à l'autre, il débarque et instaure son maléfice... Alors ce que je pensais être une blague était vraie... Shadi m'avait dit que tout ce qui était imaginé, existait...

« Tu veux dire que tu es unique Bakura... Essayais-je d'élucider calmement. Contrairement à l'univers de Yu-Gi-Oh. Alors comment as-tu pu paraître aussi officiel en tant qu'antagoniste ? Tu as ton visage sur du papier !

_ Il suffit juste de retourner en arrière, inverser le sablier et de faire comprendre à l'auteur que j'ai toujours existé. Et hop, magie ! Me voici en tant que personnage !

_ Pourquoi cet univers ? Pourquoi pas un autre ? Pourquoi t'acharner ? »

La cape du jeune homme se mit à se mouvoir. Elle ondulait comme animée par un animal rampant, sa forme se précisait, elle grandissait pour prendre la forme du légendaire serpent Apophis, le redoutable dieu du chaos et de l'apocalypse.

« Pourquoi ? Tu me demandes pourquoi ? Grinça-t-il. Pourtant, tu portes son visage... Tu devrais le comprendre...

_ Edenia ? S'exclamèrent mes amis tous en même temps.

_ Oui ! Edenia ! La belle Gauloise aux cheveux de blé, la reine dorée, maîtresse de l'Egypte... CETTE PUTE QUI M'A ASSASSINÉ ! »

Les quatre dernières syllabes résonnèrent, transperçant nos tympans de part en part. AS-SA-SSI-NÉ ! ASS-SA-SSI-NÉ ! Cela ne s'arrêtait plus, comme si la douleur de Bakura, toujours présente retentissait au fond de nos propres cœur.

« Elle est notre ennemi à tous ! Protesta Honda en serrant le poing.

_ Nous aussi on veut se venger ! Poursuivis Jonouchi !

_ Vous voulez la tuer ? Demanda brusquement Bakura en dessinant quelques chose avec ses mains. Vous voulez lui trancher la gorge ? Insista-t-il en faisant apparaître une dague dorée entre ses doigts longs. »

Ses yeux se levèrent vers moi, il me regardait et non pas Edenia, Bakura caressait la lame en sortant sa langue fourchue, comme s'il était prêt à la planter au creux de mon estomac. Mon ventre se nouait, terrorisé à l'idée de sentir une lame s'enfoncer dans ma peau.

« Alors allez-y ! »

Il fit glisser la dague jusqu'à nous dans un frottement strident d'or sur le sol abimé du palais. Elle ricocha sur la sandale de Yûgi, son visage morne dénué de joie se contenta de contempler l'objet, obligé de constater que Bakura était bien capable de créer de la matière grâce aux ténèbres.

« Allez-y, répéta Bakura. C'est votre seule chance ! »

Yûgi se tourna vers moi, le couteau pointée dans ma direction.

« POUR TUER EDENIA IL VOUS FAUDRA TUER LEA ! AH AH AH AH AH ! »

« Avoue... Tu n'es ni babylonienne ni égyptienne... Qui es-tu ? »

La femme aux cheveux noirs corbeau, déposa un morceau d'encens dans une coupelle, laissant la fumée osciller dans un tourbillon aléatoire. Elle huma son parfum et soupira auprès de l'insistance du garçon.

« Et toi, tu aimes une femme dangereuse Bakura le voleur, l'ignora Aeryn en inspirant profondément. »

Comme un enfant, il se dandina près de la jeune femme, le visage amoureux et les prunelles brillantes. Innocemment, il voulait qu'elle lui tire un peu plus les vers du nez quant à sa relation, mais Aeryn ne voulait pas lui faire ce plaisir.

« Elle est promise au Pharaon, tu n'as pas la moindre chance, rétorqua-t-elle tranchante.

_ Nous nous aimons, elle m'a dit qu'elle renoncera au pouvoir. Elle me l'a promis !

_ Les contes de fées n'existent pas Bakura. Les humains sont avides et ne cherchent que leur satisfaction personnelle. Tu devrais te trouver une femme meilleure, quelqu'un de ton rang. »

Son sourire s'effaça, comme si elle venait de l'insulter. Cette femme ne comprenait pas son amour, la liaison charnelle et sentimentale qui les liait lui et la princesse gauloise. Elle n'en savait rien ! Pourquoi se montrer si injuste alors que lui coulait des jours heureux à batifoler ?

« Tu as aimé quelqu'un Amenâa... Et cela t'a fait souffrir, analysa-t-il en tournant autour de la médium. Soit il t'a trahit... Soit il est mort... »

Elle s'arrêta un bref instant, le regard perdu dans son passé et ses pensées. Soupirant, elle lâcha faiblement.

« Les deux. »

Quelque chose me protégeait, enveloppée dans une immense queue faite de plumes et de pelage, je me retrouvais alors couverte par le dieu Seth, son aura bipolaire s'apprêtait à me défendre tandis qu'elle et son maître se positionnaient prêt à attaquer l'assaillant. L'immense tamanoir égyptien vrombissait dans un cri aussi indéfinissable que sa propre forme animale.

« TUE EDENIA ! C'est elle qui a liquidé Atem ! Insista le voleur.

_ Yûgi je ne te laisserais pas approcher de Léa ! Hurla Seto entouré d'une aura bleu et blanc tel le dragon qu'il avait toujours vénéré.

_ BAKURA ! »

Je le pointais du doigt, tremblante, hésitante, cherchant mes mots comme si je me retrouvais sous les feux des projecteurs, comme si c'était moi l'amnésique qui cherchait son passé. Je laissais la fille de 18 ans parler à ma place, je laissais la Léa qui avait connu Bakura lui demander pourquoi ?

« Warui Onna...

_ Ce qu'on a partagé au japon... Ce qu'on a vécu. Ces paroles... Pourquoi m'avoir protégé ? Tout cela n'était que du vent ? Pourquoi avoir été là pour moi ?

_ Tu n'es pas une mauvaise fille. Tu n'es qu'une lâche dont le sang qui coule dans tes veines n'est rien d'autre que celui d'une traîtresse !

_ Je ne t'ai rien fait ! NI MOI NI PERSONNE ! »

Il s'envola presque, sa main se resserrant sur ma mâchoire, me collant contre une colonne, fissurant la structure dut à sa force titanesque.

« LEA-CHAN ! »

Tel un guerrier légendaire, Jonouchi fit jaillir le dieu Horus de son corps, déployant sa lance il était prêt à transpercer Bakura de part et d'autres aidé de son frère Seth, alliés pour une nuit. L'oiseau en furie hurla quand le serpent géant se mit entre eux pour les séparer.

« Je vais m'occuper tes amis pendant que toi et moi, nous allons discuter...

_ Ils sont plus nombreux, rugis-je.

_ Tu crois que deux pauvres oiseaux, un nain géant et une vachette vont me faire peur ? Sans parler du dieu de Seto Kaiba. Moi je maîtrises les ténèbres, eux non ! Ils n'ont aucune chance ! »

C'était inimaginable, la vitesse du reptile, tel un basilique ancestrâle, il se mouvait sans qu'aucun des autres dieux ne puissent l'intercepter. Incohérents, désordonnés et désynchronisé, aucun dieu n'était guidé par le puissant Râ, ils n'étaient que des soldats perdus sur un champ de bataille. Si seulement Atem était là...

« Amenâa m'a donné une seconde vie. J'ai naquis de nouveau grâce aux bijoux que je t'ai fait porter. Les bijoux de ton ancêtre. Ces oiseaux que l'on a offerts à la reine...

_ Je ne suis pas mon ancêtre... Déglutis-je en sentant ses ongles se planter dans mes joues. »

Ses yeux devinrent rouge, son sourire fendit son visage fin et il se pencha vers moi pour me souffler sa haine.

« A l'instant... Où tu as franchi le seuil de l'appartement de Ryô... J'ai su... J'ai su qu'elle était ma destinée. »

Ressassant notre première rencontre, il était visiblement aussi perdu que moi. Je me souvenais alors de ma venue dans l'appartement de mon ami aux cheveux blanc. Après Yugi c'était le premier ami japonais que je m'étais fait à Domino City... J'avais rencontré Bakura ce jour là... Son autre lui... Sa malice m'avait attiré, tel un pêcher.

Je sentis du sang dans ma bouche, les gouttes chaudes débordaient de mes lèvres comme une infusion qui se propageait sur ma peau.

« Imagine un seul instant ma haine... Après la trahison que j'ai vécue, la mort longue et douloureuse que j'ai subis... Crois-tu un seul instant que je puisse être heureux de voir le visage d'Edenia au vingtième siècle ?

_ Je ne suis ... pas elle...

_ NON ! MAIS TU PORTES SON SANG ! ET C'EST BIEN TROP LOURD A SUPPORTER ! »

Je faillis m'évanouir à l'instant même où ses doigts plantés si loin dans ma chair s'arrachèrent à mon visage comme un hameçon que l'on enlevait. Je tombais à genoux, les joues brûlantes dut à la déchirure de ma peau fendue.

« Voilà... Là tu lui ressembles... Tu auras beau pleurer ! Tu souriras à jamais ! Même dans la mort ! »

Engourdie, tout semblait flou autour de moi, je n'arrivais plus à dire quoi que ce soit. Le bras tremblant, je dévisageais mon reflet au travers d'un de mes bracelets rutilants.

Bakura venait de me trancher le visage, sectionnant les muscles de mes joues comme pour me dessiner la grimace qu'il arborait à ce moment même, tel son reflet.

« Et... et... et ? Tu sais quoi ? Tu sais quoi Léa-chan ? »

Il balaya ma perruque, agrippant les cheveux d'Edenia pour me tirer le visage en arrière. Le bout de sa langue rappa le contour des plaies béantes qu'il m'avait fait sur les joues, répandant l'acidité de sa salive dans mes entailles à vifs.

« Tout ça n'était que mon plan... Tu es venue en Egypte par ma propre volonté, tu es venue au japon parce QUE je l'ai voulu et aussi... »

Il me caressa la carotide, mise en évidence par ma peau tendue.

« Tuer Atem était plus ou moins mon plan...

_ Tu... C'est Edenia qui l'a tué, pas toi...

_ Tu n'as pas encore compris que c'était MOI le méchant ? J'ai tué Atem, je t'ai donné de l'espoir pour te le retirer avec ton cher Christian... Et je continuerais à abattre tous ceux que tu aimes. Un à un... »

Il me fit regarder mes amis à terres, leurs corps en sueurs et leurs vêtements déchirés, tournoyants dans un duels des ténèbres plus dangeureux que jamais.

Bakura me lâcha brusquement, me poussant du pied comme un vulgaire déchet. Je n'avais plus la moindre force. Abasourdie pas la révélation que je ne voulais point entendre.

« Et au fait ! »

Il fit une petite révérence, me narguant d'un pas de danse indécent.

« Tu te souviens quand je suis venue te voir au Québec ? Tu t'en rappelles ? Je t'ai laissé un petit cadeau. »

Mon cœur battit la chamade, malgré qu'il n'avait pas encore prononcé ses mots, je ne pus que me résoudre de comprendre que l'ensemble de mes problèmes venaient de lui, chaque malheur instauré était son idée, un plan machiavélique dont j'étais le pantin.

« Qu'est ce que c'est ? Crachais-je en avalant le sang qui me coulait dans la bouche.

_ Tu n'as pas encore compris ? Je voulais éliminer toute trace de ton passage sur terre. Toi, ainsi que toute ta descendance.

_ Ma... descendance... »

Un frisson violent me prit. L'individu me grimaçait, sautant à cloche pied, tel un clown content de la farce qu'il venait de commettre. Ma descendance ? Il ne voulait tout de même pas dire...

« Il t'a rendu stérile. Souffla Edenia. Il a enlevé cette partie de toi. Jamais plus tu ne fonderas de famille, il a tout fait pour que notre lignée s'éteigne. »

Je brûlais, je brûlais furieusement. Un feu ardent crépitait au fond de mon âme prêt à jaillir. Comme un courant électrique, il traversa la pointe de mes pieds jusqu'à la racine de mes cheveux, jaillissant de mes doigts comme l'aura qui sommeillait en moi.

Léa... Je suis avec toi.

Cette voix ... Atem ? C'est impossible ! Tu es mort, comment peux-tu être là ?

Je le voyais... Rayonnant, le visage serrein, comme si plus rien ne pouvait l'affecter, il était beau, accroupis dans le champs de roseaux de l'Au Delà Égyptien.

Je suis dans le second monde, là où les morts vont, mon autre vie. Je te lègue mon pouvoir. Tu es ma reine Léa.

Yûgi ! Tu dois parler à Yûgi ! Ne me parle pas à moi ! Va le voir, va le voir et dis lui que tu es là !

Si je t'aide pas, tout le monde mourra, je n'ai pas envie que Yugi vienne içi. Il a tant de choses à vivre, tant de choses à rêver à créer. Tu dois les sauver, Léa. Alors prend le...

Prend le ? Prendre quoi ?

PREND LE POUVOIR DE RA !

C'était comme un mirage, je ne jouais pas aux cartes,c'était la vraie vie et le dieu du soleil Râ venait de déployer ses ailes ardentes incandescentes devant nous. Lumineuses et majestueuses, ses plumes éblouissaient tout le monde sur son chemin. Son aura reprit forme humaine, ne gardant que la tête du faucon sur des épaules sculpté dans une statue mouvante.

Instinctivement, Bakura envoya Apophis de toutes ses forces vers le dieu solaire, ce dernier attrapa le reptile comme une vulgaire branche d'arbre, habitué à l'échec du serpent à chaque couché de soleil.

« Comment oses-tu ! Tu n'es pas Râ ! Tu n'es rien ! »

J'avais la sensation de contrôler une marionnette par la pensée, le bras tendu, je tenais le serpent, lui enserrant le cou par les mains du roi des dieux. Il enroula sa queue autour de mon buste, en vain. Je ne ressentais plus la douleur, seulement l'amour de mon ami Atem.

Tout défilait sous mes yeux, je voyais ma lance s'enfoncer dans le cou d'Atem. Je le voyais enlacer Yûgi une dernière fois, je revoyais leur premier baiser, leur premier rencontre... La séparation... Je voyais Atem, momifié... Le corps rongé par la décomposition, retournant à l'état d'un cadavre pourrissant, son âme envolée dans l'autre monde. Je pleurais, il était parti, il avait laissé Yûgi... C'était finit, mais on pouvait gagner grâce à lui !

« Je suis la reine d'Egypte ! Par ce mariage, je possède moi aussi Râ ! »

Bakura tituba vers moi, empoignant ma robe, sa main agrippant une corde imaginaire à son cou. Il suffoquait à mesure que je pressais la main sur le reptile. Il essayait de m'en empêcher, mais sa force vacilla, le laissant tomber petit à petit.

« Dit adieu aux ténèbres Bakura, tu n'en auras plus besoin. »

J'écartais mes bras brusquement, tel un christ se sacrifiant pour ses pêchés. Râ suivit mon mouvement, déchirant le corps d'Apophis en deux, répandant ses tripes sur le sol Egyptien.

Bakura était vaincu.

« Je vais mourir n'est ce pas ? »

Aeryn s'agenouilla près du garçon et prit son visage entre ses mains. Le voleur était condamné à mort par celle qu'il croyait être l'amour de sa vie. Ils attendaient un enfant, elle le lui avait arraché, comme elle venait d'arracher son cœur, pour l'émietter et le répandre dans le grand désert de Nubie.

« J'ai apporté les boucles d'oreilles, murmura Aeryn. Les gardes pensent que je suis là pour prier pour ton pardon. Mais nous allons faire bien plus que ça.

_ Que veux-tu que je fasses ? Elle m'a tout enlevé. Tout...

_ Te venger. »

L'étroite cellule en sous sol sentait l'humidité, la chaleur étouffante n'aidait en rien à respirer convenablement. Il n'y avait qu'un amoncellement de terre où s'asseoir, le reste n'était que de la terre battue mélangée à du sable grossièrement, suitante. Cela faisait plusieurs jours que Bakura attendait l'homme au masque d'Anubis quérir le chercher, personne ne vint à lui. Il n'y avait qu'Amenâa l'étrangère qui traversait les millénaires.

« Tu sais qui je suis, tu sais ce dont je suis capable. Je souhaite la justice Bakura.

_ Que vas-tu faire ?

_ Tu reviendras, je te le promets. Et ensemble, nous ferons tomber la reine.

_ Que vas-tu faire ? Répéta-t-il.

_ Nous devons tuer le roi et la reine. Faire main mise sur le royaume d'Egypte.

_ Et ensemble nous renaîtrons.

_ Ensemble nous régnerons sur le monde ! »

« Amenâa... Aide moi... »

Le voleur, tendit la main vers Aeryn, restant de marbre.

« Je ne m'appelle pas Amenâa. Je suis Aeryn. Et oui, je vais t'aider. »

Elle caressa les cheveux du voleur pour lui arracher l'ensemble des bijoux qu'il portait. Elle brisa de ses doigts faibles, les dernières parcelles d'âmes se trouvant dans les boucles d'oreilles. Il ne feignit pas le moindre signe de douleur, allongé à même le sol, à bout de force. Sa poitrine se soulevait rapidement, comme s'il s'apprêtait à rendre son dernier souffle.

Faible, hésitant, les doigts du jeune homme s'agrippèrent à la peau blanche de la passeuse. Elle entrelaça ses doigts dans les siens.

« Je vais t'aider à ne plus jamais revenir en vie. »

Comme une massue qui s'abatait sur lui, les yeux de Bakura comprirent qu'il ne pouvait plus jouer la carte d'Amenâa. Il avait pourtant réussi à la rallier à sa cause, la manipulation mentale était son atout, la pression psychologique, appuyer sur les faiblesses de chacun. Amenâa avait vécu un millier de vie, côtoyée les plus grands de ce monde bien que ceux ci ne fussent pas encore nés. En un claquement de doigts, elle aurait pu tout détruire...

« Yûgi... »

Nous regardâmes le garçon se poser aux côtés du voleur. Ce n'était plus les cornes de la déesse de l'amour qui lui encerclaient le crâne, son aura s'était transformé, elle avait soif de vengeance, son cœur souffrait comme nul autre. Sekhmet était là à ses côtés.

« Tu as toujours été si... gentil...

_ Tu as donc tué Atem... Depuis combien de temps voulais-tu sa mort ? Depuis que Léa était là ? »

Bakura souriait, gêné et détourna le regard.

« Depuis combien de temps avais-tu prévu de le tuer ? Insista Yûgi.

_ Des milliers d'années... Dans un monde, comme dans l'autre... Il ne méritait pas de vivre. »

Sans que l'on ne puisse faire quoi que ce soit, Yûgi abbatit son poing sur le visage du voleur. Celui ci ne rétorqua pas. Un coup, deux coups, trois coups, ses phalanges abîmés par les bourrades qu'il assenait à Bakura.

« Réveille les ténèbres en toi Yûgi ! J'ai fais tuer Atem, il ne reviendra plus ! Il n'est plus rien qu'un cadavre pourrissant dans son sarcophage !

_ La ferme ! JE ... »

Un autre coup.

« VEUX ... »

Un autre coup.

« QUE TU »

Un autre coup

« TE TAISES... »

Comme pour l'inciter à frapper encore et encore... Bakura se permettait de sourire encore.

« A JAMAIS ! »

Dans un craquement et une giclée de sang, ses doigts s'enfoncèrent dans la machoire inférieure de Bakura. Aeryn se précipita vers Yûgi pour l'écarter de sa victime sans qu'aucun de nous ne réagisse.

Perplexe, mais pourtant attiré par ce spectacle, je contournais celui que j'avais aimé, observant scrupuleusement son visage déformé par les coups qu'il avait subi. Le voir respirer difficilement me prouvait qu'il souffrait enfin.

« Ne devenez pas un meurtrier Yûgi, vous êtes le héros de votre propre histoire !

_ Le héros ce n'était pas moi, c'était le pharaon. Mon autre moi. »

Yûgi... Ton visage avait changé, il avait vieillit, tu avais quelques rides, tu n'étais plus le garçon du manga, le garçon de 17 ans. Tu avais maintenant connu bien des périples, mais la mort d'un proche était beaucoup trop pour toi...

« Aeryn... Vous pouvez donc vous assurer qu'il ne reviendra jamais ? Vous aller le tuer ?

_ Le tuer ne sera pas suffisant Yûgi mais... Je sais comment anéantir toute ses chances. »

Elle gratta son tatouage, nerveuse et nous indiqua l'un de ses bracelets cliquetant à son poignet.

« Je vous ai causé du tord, à vous tous. Je suis tout autant responsable de la mort d'Atem qu'Edenia ou bien même Bakura. J'ai été aveuglée.

_ Ne dites pas cela Aeryn, protesta Pegasus.

_ Je vais vous ramener chez vous. Mais il faut d'abord éliminer la plus importante menace. Vivante, je sais qu'elle m'empêchera. »

Tous se retournèrent vers moi, ne voyant pas mon visage, mais purent décrire celui de la reine Edenia. Je la sentis foncer vers moi, telle une furie qui sentait le danger lui chatouiller le bout des doigts. Sa poigne maléfique m'agrippa les bras, et dans un battement de cœur interrompu, elle prit possession de son corps le sourire aux lèvres.

« Et bien allez-y... Tuez moi... Je vous attends. »

[1] Mastaba : Il s'agit d'un édifice funéraire égyptien servant de sépulture aux rois des deux premières dynasties, ainsi qu'aux hauts dignitaires, de l'époque archaïque au Moyen Empire.

[2] Version 1 et Version 2 de Yu-Gi-Oh : Je me répèterais jamais assez, mais l'animé Yu-Gi-Oh sorti chez nous, ne raconte que les 30 derniers tomes du manga original (sur 38). En effet, les 8 premiers tomes ont été adapté en animé au japon dans les années 90, cependant la série jugée trop violente, ne fut jamais popularisé chez nous, elle n'est même jamais sortie ! On l'appelle The Season 0. C'est d'ailleurs dans celle ci que nous avons un Seto Kaiba aux cheveux verts, et un univers bien plus sombre qui ne parle pas de jeux de cartes, mais de réel jeux des ténèbres ! 

Quand Yu-Gi-Oh est arrivé chez nous début des années 2000, avec le fameux épisode Yugi VS Kaiba, nous n'avions toujours pas la véritable version ! Le dessin animé a été pris en charge par la société américaine 4KIDS, qui adapta la série à un jeune public. Les prénoms changèrent, la violence disparaissa (adieu les coups de poings, les flingues et le sang), même le terme "MORT" a été remplacé par "ROYAUME DES OMBRES" ! 

Pourtant, je l'aime bien cette version américaine :) Même si les cartes redesignés par les américains sont moches. VOILA C'ETAIT L'INSTANT CULTURE !

---------- NOTE DE L'AUTEUR ----------
Wow que j'ai aimé écrire ce chapitre :3
Même si je m'en veux de faire souffrir tout le monde :(

Que pensez-vous de Bakura ? 
Que croyez-vous qu'il va devenir ?

Le chapitre 21 | Frère, est le dernier chapitre avant l'épilogue.
Que croyez vous qu'il va se passer ?
Pourquoi il s'appelle "FRERE" ? :3 

J'attends vos paris !

--- A LA SEMAINE PROCHAINE ! ---

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