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18 | Divinitées

« Wow... Soufflais-je éberluée.

_ Nyeh ?????

_ Je suis pas sûr d'avoir compris, avoua Honda, confus en levant les yeux au ciel.

_ ... On ne pouvait pas rêver pire, marmonna Yûgi assis loin de nous.

_ On est en plein délire, pesta Seto. Adolf Hitler ?

_ Adolf Hitler, répéta Pegasus pour confirmer les propos du milliardaire. »

Mélanger le monde de Yu-Gi-oh à celui d'Adolf Hitler révélait de la folie pure et dure. La fanfiction avait dépassé le délire d'un extrémiste confirmé. Je fus prise d'un violent mal de tête rien qu'à l'idée de faire un mix de toutes ses informations.

« Donc Amenâa... Ou plutôt... Aeryn... Elle est dans quel camp ? Interrogea Jonouchi.

_ Difficile à dire, soupira l'homme aux cheveux d'argent. Elle t'as pourtant sorti de ta transe. D'ailleurs, sais-tu ce qui t'as poussé à être malade comme cela ? »

Le blond musclé s'ébouriffa les cheveux comme pour faire surgir la moindre idée, mais il fut au regret de n'avoir aucun souvenir d'avant son coma. Il faisait sa ronde quotidienne... Après ça il s'était réveillé à moitié nu sur l'autel du temple, le corps recouvert d'hématomes dut à une chute que personne ne saurait expliquer.

« Nyeh, j'espère au moins que tu n'as pas essayé d'abuser de moi Kaiba, plaisanta-t-il mal à l'aise.

_ Tsss, comme si j'avais que ça à faire. 

_ C'est chouette ici Léa, interrompit Honda Hiroto en regardant autour de lui. Bien joué. »

J'acquiesçais silencieuse. J'eus quelques jours pour me reclure dans l'esprit d'Edenia, afin que cette dernière soit incapable de lire mes pensées. Je m'étais entrainée, je me disais que mes amis occupaient le corps de quelqu'un d'autres également, alors je pouvais communiquer depuis la chambre de mon âme à la leur. 

Le premier à répondre à l'appel fut Yûgi. Il apparut au loin, dans cette pièce pleine de végétation, visiblement étonnée et ne me disait rien. Il était pourtant bien présent, j'avais donc pu le convoquer. Je m'entraînais avec n'importe lequel de mes amis jusqu'à réussir à faire venir tout le monde. Les êtres ayant déjà eu affaire aux ténèbres étaient plus facile à appeler, contrairement à des personnes comme Honda. 

La chambre de mon âme ressemblait désormais à l'île flottante de Laputa [1], ville enracinée et imaginaire qui volaient parmi les nuages, encombrée de lianes, de plantes grimpantes et de rivières jaillissant de nulle part. Ce havre de paix semblait s'étendre à mesure que je communiquais aux travers des ténèbres. 

« Au moins, quelque chose que je puisse faire, ironisais-je étalant mon inutilité. 

_ Personne n'est inutile, nous sommes tous dépassés par la situation, appuya Seto quand il parla au pluriel.

_ Comment pouvons nous combattre ? Intervins Katsuya. J'ai bien compris qu'il y avait une guerre.

_ Ca ne sera pas une guerre comme celle auquel tu as participé Jonouchi-boy, celle-ci sera plus dangereuse et tout le monde devra y participer.

_ Un jeu des ténèbres ? Demanda Yûgi dans son coin. »

Il se leva, titubant, encore ivre de la veille, le maquillage défait. Il hoqueta, et s'essuya salement la bouche sans une once de politesse. Il sentait la vinasse, et rota bruyamment tel le pilier de bar Breton.

« Comment se battre sans pouvoirs ? Honda n'est qu'un médecin usurpateur, Katsuya se croit dans un jeu vidéo, Pegasus a peur de son ombre et moi, je ne suis qu'un objet sexuel.

_ Tu l'as voulu, siffla Jonouchi piqué. 

_ Je t'emmerde. »

Je serrais le poing, me concentrant. Je pensais à l'âme des cartes, je l'avais ressenti dans le monde de Yu-Gi-Oh... Pourrais-je sentir quelque chose de nouveau aujourd'hui ? Une sorte d'aura aussi puissante que celle d'Edenia et de Bakura ? Les crocodiles ne m'avaient pas dévoré cette fois-là... Ils avaient senti ce que j'étais, la force qui sommeillait en moi... Pouvais-je la faire surgir ?

« Pegasus, tu as dit qu'Ame...Aeryn avait rencontré.... Les ténèbres en personnes ? Commençais-je.

_ C'est exact. Le monde est constitué d'ombres obscures.

_ Alors ça veut dire que chacun de nous est capable de la maîtriser. Mais on ne le sait pas. »

Je vis mes amis s'interroger du regard. Mon cœur battait la chamade, prise d'une violente montée d'adrénaline. Nous étions dans l'univers manga créé par un auteur de Shonen. Il était évident que nous pouvions gagner. Notre pouvoir était immense, notre amitié l'était également ! Anzu serait fière de mon état d'esprit actuel.

« Pegasus, arriveriez-vous à faire surgir l'être maléfique sommeillant en vous ?

_ Je... Je te demande pardon ?

_ Vous êtes la personne la plus sombre ici présente... Montrez-nous votre part des ténèbres. »

Pris sur le fait, Maximilion Pegasus, ou Pegasus Jr. Crawford ne savait pas répondre à cela. Cela fait si longtemps, plus d'une quinzaine d'années. Il fallait le pousser dans ses derniers retranchements.

Il refusait catégoriquement, ne voulant pas se confronter de nouveaux à la personne qu'il était. Pourtant nous devions cultiver sa haine, le faire craquer...

« Votre jeu Duel Monsters pue la merde, lâcha subitement Honda comme s'il venait de lire dans mes pensées. C'est triste à votre âge d'organiser des tournois de cartes pour enfant.

_ En plus votre deck, c'est l'univers des toons, poursuiva Katsuya, vous avez des penchants pédophiles ?

_ Non mais qu'est ce que... ? S'indigna l'homme à l'oeil millénaire.

_ Vous êtes un homme seul qui se cache derrière le tableau d'une femme que vous n'avez jamais aimé, vous êtes triste, ajouta Yûgi. »

Tout ce qu'ils disaient était monstrueux, et Yûgi, qui y prenait un véritable plaisir, me semblait avoir radicalement changé. Il avait le regard vide, il était totalement perdu.

« Kaiba ? Un truc à rajouter ? Demanda Jonouchi.

_ Non... Non... J'aime bien Duel Monsters... Bredouilla le jeune homme mal à l'aise bien trop aimant vis à vis de l'objet de sa fortune. »

Je m'approchais de Pegasus tremblant, le prit par l'avant-bras et lui glissa près de l'oreille :

« Vous n'êtes que de l'encre sur du papier, si personne ne vous avait lu, vous n'auriez jamais existé !

_ TAISEZ-VOUS ! »

Une bourrasque puissante nous mit tous à terre, quand nous levâmes les yeux, un ibis gigantesque venait de déployer ses ailes, entourant Pegasus de son aura surdimensionnée. Face à lui, s'était dressée la silhouette d'une femme aux cornes proéminentes sur le crâne, elle tendait le bras comme pour faire reculer l'immense oiseau. 

La déesse de l'amour Hathor s'était interposée face au dieu Thot, maître du savoir et de l'écriture. Les yeux écarquillés, nous étions témoins d'une scène mythologique impressionnante, le véritable jeu des ténèbres de l'Egypte Antique de Yu-Gi-Oh ! 

« Yûg' ! Depuis quand tu sais faire ça ? Réalisa Katsuya en voyant l'aura de la déesse envelopper le jeune homme. »

Quand il tourna la tête vers nous, ses yeux étaient rouges, rouge comme la terre embrasée. Des marques dorées dessinaient des incantations sur son doux visage. Il était triste, abattu.

« J'ai senti quelque chose grandir en moi, quand... Quand Atem est ... »

Le visage de la déesse changea, elle prit l'apparence de la lionne Sekhmet, animée par la colère dût à la mort de son amant. Son rugissement nous fit tous trembler, mais je ne pus m'empêcher d'être émue par le spectacle divin qui s'offrait à nous. Telle une claque, la religion s'imposa à nous, titanesque et terriblement dangereuse. 

« Et vous vous êtes quoi ? Demanda Honda en pointant l'homme oiseau au long bec.

_ Je crois que... je suis Thôt... Le créateur de l'écriture... Hésita Pegasus qui arborait également les hiéroglyphe sur son fin visage.

_ Vous êtes le créateur du jeu Duel Monsters, acquiesçais-je. Il est logique que vous soyez ce dieu.

_ Ca veut dire qu'on la tous en nous ? Demanda une nouvelle fois Jonouchi, visiblement impatient. »

Je vis mes amis partirent dans des théories abracadabrantes, se concentrant tel des super Sayans afin de faire surgir le moindre maléfice, en vain. C'était amusant. Je réfléchissais également à mon dieu, bien que je puisse partager le corps d'Edenia... Je n'étais rien d'autre qu'une locataire encombrante, je ne pouvais pas diriger Sobek, ni même la moindre divinité.

« C'est sûrement un dragon, se concentra Seto en voyant une forme non définie marcher lentement sur les terres de la chambre de mon âme. 

_ Evidémment, c'est Seth, me confirma le créateur de cartes. Le dieu de la provocation.

_ Comment ça évidemment ? Fis-je choquée. Seto n'est pas mauvais ! »

Tandis que le duo se mit à se moquer du dieu que Kaiba avait réussi à faire surgir, je me mis à réfléchir aux questions mythologiques. Si Kaiba représente Seth, alors il fait la guerre à Horus après le meurtre d'Osiris. Peut-être que l'ancêtre du milliardaire n'était pas une personne fréquentable... Si on suivait cette logique, alors Horus serait...

« Jonouchi ! C'est super classe !

_ Qu.. quoi ? OH GENIAL ! »

Un être musclé au masque de faucon, se redressa aux côtés du grand blond. Le dieu de la guerre et protecteur du roi se hissa à la droite du duelliste, c'était un dieu bon, prêt à tout pour défendre le royaume, sa soif de justice représentait bien notre ami blond.

Horus et Seth ne s'entendaient pas, tout comme Kaiba et Jonouchi à l'époque, je compris vite cette liaison quand je vis les deux dieux se pousser mutuellement tel des enfants en arrière-plan. Le milliardaire se mit à grogner sur sa divinité comme s'il parlait à son propre frère, tandis que Katsuya était tordu de rire.

« Et moi ? Je suis quoi ? J'y arrive pas ! Pleurnicha Honda amer. 

_ Réfléchissez, vous incarnez la joie de vivre, vous êtes bon et jov....

_ Anubis ! S'extasia Honda.

_ Il a dit joie de vivre, corrigeais-je pour couper court à son euphorie. En quoi diriger le monde des morts est-il joyeux ?

_ Râ !

_ KAMOULOX ! Cria Katsuya au loin sous nos regards haineux.

_ Ca suffit ! Voyons vous ne pouvez pas être Râ, s'impatienta Pegasus. Un peu de bon sens !

_ Oh non... Ne me dites pas que... »

Quand il se retourna, sa crainte se réalisa sous ses yeux. Un gros bonhommes joufflue le regardait, accroupi. Il portait un pagne, des yeux globuleux et une bouche énorme, il ressemblait plus ou moins à un singe obèse et ridiculement court sur pattes. Il s'agissait de Bes.

« Pourquoi j'ai celui là ? Pleura Honda visiblement effrayé par l'apparence de son dieu. Il est horrible ! Et en plus il a de grosses mamelles !

_ Pas aussi moche que celui de Kaiba, railla Jonouchi en pointant le tamanoir géant.

_ La ferme Katsuya ! »

Bes était un dieu protecteur, jovial, incarnation de la bonne santé et des festivités. Son apparence repoussante servait à éloigner les mauvais esprits, à ce jour, les égyptologues n'ont retrouvé qu'un seul temple de lui.

« Le dieu de la bouffe et de la luxure ! C'est humiliant.

_ Je pensais qu'il y avait déjà un dieu pour la luxure ? Interrogea Yûgi avec un regard lubrique. 

_ Il doit être pour Bakura celui là, proposa Honda en observant son dieu avec dégoût.

_ Non... Bakura détient Apophis. Le dieu du chaos. »

Au moment où mes lèvres prononcèrent le nom d'Apophis, l'ensemble des divinités se mirent en garde, visiblement craintives mais toujours menaçantes. Je réalisais que je venais de toucher une corde sensible.

« Hey... Bakura est de notre côté... Il veut tuer Edenia. Relax les gars... Essayais-je d'être cool.

_ Même si les dieux se battent entre eux, ils ont bien un ennemi commun. Et il s'agit du serpent, expliqua Pegasus. »

Je voyais bien ce qu'essayait de me suggérer Pegasus, mais c'était tout simplement impossible. Bakura faisait parti de notre clan ! Si nous étions là, c'était la faute d'Edenia. Elle s'est servie de nous pour accéder au trône et...

Il y a Amenâa, elle n'est pas toute blanche non plus. À mainte reprise, elle nous a trahis pour son maître, elle était donc de mèche avec la reine tyrannique !

« Donc nous sommes sûrs qu'ici, personne ne nous entends ? Demanda Yûgi en me désignant du regard. On sait jamais si ça prenait à quelqu'un de tous nous trucider.

_ Personne ne peut savoir ce qu'il se passe. Je te l'assure.

_ Parfait, maintenant, je m'en vais. »

Le corps du garçon s'estompa doucement pour ne plus être parmi nous. Dans un soupir, nous le laissâmes s'en aller, dans l'incapacité de contrôler Yûgi. Nous étions tous adultes désormais, mais certains d'entre nous semblaient plus ou moins faire leur crise d'adolescence. Ayant retrouvé la mémoire depuis mon retour en Egypte, j'avais l'impression de replonger à l'âge où j'avais tout juste le droit de boire de l'alcool.

« Léa... Il vous faudra puiser la force nécessaire en vous et choisir vos alliés avec prudence, m'invita Pegasus sagement. 

_ Avec nos dieux... Nous avons la possibilité d'affronter Edenia... Commençais-je.

_ Comment l'affronter sachant que tu partages son corps ? Intervient Seto, le regard sombre. 

_ L'esprit qu'elle a en elle, Sobek... Il est bien trop puissant. Si seulement vous aviez Râ. »

Je pensais soudainement à la carte du dragon ailé de Râ. Cette carte légendaire que j'avais invoquée dans le passé pour affronter celui qui maintenant se mettait à me défendre.

Les temps avaient changé, moi l'héroïne de Shonen qui pouvait se dépêtrer de tout et rien en un claquement de doigts, je me retrouvais à tuer le personnage principal de l'histoire. Je me souvenais des cris d'hystéries, de la joie et la fierté que cela m'avait provoqué de mettre à terre mon ennemi.

« Ca va, Léa ? Demanda Seto d'un ton grave.

_ Je repensais à ce moment où je t'avais écrasé, minaudais-je hagarde. »

Il détourna les yeux, n'ayant visiblement toujours pas avalé la pilule de sa défaite.

« Un jour, je reprendrais le dessus, m'assura-t-il. Une partie de cartes en bonne et due forme. Pas d'hologrammes... 

_ Juste toi et moi... Poursuivais-je. Rien que la table pour nous séparer... »

Je n'avais pas remarqué à quel point nous nous étions rapproché, le monde semblait avoir disparu autour de nous, bien que nous n'étions pas seuls pour un sous. Cet univers m'appartenait, c'était la chambre de mon âme, en un clin d'œil je pouvais construire des pyramides et m'y enfermer avec le grand Seto Kaiba. Je sentais cette tension palpable dans l'air, celle de deux adultes qui avaient attendu bien trop longtemps.

« NYEH ! Prenez-vous une chambre ! S'exclama Jonouchi ! »

Le soleil se couchait. Plongé au cœur du centre de la ville de Memphis, je voulais profiter des paysages luxuriant de l'Egypte avant de devoir tout perdre au sein d'une bataille sans nom. Notre troupe d'amis s'était engouffrés parmi les badauds, et ce fut Honda Hiroto qui nous conduisit devant une demeure entouré d'un jardin foisonnant d'arbres hauts et de points d'eau occupés par de grands ibis. 

La maison en briques faisait deux étages et se démarquait des petites bâtisses d'ouvriers. Peinte en blanche, elle arborait une terrasse ouverte sur les toits, couverte d'une pergola entrelacée de vigne. Cette maison appartenait à un noble et je ne compris que trop tard la raison de notre venue ici !

« Papaaaaaa ! »

Cinq enfants se jetèrent sur Honda, le poussant à mettre un genou à terre afin que le plus petit d'entre eux puisse monter sur ses épaules. Nous regardâmes le spectacle amusé et interloqués. Hiroto tendit une main suppliante dans notre direction.

« Et bien... C'est à cette heure-ci que tu rentres ! Lança une femme sur le palier. »

Nous reconnûmes tous Isis Ishtar, la prêtresse, anciennement gardienne du tork millénaire. Élégante, élancée et visiblement marié à l'ancêtre de Honda, elle nous invita à entrer. 

« Déchaussez-vous. J'ai fait importer des tapis directement de Turquie. Je ne voudrais pas les abîmer, ordonna-t-elle calmement.

_ Honda... Pourquoi tu nous cachais ça ? Interrogea Katsuya à l'adresse de son ancien ami. T'es marié et t'as des gosses ?

_ Pas moi ! Mon ancêtre ! Corrigea-t-il gêné. Quand je suis arrivé en Egypte, elle a surgi de nulle part pour m'engueuler que j'étais encore ivre et amnésique ! Tu parles d'une bonne femme ! 

_ Tu crois que j'entends pas Djéhoutyhotep ? S'insurgea Isis en lui lançant une spatule en bois. »

Elle nous invita à s'assoir, le visage défait par la fatigue et des cernes entourant ses grand yeux saphir.

Honda visiblement intimidé s'asseya à ses côtés et ne pipa mot. De beau mets jonchaient la grande table familiale, l'odeur de bœuf séché, de moutons et de poissons embaumaient la pièce. Le couple semblait ne pas avoir de problèmes financiers et vivait aisément.

« Enlevez donc votre perruque ma reine, ne croyez pas que j'vous avais pas reconnue ? »

Les sourcils froncés, je cherchais de l'aide dans les yeux des autres convives. 

« La reine ne vous effraie pas dame Isis ? Demanda Pegasus en s'essuyant les mains.

_ Tsss, j'ai d'autres chats à fouetter que de m'occuper des affaires de la reine, ricana-t-elle en sortant une longue pipe sculptée en roseaux. »

Stupéfaite, je la vis prendre un bâton pour l'enflâmer sur l'une des lanternes posé à tables, elle le dirigea vers l'extrémité de son calumet, laissant jaillir un nuage odorant et opaque. La prêtresse se mit à cracher ses poumons et inhala intensément.

« J'suis sûre que vous venez d'un pays lointain, là où vous croyez avoir tout inventé, se moqua-t-elle en désignant sa pipe. 

_ C'est... C'est du tabac ? M'étonnais-je persuadée que cela avait été exporté avec le périple de Christophe Colomb. 

_ Du cannabis ! C'est bon pour ce que j'ai ! M'informa-t-elle hilare d'une voix grave que je ne lui connaissais pas. Mangez ! »

Invités comme des rois, si je pouvais seulement dire cela... Nous dévorâmes les différents mets fumants sans prendre la peine d'utiliser des couverts. Jonouchi et Honda se disputèrent une cuisse de poulet, retrouvant leur complicité d'antan. Je lorgnais vers la place vide aux côtés de Kaiba, me demandant où pouvait être Yûgi encore une fois. 

Perturbée, par la situation dans laquelle Honda nous avait amenés, je ne pouvais qu'éprouver de la curiosité envers la maîtresse de maison. Elle était totalement différente du manga, extravertie, franche et visiblement grossière.

« Pourquoi n'êtes vous pas prêtresse au palais ? M'enquis-je en mâchant goulûment.

_ C'est vous qui me demandez ça alors que vous avez massacré deux d'entre eux lors de votre couronnement ? Persifla-t-elle amusée. 

_ Ce n'était pas moi, faites pas semblant de ne pas être au courant. »

Elle but une grande gorgée de vin et posa une main sur l'avant-bras de son mari.

« Si cet imbécile ne m'avait pas engrossé 5 fois, peut-être que je serais encore prêtresse. Maintenant, c'est du passé et mon vagin est plus spacieux qu'Abu-Simbel !

_ Désolé... S'appitoya Honda embarrassé.

_ Tu l'étais pas quand tu t'es vidé les kurat espèce de munharaf [2]. »

Je roulais des yeux et laissai mon regard glisser sur les enfants qu'avaient engendrés Isis et l'ancêtre de Honda. Les quatre garçons étaient rasés, dressant seulement la tresse égyptienne sur le côté droit de leur crâne. La jeune fille en revanche laissait ses cheveux noirs pousser au naturel, non contrainte de porter de lourdes perruques parfumées. 

« Ca vous fait quoi... De vivre dans le corps d'une femme qui a attenté à la vie de son propre enfant alors qu'on n'arrive pas soi-même à en faire ? »

La question aussi cinglante qu'elle puisse être, choqua l'ensemble des invités, mais je ne pus m'empêcher de la corriger sur un détail.

« Edenia a tué son enfant, elle n'a pas fait qu'attenter à sa vie. 

_ Détrompez-vous, minauda Isis en inspirant une bouffée de cannabis, si vous êtes en vie aujourd'hui, c'est qu'il y a bien eu une descendance.

_ Impossible... »

Bien renseignée, je reconnaissais bien là la femme aux multiples facettes de l'univers de Yu-Gi-Oh, elle était certes sous un autre jour, mais son intelligence et son savoir étaient bien réel.

« Pourquoi me dire tout cela ? Quel rôle jouez-vous ?

_ Je ne suis qu'une adoratrice de Seshat [3], mère de cinq marmots horribles et marié à un imbécile pareil incapable de s'occuper de lui. Je m'ennuie, le régime dictatorial d'Edenia ne donne rien d'intéressant. »

On verra si elle continue à dire ça, menaça la reine au fond de moi.

« Je n'ai pas peur d'elle car je suis moi-même malade. La douleur me lacère les intestins chaque jour, comme si Nephtis en personne m'avait harponné le bide. Si la mort pouvait m'arracher de cette souffrance, ça ne serait qu'une bonne chose.

_ Et vos enfants ? Demanda Katsuya en regardant ces derniers jouer au fond de la pièce avec des animaux sculptés.

_ Tssss ma famille sera maudite dans tous les cas. Et ce n'est pas mon incapable de mari qui pourra s'en occuper.

_ Désolé... Bredouilla de nouveau Honda en baissant les yeux.

_ Quand on voit que vous allez engendrer une famille entière recluse dans une cave pour des traditions familiales, une famille de fanatiques qui fera naître un être des ténèbres... Je pense qu'on peut parler de malédiction, indiquais-je en pensant à Marik Ishtar. »

Elle se mit à sourire, je vis presque son nuage de fumée dessiner quelque chose pour disparaître en une fraction de seconde. Elle me regardait, amusée, les lèvres étirées en coin, se prenant pour l'oracle dans Matrix, elle me sondait, connaissant sans doute le moindre de mes secrets.

« Amenâa... Ou plutôt Aeryn. Elle est de notre côté ?

_ Je ne pense pas qu'Isis puisse répondre à cela, me fit Pegasus doucement. 

_ Au début, sûrement pas, le coup a-t-elle d'un mouvement de main. Mais aujourd'hui... Elle a décidé de tourner le dos à son maître. L'humain est vraiment versatile, c'est pathétique.

_ Qui est son maître ? Demandais-je subitement avide de réponses. »

Cette fois-ci, je le vis, le démon qui se modélisait dans le nuage de cannabis. Il prit la forme d'un serpent et s'enroula autour de moi, sifflant à mon oreille.

« La réponse ne va pas te plaire jeune reine.

_ Comment cela se peut...

_ Votre ennemi est également Edenia, mais depuis le début, tapis dans l'ombre... Un être vous observait, vous tourmenta depuis l'année où vous avez mis les pieds au japon. »

Non... C'est impossible.

Mon coeur battit la chamade. Les sons s'étouffaient autour de moi, seul l'afflût de sang jusqu'à mon cerveau semblait résonner. Non, non... Non...

Je revis tous les évènements défiler un à un dans ma tête : ma première rencontre avec lui, cette nuit où il avait volé les boucles d'oreilles antiques pour me les offrir... Je me souviens de sa présence au grand tournoi de cartes entre Seto et Atem, cette folie furieuse qui l'avait emparé, la jouissance se lisait sur son visage au moment où le pharaon dut s'incliner devant son ennemi. Je le revoyais à m'aider quand je n'avais plus aucune force, et cette nuit où nous nous étions embrassé...

« Qu'est-ce qu'il y a, me demanda Kaiba en posant une main maladroite sur mon épaule.

_ Depuis le début... J'ai été trop conne... Mais cela me semble réel maintenant.

_ Ne me dit pas... »

Je le voyais, je le voyais me sourire, m'enlacer... Je bouillais en moi, à bout de souffle, haletante, Edenia ricanait derrière mon épaule, elle le savait, depuis le début elle le savait et n'attendait que ça, que mon désir de vengeance m'envahisse et m'imprègne.

Libère-toi, Léa... Libère-toi et rejoints moi... Je peux le tuer pour toi... 

Non, non c'est impossible...

Laisse le moi...Laisse moi...

Elle s'asseyait sur la table, transparente, les yeux d'un rouge vif et se pencha vers moi pour me souffler ce nom que j'avais tant aimé. Ce nom qui m'avait trahit.

Livre-moi... BA-KU-RA... !

[1] L'île de Laputa : Il s'agit de la ville imaginaire flottante, qui apparaît dans l'oeuvre Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift (1721). On la retrouve dans le film Le Château dans le Ciel, de Hayao Miyazaki.

[2] Quand tu t'es vidé les kurat espèce de munharaf : (traduit de l'arabe) "Quand tu t'es vidé les couilles espèce de pervers". Oui j'ai fais de Isis un personnage imbuvable et indélicat. On adore.

[3] Seshat : Connue comme étant l'assistante du dieu Thot, Seshat est une divinité égyptienne, protectrice du savoir, des bibliothèque et de la culture.

---------- NOTE DE L'AUTEUR ----------
Voilà, voilà, maintenant vous savez qui est le méchant de l'histoire !
Ce n'est pas si étonnant si ? 
Maintenant il ne reste plus qu'à savoir pourquoi... Qu'elles sont ses raisons ?

Avez-vous appréciez la démonstration des Dieux Egyptiens en fonction des héros ?
Je trouve que Jonouchi avec Horus a trop la claaaaaaasse :D

D'ailleurs, quel est votre dieu égyptien préféré ?
Moi c'est évidemment SOBEK, ou j'aime bien aussi NOUT,la déesse du ciel.

--- A LA SEMAINE PROCHAINE ! ---
Je risque de poster avec un peu de retard le chapitre 19, car j'ai des exams mardi et un mémoire à rendre... Merci !

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