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16 | Envoûtement

Les yeux entrouverts, je n'aimais pas la sensation qui traversait mon corps. Non pas qu'il s'agissait d'un sentiment désagréable, mais je n'avais aucune idée de ce qui avait put se passer avant même que je n'ouvre les yeux.

Mes draps sentaient la sueur, la paille ressortait du matelas comme si celui avait été déchiqueté par une bête. Le soleil faisait briller de fines taches suspectes sur mes vêtements. Je ne pouvais que me rendre à l'évidence... Hier, j'avais...

« Debout, tout le monde, claironna une voix fluette en entrant en trombe. »

Honteuse, je sortis du lit sans dire un mot, ignorant Pegasus au passage qui déambulait tel une diva dans la pièce. Je le vis hésiter quand il s'approcha de ma literie, son regard ne me jugea pas, il se contenta de débarasser la parure sans piper mots, chantonnant doucement une chanson bien trop familière. 

« B...Bonjour Pegasus, bredouillais-je derrière le paravent en me rhabillant.

_ Vous êtes attendues aux greniers ce matin, cet après-midi vous devez inaugurer une école de musique pour femmes aux jardins aquatiques et vous avez reçu une invitation au temple ce soir.

_ Une invitation ? M'étonnais-je en pensant à Seto. »

Je l'imaginais m'écrire « je t'ordonne de venir dans la minute qui suit, car je n'ai pas de temps à perdre. ». Dans son éternelle animosité... Peut-être voulait-il me parler de l'état de Jonouchi qui allait en s'améliorant ? Dans le cas contraire, il serait venu me chercher moi et les autres... 

« Des nouvelles de Yûgi ? »

Je passais la tête en dehors de la cloison et vis le créateur de Duel Monster se mettre à réfléchir. Ou du moins, il faisait semblant... Il cherchait ses mots, ne voulant sans doute pas me blesser. 

« Il traîne dans les quartiers de Memphis. 

_ Vous me le diriez si il courrait un danger ? Demandais-je la voix tremblante. »

Pegasus, sentant ma détresse, s'avança précipitamment vers moi et me prit dans ses bras. Je ne disais rien au contact de cette personne autrefois dangereuse dont je m'étais tant moquée.

« Étrangement, les Égyptiens le vénèrent comme une entité, sa peau blanche, son physique japonais attire les foules. Je ne dirais pas non plus qu'il a choisi les meilleures activités pour occuper son esprit... Disons qu'il se montre beaucoup...

_ Je vois... Et il se donne également, je suppose ? »

Pegasus, ne voulant pas mentionner le fait que Yûgi s'amusait à jouer les prostituées, resta de marbre et se mit à faire semblant de s'occuper des produits de beauté.

J'avais fait perdre la raison au protagoniste du monde de Yu-Gi-Oh faisant de lui une catin à l'ère de l'Egypte antique... Rien n'allait plus. Si je n'étais pas aussi stressée, je pense que j'aurais éclaté de rire, nerveusement, mais personne n'aurait pu m'en empêcher.

« Il faut vous préparer pour les visites. Annonça-t-il en m'indiquant un banc près d'un miroir doré. »

Tout ce luxe m'exaspérait. Voir chaque parcelle de mur incrusté de pierre, c'était aussi vulgaire qu'un empire perse tout entier ! Des fois, j'en venais à regretter mon bureau, derrière mes piles de papiers et de brochures avec cette vieille guirlande de l'âge d'or de mes 15 ans qui fonctionnait à moitié. Je ne voulais pas être une reine, le seul royaume que je voulais diriger était ma boite, et même cela, on me l'avait enlevé ! Tout, même Christian... 

« Pas de poudre dorée, j'ai envie de respirer, indiquais-je à Pegasus alors qu'il s'apprêtait à me transformer en char de gaypride. 

_ Vous êtes la reine dorée, commença-t-il. L'or est votre seconde peau...

_ Oui bah la reine dorée c'est Edenia, moi je suis Léa et je ne me reconnais plus. »

Il me fit un long trait de liner, rehaussé d'une courbe bleuâtre, je le sentais s'appliquer à me dessiner l'œil d'Horus. J'avais toujours du mal à déterminer l'âge du millionnaire excentrique. Pour moi, il s'agissait d'un quarantenaire fan de dessin animé aux allures très pédophiles... 

« Il n'y a pas de réelle logique à ce que je sois ici avec vous tous, se disait-il à lui même en continuant à me prendre pour sa Joconde. Je me suis demandé la raison de ma venue en Egypte... Je l'ai finalement comprise.

_ Que voulez vous dire ? M'inquiétais-je de sa voix grâve.

_ Je suis le chuchoteur, je virevolte au travers de ce chaud paysage pour écouter et murmurer les propos de chacun... Je me dois d'être le pion de la passeuse pour l'aider à mener à bien sa mission.

_ Le pion ? Vous savez très bien que ma mission est avortée depuis la mort d'Atem, m'étranglais-je à l'association de ces deux derniers mots.

_ Si tout le monde rentre chez soi... On en aura fini, la boucle sera bouclée. En tant qu'antagoniste du monde dans lequel vous vous êtes plongée, je me dois de me sacrifier pour acheter mon pardon. 

_ Sacrifier ? »

Je m'étais levée subitement à l'idée de ce dernier mot. La moutarde me montait aux narines, mais je ne pouvais me résoudre à pleurer une énième fois, et surtout pas avec ce maquillage.

« Je sais qu'Amenâa est revenue, mais ce n'est pas elle l'être maléfique dans l'histoire.

_ Me faire envoyer à l'échafaud le roi du jeu, vous croyez tout de même pas que c'est un peu maléfique ? Si elle est revenue, je veux m'entretenir avec elle sur le champ !

_ Il y a toujours quelqu'un qui tire les ficelles... Toujours... »

Il parlait pour lui-même, Pegasus n'était plus maître de lui même lorsqu'il avait porté l'œil millénaire. Ce dernier lui avait fait goûter aux ténèbres et l'avait contrôlé jusqu'à vouloir la mort d'un groupe d'adolescents. Une folie que nous procurait l'ensemble des objets crées par le sacrifice d'un village entier... Non... D'un peuple.

« En parlant d'elle... »

Il me tendit un papyrus enroulé et frappé d'un sceau de cire violette. Trouvant cette teinte peu commune au sein du royaume égyptien, je contemplais le rouleau, suspicieuse. C'est là que je comprenais l'illogisme, il ne s'agissait pas d'un simple mot écrit par le premier scribe du coin, mais bien l'écriture délicate d'une femme capable de voyager à travers les âges. Amenâa m'invitait.

« Pourquoi m'inviter au temple ? 

_ Elle a sans doute quelques révélations à vous faire... Ou alors il s'agit d'un piège.

_ Piège ou pas, je dois m'y rendre. Seto y est et je ne supporterais qu'il lui arrive malheur à lui également. »

Pegasus acquiesça doucement. Délicatement, il réajusta sa perruque et la coiffa de ses doigts fins et délicats. Ses dernières paroles me revinrent en tête, je ne pouvais décidément pas le laisser faire.

« Ne vous faites pas tuer. Je ne veux plus entendre parler de sacrifice.

_ Il n'y a qu'une seule personne capable de faire parler la psychopompe, relativisa Pegasus. Je sais que c'est moi. Je ne pourrais pas dire pourquoi, mais je le sais. Je ne suis qu'un personnage encré sur du papier. Je ne vaux pas plus que les cartes que j'ai crée. »

Ses mots me déchirèrent, avoir rencontré les membres de l'univers de Yu-Gi-Oh me faisait comprendre que nous avions tous la même valeur, ils étaient vivants, bien plus que n'importe qui, les aventures écrites pour eux les faisaient vivre des inoubliables moments. Voir Pegasus culpabiliser me fendait le cœur.

« Assez bavardé. Il est temps que l'on rejoigne le peuple ma reine. »

« Merci encore pour votre extrême bonté ma reine. »

Je leur demandais de se relever à chaque vénération de leur part. Tenus au courant de ma visite, j'ai senti qu'aucun d'eux ne souhaitait déshonorer la reine. Au vu de la dernière réception, je ne pouvais que partager leur avis. 

Les coffres du garde manger étaient pleins à craquer, voyant tout ce blé, j'étais bien contente que les histoires d'intolérances au gluten ne soient pas d'actualité à cette époque. Cette réflexion m'amusait presque, et je ne pus m'empêcher de décrocher un sourire. Les enfants prirent peur. 

La visite de l'école de musique m'enchanta. Je découvris des femmes élégantes destinées à briller dans la haute société ou à épouser de riches artisans. Elles me montrèrent différents instruments de musique qui avaient disparus bien avant la chute de Constantinople. Elles commencèrent par les instruments à percussion, comme le claquoir fait en défense d'éléphant ou le sistre qui s'apparentait à un grelot pour enfant de luxe. 

« Essayez pour voir, m'encouragea une fillette d'une dizaine d'années. »

Elle me tendit des cymbales, prise au dépourvue, j'engageai une danse lascive, faisant bouger mon bassin comme une danseuse du ventre, l'instrument en main. Deux adolescentes suivirent le rythme et soufflèrent en harmonie dans de longues flûtes en roseaux. Pegasus imposa le rythme en claquant des mains tel un métronome. 

Quand nous eûmes finit cette improvisation, je remerciais chaleureusement chacune des filles en leur offrant un bijou que je jugeais trop extravagant à mon goût. Edenia au fond de moi ne semblait pas protester, elle était hagarde et tout de même relativement attentive. 

Le soleil couchant était lourd et me faisait transpirer, Pegasus me fit un signe de poignet pour m'indiquer l'heure telle une montre, signe indescriptibles par les citoyens égyptiens d'ailleurs. J'avais mon rendez-vous au temple.

Quand j'avais ouvert le papyrus, j'eus été surprise de lire du Japonais. C'était une façon pour que moi et moi seule puisse le lire et non pas Edenia. Elle occupait tout de même mes pensées, je n'étais pas totalement certaine de cette stratégie. Venez seule, quand le soleil aura totalement disparu au creux des dunes de sable. Alors nous nous dévoilerons l'une à l'autre.

Je ne savais comment interpréter les paroles d'Amenaa, ses derniers mots sonnaient comme le synopsis d'un mauvais film érotique.

Je refermais vivement le rouleau.

« Rappelez vous Pegasus... Ne mourrez pas.

_ Vous de même Léa. »

Le vrombissement du vent, annonçant le crépuscule, fit frémir la peau du jeune prêtre. Il souffla l'ensemble des torches et coupes enflammés.

L'obscurité gagnait en puissance, Seto avait l'impression de n'entendre plus que le cœur de Jonouchi et le sien battre à l'unisson.

Le jeune homme continuait à délirer et plus le temps avançait plus Kaiba pressentait que son ami allait passer dans le royaume des ombres. Cette époque était maudite, elle les dévorait tous un à un comme une hyène sans pitié. 

Il allait quitter la pièce quand un bruit métallique se fit entendre à l'entrée du temple. 

« Qui est là ? Rugis-t-il de son éternel ton. »

[ écoutez la chanson en début de chapitre à partir de là ]

https://youtu.be/37k0mew8UI0

Et c'est là qu'il entendit les instruments de musique. Un fin bruit de cymbales, imposant un rythme qu'il reconnaîtrait entre mille. Le claquement d'un tam-tam confirma ses pensées en deux, trois notes. Il ne put s'empêcher de se demander quel individu était capable de jouer du David Bowie à cette époque-ci ?

La mélodie se poursuivait, plus forte et soudainement sorti de l'ombre une femme à la longue chevelure noire.

« Amenâa ! »

Elle flottait et tournait au rythme de la musique, ondulant son corps telle une vague remuée par la tempête, mystérieuse, belle et imprévisible elle se mit à chanter.

« Regarde... Ses yeux si verts... »

Une autre personne pénétra l'enceinte du lieu sacré. Léa marchait à lui, son visage sombre et les yeux d'un émeraude étincelant. Elle semblait envoûtée, ensorcelée.

« Je peux te voir, durant un millénaire. 

_ Léa ? Qu'est-ce qui... »

Elle arpentait les marches lentement, guidée par le rythme de la mélopée. 

« Plus froid... Que la lune... Cela fait si longtemps... »

Au fond de lui, il en avait rêvé, rêvé que lui et Léa se soit donné l'un à l'autre au gré de la chanson Putting Out Fire de David Bowie, et la voilà... Mais ce n'était pas elle, on aurait dit une somnambule qui errait sans but. 

« Sent mon sang... Bouillonnant.»

Et il la sentait, la poupée plaqua ses mains sur le bras du jeune prêtre. Une chaleur indescriptible lui empoignait les tripes, traversant tout le reste de son corps. Il sentait les paroles d'Amenâa résonner en cacophonie avec les battements de son cœur. Reculant, il se cogna contre l'autel où reposait Jonouchi, pris au piège par la jeune femme.

« C'est seulement la peur...

_ de te perdre... Poursuiva-t-il dans un souffle.

_ Te rappelles-tu de mon nom ? »

Léa... Tu as été si longue... Si longue, qu'il rêvait de leurs retrouvailles, si longtemps qu'il espérait racheter ses actes et lui prouver ses sentiments enfouis. Elle, qui l'avait fait flancher... Elle, qui lui avait fait découvrir les sentiments humains...

« Alors j'ai éteint le feu... Avec de l'essence ! »

Comme animée par une bête sauvage, Léa se mit à bondir sur le comptoir de marbre, dans une position féline, elle le toisait affamée, rodant à quatre pattes au-dessus du corps de leur ami inanimé. Un fauve semblait rugir au loin, il scrutait l'obscurité apeuré jusqu'à que la jeune femme empoigna le col de sa cape.

« Vois mes yeux si rouges... »

Les pupilles félines de Bastet se remplirent de sang, laissant place à la nuance d'un rubis étincelant. Amenâa chantait à travers les lèvres de Léa.

« Rouge comme la jungle brûlant vive. »

Les paroles ne semblaient avoir aucun sens dans leur contexte, mais cette chanson parlait du désirs ardent qui flamboyait entre eux. Cette haine qui s'était transformée en appétit sexuel tels deux fauves se cherchant éternellement. Cela fait si longtemps...

« Encore cette nuit palpitante, fredonna-t-il en se laissant guider par le visage de sa reine.

_ Cette maladie que j'appelle battement de cœur, poursuivi Léa en glissant ses lèvres dans la nuque de cet homme droit.

_ Res...te avec moi, déglutit-il en sentant les mains de la jeune femme parcourir son corps.

_ Tu ne croirais jamais ce que j'ai vécu. »

Dans une caresse mécanique, Léa frola l'entrejambe aux abois du milliardaire. Il ne respirait plus, le corps tremblant, il lâcha un gémissement incontrôlé.

Se ressaisissant, il renversa sa conquête sur le dos, contre le marbre froid du temple. Le corps de Jonouchi tomba, dévalant les marches dans un grognement lointain. N'y prêtant pas attention, il voulait contrôler la situation, persuadé que le moindre baiser de sa part le plongerait dans le même coma que sa bien-aimée. Résister... Il fallait juste résister...

« Vois ces larmes si bleues Seto... Désigna Amenâa penchée sur l'autel. Celle d'un cœur que tu ne pourras jamais réparer. 

_ Des larmes qui ne peuvent pas sécher... Poursuiva-t-il en voyant Léa reprendre conscience petit à petit. 

_ Seto ? »

Il n'était plus sûr de rien, il ne savait pas si la jeune femme était encore sous emprise. Impassible, les larmes coulant à flots sur ses joues rondes, elle se mit à marcher loin dans le temple. Bercées par l'instrumental, les paroles de la chanson avaient cessé. Léa continuait, ne pouvant plus s'arrêter... Elle montait jusqu'au dernier étage du temple, sur l'immense terrasse surplombant le paysage égyptien nocturne. Regardant derrière elle, elle semblait l'implorer, elle lui demandait de l'arrêter, n'étant plus maître de son propre corps. 

« Léa ! »

Telle la pécheresse sur la croix, elle était au bord du temple, les bras écartés, les jambes raides, son corps bascula. Les instruments cessèrent aussitôt, s'étouffant dans la pénombre, laissant s'évaporer la vision de la médium. L'héritier plongea en avant pour rattraper de justesse son amie, leur peau glissa comme deux morceaux de soie qui ne pouvaient s'accrocher.

« Réveille-toi ! »

Son regard changea et il sentit ses doigts s'emmêler aux siens, ne voulant plus lâcher prise. Il plaqua la jeune femme contre lui, la serrant du mieux qu'il pouvait, avec la peur de la perdre, car cela faisait bien trop longtemps qu'il l'attendait. 

Vois ses yeux si verts... Cela fait si longtemps... Ce sang bouillonnant, comme la jungle brûlant vive... Éteignez ce feu... Avec un soupçon d'essence. 

« Tu crois qu'ils font quoi tous ces gens ? Demandais-je la tête posé sur l'épaule du prêtre. »

Nous étions assis les jambes dans le vide, au bord de la terrasse titanesque et si haute à la fois. Nous respirions à l'unisson, observant la nuit qui recouvrait Memphis. Il faisait froid, je ne savais pas comment on pouvait avoir de si grands écarts de températures entre le matin et le soir.

J'acceptais mon précédent comportement comme une évidence, rien ne pouvait être pire que ce qui se passait actuellement. La gêne nous avait submergé, pour laisser place à une fatigue sans pareille.
Frissonnante, j'écoutais la réponse du garçon.

« Mon frère gère très bien l'entreprise familiale sans moi. Il n'aura pas de mal avec mon absence.

_ Combien de temps sommes nous parti ? M'interrogeais-je incertaine du sablier qui s'écoulait.

_ Comment le savoir ? Grinça-t-il. Pas une fichue horloge dans ce pays monstrueux. Qu'elle idée de regarder l'heure avec le soleil et de l'ombre ? »

Je me mis à rire doucement, amusée par l'exaspération de mon ami. 

« J'espère qu'ils ne m'ont pas déjà enterré. Mokuba est bien capable de me faire un cercueil en forme de dragon blanc aux yeux bleus ! 

_ Je pensais que c'est ce que tu voulais ? Raillais-je.

_ Mais non ! C'était juste une blague ! »

Il déblatéra sur tous ces produits dérivés en forme de dragon, tout comme son jet privé qui n'était basé que sur un seul malentendu. Il finit par conclure malgré tout que le seul véhicule discret était son dirigeable... Discrétion façon Seto Kaiba, ne puis-je m'empêcher de penser.

Il revint sur ses dernières paroles, peu habitué à débiner des compliments gratuitement, même à son propre frère et s'empressa de râler sur l'organisation du tournoi de Battle City.

« Mokuba m'avait assuré que chaque joueur se devait d'avoir 6 cartes de localisation maximum. Qu'elle ne fut pas ma surprise quand j'ai découvert que certains avait plus de 86 cartes à la fin du tournoi ! C'était incompréhensible ! Je soupçonne certains d'avoir trichés... Je déteste la triche. »

Je riais à cette dernière tirade. Détester la triche. Quand on sait que la plupart des épisodes enfreignaient les règles du jeu de cartes Yu-Gi-Oh. Je me contentais d'hôcher la tête et de sourire.

« Quand j'étais petite, je voulais venir ici. Pas en Egypte occidentale, mais bien plonger dans l'univers des pharaons... Je crois que c'est à cause du film La Momie J'étais amoureuse du méchant. 

_ Donc tu aimes les hommes chauves Châtel ? S'étonna-t-il.

_ C'est une question de prestance imbécile ! M'insurgeais-je.

_ Mais ton souhait a été réalisé... Te voilà sur la terre des Pharaons. Tu ne pouvais pas trouver plus immersif ! »

La chaleur me faisait sans doute le plus peur, le sable également, mais j'étais attiré par les quartiers au bord du Nil,les marécages aux temples engloutis habités par de sinistres crocodile. Je voulais naviguer sur un bateau fait de papyrus et de bambou, mené par le courant d'une rivière douce sous un coucher de soleil chaud. Je désirais voir les flammes de la ville se refléter à la surface de l'eau, bercées par les musiciens du temple lors d'une cérémonie. Cependant... 

« Je déteste l'Egypte, concluais-je.

_ C'est radical.

_ Je n'ai nulle part où aller.

_ Reviens à Domino-City, proposa Kaiba sans vraiment me regarder. »

Cette proposition me réchauffa le cœur, bien qu'impossible, l'idée même de l'envisager me fit un bien fou. Savoir que j'étais attendu quelque part me comblait de bonheur. J'aurais aimé revenir au japon, m'y installer pour tout oublier. Peut-être le ferais-je ? Rien ne m'en empêchait. Cependant, il ne s'agirait pas du même univers.

« Promets-moi qu'on va partir d'ici, insista Seto. Le sable m'irrite au plus haut point. Je pensais trouver un certain équilibre en étant contraint de rester, mais cette vie me correspondrait mieux dans notre futur à nous.

_ Tu veux devenir prêtre ? M'enquis-je en haussant un sourcil. »

Il ne répondit pas. C'était une réaction typiquement japonaise de se contenter de saupoudrer ses phrases de blanc bien silencieux. Je pensais à tous mes amis, ceux avec qui j'ai partagé cette aventure... On voulait me les enlever, comme une punition dont je ne connaissais pas l'origine...

« Je n'ai pas compris le petit jeu d'Amenâa, bredouilla Seto en cachant son embarras. 

_ Moi... Moi non plus. Elle m'a invitée dans le temple et sans comprendre quoi que ce soit je me retrouve à tomber dans le vide.

_ Cette femme est puissante, si seulement elle pouvait être notre alliée...

_ Si seulement oui. »

Nous arpentions les rues en terre battue d'un village animés par de somptueuses fêtes. Des marchands persévéraient à troquer des statuettes à l'effigie du feu roi Atem. Des plaques en terre cuite gravée d'incantation destinée à être posés dans un temple, montraient que le roi, même décédé, était toujours aimé.

« On ne me reconnaît pas trop ? Fis-je en ajustant une perruque pouilleuse.

_ Attends... »

De ses longs doigts délicats, Seto me cacha une mèche blonde derrière les oreilles. Ce léger contact me fit frissonner et je détournais aussitôt le regard vers l'une des taverne bruyante. Nous étions partis à la recherche de Yûgi, nous devions tous être réunis pour mieux combattre ensemble notre ennemi. Bien que ce dernier était tapi au plus profond de mon âme.

Lorsque nous passâmes un rideau de perles en bois, nous nous retrouvâmes dans une salle à la chaleur étouffante aux émanations de vins et de bières. Des femmes aux seins nus se dandinaient sur les genoux de braves ouvriers, épuisés de leur dure journée, elle leur donnait des fruits à même la bouche et gloussaient au moindre de leur braillement.

« Nous, voilà plongés au beau milieu d'une orgie, commenta Seto les yeux écarquillés. »

Plus intrigué que mal à l'aise, il nous désigna une assise libre où on prit place sans se faire remarquer. Kaiba pinça de deux doigts un morceau de raisin qu'il dit disparaître au fond de sa gorge.

« Mesdames et Monsieur, voici le roi Atem ! »

L'annonce nous rendit perplexe, cherchant du regard l'annonceur, les applaudissements et rires se mirent à résonner au sein de la modeste taverne. Un gigantesque homme musclé me renversa une coupe sur ma toge au moment où il se leva pour accueillir le prince. 

Le spectacle était grotesque. Nous vîmes Yûgi arriver telle une dragqueen au milieu de la foule. Des prostituées barbouillées de maquillage lui jetèrent des fleurs. Il portait un surplus de bijoux royaux autour de sa nuque, les bras et les chevilles encombrés d'une centaines de bracelets s'entrechoquant, il avait le visage grossièrement peint tel un pharaon de supérette discount.

« Danse salope ! »

Il s'exécutait, le regard vide, et se prenait au jeu du roi. Il n'était plus le roi du jeu, mais une simple putain qui se balançait vulgairement pour enfouir un mal-être profond dû à la perte de son amant.

Je voyais toutes ses mains calleuses lui caresser maladroitement ou violemment les cuisses et les mollets, je voyais le héros de l'histoire se donner à des inconnus sans noms. Cette idée m'enrageait.

« Toi ! Tu viens là ! »

Contre toute attente, je me surpris à traverser les badauds pour empoigner le frèle poignet de mon ami. Ses prunelles violettes s'écarquillèrent quand il me reconnut. L'étonnement fit place au mépris. Il s'arracha de mon étreinte et se laissa entourer d'hommes, visiblement énervé que j'ai interrompus leur petit fantasme.

« Alors c'est à ça que tu t'amuses ? Imiter Atem en te comportant comme une garce ?

_ C'est mieux que de jouer les hypocrites en restant avec la personne qui l'a tué. »

Notre public nous regardait, interloqué et visiblement trop saôuls pour faire le lien avec ses paroles et notre identité.

« Tu sais très bien que cela n'est pas le cas, intervint Seto.

_ Toi tu ne vaux pas mieux. Vous me dégoûtez tous les deux, pesta le jeune garçon. Je préfère finir mes jour ivre mort, baisé par tous ces rustres plutôt que d'échanger encore un seul mot avec vous. »

Ses paroles claquèrent à nos oreilles violemment, il le pensait, je lui avais tout ôté.

De gros bras nous dirigeaient vers la sortie, c'est dans une politesse peu brutale qu'ils nous jetèrent dehors. Au moment où ils allaient refermer la porte sur nous, j'ôtais ma perruque et dévisageai les individus choqués.

« Je suis Edenia, Reine de Haute et Basse Egypte. Touchez à un seul de ses cheveux et je vous castrerais en place publique ! »

Ils grimacèrent inquiets, décuvant en quelques-unes de mes paroles et approuvèrent mes dires en s'écartant de Yûgi, visiblement furieux, titubant. Ils retinrent un hoquet, enivrés de boisson alcoolisé et me jetait un regard noir.

« Ne crois pas que je vais en rester là.

_ Moi non plus Yûgi. »

Seto me mit ma cape sur les épaules en bon gentleman et je jetais un dernier regard à celui qui fut autrefois notre ami. Ses pupilles améthystes brûlaient et n'avaient plus rien de celle du doux garçon que j'avais connu il y a une dizaine d'années.

« On va rentrer chez nous Mûto. »

Malgré les dernières paroles de Kaiba, la porte se referma, et j'avais peur que ce soit la dernière fois que je croise le regard de mon ancien ami. Seto me serra la main, et c'est blottis l'un contre l'autre que l'on regagnâme l'enceinte du palais, partant à la recherche d'Amenâa pour en finir...

Une bonne fois pour toute.

---------- NOTE DE L'AUTEUR ----------
La chanson Putting Out Fire, est de loin ma chanson préférée de David Bowie.
Si vous avez pas lu le passage de Léa ensorcelé avec cette chanson, alors vous êtes des sous races xDD
Elle est tellement ... SEXUELLE !
Et puis c'est aussi pour votre culture générale ;) 

Pour tous les fans du petit Yûgi, je suis vraiment désolée pour le sort que je lui ai réservé.
Le pauvre, il pète un câble, il ne sait plus qui il est, ni où il va... 

Qu'avez-vous pensez de ce chapitre ?

Le CHAPITRE 17, s'appellera AERYN
Qu'est ce que cela vous inspire ?

--- A LA SEMAINE PROCHAINE ! ---

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