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13 | Vengeance

« La clef se trouve dans votre mémoire.

_ Il y avait un garçon... »

Ce dialogue de sourds me revenait en tête... J'étais assise dans un fauteuil en velours aussi inconfortable que son prix et j'écoutais le présentateur me poser des questions. La lumière forte me tapait le visage, elle servait à cacher mes imperfections que ni le maquillage ni Photoshop pouvaient masquer. J'avais chaud, je sentais de la sueur sur les parois de mon nez.

« Vous pensez donc que ces objets sont la solution ? M'interrogea-t-on en désignant les boucles d'oreilles sur un luxueux présentoir. 

_ Je... Je ne sais pas... Hésitais-je. C'est un souvenir d'Égypte. Je les avais avec moi quand je suis revenue. »

Ma chemise blanche collait à ma peau, je sentais la moiteur de mes mains s'intensifier à mesure que le malaise se prolongeait. Je devais penser à la modique somme que l'on m'offrait, rien qu'à cela. 

« Ces bijoux... Font partie de l'histoire. Pas simplement de la votre mademoiselle Châtel. Elles appartenaient à quelqu'un bien avant vous.

_ Je ne les ai pas volés, me défendis-je inutilement bien qu'ils me feront sans doute porter le chapeau s'ils le voulaient. »

J'avais 23 ans. Une coupe au carré, de larges lunettes sur le visage, je ne ressemblais plus à l'anorexique petite blonde amnésique que l'on avait récupéré à la Vallée des Morts. On continuait à me pointer du doigt, ricanant dans mon dos, mais je ne voulais plus ressembler à ce que j'étais auparavant.

« Il y a plusieurs millénaires, le royaume d'Égypte a façonné ces oiseaux dans de l'or à chaud pour en faire offrande à une contrée. 

_ Quelle était cette contrée ?

_ La Gaule. »

Je ne comprenais pas pourquoi on me parlait de cela. La provenance des bijoux n'était pas importante, mais la façon dont je les avais obtenus l'était bien plus ! Je voulais comprendre, savoir !

« L'ancêtre de la France a vendu la plus belle femme du pays à l'Égypte, et cette femme portait ses bijoux. 

_ Vous allez me sortir que c'est une grand-mère éloignée ? M'impatientais-je dans un sourire mauvais. 

_ Ses bijoux ont disparus du jour au lendemain... Seuls les papyrus en parlaient. Et voilà que vous... L'amnésique... Vous en êtes en possession. 

_ Je déteste ce surnom, grognais-je. 

_ Vous n'aimez pas que l'on vous traite d'amnésique ? »

Je m'étais levée sans demander mon reste, prenant les bijoux et sans demander quoi que ce soit en retour. Je me fichais du chèque, je me fichais que l'on me traite de voleuse... Mais je ne voulais pas que l'on insulte mon handicap. J'étais venue pour obtenir du respect, je n'avais pas besoin que l'on m'enfonce plus bas que terre !

Depuis ce jour, je n'avais plus revu ce garçon aux cheveux blancs... J'avais enfermé les boucles dans un coffre sans plus jamais les approcher.

Ce garçon s'appelait...

« BAKURA ! »

Il était exactement comme je l'avais quitté. Aussi jeune, aussi beau, aussi souriant. C'était un mirage, une illusion que mon esprit créait de toute pièce pour me faire perdre la tête. Je le regardais s'approcher de moi, son air satisfait lui étreignait le visage comme à chaque fois qu'il avait levé les yeux vers moi.

« Je t'ai manqué ? 

_ Tu... Tu ne peux pas être réel...

_ Ah non ne me dit pas ça, venant de toi cela commence à être redondant, ria-t-il. »

Ses mains fines sur mes épaules me ramenaient à la réalité, je les sentais aussi bien que je sentais le contact de ma légère robe sur ma peau. C'était tellement improbable...

« Mais je t'ai vu... Tu étais mort... Articulais-je difficilement.

_ Mon corps d'Égypte est mort, qu'il repose en paix. D'ailleurs merci pour la cérémonie ! C'était chouette ! »

Il jongla avec une grenade juteuse avant d'en avaler un morceau. Le sirop coulait le long de sa gorge sur son torse nu et je savais qu'il faisait cela pour être séduisant. Je cessais de le scruter et me levai pour m'accouder à l'une de mes étagères où trônaient des statuettes féline. Je regardais le jeune garçon vagabonder dans ma chambre avant de se jeter sur mon lit. 

« Allez... Pose tes adorables fesses ici, me tenta-t-il en tapotant mes draps luxueux. 

_ Comment fais-tu pour être physiquement là alors ? Demandais-je en grattant mes bandages. 

_ C'est assez compliqué, vu que vous avez détruit l'anneau du millénaire... Je me devais d'avoir un plan de secours assez durable. »

Les boucles d'oreilles... Mais bien sûr... Pourquoi personne, pourquoi moi n'y avais-je pas pensé ? C'était insensé ! Depuis le début, il avait mis une partie de son âme dedans... Depuis le début, il était là... J'avais envie de me sentir soulagée, mais j'étais trop épuisée mentalement pour le faire. 

« Aller... Approche... »

Comme aux premiers jours, sa voix m'hypnotisait. Les souvenirs de ses étreintes, de ses petits mots chuchotés à l'oreille et pour finir ses baisers... Tout me revenait comme si je ne l'avais jamais quittée. Je me laisser guider vers sa main tendue et m'en saisie, j'étais sa mauvaise fille, je n'arrivais pas à résister.

« Que fais-tu ici, dans quel but ? Questionnais-je en réfléchissant à pleins d'éléments à la fois. 

_ J'aime arriver pour compliquer un peu plus les choses, souriait-il. Et puis je voulais assister à un grand événement ! »

Il se redressa afin de me faire une courbette des plus ridicule, il était loin d'être habitué à ce genre de coutumes, ou alors le faisait-il exprès ? Mon esprit penchait plus pour la deuxième solution. 

« Quel événement ?

_ La mort du roi ! »

Mon sang se glaça, sa réflexion me parut inappropriée, mais je lisais à son expression qu'il ne rigolait pas. Que ce soit dans cette dimension-là ou dans celle du manga, Bakura était le voleur de Kul Elna, celui qui avait été tué par la royauté. Ici Atem ne l'avait pas aidé, et dans l'autre monde Atem était issus de la famille qui aurait tué les siens. Il vouait une haine sans cesse aux autres, malgré tout... Je ne le supportais pas, je ne supportais pas de le voir rire à l'idée qu'Atem puisse être scellé entre 4 planches. 

« Tu as vraiment fait les choses bien comme il faut, poursuivait-il en tournant autour de la barre verticale de mon lit. Tu es bien ma petite protégée... 

_ Je ne l'ai pas tué ! C'est elle qui... »

Oui Bakura... Tu la connaissais très bien... Tu sais de quoi elle est capable, tu devrais donc comprendre que tout venait d'elle et non de moi, ne m'oblige pas à prononcer ce nom qui me sortait par les yeux. Ne m'oblige pas à cracher ces trois syllabes que je ne supportais plus.

« Bien sûr que c'est elle... C'est toujours elle... »

Son visage s'assombrit. Ses épaules tombaient, son regard perdu dans le vide... Il tremblait. Que ressentait-on à revivre après avoir connu les pires tortures au point d'en mourir ? Bakura s'en souvenait, ses doigts crispés sur sa peau... Il n'avait pas oublié la lente douleur, cette longue agonie avant qu'il ne sombre dans un sommeil peu éternel.

« Bref, quoi qu'il en soit ! S'agita-t-il soudainement en claquant des mains. Je vais faire un petit tour dans les alentours, mais ne t'inquiète pas, je reviendrais... »

Il me pinça amicalement le menton. Son air faussement joyeux cachait quelque chose. Il se forçait à sourire, le regard hagard, il ne tenait presque plus debout. Je le regardais s'éclipser, craignant de ne plus revoir le voleur que je connaissais auparavant. Bakura se tourna une dernière fois avant de me déclarer :

« Je reviendrais... Pour te jouer un mauvais tour. »

Il riait. Moi non. Ce rire, je ne le connaissais pas et ce rire me fit peur. Avais-je le droit de le craindre ? Bakura mon voleur... Quelque chose est parti n'est ce pas ? Me reviendras-tu un jour ?

« Traitre ! 

_ Assassin ! »

Je m'approchais de la nouvelle salle royale, escortée de ma garde. De ma main droite, je tenais la crosse du pasteur et de l'autre le fouet du bouvier. J'avançais vers ce qui allait être le couronnement de mon ancêtre. Avec Atem, son passé existait à peine dans mon monde, le Pharaon sans nom, voilà comment on l'appelait, cependant Edenia n'était mentionnée nulle part... Peut-être qu'après sa mort, son nom avait été effacée sur la moindre pierre, parcelle de terre qui l'aurait mentionnée ? Je craignais qu'elle ne soit même jamais montée sur son véritable trône, et qu'on l'ait assassiné avant qu'elle ne pose son postérieur dessus. 

« Salope ! »

Je me tournais vivement vers la personne qui avait prononcé ces mots, l'homme en question baissa instinctivement les yeux, conscient de sa bêtise. Bien que les faits étaient avérés, je ne supportais pas de porter le manteau de la femme impitoyable et encore moins recevoir ces insultes de personnes qui n'osaient me regarder droit dans les yeux. 

Je gravis l'estrade pour faire face à mon public, l'heure n'était pas aux festivités. Bien que le couronnement de la nouvelle reine, à défaut d'un roi, engendrait une semaine entière de fêtes aux mille victuailles, cependant, c'était aussi venue le temps de faire passer Atem dans l'autre vie. Le peuple ne souriait pas, un roi était mort de façon cruelle, personne ne désirait rire à nouveau.

Mettant un genou à terre, Akunadin me coiffa du Hedjet, la couronne blanche qui me rappelait un bonnet de nuit et symbolisant plus sérieusement la main mise sur le sud de l'Égypte.

« À toi Edenia, fille de Gaule... Tu deviens mère, par cette couronne, de la Haute-Égypte, Horus, notre dieu gouvernera à tes côtés, honore le. 

_ Je l'honore, répétais-je peu certaine. »

Il prit la seconde couronne, d'un rouge, rouge comme le sang qui avait trop coulé. Le Decheret, celle-ci entourait la précédente, elle représentait le gouvernement du Nord de l'Égypte.

Maintenant me voici habillé de ma coiffe rouge. Répétant les mêmes mots dans un murmure presque inaudible, je confirmais à mon tour l'acceptation de mes droits. 

Une assemblée de femmes plus belles les unes que les autres me firent avancer vers l'extérieur, là où le reste du peuple, haineux, m'attendait. Des pétales de fleurs traçaient ma route, je fus éblouie par le soleil d'Égypte. Il y avait un long silence, beaucoup trop lourd à supporter, tous me jugeaient sans équivoque. J'étais leur future cible. 

« Vous devez leur dire quelque chose, majesté, me suggéra-t-on. »

Leur dire quelque chose ? Mais leur dire quoi ? Quels mots pouvait bien prononcer une reine quand elle venait d'assassiner son roi ? Comment regagner la confiance de son peuple quand celui-ci venait d'être opprimé par ses propres mains ? 

« Je... Peuple d'Égypte ! M'exclamais-je en m'approchant du rebord. Une nouvelle ère est venue désormais, L'heure est venue de redresser ce pays alors qu'il... 

_ Le peuple a faim ! Hurla un homme plus bas. 

_ Qui a dit ça ? Rugis-je aussitôt en les dévisageant un à un. »

À ma grande surprise, l'ensemble des paysans s'écartèrent pour désigner silencieusement l'individu qui avait osé lever le ton. Si je me devais de régner désormais, il fallait que je prenne mon rôle à cœur plutôt que de me morfondre dans mon coin. Je descendis les marches pour arriver à leur hauteur, personne ne s'approcha pour me cracher au visage. Tous me laissèrent passer par crainte, me laissant seul face à l'homme qui regrettait presque de s'être rebellé. 

« Votre altesse, balbutia-t-il. 

_ Le peuple à faim dis-tu. Alors je te donnerais à manger, commençais-je en le regardant de haut. »

Quelques murmures se firent entendre. Je tournais sur moi-même en leur lançant :

« Vous aurez TOUS à manger ! Demain, quand le soleil aura atteint la cime de la montagne de Maat, je veux que vous vous rendiez au grenier en face du temple. Du blé et du riz vous sera donné en quantité pour nourrir vos femmes et vos fils ! »

Sous les ovations de mes sous-fifres, je me rendis compte de la fragilité de l'homme. Donnez-lui un quignon de pain et vos pêchés seront effacés. Oubliez-le une fois, et il vous lancera la pierre pour cet affront. 

« Ce soir, je vous invite tous au banquet en l'honneur du roi et de mon couronnement. Pleurons sa mort et glorifions sa vie dans l'au-delà ! » 

Je regagnais le palais, la mine défaite et le regard sombre. Akunadin, Shada, Seto et Jonouchi me regardèrent sur la défensive. 

« Que l'on m'amène Mahad et Mana, je veux qu'ils soient mes invités d'honneur à la fête de ce soir. 

_ Bien Votre Altesse. »

Je pouvais les comparer à des porcs, tous mangeaient, affamés, faisant tomber la moitié de leur assiette, laissant dégouliner le jus et la sauce sur leur peau calleuse. Ils déchiquetaient, mordaient, arrachant de leurs dents noirs, le moindre bout de viande, bien plus appétissants que tout ce qu'ils avaient put manger dans leur misérable vie. Le peuple égyptien se souviendra de ce repas. 

Mes bijoux tintaient à mesure que je bougeais au rythme de la harpe bien trop entraînante. Je jetais un œil à mes convives. Malgré le regard vide de Mana, je sentais une immense peur en elle. La bouche crispée, elle restait aussi raide qu'un cadavre. Mahad quant à lui, semblait plus serein, le mouvement très brutal de sa poitrine quand il inspirait le trahissait. Je tenais là mes deux Judas.

Dans cette grande salle ouverte, la joie et le rassasiement se faisaient ressentir. Tous riaient, chantaient, souvent ivres mais heureux. 

« Léa, au sujet de ce qu'il s'est passé... 

_ Mahad, fis-je sans le regarder en me penchant vers sa chaise. Que pensez-vous pouvoir me faire avaler désormais ? Hormis le poison de vos mensonges ? 

_ La vérité. Vous avez échoué dans votre rôle de passeuse, il n'y a pas d'autre issue que celle que vous vous apprêtiez à vous faire accéder. »

J'aimerais bien connaître le débile qui a écrit que vous deviez mourir.

Entendre de nouveau la voix d'Edenia me fit frissonner. Bien que je ne pouvais qu'acquiescer ses propos, je ne voulais plus avoir à faire à elle après ce qu'elle nous a fait endurer. 

Tu vas pleurnicher encore longtemps comme ça ? Je n'ai pas envie d'entendre tes jérémiades à mon réveil. 

J'essayais de canaliser mes pensées, ne plus réfléchir à quoi que ce soit. Je sentais qu'elle essayait de toucher, de creuser la moindre de mes souvenirs. Après son lourd sommeil, elle voulait reprendre le contrôle.

« Parfait ! S'exclama Edenia en reprenant possession de son corps. »

Elle étendit ses jambes, s'étira comme si elle ne s'était pas levée depuis des siècles. Je ressentais ses pensées joyeuses, satisfaites et son envie insatiable de tuer. 

Tu dramatises tout. C'est d'un ennui. Songea-telle à mon égard. Tes pensées sont confuses, tout se mélange. Et il y a ce nom qui revient souvent... Comme un fantôme. 

J'aurais aimé lui faire croire qu'elle parlait d'Atem, mais hélas tout se bousculant dans ce monde. Je n'y comprenais plus rien. L'ensemble de mes amis m'avaient tourné le dos, Yûgi me haïssait... Je pensais qu'en finir était la solution, mais je devais surtout penser à les faire rentrer chez eux. Ça serait ma propre mission. 

Pourquoi rentrer ? Après tout, tu as la belle vie ici. Tu as tout ce que tu veux, la richesse, le pouvoir, et même les plus beaux hommes de la cour... 

J'essayais d'étudier toutes les possibilités, les issues à notre avantage. Tout semblait voué à l'échec. Il fallait retrouver Amenaâ, elle seule pouvait nous libérer. Elle savait beaucoup trop de choses. 

Amenâa... Cette femme est un véritable mystère... Attends ! S'exclama-telle soudainement. Pourquoi tu penses soudainement à Bakura ? Quel est le rapport avec cette babylonienne ?

Mon cœur se mit à battre la chamade. Je ne devais pas penser à lui ! Pas maintenant !

Pourquoi penses-tu qu'il est toujours en vie ? 

« Ils ont ramené des fauves ! S'écria Mana alors qu'un lion lui lécha les mains. »

Nous coupant la parole, la magicienne ne bougea pas d'un pouce tétanisée par l'immense félin. Un homme trapu au bronzage d'or et la musculature saillante s'avança vers nous, tenant en laisse plusieurs lions. Le corps recouvert de balafres, il nous dégagea un sourire éclatant. 

« 'scuzez ma bonne reine. Le peuple de Kul Elna voulait vous offrir ses plus belles bêtes pour fêter votre victoire contre les turcs. 

_ Vos lions sont splendides, s'émerveilla étrangement Edenia en caressait la crinière de ce dernier. C'est un beau présent digne de notre déesse Sekhmet. »

Je ressentais des ondes dans mon corps, Edenia n'était pas insensibles à ses charmes. Tous deux se regardaient comme des bêtes assoiffés de sexe. La jeune Gauloise semblait délibérément attiré par les hommes comme Bakura. 

Je trouverais un jour le moyen de te tuer, me menaça-telle subitement. Mais avant je m'occuperais de ce bel éphèbe. 

Elle caressa la main du paysan avant de gratter le menton du félin. 

Tu te crois à l'abri car tu occupes mon corps, mais je sais très bien comment cela marche. 

Je suis ta descendance, le seul moyen que tu as de me tuer C'est de mourir avant. 

Ou alors je pourrais décider de ne jamais avoir de descendance, ricana-elle. Quoique ça serait trop facile. 

Sauf que si je suis ici, rétorquais-je. C'est que tu as encore dans la tête de fonder une famille. 

Tu as sans doute raison, je ne devrais peut-être pas prendre ce risque. Je devrais probablement me rendre stérile... 

Elle pouffa de plus belle quand elle sentit la colère m'envahir. Je savais qu'elle connaissait mon passé vis-à-vis de mes vaines tentatives pour tomber enceinte, elle appuyait sur la plaie ouverte que mon cœur consumait petit à petit. Mais elle avait raison... Si elle faisait cela, alors elle viendrait à bout de moi... 

La ligature des trompes ? C'est comme ça que vous appelez ça ? Ça fait tellement barbare... J'adore comment ça sonne !

Tu aimes tout ce qui sonne douloureux, tu aimes la souffrance Edenia. 

C'est pour cela que je vais coucher avec ce dompteur de fauves. Je ferais en sorte que tu ais l'impression de te faire violer. 

Sale monstre... 

« Votre attention ! »

La salle des fêtes s'assombrit aussitôt, soudainement attaquée par une ombre massive qui ne sortait de nulle part. Les flammes enrobant les torches perdirent en intensité, les musiciennes n'arrivaient plus à faire glisser leurs doigts sur les cordes de leurs instruments. Le temps semblait figé, froid. Les capacités de la Reine grandissaient de plus en plus vite, elle était un véritable être des ténèbres. 

« Je donnerais une pièce d'or à quiconque me tue celui-là, minauda-t-elle en désignant Mahad d'un hochement de tête. Faites en ce que vous voulez. »

Le magicien déglutit à l'écoute de son propre nom. Abasourdie, je vis le spectacle d'une centaine d'hommes et de femmes qui se jetèrent sur le prêtre. Il implorait la reine, le regard tordu de douleur, les rapaces qui tiraient sur sa peau comme un simple bout de viande. 

« Il a voulu attenter à la vie de votre reine, surenchérissait Edenia. Voulez-vous que votre reine meure ? »

Les pièces pleuvaient à mesure que les hommes assoiffés d'or se ruèrent sur leur victime. Je vis les ombres et les lueurs du bûcher danser sur le visage émerveillé de la Reine. Les flammes dessinaient des grimaces difformes, je l'apercevait rire à gorge déployée. 

« Que veux-tu beau mâle ? S'interloqua-t-elle en se penchant vers le dompteur de fauves. 

_ Si je puis me permettre, ces hommes ne sauront pas être à la hauteur pour vous venger. 

_ Et toi tu l'es ? Fit-elle en haussant un sourcil. 

_ Moi non, mais mes bêtes oui. »

Se passant un doigt sur les lèvres, elle songeait à la douleur que les crocs d'un animal pouvaient engendrer. Le soldat Jonouchi au loin regardait la scène avec horreur. L'expression de dégoût qui se dégageait de son visage juvénile l'amusait un peu. 

« Donnez-le à bouffer à Sekhmet. Après tout, nous avons bien gagné la guerre, ça mérite un humble sacrifice.

_ Léa non ! S'indigna le grand blond en s'approchant rapidement vers eux. Qu'est-ce qu'il te prend ? Tu... »

En voyant les yeux rouge sang de la Reine, il comprit vite son erreur et recula avec crainte. L'ancien duelliste savait qu'il n'était pas de taille face à cette individue. 

« Puisque tu es là, garde, apporte moi une coupe de vin. Ne l'empoisonne pas, tu perdrais ton temps. »

Les Égyptiens s'écartèrent de Mahad comme si ces derniers étaient hypnotisés. Le jeune magicien était nu, le corps couvert d'hématomes et les os brisés de mille façons. Il n'était plus qu'un pantin désarticulé. 

« Tôt ou tard, votre heure viendra, balbutia-t-il tremblant en essayant de la regarder droit dans les yeux. 

_ Tout homme est voué à mourir, minauda Edenia en s'accroupissant vers lui. »

Elle tapota le visage boursouflé de sa victime, laissant couler le flot de sang jusqu'au bord de son menton. Des gouttelettes tombaient dans sa coupelle dorée. 

« Heureusement que je suis une déesse. Gloussa-t-elle en buvant l'intégralité de sa coupe. »

Il souriait à son tour comme apaisé. Il savait que la fin était proche, il allait quitter ce monde pour ne plus voir cette démone régner. C'était sans doute égoïste, mais cet univers était voué à l'échec. C'était impuissante, que j'assistais au spectacle d'un homme traîné dans la fosse aux lions. 

« Vous n'aurez pas le plaisir de me voir crier. Assura-t-il tout bas. 

_ Ils disent tout ça, rigola-telle. 

_ MAHAD ! »

La jeune sorcière aveugle se jeta dans les bras de son mentor. Elle pleura à chaudes larmes, le corps secoué de lourd sanglot. Ses mains parcouraient le visage de celui qui l'avait entraîné et éduqué, elle analysait de ses doigts la peau meurtrie et mortifié de la seule personne qui lui restait. 

« On se rejoins dans l'autre monde Mana... »

Il s'agrippa une dernière fois à ses lèvres, laissant une marque de sang sur la bouche de la jeune femme. Elle hurla son nom quand elle sentit le poids de son corps basculer en arrière. Je frissonnais, assistais au massacre, au déchirement de cette union que j'avais causé.

Les fauves bondirent sur le prêtre le faisant disparaître dans un flot de sang. Les Égyptiens se réveillèrent en criant de dégoût quand ils reçurent des giclée d'hémoglobine. Sans grande surprise, Edenia ne réagissait pas. Elle ressemblait à la guerrière sans pitié, l'or de son visage effacé par les effusions de sang. 

« J'avais bien dit qu'il crierait. Mais je ne peux pas lui retirer que c'était bref ! »

L'assemblée comme soudainement réveillée, regardait les pièces d'or qui jonchent le sol. Ils se forcèrent à rire pour accompagner l'hilarité de la Reine.

Malgré le fait que Mahad et Mana se soient ligués contre moi afin de me tuer, je ne pus m'empêcher de sentir de la tristesse en voyant leur adieu déchirants. Cependant, Edenia restait de marbre, comme si les émotions humaines lui étaient complètement étrangère. 

« Bon finissons-en, je me sens lasse et j'ai envie que la fête se poursuive. Je réquisitionne tous les étalons du royaume pour passer sur cette petite putain, désigna-t-elle en pointant Mana du doigt. »

La magicienne eu un hoquet de frayeur avant de tenter de vouloir se jeter sur Edenia. La reine stoppa son élan en lui empoignant fort le menton, enfonçant ses ongles dans sa chair.

« Tu croyais pouvoir rejoindre ton chéri aussi facilement ? Murmura-telle au creux de son oreille. Je veux que ces chiens te baissent jusqu'à que même Mahad ne puisse plus te reconnaître dans l'autre vie. 

_ Vous finirez par crever pour tout vos crimes, cracha la jeune femme, pour Atem et pour tous les autres que vous avez châtié dans le passé. »

Cette remarque amusa la reine et elle rejeta Mana en arrière comme un mouchoir sale. Elle épousseta ses mains avant de regagner victorieuse, le haut de son trône. Inspirant un grand coup, elle ouvrit les yeux avant de découvrir une salle des fêtes mystérieusement vide. 

Tous les convives avaient mystérieusement disparus en l'espace d'un instant, peu effrayée, elle se demandait si ce n'était pas un dernier tour de passe passe de la part du magicien, juste avant de mourir.

En plissant les yeux, elle n'arrivait pas à distinguer le fond de la pièce, comme si cette dernière était tapie d'un immense rideau de sombre ténèbres. 

Un applaudissement solitaire retentit soudainement. Ne sachant pas d'où cela venait à cause de l'écho, elle regardait dans tous les sens jusqu'à voir une masse fine enroulée d'une cape, s'avancer vers elle. 

« Tu m'impressionneras toujours, s'esclaffa le jeune homme. Ce don pour le sadisme... »

Le voile des ténèbres se leva pour faire place à un homme qui n'avait pas lieu d'être dans le monde des vivants. Bakura

« Si ton fantasme, c'étaient les bains de sang, à l'époque, j'aurais égorgé un bœuf pour toi, et nous aurions forniqué dans ses tripes jusqu'à l'aube. 

_ Qu'est ce... que cela veut dire... ? 

_ Tu sais que j'étais prêt à tout pour toi. Minauda-t-il. »

Une lourde pression s'emparait de mon cœur, pour la première fois depuis que je suis en Égypte je ne l'avais jamais ressenti. Je voyais la peur dans le cœur d'Edenia, son premier sentiment humain.

Elle laissa, tétanisée, le voleur s'approcher de son trône jusqu'à en poser les mains sur les accoudoirs. Voir ce fantôme surgir du passé lui faisait perdre la tête. 

Le voleur approcha son visage du sien, très proche, jusqu'à que, je ressente moi-même son souffle sur ma peau, puis il chuchota :

« Je suis venu réclamer vengeance. »

---------- NOTE DE L'AUTEUR ----------
En fait, je me rends compte que je suis un monstre.
Non pas à cause des horreurs que j'ai écrites, mais plutôt dû au fait que j'ai adoré écrire la sentence de Mahad et Mana.

Que vous inspire le retour de Bakura ?Que croyez-vous qu'il va se passer quand les deux êtres des ténèbres vont se réunir ?

J'attends vos commentaires :3

---------- A VENDREDI ----------

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