10 | Confidences
« Non... Je ne vois rien de tel... »
Amenâa plongea ses mains dans les viscères de l'animal décédé. Ses jolies mains, tachées de pourpre, fouillaient à l'intérieur du corps mort du mammifère.
« C'est dégueulasse, fulmina Jonouchi une main devant la bouche.
_ La lecture de l'avenir dans les tripes d'un animal sacrifié est une coutume en Égypte Antique, expliqua la médium elle-même visiblement dégoûtée. Surtout avant une bataille.
_ Égypte Antique ? Répéta Mahad dont je n'avais pas remarqué la présence.
_ Oui, pardon. Je voulais juste dire l'Égypte, se corrigeai la grande brune. Je suis un peu perdue avec tous ces bonds temporels. »
Elle se gratta machinalement les initiales gravées sur sa peau. Trouvant la situation ridicule, mon visage exprimait une moue crispée tandis qu'Atem lui était visiblement très sérieux. Il tenait la main de Yûgi fermement et reniflait par intervalles de quelques secondes. Amenâa extirpa plusieurs boyaux qu'elle déposa dans la main libre du Pharaon. Après un long soupir, elle nous fit un grand sourire.
« Ne vous inquiétez pas. Atem vous ne mourrez pas des mains de l'ennemi durant cette bataille.
_ Je me... Merci Amenâa, s'inclina le jeune roi visiblement soulagé. »
Je me bouchais le nez, toujours troublé par l'animal indescriptible, gisant la panse ouverte, sur la table où nous avions pris le déjeuner plus tôt. Nous n'étions plus dans l'univers magique de Yû-Gi-Oh, les Égyptiens croyaient en des choses qui relevaient de la pure théorie, non pas sans vouloir me lancer dans un débat religieux intérieur, je me contentais de hocher la tête.
« Cependant... Il y a une condition à cela, ajouta la psychopompe en rebouchant le cadavre.
_ Laquelle ? S'inquiéta Atem. »
Elle nous regarda tous deux, visiblement concernés, directement. Je sentis Edenia s'agiter à l'intérieur, j'avais peur de comprendre.
« Cela ne va pas vous plaire. »
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Quelques heures avant qu'Amenâa nous fasse part de ses dons divinatoires et quelques heures après qu'Atem m'annonce qu'il allait se retrouver sur un champ de bataille, seul et livré à lui-même, tous mes amis et moi même nous étions retrouvé dans un petit temple laissé à l'abandon. Personne ne pouvait entendre ici l'écho de nos voix inquiètes.
« Donc vous vous souvenez de certaines techniques de combat ? Demanda Pegasus en faisant tourner une mèche de cheveux entre ses doigts.
_ Quelques-unes oui, soupira Atem, mais rien qui pourrait me permettre d'amener mes troupes à la victoire. Tout cela me dépasse. »
Yûgi et moi lui frottions le dos maladroitement, ne sachant pas comment le rassurer. Le pharaon enfouissait ses mains dans ses cheveux tricolores griffant l'arrière de son crâne. Il tremblait, Atem n'avait jamais combattu qui que ce soit, il était ce qu'on appelait un roi pacifique. Il préférait les échanges aux conflits et malheureusement sa colère l'avait poussé à décliner une négociation de la plus haute importance !
« Ne t'en fais pas Atem ! S'exclama le grand blond en positionnant son poing sur son torse. Depuis que je suis ici, j'ai suivi un entraînement militaire, je pourrais te protéger !
_ C'est très gentil de ta part Jonouchi, murmura Atem. Mais tu ne feras pas le poids face à des guerriers sanguinaires.
_ Nyeh ? Je serais là quoi que tu dises !
_ Et vous aurez besoin d'un médecin ! Clama Honda en se levant fier.
_ D'un armurier aussi ! Se proposa Pegasus. »
On rigola tous subitement à sa proposition, c'était tout à fait ridicule d'imaginer l'homme aux cheveux argentés dans ce rôle.
« Je suis sérieux ! Protesta-t-il. De quoi aurez-vous l'air sur le champ de bataille avec vos vieilles loques ? Faites-moi confiance vous serez FA-BU-LEUX. »
Tandis qu'il continuait à glousser seul dans son coin, je demandais à Atem s'il avait besoin de moi. Il ne savait pas quoi répondre à mon grand désarroi. De quoi aurez-vous l'air sur le champ de bataille avec vos vieilles loques ? J'avais peur.
« Je ne veux pas de vous... En aucun cas, fit Atem sombre.
_ Mais voyons ! Tu ne peux pas rester seul, maugréas Yûgi. Nous sommes tes amis et tu sais bien que l'amitié peut tout arr...
_ ARRÊTES UN PEU CINQ MINUTES AVEC ÇA ! »
Le jeune roi se leva pour faire face à son amant. Il n'avait jamais levé le ton sur lui auparavant et les larmes coulant sur son visage montrait à quel point la situation était grave.
« L'amitié ne résout pas tout et ne résoudra RIEN ! Je pensais que je n'entendrais plus ce genre de bêtises depuis qu'Anzu [1] est partie, mais vous êtes là à ressasser les mêmes discours encore et encore !
_ Tu vas un peu loin là, essaya Honda en tendant une main.
_ C'est toi qui me dis ça ? Railla Atem dans un rire nerveux. L'amitié n'a pas résolu ton petit problème avec Katsuya !
_ Atem cela suffit ! Fit le grand blond en s'avançant.
_ Où elle était l'amitié quand Katsuya t'a piqué ta copine Miho ? Quand il a couché avec elle ? »
Oh merde... Je ne savais pas si je devais manger du pop-corn comme si j'étais au cinéma, mais cette situation était digne d'un épisode des feux de l'amour. Je comprenais mieux leurs différents qui les opposaient tous deux... Incroyable.
« Ca suffit, je me casse ! Rugit Honda en faisant un doigt à Atem qui ne sentis pas concerné. »
La situation trop pesante nous faisait prendre conscience que tout cela nous dépassait. Les évènements s'enchaînant n'avaient rien à voir avec ceux que nous avions vécus à mon premier passage dans leur monde. Les querelles étaient présentes, mais pour une bonne raison, tout le monde était concerné par la mort d'une façon plus démonstrative. Ce n'était plus un jeu des ténèbres, mais la vie réelle.
Bienvenue dans mon monde !
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« Cela ne va pas vous plaire, annonça Amenâa dans un suspense insoutenable.
_ Dites toujours, je suis prêt à tout entendre, lâcha Atem d'une impatience débordante.
_ Cela vous concerne vous Léa. »
Je levais les yeux vers la psychopompe ne comprenant pas pourquoi j'avais l'impression d'être la future Jeanne d'Arc. J'étais loin de pouvoir être au milieu d'une guerre sans y laisser ma peau. Les mots rassurant de cette sorcière passeuse ne m'inspirait pas confiance, pas que je doutais de sa parole, mais plutôt de ces techniques de charlatan divinatoire.
« Laissez Edenia prendre le contrôle.
_ Pardon ?
_ Edenia est une guerrière. Elle est impitoyable, elle aime cela si je puis dire.
_ Je ne laisse pas cette tarée avec une épée dans la main, m'indignais-je. Vous avez vu ce qu'elle a fait la dernière fois ?
Tarée ? Le mot est faible, rigola la jeune reine.
_ Justement, elle sait manier les armes, elle aime tuer. Elle pourra assurer la protection du Pharaon Atem tout en terrassant l'ennemi, expliqua Amenâa sûre d'elle. »
Un violent mal de tête s'empara de mon crâne. Elle voulait intervenir... Je n'arrivais pas à la laisser de côté, je perdais le contrôle lentement, titubant dans cette légère agonie. Mon corps tomba à la renverse et flotta autour du groupe. Je me vis moi, debout... Ca y est, c'était elle qui était aux commandes, je n'étais qu'une âme volatile à ses côtés, comme un fantôme visible que par elle seule.
« Ca m'a l'air amusant, remarqua Edenia en tapotant l'épaule de la médium.
_ Edenia... tu me dégoûtes tellement... pesta Atem en la regardant de haut en bas.
_ C'est réciproque, ironisa-t-elle avec un large sourire. Mais ne me parle pas ainsi, après tout, je suis ton seul espoir de ne pas mourir durant cette bataille.
_ Vous promettez de protéger le Pharaon contre toute menace venant de Chypre ? Au péril de votre vie ? Insista la médium en appuyant sur chaque syllabe.
_ Je lui promets qu'il ne mourra pas de cette pitoyable guerre oui. Mais à une condition ! »
Elle voulait du sang... Beaucoup de sang. Elle ne céderait pas si nos rivaux ne pouvaient se plier devant elle sans la moindre douleur. Edenia voulait sentir la mort au plus profond des pores de sa peau. Elle avait soif de massacre et cette guerre était l'occasion rêvée de pouvoir étancher son désirs. Cette femme était malade, terriblement malade et j'étais celle qui était issue de sa descendance.
« Parfait ! Souria la reine en tapant des mains, c'est tout ce que je voulais savoir. Je laisse donc ma progéniture prendre le contrôle. »
Je repris brusquement conscience, le souffle court et une moue de compassion à l'égard d'Atem. Il me répondit timidement en me proposant de prendre un peu l'air pour nous détendre un peu avant le jour fatidique. Nous marchions toutes les deux côtes à côte jusqu'à que l'un de nos estomacs ne se mette pas à rouspéter.
« Wow, ce sont les tripes qui t'ont ouvert l'appétit ? Rigolais-je en lui appuyant sur le ventre.
_ Oh si tu savais... Je tuerais pour un KFC [2], saliva Atem.
_ Ca va être l'occasion où jamais. »
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Nous étions installés sur nos chars, le voyage allait être long et d'autres chariotes nous suivaient pour assurer notre repos durant ce périple de plusieurs semaines vers notre point de rencontre. Le peuple Égyptien s'était rassemblé à l'entrée du palais pour acclamer le jeune Pharaon qui partait en guerre. Il portait les habits de guerre, à savoir une fine couche de matériaux bruts recouverts de feuilles d'or, une jupe façon romaine qui lui permettait de pouvoir faire de grands mouvements, la coiffe de basse Egypte sur le front, il était prêt.
Les Égyptiens me huèrent quand je suivis le Pharaon de près sur mon char à deux-roues. Seto avait tenu à guider les chevaux, proclamant devant tout le monde que je ne savais pas conduire. J'entendais de l'encouragement pour mon époux, mais rien me concernant. Quelques voix effrontées priaient pour ma mort, furieuse, je tendis mes deux bras de chaque côté de mon véhicule non motorisé.
« Qu'est-ce que tu fais Châtel ? S'indigna le prêtre en me voyant répondre à leurs réclamations.
_ Je les salue comme il le faut. Deux bons gros doigts d'honneur ! Criais-je les bras bien tendus de chaque côté de façon à ce que chacun voit mon majeur levé. De toute façon ils ne connaissent pas encore ça. »
Nous finîmes par franchir l'arche de Sekhmet, annonçant notre départ final pour la guerre. Apparemment cela était sensé, nous porter chance de passer sous elle. La déesse à tête de Lionne nous ouvrait la voie vers une victoire des plus certaines. Du moins, c'est ce que j'espérais de tout cœur, car entre la lecture des tripes, les croyances douteuses de chacun et la psychopathe qui allait me remplacer... Je n'étais plus sûre du tout de notre avenir.
« On s'arrête ici ! »
Le soleil se couchait, je ne savais pas combien de temps, on avait... Roulé. Alternant la conduite avec Seto, je m'asseyais tant bien que mal dans la carrioles me prenant au passage des coups de genou non désirés. Ce qui revenait au même quand c'était à mon tour de conduire, exceptée que Seto m'arrivait à l'entrejambe vis-à-vis de sa taille. C'était assez gênant.
Notre armée installa leur bivouac dans la vaste plaine à notre disposition. J'étais contente de revoir de l'herbe, le sable rentrait partout et la douceur de cette simple végétation me manquait. Seto était toujours distant, il fit monter nos loges ressemblant à des immenses tentes, clamant des ordres à droite et à gauche. Je me surprenais à le regarder longuement, le cœur battant.
« Je vais m'entraîner un peu avec les gars, me signala Jonouchi. On mange ensemble après ? »
Je lui fis un signe de tête positive, à ma grande surprise il ne détalla pas comme un lapin, mais finissait par s'asseoir à mes côtés sur la souche d'arbre où je m'étais installée. Nous regardions le dégradé de couleurs dans le ciel, chaleureux, comme si c'était l'un des derniers que nous allions observer.
« Je suis désolée pour tout ce qu'a dit Atem en début de semaine, s'excusa le blond. Ce n'est sans doute pas comme ça que tu voyais la suite de ton manga préféré.
_ Que s'est-il passé ? Quand je vous aie tous retrouvé... J'ai l'impression que nous étions comme des étrangers.
_ C'est les années qui font ça. Ne t'inquiète pas petite. »
Il m'ébouriffa la perruque que je retirais aussitôt. C'est vrai que même après avoir retrouvé la mémoire, la seule personne qui avait l'air d'être resté la même, c'était Pegasus ! Et encore lui, je ne l'avais jamais rencontré auparavant, c'est dire !
« Honda s'est fiancée avec Miho Nosaka il y a quelques années. Je ne comprenais pas pourquoi, car lors d'une soirée auparavant, elle n'arrêtait pas de me tourner autour. J'ai laissé faire, il avait l'air d'un couple sincère et puis... Elle est venue chez moi.
_ Vous avez couché ensemble ? Demandais-je franche.
_ Et comment ! Elle m'a avoué qu'elle aimait beaucoup Honda, mais pas autant que moi. Miho voulait qu'on s'enfuît quelque part dans le Kansai [3], j'ai pas réfléchi et j'ai dit oui. »
Il jeta la tête en arrière et ria étrangement. Il était pris d'un fou rire incontrôlé en repensant à un souvenir qui lui paraissait ridicule.
« Sauf que je ne savais pas que ce con allait se taper ma mère pendant ce temps-là. Je ne te dis pas les retrouvailles, rigola Jonouchi en se cachant la bouche. On s'est battu jusqu'au sang, Miho nous a tous les deux quittés comme des merdes. Honda m'en a voulu encore et vice-versa.
_ Je suis désolée, lui fis-je sincèrement en lui prenant la main.
_ Faut pas. Aujourd'hui... Enfin avant qu'on atterrisse en Égypte j'avais une vie de pacha. J'ai épousé une femme magnifique et riche. Certes, elle plus âgée que moi, mais elle m'aime pour ce que je suis. Personne ne risque de me dire quoi que ce soit, Hiroto peut très bien récupérer Miho. Je m'en fous maintenant. »
L'abysse englobant la personnalité des personnages d'un Shonen [4], variait d'un manga à un autre. Au début, l'auteur de Yû-Gi-OH s'était pris la peine de donner une profondeur aux protagonistes et au final les a délaissé pour se concentrer sur le jeu de cartes Duel Monster. Les aventures étaient plus palpitantes, mais le caractère des acteurs du récit n'évoluait pas. Entendre Jonouchi parler de ses problèmes de couples et de son amitié en péril avec Honda Hiroto, me faisait penser que tout était possible. Même quand cela n'était pas écrit.
« Voilà tu sais tout petite crevette blonde, me lâcha le grand blond en s'éloignant. Prends soin de toi. »
Prendre soin de moi... Je ne savais pas si c'était une chose à me dire actuellement. Ce n'était pas moi, personne ici n'était à sa place excepté Atem. Je partageais un corps différent, je cohabitais avec mon ancêtre, ce monstre...
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« Toc toc, bredouillais-je en faisant semblant de frapper à une porte imaginaire. »
Seto Kaiba était en pleine méditation, je le voyais regarder le vide sans pour autant comprendre que je me trouvais face à lui. C'est quand je m'asseyais à ses côtés qu'il sortit de ses pensées. Il cligna des yeux plusieurs fois avant de s'excuser.
« Je parlais avec mon hôte, expliqua-t-il en faisant allusion au véritable Seth.
_ Oh... Et il va bien ? Demandais-je en trouvant ma question stupide.
_ Qu'est ce que tu veux Châtel ? »
Je voulais simplement te parler, car je ne sais pas de quoi demain sera fait, je ne saurais dire si demain, je pourrais te parler de nouveau, si ca se trouve, je ne te verrais plus. Oui, c'est ça que je voulais lui dire. C'est des moments comme cela que je regrette le voleur, Bakura aurait sût me distraire et m'aurait sans doute conseillé. Mais Bakura était mort, comme moi, Katsuya ou Atem demain...
« J'ai vraiment peur. »
C'était sincère, je tremblais comme une feuille. Je ne pouvais savoir ce qui allait se passer, qu'est ce qu'on ressentait quand une lame rouillée nous traversait la poitrine, que ressentait-on quand on vous déchiquetait le visage à coups de hache ? Mes plaies que j'avais jadis sur les bras, celles que je m'étais faites... À côté de ce qui m'attendait, elles ressemblaient à des griffures de chat.
Seto mit maladroitement un bras autour de mes frêles épaules, je laissais aller ma tête sur le haut de sa poitrine. Oui, j'avais peur d'avoir mal... C'est ridicule. Je pensais avant tout à ma mort avant celle des autres.
« Katsuya est un chic type... Lança brusquement Seto.
_ T'es amoureux de lui ? Essayais-je de plaisanter.
_ Dis pas de conneries, me répondit-il en haussant les épaules. C'est juste que... Il était là pour moi dans des moments difficiles, je pensais qu'avec tous les différents que l'on avait eu, il serait amer envers ma personne, mais même pas.»
J'acquiesçais silencieuse, me croyant dans un épisode de Confession Intimes. Pourquoi tout le monde voulait se confier à moi ? Ils n'ont pas attendus toutes ses années pour le faire quand même ?
« Quand Mokuba a commencé à fréquenter des filles, je passais de plus en plus de temps seul, et Katsuya est venu me voir quelques heures, puis une journée entière. Je l'ai invité chez moi, comme si j'y étais contraint, mais au fond...
_ En fait tu aimais sa compagnie ? Poursuivais-je pour lui.
_ C'est ce que vous appelez un ami. Katsuya Jonouchi est ce qui se rapproche le plus d'un ami. Peu de personnes auraient voulu passer des Noël avec moi, mais lui, il était là. Il m'a redressé quand je me courbais, m'encourageais quand je perdais pied... Je ne pensais pas que cela puisse être possible. »
Je n'avais pensé qu'à ma petite personne, je me plaignais souvent en racontant sans cesse que j'étais malheureuse, que je n'étais plus rien... Mais jamais je pensais avoir laissé du malheur derrière moi. À aucun moment je pouvais croire que ces personnages de mangas allaient ressentir quelque chose après mon départ, pour moi il n'était que de l'encre sur du papier. Pourtant, ils vivaient.
« Et ça, c'était bien avant qu'il se prenne la tête avec Honda, conclut-il pour effacer mes doutes.
_ Donc il l'a fait en toute simplicité. Il n'a jamais cherché à trouver un ami de remplacement, commentais-je surprise de cet élan d'amitié de la part de Katsuya.
_ Mazaki avait raison. L'amitié est une bonne chose. »
Je souriais vis-à-vis de ce retournement de situation. Seto Kaiba le garçon qui rejetait toute forme de sympathie envers autrui. Que faisait-il aujourd'hui ? Il remerciait le ciel de lui avoir fourni un ami. Jonouchi n'avait pas choisi Yûgi, il s'était tourné vers la personne qui en avait le plus besoin, il avait mis ses différents de côtés. Jonouchi Katsuya et Seto Kaiba, ennemis jurés par le passé, aujourd'hui amis pour la vie. C'était une belle chose.
« Vous êtes des inconscients d'aller vous battre. Cette guerre ne concerne que le passé, vous n'avez rien à y faire, marmonna l'héritier.
_ Parle pour toi ! Tu vas bien rester cloitré ici pendant qu'on va suer sang et eaux pour ce beau pays ! »
Il me dévisagea amer, conscient qu'il ne participerait pas à cette bataille, ses fonctions lui interdisaient tout comme Honda qui devait rester en retrait. Son ancêtre pouvait prendre le relais à n'importe quel moment pour le faire déguerpir. Si seulement Edenia était aussi sage...
« La connasse... Elle va s'occuper de tout, rassurais-je en serrant le poing. J'ai confiance en Edenia pour massacrer le plus de personne, essayais-je de plaisanter.
_ Ca ne me plaît pas... Tout ce qu'elle fera... Tu le sentiras toi aussi. »
Je n'y avais pas pensé. Il était hors de question que je me replie dans la chambre de mon âme à attendre que les choses passent, je tenais à être là quoi qu'il arrive. Cependant comme me le disait Seto, il était fort probable que j'assiste aux moindres faits et gestes de la Reine, et le moindre de ses gestes sera comme une action que j'effectuerais moi même. Dans un sens cette journée, je commettrais une centaine de dizaines de meurtres à la suite. Je connaîtrais des sensations qu'une femme de mon époque n'est pas sensé connaître à moins de finir en prison... j'en tremblais à cette idée.
« Châtel promet moi une chose.
_ Oui Seto ? »
Il se leva pour me faire face. Se prosternant face à ma simple personne, il posa un bras sur son genou plié et leva des yeux bleus scintillant à mon égard. Je relevais fièrement la tête, et le regardai de haut comme la reine dont j'avais pris l'apparence.
« Je vous ordonne ma Reine... De ne pas mourir. »
[1] Anzu Mazaki (Téa Gardner) : il est recensé dans l'univers de Yu-Gi-Oh! que c'est le personnage qui parle le plus de l'amitié de toute l'histoire du manga !
[2] KFC : à contrario des autres fast-food, les japonais raffolent de KFC. Ils adorent cela au point d'en faire très couramment leur repas de Noël.
[3] Kansai : il s'agit d'une partie du Japon située au sud ouest de la région de Tokyo. Elle contraste avec les autres régions pour son aspect traditionnel et préservé.
[4] Shonen : Il s'agit d'un manga destiné aux jeunes adolescents, c'est la forme de manga le plus vendus dans le monde.
---------- NOTE DE L'AUTEUR ----------
Petit chapitre "détente" vis à vis du gros qui va arriver la semaine prochaine.
La bataille au prochain !
Pensez-vous que notre troupe d'amis va gagner cette guerre ?
Les forces du mal et du bien vont devoir s'allier pour vaincre l'ennemi !
Je préfère prévenir que le chapitre suivant justifie également la catégorie ADULTE de ma fiction.
Il a été très difficile pour moi de l'écrire.
--- A LA SEMAINE PROCHAINE ! ---
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