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09 | Plongeon

C'était drôle... L'eau me portait en elle. J'étendais mes bras et je me laissais flotter au fil des vagues qui roulaient sur elles-mêmes. Mon petit frère, comme un poisson dans l'eau, s'agitait en riant. Pourquoi je revoyais ce souvenir d'adolescente ? Me demandais-je. Le ciel aux mille couleurs chaudes laissait entrevoir un soleil couchant à la surface de la mer, c'était beau.

Fatiguée, je suggérais à mon cadet alors âgé de 14 ans de regagner la plage situé à moins de 5m de nous. Je n'étais pas une bonne nageuse, je n'allais pas risquer de me noyer. Je fis deux, trois brasses et une vague me retomba sur la nuque. Rémi se fichait de moi, je riais avec lui. Je poursuivais mon avancée jusqu'à qu'un deuxième rouleau ne m'emporte avec lui. Mon cœur se serra, j'essayais de prendre appui sur le sol, mais le sable s'enfonçait sous mes pieds qui battaient dans le vide. Une autre lourde bosse d'eau salée m'agrippât et je comprenais alors que plus j'avançais, plus la mer m'emportait au loin. J'étais prise au piège !

« LEA ! »

Je tendis une main vers mon frère et nous nous retrouvâmes tous deux submergés par les vagues. Je n'arrivais presque plus à remonter à la surface, mon corps fatiguait à mesure que j'essayais de rejoindre la côte... Si proche... L'eau emplit mes poumons, je ne respirais plus.

« Viens là ! »

Rémi faisait deux têtes de plus que moi malgré notre écart d'âge. Il m'attrapa le bras et me tira vers lui avec toute la force de ses maigres bras. La mer s'abattait de nouveau sur nous, mais mon frère n'en démordait pas, je sentais le sable sous mes pieds se durcire, petit frère... Il avait réussi...

La mer n'était plus qu'un tapis liquide, un mince filet salé liquide que nous piétinons avant de s'étendre sur le sable. Je recrachais l'eau qui m'avait empoisonné les poumons. Nous étions en vie.

J'avais mal dormis... Vraiment très mal. Levée en pleine nuit par le bruit des vagues imaginaires, c'est en prenant une torche que je constatai la honte me submergeant. Ma couche, le lit où je dormais, je l'avais souillé. C'était la première fois que ça m'arrivait, je ne comprenais pas pourquoi cela me tombait dessus que maintenant. 

La journée commençait sur la fameuse instance économique dont m'avait parlé Simon quelques heures auparavant. Une immense attablé s'installait petit à petit, Jonouchi debout à côté de moi baillait ouvertement sans demander son reste. Mon peuple prit place d'un côté de la table aux pieds décorés comme des Sphinx, tandis que les Chypriotes [1] s'installèrent en face. Parlant dans un dialecte que je ne comprenais guère, je cherchais des yeux un quelconque interprète.

« Merde ça craint, marmonna Jonouchi en regardant derrière nous. »

Je me levais de mon petit trône de réunion hebdomadaire et resta bien droite face à Honda qui approchait de nous, la mine défaite. Il se frotta longuement la nuque avant de brandir un papyrus dans notre direction, quand celui-ci se déroula nous restâmes étonnés.

« Non mais vous croyez que je sais lire ce truc ? Chuchota-t-il en se penchant vers nous. Je fais juste genre ! »

Des regards se jetèrent sur nous, je demandais à Honda ce qui l'amenait par là.

« Simon Mûran... Il a été assassiné. »

Je plaquais ma main sur ma bouche. Le grand blond ne comprenait pas, il avait juré que nous étions avec lui hier soir. Mais qui aurait voulu du mal de ce vieil homme ? C'est inconcevable ! 

« Quelqu'un a vu quelque chose ? Proposais-je. Il va y avoir... Une sorte d'enquête ?

_ Pas forcément, marmonna Honda sans prêter attention à Jonouchi. Pour eux les Hébreux ça se remplace facilement. »

Je passai une main sous ma perruque, je ne me sentais pas très bien. Je priais pour qu'Edenia ne reprenne pas le contrôle maintenant, j'avais un pays à faire tourner aux côtés d'Atem. Les représentants de Chypre étaient là, ils s'impatientaient et je ne savais pas comment combler leurs attentes. Je les regardais me reluquer, aux travers de leur épais voile, comme si j'étais un bijou précieux. Je bombais le torse en guise de répartie, après tout, j'étais la reine et j'étais fière.

Atem ne tarda pas à venir, sa petite garde derrière lui comptait plus d'hommes que la mienne. Il se dirigea directement vers l'un des Chypriotes, celui étant le plus habillé. Voyant cela comme un outrage, celui-ci recula vivement quand le jeune Pharaon s'adressa directement à lui. 

« Hiçbir müzakere olacak, annonça Atem avec un accent oriental que je ne lui aurais jamais imaginé. 

_ Nasıl ?!!! S'indigna le haut gradé de Chypre en se levant brusquement. »

Je n'avais pas suffisamment traîné dans les Kébab Turc de Nantes pour comprendre ce que ces deux-là racontaient. Mais les choses avaient l'air de dégénérer quand nos convives hurlèrent à l'adresse du Pharaon des allahsız. Je crois bien qu'ils le traitaient de mécréants ou de personnage malhonnête. 

Ayant fait un long voyage, je ne doutais pas de leur mauvaise humeur, les échanges entre l'Egypte et Chypre était un accord important dans l'histoire de l'Egypte Antique, notamment pour le commerce du cuivre. 

Ca sent vraiment mauvais...

Cette fois-ci, j'en étais certaine. Edenia me parlait à travers nos âmes. Seulement... Une chose que je ne comprenais pas. Atem était capable de parler avec Yûgi grâce au Puzzle Millénaire, pareil pour Bakura et Ryô... Comment la Reine pouvait-elle me parler alors ? 

« Atem ? Demanda Jonouchi sans prendre en considération les coutumes lié à la hiérarchie. Pourquoi tu renvoies tout le monde ?

_ Grand père a été assassiné, rugit le Pharaon en se tournant vers nous. Vous croyez que je n'ai pas autre chose à FOUTRE que de m'occuper de ces conneries ?! »

Et bien et bien... Ricana Edenia. Enfin, il montre son côté masculin. J'aurais dut tuer ce juif depuis bien plus longtemps !

Mon sang se glaça quand je réalisais les paroles de la Reine. C'était elle... Pourquoi avait-elle commis un tel crime ? Simon Mûran était un être adorable et doué de paroles. C'est lui qui avait élevé Atem dans son enfance en Egypte, depuis tout petit, il était comme un membre de sa famille, il n'était plus cet esclave qui travaillait dehors à la construction des pyramides.

« Et toi... Fit-il en se tournant vers moi. Toi... »

Il serrait les dents en me dévisageant d'un air sombre. Je sentais qu'il voulait me jeter des paroles à la figure, quelque chose qu'il avait enfouis en lui. Atem merde... Comment peux-tu m'en vouloir à moi ? Je pensais que nous étions amis ! 

« Je ne veux voir personne, insista l'homme aux cheveux tricolores. Partez ! »

« Magnifique n'est-ce pas ? Je l'ai fait décorer comme à Babylone. »

Amenâa, allongée de côté sur un luxueux sofa, caressait son Mau Egyptien, une race de chats commune en Egypte Antique. Le félin à l'allure agile s'étirait doucement près de sa maîtresse, peu effrayée par la pièce d'eau où il se trouvait.

Nous étions dans les bains royaux, seules les femmes les plus autoritaires y avaient accès. Depuis mon arrivée, je ne m'étais jamais baignée dans l'immense bassin central, des servantes m'apportaient des huiles essentielles en général dans ma chambre avec de lourdes cuvettes déjà remplie. Ce bassin ne m'inspirait pas confiance. Il était trop... Grand. 

« Chaque mosaïque a été disposée selon mon bon ordre, j'aime comme le bleu de ces pierres se reflètent dans l'eau, me raconta la médium. J'espère que vous appréciez l'architecture autant que moi Léa. J'y ais mis toute mon âme. »

Tandis que la jeune prêtresse se frottait délicatement son inscription étrange sur le bras, je restais assise, nue, les pieds trempant dans cette eau étrangement chaude. Je n'avais pas envie de m'aventurer tout de suite. 

« Saviez-vous que chaque personne était intimement liée à un Dieu ? Tonna Amenâa en jouant avec le chat. 

_ Vous savez qui a tué Simon ? L'interrompis-je aussi sec.

_ Je n'étais pas là, sussura-t-elle en me regardant droit dans les yeux. Mais Atem si... Il avait l'air bouleversé d'avoir vu son amie faire ça.

_ Vous voulez dire que... Pris-je soudainement confiance que mes propres mains était sans aucun doute responsable de la mort du vieil homme.

_ Edenia est comme un crocodile... Avide de pouvoir, d'une voracité sans pareil. Elle rôde, elle attend et écoute. C'est une femme intelligente mais très susceptible. C'est comme ça que le Dieu Sobek arrivait à terrasser Apophis. Elle est Sobek.

_ Mais Sobek est un dieu pacifique non ? Après tout, il est au côté de Râ sur les inscriptions dans les temples, fis-je septique.

_ Atem c'est Râ, Edenia, Sobek. C'est tout, chanta-t-elle de sa voix de velours. Elle a sans doute été contrariée par le vieux conseiller. »

Je ressentais comme un ricanement plus loin dans mon esprit. Amenâa avait vu juste. Je ne comprenais toujours pas les motivations de cette dernière vis-à-vis de nous. Elle nous assurait qu'il fallait protéger le Pharaon, mais de qui ? Je n'arrivais pas à le déterminer. Les paroles de la psychopompe étaient sensées, quand elle comparait Edenia à Sobek... Peut-être était-ce pour cela que j'avais pu traverser cet oasis sans embûches ? 

« Et toi, tu es... Bastet alors ? Proposais-je en faisant allusion à la déesse chat. Tu as l'air d'être protectrice et.. Tu joues de la musique.

_ On peut dire ça, oui, souriait-elle en prenant conscience que cela lui sied à merveille. »

Je me glissais petit à petit dans le bassin, gardant bien mes mains sur le rebord. Il y avait un premier niveau, où même assise, l'eau m'arrivait à hauteur d'épaules sans me les engloutir complètement. Je soupirais d'aise. Là, je me sentais en sécurité. J'attrapais un petit panier que je fis flotter à la surface, prenant une boule ressemblant à du savon aromatisé. De la graisse animale, tremblais-je en me frottant les bras avec. Si mon frère était là, il ne trouverait pas ça très vegan. 

Quelques pas légers se firent entendre, je priais pour qu'il ne s'agisse pas de Jonouchi. Contre toute attente, une femme complètement nue, tenant son propre panier s'avança prudemment. Elle saluait Amenâa sans la regarder et me rejoignit dans le bassin. Elle avait de long cheveux châtains foncé naturels, une peau halée typique des habitants du Nil et portait un drôle de masque doré sur les yeux. 

Elle s'étira de tout son long sans me prêter la moindre attention. Pendant un instant, je crus la reconnaître... C'était difficile d'en juger avec les 20 années qui me séparaient du manga Yû-Gi-Oh. Elle ressemblait à la Magicienne des Ténèbres, mais en égyptienne. Mana, je crois... Si seulement je voyais mieux ses yeux sans son masque. 

Difficile de voir quelque chose que je lui aie fait retirer, gloussa Edenia dans mon esprit.

Je sursautais. La véritable Reine semblait s'être matérialisée sous mes yeux. Portant une robe royale des plus saillantes, elle était assise de l'autre côté de la piscine sans que l'eau ne la mouille une seule seconde. Je devenais folle.

C'est bien Mana, m'informa-t-elle en regardant la nouvelle venue. Elle traînait beaucoup autour d'Atem avant que je n'arrive

Pourquoi Mana, ne me voyait-elle pas ? C'est comme si je n'existais pas.

Elle te remarquera si tu bouges. Mais ce masque cache quelque chose qui n'est plus... 

Mana était aveugle... Comment ça se fait ? 

Elle chantait partout qu'elle était sa meilleure amie, sa petite chérie, ricana la reine en prenant une voix niaise. J'ai hésité à lui faire couper la langue puis j'ai demandé à ce que son mentor me l'amène. 

Je regardais la concernée du coin de l'oeil comme si elle était capable d'entendre notre conversation secrète. Quand Edenia parlait du mentor de Mana, elle faisant sans doute allusion à Mahad, l'un des pseudo-magiciens d'Atem dans l'histoire originelle. 

Je lui ais enlevé ses beaux petits yeux ! Comme ça, elle ne pouvait plus le regarder. Elle a eu une bonne raison d'être bruyante cette fois là...

Edenia sale monstre ! À quel moment dans ta misérable vie as tu été une seule fois gentille ? Compatissante ? Pourquoi causer le malheur autour de toi ainsi ? C'est si gratuit, cette violence que tu infliges partout. 

Pourquoi je serais compatissante avec un monde qui m'a toujours fais du mal ? Depuis que je suis née, j'ai vécu la misère, cracha-t-elle en me regardant froidement.

Née dans la misère ? Tu te fiches de moi, j'espère ? Tu es la plus femme de Gaule et maintenant reine d'Égypte ! Tu n'as jamais été malheureuse !

Quand tes parents voulaient un garçon et non une fille, ils ne se sont jamais intéressés à moi. J'ai été battue par ma famille, violée par mes frères, traitée comme une esclave par les villageois de notre royaume et vendue en pâture à un pédéraste égyptien ! Tu crois vraiment que c'est une vie rêvée ?

Le corps immatériel d'Edenia s'approcha de moi sans faire paraître la moindre ondines. Je déglutis en me disant que j'avais sans doute parlé trop vite. Edenia n'était pas une femme, mais un monstre. Mais pour créer le monstre, il suffisait de quelques événements, de quelques personnes... On ne devient pas ainsi par volonté. J'avais presque de la peine.

Tu rigoles, j'espère ? S'esclaffa la Reine proche de mon visage. C'est de la pitié que je lis dans tes pensées ? 

Pas de la pitié non... Mais je comprends ta façon de faire, même si elle ne justifie rien. Tu n'as pas à agir ainsi, même si ta vie n'a pas toujours été facil... 

Ah ah ah qu'est ce que tu es naïve ! Rien de tout cela n'est vrai.

Qu... quoi ?

Je suis née avec une petite cuillère en or dans la bouche, il n'y avait rien de vrai. Ah si sauf une chose ! 

Nos lèvres se frôlèrent presque. Je sentais presque sa respiration glaciale sur ma bouche.

La seule chose qui est vraie... C'est que je suis là !

Sa silhouette disparue, me laissant avec ses paroles résonnant dans ma tête. Elle était là... En Égypte... Elle était impitoyable. Je suis là... Oui, Edenia était là, omniprésente dans mon esprit. Elle n'avait jamais repris le contrôle de mon corps depuis, pourtant, je sentais sa forte présence me côtoyer chaque seconde de mon existence. Dans ce monde qu ne m'appartient pas...

Je regardais autour de moi sans faire un bruit, Amenâa n'était plus là, volatilisé telle est son habitude. Il régnait un silence étrange pesant. Mana jouait avec l'eau en la faisant glisser le long de ses doigts, elle n'avait sans doute pas de pouvoir dans cette dimension. Je me demandais quel était son rôle dans cette Égypte ci. 

J'entendis des pas derrière moi, ils étaient plutôt lourds. Je m'apprêtes à me lever pour attraper un tissus épais afin de me couvrir un tant sois peu la peau. Soudainement deux immenses mains m'agrippèrent la nuque, je n'eus pas le temps de me retourner que la poigne de l'inconnu me plongea la tête la première dans dans le bassin tiède. 

Non-merde ! Pas ça ! Pensais-je prise de panique. Il resserra son étreinte, me contraignant à garder le visage sous l'eau. J'essayais de le griffer avec mes faux ongles, ils se brisèrent instantanément. Ses doigts se crispèrent encore plus me coupant la respiration m'obligeant à ouvrir la bouche. Je donnais des coups de pieds dans le vide, mes mains essayaient de le défaire de mon cou, mais rien. Je fatiguais pour rien... Mon sang battait dans ma tête si fort que je sentais la moindre pulsation. Je voyais les bulles sortant de ma bouche comme au ralenti. 

Fais semblant d'être morte sombre idiote ! Plus tu te débattras, plus il continuera.

Le jour où j'ai failli y laisser ma peau dans l'Atlantique déchaîné, mon frère m'avait conseillé de ne pas me débattre. Plus je le faisais, plus je fatiguais, je devais me laisser porter. Les paroles de la Reine me semblaient sensées. 

Si tu meurs, on y passe toutes les deux ! 

Je me contraignis à laisser tomber mes mains, relâchant les muscles de mes jambes. La suffocation me semblait moins terrible, bien que trop intense. Si cela avait été mon vrai corps, je serais sans doute morte à l'heure qu'il est. Je fermis les yeux, lâchant volontaire quelques bulles et attendis patiemment.

L'enfoiré...

Combien de temps cela faisait ? Je n'arrivais plus à retenir ma respiration. Les immenses mains ne m'avaient pas lâchées. J'allais donc mourir ? Non, non... Je ne voulais pas ! Peut-être que si je me débattais encore ? Non cela ne servirait à rien, et puis... Je ne ressentais plus rien. L'eau me parut soudainement glaciale. Mes muscles ne bougeaient plus, ils étaient inertes. 

« LÉA ! »

Un corps plongea devant moi, et deux bras me tirèrent de l'eau. Un crissement strident continu sifflait à mes oreilles. Je n'entendais pas grand chose. On me frappa la joue, la tête sur le côté, je recrachais toute l'eau de mon corps, dans une immense quinte de toux. Un homme accroupi à côté de moi me serra contre lui, il exerçait une pression sous ma cage thoracique, je vomissais les dernières gouttes qu'il me restait.

« Espèce de... »

C'était Seto. Il m'avait sorti de l'eau avant que la mort ne vienne me prendre. Que c'était cliché, souriais-je en y pensant. Alors c'était cet homme égocentrique mon prince charmant ? Difficile à avaler, mais terriblement tentant. J'étais complètement nue, blottie contre son corps trempé. 

Un homme face à nous s'était allongé de tout son long. Sa cape blanche le recouvrait totalement, mais je reconnaissais rapidement son costume. Mahad s'était incliné devant nous, pris de soubresauts, il s'excusait sans que personne ne puisse l'arrêter. Ses mains... C'étaient les siennes qui avaient essayé de me tuer.

« Espèce de salaud ! Comment oses-tu t'en prendre à Léa ! 

_ Je ne savais pas qui elle était ! JE VOUS JURE, supplia le magicien les larmes aux yeux.

_ Tu as osé... Tu sais ce que tu mérites ? LE OM-DAÏ [2]! Rugit Kaiba de sa voix la plus grave.

_ PITIÉ NON ! »

Mahad rampa vers nous tel un vers et agrippât la cape du prêtre. Il suppliait mon sauveur de lui accorder le pardon, il jurait sur sa vie et celle de sa descendance qu'il avait été pris au piège. 

« Ce n'est pas à moi que tu dois dire ça. 

_ Léa, m'implora le magicien, je vous demande pardon. Je pensais éliminer Edenia, je ne savais pas un seul instant que la passeuse était dans ce corps. Pardonnez moi ! »

Ainsi, donc Mahad était au courant. Beaucoup de gens étaient lié à mon secret, bien plus que ce que je ne saurais gérer. Encore abasourdie par ma tentative ratée d'assassinat, je portais mes mains à ma nuque pour la masser doucement. Seto ordonna au magicien de déguerpir sur-le-champ avant d'adresser la parole à une personne que j'avais totalement oubliée. 

« Mana ? Pourquoi tu n'as rien dit ? »

L'intéressée sortit de l'eau et s'essora ses cheveux dégoulinants. Elle ne semblait pas choquée le moins du monde, et je ne pus m'empêcher d'avoir un frisson quand je l'entendis dire :

« Désolée prêtre Seth, je n'ai rien vu. »

          Seto m'accompagna jusqu'à mon appartement. Je ne savais pas comment le remercier d'avoir été là pour moi, enfin surtout de m'avoir empêché de mourir. Je crois que c'est une chose à ne pas négliger. Je lui demandais d'attendre dans l'entrée tandis que je courrais porter le premier tissu qui me tombait sous la main. 

« Voilà, c'est déjà plus présentable, sifflais-je toute empourprée. 

_ Ça ne me fait rien de te voir nue Châtel, me lança Kaiba en prenant une voix rauque. Après, tout ce n'est pas ton corps. »

Il avait baissé le ton au fur et à mesure des mots, comme s'il était persuadé d'avoir dit une sottise. Je déglutis aussitôt quand je compris ce qu'il venait de dire. Nos regards se fuyaient et je me contentais de regarder mes pieds. 

« J'ai... Prévenu Atem. Il devrait ne pas tarder. 

_ Tu... Tu n'étais pas obligé, assurais-je en avalant ma salive. On est peut-être mariés, mais on a d'autres chats à fouetter. »

Il hocha de la tête, distant, nos prunelles se croisèrent rapidement. Plongeant mon vert dans son bleu, je tressaillis, comme une jeune pucelle, dût à cette tension étrange qui régnait. 

« Mahad est... Mahad n'a jamais voulu te faire du mal à toi, me confia Seto. J'ai mal réagis, mais j'ai crû que j'allais le tuer ! Il est ce qui se rapproche le plus de Shadi, enfin, il était au courant de ta venue.

_ Je pensais que c'était le travail de Shada son ancêtre, m'étonnais-je en me rappelant les grandes lignes du manga.

_ Shada n'est qu'un feignant, fit Seto avec une petite moue moqueuse. Au temple, c'est moi qui fais tout son travail. 

_ Tu n'es plus aux ordres, minaudais-je. C'est fini la Kaiba Corp.

_ Si tu savais comment ça me manque, finit-il par me dire en souriant. »

Il y avait des choses rares à voir en ce bas monde. Je crois que plonger dans l'Égypte Ancienne en compagnie des personnages de Yû-Gi-Oh était bien plus rare encore que de voir Kaiba esquisser le moindre sourire. L'homme au regard froid m'offrait cette expression à moi et moi seule. Je ne pouvais être que troublée. 

« Je crois que me consacrer à la religion m'aide un peu... Avoua Kaiba en se frottant la nuque. Je n'y crois pas une seule seconde à cet univers polythéiste, mais pourtant cela m'apaise. 

_ C'est... Assez dérangeant de t'entendre dire ça. 

_ Je voulais te dire que si j'ai agis bizarrement avec toi, ce n'était rien. Tant que je serais ici, j'agirais comme mon ancêtre. Il faudrait que l'on évite de trop se parler Châtel.

_ Oh... Je vois. »

Je ne sais pas si le mot exact était déçue, mais c'est exactement ce que je ressentais à cet instant même. Pour conclure cette journée de merde, il fallait que Seto Kaiba m'avoue qu'il voulait prendre des distances avec moi. Pourquoi ? Je lui ais fais quoi pour qu'il agisse ainsi ? J'avais ce pincement au cœur comme si on venait de me dire non après une déclaration d'amour. Certes, je n'étais pas amoureuse de Seto, NON JAMAIS, mais j'étais furieusement contrariée par cette gifle imaginaire qu'il venait de m'adresser.

Atem arriva, il n'exprimait rien sur son beau visage halé. Yûgi ne l'accompagnait pas à mon grand étonnement. Il s'assit nonchalamment sur une de mes assises ressemblant à un petit trône. Se frottant les yeux délicatement afin de ne pas abîmer son liner pharaonique, il me scruta longuement attendant une réponse à une question qu'il n'avait pas posé. 

« On a essayé de me tuer. 

_ Oh vraiment ? Rien d'étonnant, marmonna-t-il en jouant avec ses boucles d'oreilles. Tu incarnes le personnage le plus détesté du royaume. 

_ Je sais bien, mais je suis loin d'être elle ! Je n'ai rien demandé de tout cela ! »

Aucun regard compatissant, il avait juste l'air blasé. Son long soupir et ses yeux, qui roulent, me faisaient comprendre que mes lamentations l'agaçaient. Je ne comprenais pas son comportement.

« Tu as tué Simon Muran, lâcha-t-il sec. Oh pardon pas toi... Je voulais dire la folle qui est dans ta tête ! 

_ Comment oses-tu me dire ça ?

_ Tu es en pleines possessions de son corps, tu vas pas me dire que tu n'as pas pus l'empêcher, m'accusa Atem d'un ton dédaigneux. 

_ Je ne savais même pas ce qui se passait ! C'est comme si je dormais. Tu devrais le comprendre toi !

_ Arrête... Tu me fais de la peine. »

Il se leva et arpenta de long en large ma chambre. Ses doigts frottaient sur la moindre parcelle de murs et finirent pas agripper deux lances qui étaient simplement décoratives. Je fis un pas en arrière, il m'en jeta une avant de me lancer au défi. 

« Ça te dit un petit jeu des ténèbres ?

_ Arrête, je ne suis pas d'humeur.

_ Justement. »

Il fit tournoyer la longue arme entre ses doigts et tourna sur lui-même, faisant cliqueter le moindre de ses bijoux. Atem défit sa cape mauve et arracha une partie de son haut avec l'imposant collier qui lui couvrait le haut de la poitrine. Je resserrais donc ma ceinture et retroussa mes bretelles sur mes épaules. Était-il sérieux ? Il me faisait peur. 

Je me mis en position de défense tandis qu'il me tournait autour, concentré. Le palais entier, étant devenu fou, voulait me voir morte ! Je n'étais pas prête à cela ! Mon travail consistait à garder le cul sur une chaise, pas à me prendre pour une guerrière égyptienne !

Atem retourna la lance pour me frapper l'épaule avec le bout non-tranchant, je faillis perdre l'équilibre. J'essayais de lui donner un coup, mais il attrapa ma lance avec la sienne, me plaquant contre lui au passage. Il me mis un coup dans les tibias et je me retrouvais à genoux devant lui. Pointant sa lame contre ma poitrine, il continuait à n'exprimer aucune émotion sur son doux visage. 

« Là, tu es morte. Tu n'as aucune chance de survivre. »

Le jeune pharaon me tendit une main pour m'aider à me redresser. J'en profitais pour lui demander des explications sur son comportement. Atem hésita longuement, passa des mains hasardeuses dans ses cheveux tricolores.

« C'est ma faute. 

_ Qu'est ce qui est ta faute ? M'enquis-je en posant nos armes à terre.

_ Chypre. Ils ont laissé un message au palais avant de partir.

_ De quoi s'agit-il Atem ? »

Il avait du mal à respirer, je sentais quelque chose de grave qui s'accrochait à ses lèvres, quelque chose qu'il avait peur d'avouer. Il avait honte de m'avouer une erreur dont il était le seul responsable. 

« Chypre a déclaré la guerre. Ils n'ont pas aimé le refus des négociations.

_ En guerre ? M'horrifiais-je en craignant le pire. Cela veut dire que...

_ Je dois être sur le champ de bataille d'ici la prochaine lune, c'est-à-dire quatre jours, tressaillis-t-il. C'est là-bas... »

Il retint un sanglot avant d'essayer de finir sa phrase.

« C'est là-bas que je vais mourir. »

[1] Les chypriotes: Habitants de Chypre, île au Nord de la Basse Egypte nommée autrefois Alachia. Beaucoup de transactions se sont faites entre les deux royaumes autrefois. J'ai pris la liberté de dire qu'ils parlaient Turc (vu qu'ils sont pas loins).

[2] Le Om-Daï : A vrai dire, je ne sais pas si cette pratique existe réellement. Il s'agit d'une punition à l'ère de l'Egypte Antique, où le condamné se voit momifié vivant et enterré dans un sarcophage, dévoré par des milliers de scarabées pour l'éternité. Cette punition est sensé être appliqué pour les personnes ayant commis les plus grands crimes, ici, le meurtre de la reine. (Référence : La Momie - 1999)

---------- NOTE DE L'AUTEUR ----------
La guerre est annoncée !
Au chapitre suivant les amis iront sur le champ de batailles,
l'amitié sera plus importante que n'importe quoi d'autres !

Qu'avez-vous pensé de Mana et Mahad ?
Vous vous rappelez deux ?
Ils ont bien changés ...

---------- A VENDREDI ----------

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