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03 | Retrouvailles

         Je sortais du Temple du Jeu, une boutique phare pour tout Nantais un tant soi peu intéressé par le jeu, quel qu'il soit. Cela fait presque deux heures que je me faisais renvoyer d'une échoppe à une autre, et encore là j'avais un semblant de piste. Au tout début je m'étais assise vulgairement sur un banc public en m'arrachant les cheveux, me demandant bien où ce satané gars avait pu bien passer ?

         Je synchronisai mon téléphone sur mes lunettes connectées et telle une nerd je m'empresse de lancer une recherche sur le net. Une page s'ouvrit, plusieurs même, de vieux articles d'il y a une vingtaine d'années s'affichaient rien qu'en tapant le nom qu'il m'avait confié. Pegasus Jr. Crawford ou Maximilion Pegasus, tout dépendait dans quelle langue je faisais ma demande.

         Quelques passants s'attardèrent sur ma personne qui scrutait le ciel, beaucoup n'étaient pas habitués à voir les nouvelles technologies exploitées de la sorte. Si j'avais pris mes gants je me serais prise pour le héros de ce vieux film avant-gardiste [1].

« Personnage de fiction dans Yu-gi-oh!, lisais-je me sentant légèrement stupide. Milieu aisé... m'ouais.... Ah tiens ? Ils disent qu'il aurait crée le jeu de cartes Duels de Monstres... Ils font allusion au jeu de cartes Yu-Gi-oh ? »

         Passant sur ses penchants pour l'univers magique des dessins animés, je me disais qu'il me fallait chercher en priorité dans une boutique qui pourrait lui rappeler son activité première, enfin...

« AAAAH, c'est à en perdre la tête ! Hurlais-je. Comment je suis censée trouver un mec qui croit être l'incarnation d'un personnage de dessin animé ? C'est complètement id...

_Deux z'euros ? Me demanda subitement une femme en jupe de velours.

_J'suis pauvre ! »

         Je pris mes clics et mes clacs, interrompue et suivie de prêt par le parasite qui me quémandait, et commença ma quête à tâtons. En sortant du magasin Sortilèges, puis du Temple de Jeu, les boutiques de manga ne m'en dirent pas plus. Je criais à l'intérieur, ne sachant que penser de mon comportement. Étais-je sur la bonne piste ? Pourquoi suivais-je la trace de personnes qui paraissaient encore plus folles que moi ?

          Longeant la rue de l'Arche, mon regard se laissa aller vers les jeux vidéos de mon enfance trônant dans une boutique d'occasion. L'enseigne verte s'illuminait inutilement, m'appelant presque à rentrer, une affiche attira soudainement mon attention.

Tournoi de cartes tous les jours à 15h - GRATUIT

          L'homme à l'intérieur de la boutique semblait attendre que je franchisse le seuil de sa porte avant de me déclarer un sourire forcé. De la poussière entra dans mes narines, et le paillasson craqua sous mes talons usés. Rien n'avait changé, hormis la disposition des meubles peut être. Mais depuis que je suis sur Nantes, cette boutique avait toujours existé, je ne sais pas si les prix qu'elle proposait étaient justes mais il y avait quelques doutes à avoir.

« Jonouchi, Jonouchi, Jonouchi, Jonouchi ! »

         Ça frappait, ça claquait des mains, mais ce qui était certains c'est que j'entendais des ovations à l'étage. Le sol tremblait, et des cris de joie s'intensifièrent à mesure que je gravissais les marches cabossées du magasin.

         Un groupe de jeune faisaient un cercle fermé, le centre de leur attention à l'intérieur rigolait à gorge déployée. Il écarta la troupe de fans comme Moïse aurait ouvert les eaux, tourna sur lui même et balança un tas de cartes dans les airs avant de faire une figure ridicule.

« Pegasus! Vous êtes là ! »

         Le concerné ne me jeta pas un regard, il avait les yeux rivés sur le trentenaire qui faisait son intéressant. Évitant des poings, et des bras qui se perdaient, je me faufilai dans la petite pièce pour rejoindre l'homme étrange qui attisait ma curiosité. L'homme aux cheveux d'argent se caressait la lèvre inférieure avec délicatesse du bout de ses doigts fins. Je ne saurais deviner si l'envie d'une partie de carte le tentait au point d'en avoir une bosse dans le pantalon ou alors était-ce dut à l'homme blond qui gesticulait devant nous ?

« Jonouchi, Jonouchi, Jonouchi ! Acclamèrent les jeunes pubères des étoiles dans les yeux. »

          Le concerné les stoppa des deux mains se croyant dans un film de danse. Étrangement sa chorégraphie les fit taire aussitôt. Il nous tourna le dos et leva les mains applaudit par son assemblée. J'étais stupéfaite du spectacle. Il m'échappait totalement !

« Katsuya-boy est d'une virilité sans pareil, ronronna Pegasus à mes côtés. Imbu de lui même, un sourire ravageur. Wouhouhou il est sublime.

_Katsuya... Jonouchi... répètais-je tout bas. »

            De mon pouce je tapais ce nom dans la barre de recherche de mon navigateur. Mon téléphone trouva différent résultat, il y avait bien en effet ce nom répertorié, Jonouchi Katsuya ou Joey Wheeler. Il répondait bien aux critères décrit sur la fandom de Yu-Gi-Oh, à la différence qu'il était bien plus âgé. Encore un cosplayeur, songeais-je dépitée.

« L...Léa-San, s'offusqua-t-il soudainement. »

           Mon cœur se serra. Le grand blond s'avança dans ma direction, il m'observait tel une bête curieuse, comme une revenante. Il connaissait mon nom. J'imaginai que tous les autres personnes liées à mon passé seraient pareilles, identiques... Des inconnus à mon égard qui pourtant me retrouvaient comme une ancienne amie surgie de nulle part.

« LÉA-SAN! Bondit-il en me prenant dans ses bras certains de se souvenirs de mon visage. »

             Je lui rendis maladroitement son étreinte, ses bras autour de mes épaules me rassurèrent légèrement et au fond de moi je savais que je l'avais déjà rencontré. Il ne ressemblait pas à la personne qu'il prétendait être, hormis son âge, d'autres détails avaient changés avec le temps. Katsuya Jono-Uchi avait les cheveux plutôt courts d'un blond doré saupoudré d'une masse conséquente de gel. Il portait un costume assez large qui lui irait bien pour tourner dans la Fièvre du Samedi soir [2], ses lunettes de soleil teintées d'un bleu étrange lui donnaient l'allure d'un séducteur du début du 21ème siècle. Ridiculement séduisant. Mmmh...Ces adjectifs n'allaient pas ensemble d'habitude mais je n'avais pas d'autres mots.

« Ah...je vois que les rumeurs ne mentaient pas. Grommela-t-il en m'inspectant du regard. On t'a vraiment lavé le cerveau.

_J'aurais aimé que les rumeurs soient fausses, essayai-je de plaisanter. »

              J'avais machinalement tendu mon poing fermé dans sa direction, ne comprenant pas ce geste. Je fus tout autant surprise quand il colla le sien contre mes phalanges. Y'a de l'espoir, m'assure-t-il en désignant nos mains jointes. De l'espoir ? Était-ce un geste que j'employais souvent à son égard auparavant ? J'aimerais tant que cela soit vrai !

« T'as grossi. Balança-t-il. Ça te va bien. »

             Je n'eus pas le temps de protester qu'il me reprit dans ses bras. Il me disait à quel point les autres n'allaient pas le croire de me voir ! Il continuait, cela faisait si longtemps, que je n'avais pas vraiment changé finalement. Les autres... Ce mot m'emplissait d'une frayeur immense. J'avais peur de découvrir d'autres dégénérés costumés. Qu'avais-je fais de l'autre côté si je puis dire ?

« P...Pourquoi tout ces geeks t'acclament comme un Dieu ? M'interloquais-je soudainement.

_Je suis Katsuya Jonouchi, lança-t-il fier. Médaille de bronze MONDIAL de Magic & Wizard ! Et ouais...

_Vous jouez à Magic dans votre univers ? Demandais-je sans vraiment comprendre. »

              Pegasus se pencha vers moi, d'un air sérieux afin de m'expliquer que chez eux les cartes Yu-Gi-Oh, s'appelaient Magic & Wizard, ou Duel Monsters selon le pays. Je trouvais cela bien trop compliqué,et me tournai vers mon interlocuteur pour lui demander comment il avait su que Jonouchi serait présent dans ce magasin.

« Ah...Soupira-t-il. Par le fruit du hasard en fait. J'ai eu vent de quelques duels. Qu'elle ne fut pas ma déception quand j'ai appris que tout se passerait ici. Vous n'avez pas de Duel Disk ?

_Euh... Vous savez tout se passe comme ça d'habitude. Les tournois débutent dans le grenier ou la cave d'une boutique comme ça. Ce n'est pas HYPER courant que des personnes se disputent en duel dans la rue. C'est ... je crois... la honte ?

_LA HONTE ?! »

               Il s'était exclamé d'un coup pour fondre en larme tel une diva effarouchée. Je ne voulais pas m'amuser à le consoler et m'approchai du blond qui étala sa pile de carte comme prêt à dégainer. Le sosie de Florent, mon jeune salarié, s'avança prêt de Jonouchi en acceptant son défi. C'est dans un mélange de règles inconcevables et de dialecte trop élaboré que le plus vieux remporta la victoire haut la main.

« Allez on décolle ! On a du pain sur la planche. »

              Le jeune homme homme craqua ses doigts et me tendit la main tel un gentleman. On y va ? Oui Katsuya Jonouchi, je suis prête à te suivre me persuadais-je.

« J'adore cette caisse, fit Jonouchi en s'étirant sur le banc où nous nous étions installé, alors qu'il me demandait quel véhicule je possédais. J'en ai trois. Mais des plus récentes ! »

             Trois? Tandis que je compostai leur billet de bus, il m'énuméra les différents modèles qu'il avait en plus de la mienne. Je me sentis légèrement gêné avec ce que Pegasus avait appelé un tas de boue.

« Soit pas choqué baka [3], ricana-t-il. Tu sais les choses ont bien changé pour moi !

_Honda Hiroto... Récitais-je en regardant les personnages de l'univers de Yu-Gi-Oh. C'est bien ton meilleur ami non ? »

            Honda Hiroto ou Tristan Taylor, c'était comme si j'avais lancé la pire injure du monde au grand blond. Il ne prit pas la peine de répondre. Une rancœur semblait habiter son cœur, je ne désirais pas en savoir d'avantage, du moins pas avant d'avoir la certitude que ma démarche actuelle ne soit veine.

« C'est quand même marrant... Ricana-t-il. Comme par hasard on se trouve ici.

_Justement, tu n'aurais pas une idée de la façon dont tu as atterri là ? L'interrogeais-je.

_Tout ça c'est la faute de Kaiba. Il est devenu taré. »

              Le trentenaire se courba pour regarder ce que je pianotais sur mon téléphone. Avant même que je n'eus la réponse à ma question, il m'affirma que si quelqu'un était bien capable de me rendre la mémoire... C'était bien lui. Le souffle coupé, je scrutais le visage du garçon considéré comme l'antagoniste de l'univers Yu-Gi-Oh, Seto Kaiba, millionnaire et orphelin. Mon cœur se pinça. Seto...

Léa!

« Vous l'avez entendu ? Fis-je en me redressant. Cette voix...

_Elle est tarée, chuchota Jonouchi à l'intention de Pegasus qui confirma ses dires.

_Merde quoi...Me levais-je en m'impatientant brusquement. Les gars, on se bouge le cul !

_Et bah voilà ! Je te retrouve saloperie de Française ! »

            Il me bouscula gentiment et je ne pus m'empêcher de rire tout comme lui. Alors c'était cela ? C'était cela à quoi je ressemblais avant ? Une fille vulgaire et pleine d'entrain ? Et puis ce jeune homme... Seto Kaiba. Pourquoi... Tu n'es pas le garçon qui m'a rendu visite autrefois et pourtant... J'ai l'impression que j'arriverais vraiment à me souvenir de toi.

            Chacun posté dans un coin du bus, nous prenions la moindre ligne prêt à trouver les dernières personnes restantes. Pegasus m'affirma qu'il restait le fameux Yûgi, Honda et Seto. Le visage sur mon écran,j'étais prête à crier au conducteur du véhicule de s'arrêter dès que le moindre indice me sautait aux yeux. Une certaine frénésie s'était emparée de mes membres, je tremblais... Dût à l'excitation. Mon téléphone vibra, un message inattendu apparu. JE T'AIME. Deux mots et demi d'amour et je retrouvais le sourire. Oui Christian... J'allais revenir. Je ne serais plus la même.

« NYYEH, nous interpella Jonouchi en braillant. Je reconnaîtrais cette enflure entre mille ! »

           Pegasus jeta une liasse de billet japonais au visage du conducteur pour lui ordonner de stopper le bus. Le souffle court nous déboulâmes dans la rue, suivant la trajectoire qu'indiquait le blond. Il y avait un jeune homme maigrichon qui insultait dans une langue étrangère son interlocutrice. Persuadé qu'on se trompait de cible, Jonouchi nous assura qu'il s'agissait bien de Honda Hiroto. Son ennemi juré.

          En nous rapprochant prudemment, je compris qu'il parlait japonais. La traduction se fit instantanément à mes oreilles et je me rendis vite compte que je parlais à Pegasus et à mon autre compagnon dans la langue du soleil levant depuis le début. Honda Hiroto accusait la femme d'être une irresponsable et que des gens honnêtes comme lui ramassait toujours derrière elle. La dame promenait un chien et l'avait laissé déféquer sur le trottoir sans prendre la peine de ramasser.

« Katsuya. Grommela le brun à mon coéquipier.

_Honda. »

          Ils se regardèrent dans le blanc des yeux durant quelques secondes avant qu'Honda ne prenne conscience de ma présence. Je le laissais se jeter sur moi comme un enfant se jetterait sur sa peluche favorite. Je me contentai de lui tapoter gentiment l'épaule.

« Léa Châtel... C'est vraiment trop beau de te voir.

_Gärtner, rectifiais-je en montrant mon alliance.

_Oh, s'empourpra-t-il, mille excuses. Ça fait tellement longtemps Léa. »

           Les entendre tous prononcer mon nom de cette manière me redonnait du baume au cœur. J'avais bel et bien existé dans le cœur de ses personnes, tout comme ils avaient partagé une place dans le mien.Tandis que Katsuya dévisageait Honda, Pegasus se permit de clarifier la situation à mon sujet. Il ne pût s'empêcher de m'adresser une moue déconfite. Je ne savais que rétorquer hormis : moi aussi je suis désolée de ne pas me souvenirs. Mais ça, ça faisait 13 ans que je me le disais.

« Une fois qu'on sera tous réunis, tous sera plus simple, affirma Honda sûr de lui. Mais que fait Pegasus ici ?

_Ah ? Vous vous en inquiétez que maintenant ? Roucoula-t-il. Dis moi Katsuya-Boy tu m'as l'air tendu. Laisse moi te masser.

_Nyeeeeh ? BAT LES PATTES ! »

             D'habitude revenir sur ses pas n'est jamais une bonne chose. Mais les garçons s'étaient mis d'accord là dessus, si Yûgi voulait qu'on le trouve il suffisait d'aller dans des boutiques qui vendaient des jeux de société.

« Mais je les ai déjà toute faites ! Pestais-je. Et puis vu l'heure... Elles vont toutes fermer.

_Tu ne l'as peut-être pas reconnu, proposa Honda en réfléchissant.

_Pff c'est ridicule, siffla Jonouchi. Tu as déjà vu un gars avec une coupe aussi improbable que la sienne ?

_Ne me cherche pas Katsuya, moi contrairement à toi je sais que Yûgi a changé. Je n'ai pas la tête collé dans les fesses de ma vieille peau. »

            Fesses? Vieilles peau ? Quelque chose m'échappait. Soucieuse face aux ciel qui arborait des nuances saumons parsemé de quelques taches de bleu, je me disais qu'il fallait qu'on accélère le pas. Tant pis, autant retourner revenir à la case départ avec tous les pions. Ce Yûgi ne pouvait pas être si loin. Non ?

             Dans la rue des 3 Croissants nous vîmes les commerçants ranger leur enseigne à l'intérieur. Je regardais aux alentours, me persuadant qu'ils avaient vu quelqu'un. Il suffisait de leur demander ? Bonjour auriez vous un gamin aux cheveux tricolores traîner dans le coin ? Non c'était ridicule et à l'heure actuelle Yûgi devait avoir la trentaine lui aussi... Je doute qu'il soit reconnaissable tout de suite.

           Le dernier magasin ferma ses portes, trois hommes hilares en sortirent.C'était les propriétaires. Tandis que mes camarades interrogeaient les passants en faisant des descriptions absurdes remplies de mimes, je me dirigeais vers les employés qui coupèrent toute conversation à mon arrivée.

« Ahem...Bonjour, je cherche un gars avec des cheveux... hum... bizarres ? »

          Si je pouvais me mettre une claque je le ferrais ! Je laissais alors mon esprit s'en charger. Le plus jeune d'entre eux me lorgnait la bouche grande ouverte, j'avais l'impression qu'il allait pleurer. Son attitude commençait à mettre en doute ma capacité à être présentable. J'avais quelque chose sur le visage ? Sans dire un mot il s'approcha de moi, les yeux exorbités. Il était à peine plus grand que moi, de grand yeux mauves, ses cheveux attachés en une queue de cheval courte d'où pendaient quelque mèches tricolores... Comment avais-je put être aussi aveugle ?

« Yû...Yûgi ? »

           Il prit mes mains comme tétanisé de me voir. Je lui souriais, lui mentant presque, persuadé qu'un tel geste lui ferait plaisir.C'était le cas. Il ne voulait plus s'arrêter de parler, passant de la joie, à la tristesse, à la peur, à la colère et à l'interrogation. Tout ce qu'il me déblatérait n'était que des mots sans aucun sens. Il le lisait dans mes yeux. Mais je savais que je pouvais le reconnaître, je voulais m'en persuader !

« Je...je suis désolée. Je sais que c'est une bonne chose de nous revoir, assurais-je malgré tout. Mais... C'est pas facile.

_Ne t'en fais pas Léa-chan, souri-t-il dans une moue craquante.Après tout... Ne sommes-nous pas là pour t'aider à retrouver la mémoire ? »

           Je ne savais pas ce qui me réchauffait le plus le cœur. Avoir l'impression que Léa-chan, était le vrai nom que je portais depuis toujours, ou alors les paroles de ce garçon qui résonnait comme une vérité à mes oreilles ? Je pris la main tendue du jeune homme. Il était différent de ce que je l'aurais imaginé. Son visage fin et féminin ne ressemblait plus en rien à ce que je  connaissais de l'univers de Yu-Gi-Oh, il était percé à l'arcade sourcilière et portait des vêtements moulants branchés. De nous tous c'était Yûgi qui paraissait le plus jeune d'entre nous.

             Nous avions tous vieillis, nous avions tous fait notre vie, mais tous se rappelaient de moi comme si je les avais quittés hier. Je me promis intérieurement que tout allait rentrer dans l'ordre. Je voulais également me rappeler d'eux, leur rendre la pareille. Mes souvenirs étaient la clef de mon bonheur et celui de Christian également. J'avais envie d'y croire et j'y arriverais !

           Ne pouvant décidément pas amener ma troupe de quatre personnes dans ma voiture qui ne comportait que deux places, nous regagnâmes ma maison toujours et encore par le biais des transports en commun. La nuit bien tombée j'observais le malaise certain de mes convives. Au Japon les gens ne sont pas pareils qu'ici, ils avaient l'air comme gênés de certains comportements humains Nantais. Seul Pegasus raffolait de voir autant de personnes libérées.

         La voiture de Christian n'était pas là. Je me faufilai dans l'allée en leur faisant signe de me suivre. Quatre inconnus sur mes talons,je leur fis enlever leurs chaussures boueuses sur le palier de notre humble demeure.

          Il y avait un carton qui traînait dans notre cave, Christian me l'avait caché depuis quelques années, m'interdisant de m'en approcher. Je le comprenais tant. Souvent je me replongeais dans ses souvenirs que je ne saisissais pas, pleurant à chaude larmes, m'arrachant les cheveux sur quelque chose que je qualifiais de fantôme. Mais je me sentais prête, j'en avais parlé à ce Yûgi. Il pensait que c'était une bonne chose de regarder ce carton tous ensemble.J'avais acquiescé.

         Nous descendîmes tous les deux l'étroit escalier menant au sous sol. Laissant les autres à l'étage, j'étais seule avec ce garçon qui avait apparemment partagé deux ans de ma vie.

« Allume la lumière s'il te plait Yû... Yûgi. »

          J'avais du mal à prononcer ce nom qui sortait tout droit d'un cartoon pour gosses. Si j'avais des enfants, je ne leur aurais jamais fais regarder,songeais-je. C'était bien trop stupide.

« QUI EST LÀ ? Sursautai-je en voyant une longue silhouette debout dans un coin de la pièce. »

          Il était grand, aussi grand que mon mari. Je restais crispée sur la rambarde, le cœur battant. Yûgi semblait plus étonné qu'effrayé et s'avança à tâtons devant moi. Son frêle petit corps ne tremblait pas contrairement au mien. Mais quelque chose au fond de moi me disait que ce n'était ni un voleur, ni qui que ce soit de contrariant. Il semblait venir de bien loin... Loin dans mon esprit.

« Seto...murmurais-je. »

[1] Minority Report (2002) : Film qui place le spectateur dans un futur proche , une dont le cadre est à de 2054 où des êtres humains mutants, les précogs, peuvent prédire les crimes à venir grâce à leur don de préscience.

[2] La Fièvre du Samedi soir (1977) : Tony , un jeune New-Yorkais italo-américain de 19 ans, tente d'agrémenter sa morne existence dans son quartier de grâce à ses talents de danseur en se rendant chaque samedi soir dans une boîte où il est le roi de la fête.

[3] Baka : "idiote" en japonais

------------ NOTE DE L'AUTEUR ------------
Ca y est ! Tout le monde est au complet !
On a un Seto Kaiba qui se cache dans la cave, un Joey qui sort tout droit d'un film des années 70, un Yugi toujours aussi cuuuute :3

Dites moi ce que vous en pensez !

Dans le chapitre suivant, Léa retrouve la mémoire.
Mais à quel prix ?


------------ A VENDREDI ------------

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