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01 | Maintenant

«Et la putain de presse couleurs qui est-ce qui s'en occupe ? Personne? »

          Putain...Pas un pour rattraper l'autre dans ce service ! Je me frottais les yeux en me rappelant à l'instant que j'avais sûrement étalé le peu de fard à paupières qui me restait. Un mal de nuque non négligeable me sciait la peau à chaque battement de cœur.

          Je me présente, Léa Gärtner, anciennement Châtel, j'ai 32 ans et je suis mariée. Enfin... Mariée c'est presque une imposture quand on voit dans quel état est mon mariage ! Niveau boulot, je suis à la tête d'un service d'édition où je gère ma petite équipe d'incompétents. Aujourd'hui est une mauvaise journée. C'est une mauvaise journée car comme tous les ans c'est l'heure de fêter un anniversaire. Le mien.

«On avait 4000 exemplaires à rendre pour hier ! Va falloir ne pas l'oublier, m'impatientais-je en me dirigeant vers Florent. »

          Florent était un jeune de 23 ans que je venais de faire engager. Il était compétent et loin d'être con, mais j'avais l'impression qu'en faire le moins possible était le mot d'ordre chez lui. Encore un trop chouchouté par sa mère jusqu'à sa majorité.

          Et non, je n'allais pas fêter mes 33 ans. Nous étions le Lundi 22 avril 2027, et comme tous les 22 avril les émissions douteuses ressassait le passé trouble d'une adolescente qui avait disparue.J'avais 20 ans à l'époque, mon trou noir était devenu médiatique,la presse s'était emparée des souvenirs que j'essayais de récupérer... En vain.

          J'avais disparue durant deux longues années, deux années qui n'était pour moi qu'un clignement de paupières. Comment un battement de cils pouvait me faire vieillir ainsi et me laisser une sensation de vide intense ? Un gamin m'avait rencontré pour me dire qu'il était prêt à veiller sur moi... Je me demande bien où il est désormais.

«Léa ? On a un gars qui voudrait te causer. Il est à l'accueil, me prévint soudainement Nicole la chargée de communication.

_Et alors ? Le chargé de projet ne peut pas s'occuper de son dossier?»

          Le chargé de projet en question est Christian Gärtner, mon mari de 35 ans. Un mec costaud et baraqué. Il ressemble à ces videurs de boîte, au regard sévère et à la barbe taillée avec parcimonie.Son costume cintré taillait sa silhouette carrée avec classe, et je le voyais déjà me regarder avec ses yeux pleins de reproches.

«Si tu crois que Christian a mal fait son boulot en ne renvoyant pas ce gars c'est qu'il avait ses raisons, rétorqua aussitôt Nicole.

_Pourquoi me réponds-tu si mal ?»

          Elle me tourna le dos avant de répondre "rien". J'avais l'impression d'être jugée en permanence. Mon humeur hasardeuse me valait des reproches, des disputes... Avant je n'arrivais pas à travailler normalement, maintenant c'est mes subordonnés qui me supportent. Plus besoin de me justifier, je ne serais plus virée désormais !

          Je me dirigeais vers l'accueil, faisant claquer mes talons au moindre pas. J'ouvris les portes prête à m'armer de mon plus faux sourire.Christian et l'inconnu discutaient tranquillement, échangeant quelques notes amicales, comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Après Christian est comme ça avec tout le monde, il sait mettre les gens à l'aise.

          Le prétendu client avait le teint mat, des yeux couleurs sable. Le crâne rasé, et des cils si noirs qu'on aurait dit qu'il portait une fine couche de mascara. Il était vêtu d'une chemise décontractée sûrement en lin et un pantalon en toile marron. Ses mocassins en daim respiraient le luxe et le neuf.

«Bonjour mademoiselle Gärtner, Shadi Shin, se présenta-t-il en me serrant la main.

_Enchantée. »

          Son accent oriental laissait transparaître qu'il ne vivait pas tout le temps en France. Peut être un homme en voyage d'affaire ?

«En quoi pouvons nous vous aider ? M'enquis-je d'un ton professionnel.

_J'aimerais que vous restauriez un livre. Un livre très précieux.Répondit-il en me tendant un objet. »

          Intriguée je m'emparais de l'ouvrage soigneusement enveloppé d'un tissus sombre. Avec précautions j'ôtais la protection pour admirer la beauté de l'exemplaire. Le gaufrage doré sur la couverture laissait apparaître subtilement des hiéroglyphes de l'ancienne Egypte.L'encre utilisée était somptueuse, je ne la connaissais pas. On aurait dit qu'elle reflétait le ciel à travers l'eau translucide d'une rivière.

« C'est un héritage, je voudrais que vous le rendiez resplendissant, comme au premier jour.

_Il est sublime, je ne saurais lui rendre sa beauté originelle,soupirais-je époustouflé par la manufacture. Qu'en penses-tu Christian ? »

          Il ne me regarda pas, son visage se crispait comme à chaque fois que je lui adressais la parole. Mon mari croisa les bras avant de répondre à notre client.

« Nous ne faisons pas de l'édition de luxe monsieur Shin. Reprenez-le.

_Christian ! »

          J'avais haussé le ton trop haut. Mon époux leva enfin les yeux dans ma direction, tout comme notre invité qui me mettait mal à l'aise avec ses yeux d'un orange vif. Je me persuadais intérieurement que l'on pouvait répondre à l'attente de ce Shadi, même si le livre aussi unique qu'il puisse paraître dégageait quelque chose d'étrange. Ledétail que je n'avais pas remarqué était que les pages intérieurs soient vierges. Aucun trace d'encre, le papyrus les mettait en valeur dans leur plus simple appareil.

« Et merde il a oublié son bouquin... Grogna Christian. »

          Je n'avais même pas remarqué la disparition du propriétaire, mes yeux étaient rivés sur l'imposant livre doré.

« Bravo Léa, maintenant tu vas pouvoir faire tout Nantes pour le retrouver !

_Comment ça ? C'est ma faute maintenant ? »

          C'était souvent ainsi, les prises de têtes qui revenaient sans cesse, pour le moindre détail... La moindre remarque. Je ne me souvenais plus de la dernière fois où Christian m'avait regardé avec amour et non avec haine. Les injures fusaient, comme à chaque fois on se blessait mutuellement pour au final s'habituer et recevoir ces insultes comme une simple modalité. C'était si facile...

          21h34. L'ordinateur de mon bureau venait tout juste de l'afficher. Il était tard, je devrais sans doute rentrer, cependant...

BRAAOUUM

          L'électricité se coupa aussi sec. Orage de merde, ne puis-je m'empêcher de penser.La pluie tomba aussi soudainement que l'éclair qui avait déchiré le ciel aux couleurs pourpres. A cette période de l'année il ne faisait pas encore très sombre à cette heure ci, je n'avais aucun mal à arpenter mon lieu de travail jusqu'à la sortie.

Brrrrrr

          Mon portable vibra. Ne trouvant pas mon oreillette connectée, je plongeais les mains dans mon sac à main afin de répondre manuellement. Soudainement je la vis. Cette lumière. Elle était si vive, si intense. Qu'elle ne fut pas ma surprise quand je compris qu'elle provenait du livre ancien. Le tissu semblait ne pas pouvoir retenir les rayons lumineux qui s'en dégageait.

          Je redescendis sur terre en me rappelant que depuis peu certaines encres, peintures était si phosphorescentes que leur utilisation en était presque interdite. Mais là... Cela dépassait de loin l'image que je m'en faisais !

          Soudainement des inscriptions anciennes se dévoilaient dans une clarté sans pareil. Comme si elles se dessinaient sous mes yeux, sur les fines pages en papyrus. Toujours ces hiéroglyphes, mais les autres tracés semblaient dessiner une carte. Je fronçais les sourcils, ayant peur de ne pas être suffisamment lucide.

          Je pris mon téléphone portable pour vérifier ce plan, persuadée de reconnaître un coin de la ville de Nantes. Vous avez 1 appel manqué. 1 SMS de Christian. Je n'y prêtais pas attention,excitée comme si je poursuivais un trésor lors d'une chasse façon pirates.

« Ils'agit du jardin japonais... remarquais-je. Pourquoi ce vieux livre m'indique-t-il cet endroit ? »

          Ni une ni deux, je sortis du bâtiment afin d'accéder le plus rapidement à ma voiture. Ma jolie décapotable vert anglais m'attendait comme chaque soir. Je m'engouffrais dedans enlevant au passages les quelques feuilles tombées sur le siège passager. Je branchais mon téléphone en Bluetooth afin d'écouter le message de Christian le temps du trajet.

« Bon,j'ai commandé chinois pour ce soir. Je sais que ce n'est pas une soirée facile comme chaque année, manger quelque chose de bon t'aurais sans doute remis sur pieds. Les plats ont refroidi vu que tu n'es pas venue. J'ai laissé les clefs sur la serrure, tu refermeras quand tu te seras décidé de revenir. Je vais dormir là. A plus. »

          Les larmes roulèrent sur mes joues, comme à chaque fois. Je ne suis qu'une idiote pathétique... Mais même si on se regarde plus comme avant, Christian a toujours pris soin de moi chaque année à cette période. Je l'ai laissé tombé, comme j'ai laissé tombé le bonheur.

          Je ne me suis jamais remise de ce trou noir. Cela fait 13 ans que je suis revenue d'Égypte, cela fait 13 ans que quelque chose ne va plus en moi. C'est étrange... Je me souviens d'un garçon. Ce garçon m'avait dit des choses... Des choses insensées.

Hiiiiii

          Mes pneus crissèrent sur plusieurs mètres. Putain ! C'est quoi ce type ? Je levais les yeux aussitôt et compris que j'étais arrivée à bon port. L'homme avait disparu, mais je vis le portail du jardin japonais grincer dans un bruit long et sinistre. Il a dû rentrer ici. Mais pourquoi devrais-je suivre les indications d'un livre suspect ? Sortant de mon véhicule, je fis rabattre le toit par prudence. Le livre entre les mains, je me laissais guidé par sa lumière chaleureuse.

          La nuit était tombée, et chaque arbre s'agitait sous la brise,secouant leur silhouette morbide. Je frissonnais ne sachant pas si je regrettais d'avoir suivit l'homme sombre ou de ne pas avoir pris de manteaux.

« Mademoiselle Gärtner.

_AAAAAAH »

          Je fis un bond en arrière, persuadée d'avoir vu un fantôme. L'homme de ce matin se tenait face à moi, il paraissait si ... glacial sous ce clair de lune. Shadi Shin. Je déglutis quand je vis une ombre se dessiner derrière lui, jetant un œil en arrière, je réfléchissais à ma vitesse de pointe si jamais je me devais de courir. Dans quoi m'étais-je fourré ?

« Je ne pensais pas que le manuscrit vous choisirait aussi vite,commença-t-il en parlant sûrement du livre étrange qu'il m'avait confié.

_Qu... qu'est ce que vous voulez ?

_Nous avons un problème mademoiselle Gärtner. Et cela aurait été plus facile si je ne vous avais pas effacé la mémoire.

_Effacé la m... répétais-je hypnotisée. »

          Impossible...Pourquoi cet homme me disait cela ? Non c'était encore un coup monté. Chaque année c'est pareil, chaque année je suis la proie de canulars ridicules dût à mon amnésie. Je ne peux plus supporter cela... j'aimerais tellement que cela s'arrête une bonne fois pour toute !

« Cela fait trop longtemps que vous avez ce vide en vous. Je ne peux hélas vous le rendre.

_Me rendre quoi ? Pleurais-je presque.

_Votre passé. »

          Ils'était accroupis à mes côtés, je m'étais effondrée sur le sol secouée par des sanglots incontrôlés. Bordel, je suis une adulte,je ne peux pas me laisser aux pleurs comme ça à chaque moment de faiblesse !

« Alors pourquoi vous me faites venir ici ? Rétorquais-je en levant mes yeux embués.

_J'ai une requête à vous faire. Seule vous, pouvez y parvenir.

_Quel genre ? Fis-je en reniflant.

_Comme un puzzle. »

          J'avais la sensation qu'il utilisait ce mot pour me faire réagir. Il y a des thérapies qui marchent sous forme de mots clés. J'en avais suivis une il y a quelques années. Mais même des mots comme Égypte et mémoire ne me faisaient pas réagir. Pourtant tout venait de là.Alors que le mot Puzzle...

« Avant toute chose, je dois vous présenter quelqu'un. Cela vous fera peut-être un quelconque effet. »

          Je me redressais afin de me préparer à quelque chose auquel je n'étais pas prête. La personne derrière Shadi s'avança près de moi, d'une démarche hésitante. Ses traits se précisèrent petit à petit. Une tension m'envahit, je ne savais pas ce qui m'attendait. Je perdis toute confiance en moi.

« Présente-toi,ordonna l'homme au teint mat. »

          L'inconnu entrouvrit la bouche.

« Je m'appelle ... »

------------ NOTE DE L'AUTEUR ------------
Oh mais qui est-ce ?
Qui est la personne que Shadi va présenter à Léa ? 
(genre je fais l'étonnée mais moi je sais depuis deux ans mdr)
J'ATTENDS VOS HYPOTHESES !

Les premiers chapitres seront avec une Léa amnésique, mais vous inquiétez pas :D
Elle sera de retour comme vous l'avez connu à l'époque !
N'hésitez pas à commenter !

------------ A VENDREDI ! ------------

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