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Chapitre XIII

"A esprit libre, univers libre" Koan zen

Le claquement sec d'une paume  sur ma joue m'a fait reprendre connaissance.

Lorsque j'ai ouvert les yeux, j'ai espéré apercevoir la truffe humide de Scotty collée à mon nez.

Mais à la place du labrador, il y avait un homme de forte musculature, dont le visage était dissimulé par un masque de cuir. Il empestait la sueur et l'alcool. Le haut de mon crâne me lançait. Le garde qui m'avait assommé n'y était pas allé de main morte.

— Il est réveillé, a-t-il dit d'une voix étouffée par son masque.

J'ai voulu bouger, mais j'étais attaché à un poteau, mes poignets étaient liés par une corde râpeuse et épaisse. Ainsi ligoté, je pouvais à peine incliner et tourner ma tête.

Juste assez pour apercevoir le cadavre du garde sur le sol.

Clément, tu es dans le pétrin...

J'ai voulu crier, mais aucun son ne parvenait à sortir, ma gorge était nouée par la peur. Qu'allaient-ils me faire ? Cet homme au masque de cuir n'était vraiment pas rassurant. Il collait trait pour trait à l'image que je me faisais d'un tortionnaire.

Un autre type est entré. Une grande silhouette à la démarche altière. Il était vêtu d'une armure ornée d'un dragon sur le torse. Il était difficile de lui donner un âge, ses traits étaient dissimulés par une barbe sombre qui finissait en pointe.

Je fus d'abord saisi par ses yeux clairs, presque doux.

Ce nouveau venu a écarté le lourdaud au masque de cuir, d'un revers de main et s'est planté face à moi.

— Qui es-tu... tu espionnes pour les Clans ? Si c'est le cas, je veux connaître vos positions. Si tu réponds correctement, je t'accorderai une mort rapide, je t'en donne ma parole. Il a ponctué sa phrase d'un sourire sans joie.

Une mort rapide !

J'ai dégluti et j'ai senti les papillons battre dans le creux de mon ventre. C'était la voix de Misclane. Ce type était fou à lier. Sur le moment, je l'aurais volontiers échangé contre une centaine de Thomas Bartolli.

J'ai répondu sans réfléchir

— Je suis Sire Langemelle, et je ne connais pas les clans dont vous me parlez.

L'homme a pris un tabouret et s'est assis. Il souriait et me fixait droit dans les yeux. Il a caressé sa longue barbe et a passé sa langue sur ses dents.

— Tu mens... Tu mens et en plus tu me prends pour un idiot. Sire Langemelle est un personnage fictif, et si tu étais d'ici, tu connaîtrais forcément les Clans... Ce qui fait de toi à la fois un menteur et... un Arpenteur. Un rictus carnassier déformait ses traits.

Ce type connaissait les histoires de Langemelle ! Cela voulait donc dire que... il connaissait mon monde !

— Un Arpenteur... qu'est-ce qu'un Arpenteur ? ai-je demandé.

C'est à peine s'il m'a regardé.

— Ho, et bien... cela n'a pas grande importance... car de toute façon, tu n'auras pas le temps de le découvrir. Ce qui m'importe le plus, c'est de savoir où est ton jeu. Si tu me le donnes, tu pourras rentrer d'où tu viens, et tout ceci n'aura été qu'un mauvais rêve pour toi... Tu seras rentré bien au chaud sous ta couette.

Retourner chez moi ? Parfait !

C'est tout ce que je demandais ! Retrouver Scotty, ma mère, et prendre des nouvelles de mon père. Au diable ce maudit jeu, il pouvait bien le garder ! Depuis que je l'avais découvert, tout avait été de mal en pis.

J'ai saisi l'opportunité au vol.

— Le jeu est dans ma besace, prenez-le. Je veux... je veux juste rentrer chez moi...

Misclane s'est rembruni.

— Hélas, je crains que cela ne soit pas aussi simple. Nous t'avons déjà fouillé, et ta besace est vide. C'est pour ça que j'ai pensé que tu l'avais... dissimulé quelque part. Tu n'oserais pas me mentir, n'est-ce pas ?

Le regard de Misclane était incandescent. Deux braises brûlantes d'un feu malveillant.

— Je... je....

Je n'arrivais plus à parler, je me sentais pris au piège.

J'ai regardé à nouveau, horrifié, le corps qui gisait à terre. J'étais le prochain.

Le jeu ! Où pouvait-il bien être ? J'ai dû le perdre dans les bois.

Misclane s'est levé d'un bond. Le tabouret a volé dans la tente et heurté un râtelier de hallebardes qui s'est écroulé sous le choc.

Son faciès était déformé par la rage. La panique m'a saisi, mon corps s'est liquéfié.

— Je... l'ai perdu, j'ai dû l'égarer dans les bois. Il suffit de regarder, il ne doit pas être bien loin... ai-je dit en bredouillant.

Misclane m'a adressé un sourire glacial.

— Laisse-m'en juger... Arpenteur.

L'homme a sorti un jeu de cartes de sa poche.

J'ai écarquillé les yeux et ma bouche a dessiné un « O » de surprise. Ce jeu ressemblait à celui que j'avais trouvé.

Il y avait plusieurs jeux ? Misclane était aussi un Arpenteur ?

Je l'ai observé battre les cartes avec un mélange de peur et de fascination. Il les faisait virevolter dans ses mains, avec l'aisance et la précision d'un prestidigitateur.

— Jeune Arpenteur, je vais obtenir l'information... de gré ou de force... et je vais le faire avec grand plaisir.

Alors, avec une vitesse inouïe, il a sorti deux cartes du jeu qu'il a collé sur sa paume.

Sans les regarder, il a claqua ses mains. Les cartes ont disparu dans un éclat de fumée noire.

Et sans que je puisse réagir, il a posé la main sur mon front et hurlé :

— Aspiration !

J'ai senti alors une main de glace pénétrer mon crâne, entrer dans ma tête. J'ai grimacé lorsque ses doigts ont touché mon cerveau, et joué avec ma matière grise comme si c'était de la glaise. Tout est allé vite, trop vite.

Il tentait d'extirper mes souvenirs. C'était mauvais. Très mauvais. D'instinct, j'ai senti qu'il fallait bloquer cette invasion, que je résiste à cet assaut. J'avais la certitude qu'il était important de lui faire barrage et de l'empêcher d'avoir accès à mon identité.

Je me suis braqué. Nous nous livrions un combat et la bataille prenait place dans ma tête, au plus profond de mon esprit. Je tremblais et suais à grosses gouttes. Je n'avais jamais connu cela avant. Les efforts et la violence de cet affrontement résonnaient à travers tout mon corps. Je pouvais ressentir la noirceur de Misclane, et les racines de sont art noir se déployer, s'ancrer dans mon esprit et tenter de briser ma volonté.

Je résistais du mieux que je le pouvais. Mon visage grimaçait sous la douleur et l'effort. Je peuplais mes pensées d'images positives, comme je l'avais fait dans la maison. Ainsi, en réaction, je créais des images de Langemelle, des nuages cotonneux, des licornes, et tout ce que mon imagination pouvait amener de beau et coloré pour stopper la progression de la noirceur.

Mon esprit c'était mon terrain de jeu, mon bac à sable, et il était interdit d'y entrer sans invitation.

Personne n'a le droit de me faire ça ! ai-je hurlé dans ma tête. Ma voix avait résonné dans avec la férocité du désespoir.

Misclane l'a ressenti, et Misclane a fléchi

Je ne résistais pas pour cacher le jeu de cartes. Je l'aurais donné volontiers en fait. Non, je résistais parce qu'il fallait le faire. Ni lui, ni Thomas Bartolli, ni quiconque ne m'imposerait sa volonté...

À travers les brumes mentales qui s'agitaient dans mon esprit, j'ai perçu la difficulté qu'éprouvait Misclane à imposer sa marque. Mais il était difficile de contenir l'assaut. Et le combat était inégal. Les racines noires fissuraient mes défenses, mes nuages s'évaporaient, mes licornes se faisaient transpercées et flétrissaient, mes couleurs disparaissaient.

J'ai senti Misclane pousser,

et mes barrières voler en éclat. J'étais nu.

Nu et dévoilé, dans une profonde obscurité.

L'image d'un Misclane géant s'est imposée dans ma tête.

— Tu vas me dire où est le jeu. Tu vas me le dire. Je te le garantis !

Et Misclane a poussé si fort et a pénétré si loin dans mon mental que j'ai hurlé sous l'impact.

Puis une explosion a retenti et la tente a pris feu.

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