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22 | Mémoire

Un vent chaud s'éleva, si puissant qu'il nous projeta en arrière, nous tous public aux bords des larmes sous une tension insupportable. Les bras puissants de Kaiba m'aidèrent à me remettre sur mon fauteuil. Geste qu'il eu tôt fait de regretter par un grognement.

Chacun, un genou à terre, les deux adversaires à bouts de forces fixaient le sol, essoufflés, la poussière se dissipait lentement, les découvrant usés, prêt à s'effondrer au moindre geste de leur part.

Atem ôta le premier son disque de duel, trainant le pas, courbé il s'avança vers Yûgi qui toujours sous le choc ne savait quoi ressentir. Il lui prit les épaules pour lui murmurer des paroles inaudibles, le garçon n'en démordait pas et resta le regard vide.

C'était terminé... Nul ne pouvait deviner qui avait gagné tellement le duel avait été serré. Les deux compteurs affichaient zéro.

« Tu ne pleurs pas... Rassure-moi... Murmura le Pharaon attendris devant son ami. »

Sans lui répondre Yûgi précipita son visage contre celui de son autre lui. Je restais muette sur le coup, Sugoroku s'étouffait devant nous, Miho poussa un cri de joie, Jono-uchi en tomba à la renverse et le reste de la gente masculine avait la bouche grande ouverte.

Quelque chose de chaud coula le long de mon menton et ce fut Mokuba qui s'inquiéta soudainement de me voir saigner du nez. Faisant signe que tout allait bien, en bouchant mes narines gêné devant cette excitation soudaine, je me détournais de la scène terriblement séduisante.

« Je pensais que ca n'arrivait que dans les mangas, bredouillais-je en prenant un mouchoir pour m'essuyer.

_ Il y a une part de vrai dans ce que tu dis... Remarqua Seto les bras croisés sans me regarder. Ca n'arrive que dans les mangas.»

Yûgi avait perdu. Comme mon intuition me l'avait soufflé, mon ami construirait son jeu pour battre les Dieux Egyptiens. Atem n'avait pas fait appel à eux, il avait réunis ses monstres favoris dans un Deck parfait le menant ainsi à toutes les victoires. Y comprit la victoire destiné à rester auprès de celui qu'il aimait depuis toujours.

Le couple eut un mouvement de recul au moment où la tablette millénaire disparut dans un gouffre qui venait de se créer. L'œil Oudjat se brisa, je crus un instant qu'il allait s'ouvrir pour obliger le Pharaon à disparaitre en son sein, mais rien... Il disparut, engloutissant par la même occasion l'ensemble du temple.

« Il faut évacuer ! S'exclama Marik qui se réveillait.

_ Non ! On va camper ici ! Lâcha Honda en prenant sa protégée par la main. »

J'eus le droit à un moment de panique quand je m'élançais à la force de mes bras vers la sortie. N'allant surement pas aussi vite que je l'espérais, je m'imaginais enterré sous les gravats. Le cœur battant, prise d'adrénaline, je n'eus pas le temps de souffler quand un bras violent m'arracha à mon fauteuil pour me mettre sur son dos.

L'escalier principal ne ressemblait plus à rien, il était bouché par les dernières pierres de l'immense bâtiment Egyptien. Nous ne fumes pas les seuls pris au piège, moi et mon sauveteur Seto, Jono-uchi et Ryô nous dépassèrent en nous criant qu'il avait une autre issue de ce côté.

« Ecoute Seto ! Laisse-moi ici ! Je veux pas retourner dans mon monde, je préfère mourir et ne pas être ainsi un poids pour toi.

_ Est-ce que tu t'entends parler ? S'énerva-t-il. Tu ne penses pas un mot de ce que tu dis. Aide moi à trouver un endroit où passer. »

De mon regard vif, je lui désignais une mince ouverture derrière une colonne. Il me jeta par-dessus, me retrouvant ainsi sur les fesses tandis que Monsieur laissa tomber son encombrante veste afin de mieux escalader les ruines. Certains miroirs, destinés à nous éclairer, étaient brisés, il ne fallait pas que cela continue de la sorte, sinon nous nous retrouverions plongé dans le noir.

La lumière du soleil ne parvenait plus à se réfléchir dans certaines parcelles du temple, la situation était des plus critiques.

« Grumf ! Dans l'animé c'était pas aussi compliqué pour sortir.»

Au loin, Yûgi et Atem, se tenant la main se retournèrent dans notre direction, ils nous criaient quelque chose sans que l'on puisse entendre quoi que ce soit. Seto les sourcils froncés essayaient en vain de deviner leur paroles.

« Mais qu'est ce qu'ils disent ces crétins ? S'impatienta-t-il.

_ Ce sont pas des crétins ! Rugissais-je en resserrant mes bras autour de son cou.

_ Continue comme ça et je te laisse tomber ! »

On eu pas le temps de réfléchir, quand les deux garçons accoururent dans notre direction, le Pharaon paraissait encore plus effrayé que son ami, il ne lâchait pas Yûgi une seule fois. Nous les suivîmes sans trop savoir où ceux-ci nous emmenait, mais peu importait. Il fallait qu'on sorte vivant d'ici !

« Une impasse ! Pesta Seto. Merde !

_ C'est quoi ce bruit ? S'enquit Yûgi en serrant son bras contre celui du Pharaon. »

Je n'avais pas le temps de trouver l'attitude, des deux garçons, mignonne. Un vrombissement retentissait, faisant trembler les murailles peu solides du temple. Je craignais le pire, la joue calé dans le cou de Seto, je doutais de ce qui nous attendait.

Aussitôt un torrent d'eau jaillit du côté de l'impasse, nous laissant piéger dans ce passage sans aucune débouché. L'héritier me hissa un peu plus haut sur son dos, Atem prit Yûgi entre ses bras afin de lui apporter une maigre protection contre cet impitoyable élément.

Le choc fut violent, nous plaquant mutuellement au fond du corridor, nous n'avions aucun moyen de faire marche arrière, l'eau nous écrasait les côtes contre la vieille pierre qui sera désormais notre tombeau.

« Après l'effondrement... Voilà maintenant le Nil qui veut nous tuer ! Se plaignait Seto. C'est d'un cliché !

_ Amène nous au Royaume des ombres Atem ! Hurlais-je par-dessus le vacarme du courant d'eau. Je ne supporterais pas plus longtemps cette flotte !

_ Je ne peux plus ! Avant oui mais là...

_ Dis donc tu sers à rien ! Le coupa l'héritier qui partageait relativement mon avis. »

Kaiba était suffisamment grand pour nous aider à avoir la tête hors de l'eau. Je m'inquiétais pour Yûgi qui semblait tétanisé, les yeux emplis d'effrois. Le niveau du Nil ne cessait d'augmenter dans le corridor, prise de panique je fermais les yeux... J'étais l'Elue ! Je ne pouvais pas en finir ainsi !

Warui Onna...

Bakura ?

Le mur se déroba sous la pression de l'eau. Nous furent engloutis en quelques secondes, j'avais lâché Seto sur le coup de la surprise et je n'arrivais pas à retenir ma respiration tellement la violence du Nil était grande ! Me faisant malmener de par et d'autre par le courant, je poussais un cri de douleur lorsque ma tête reçu un coup violent lors d'un virage.

L'eau s'engouffrait dans ma gorge, je n'arrivais plus à rien, je me noyais sans aucune résistance.

Une dernière chute, l'air emplit mes poumons, j'ouvris les yeux avec peine et m'écrasa de tout mon poids sur Seto qui venait à peine de se relever.

« Châtel ! Tu fais chier ! »

A peine remise de mes émotions, je levais les yeux vers le ciel. Que s'était-il passé ? Une petite chute d'eau nous désigna l'endroit par lequel nous étions sortis. Elle se creusait dans un surplus de terre où le temple était caché, enveloppé par le sable du désert Egyptien. L'oasis qui nous recueillait moi et Seto était agréable à voir, mes habits blancs étaient tachés de vase. A la force de mes bras je me retirais de l'eau, consciente que la présence d'un crocodile était tout à fait envisageable.

Atem était à l'ombre d'un palmier, torse nu, l'eau ruisselant encore sur sa poitrine basanée. C'est à cet instant que je me souvenais que celui-ci avait remporté le duel de justesse, écrasant son ... Petit ami de la plus grande délicatesse. Yûgi, allongé dans le sable, bras et jambes écartés se remettait encore avec peine de ses émotions.

« Wouhou ! Vous êtes tous là ? Tout le monde est vivant ? »

Une casquette blanche et des lunettes de soleil sur les yeux, je reconnaissais à la voix, Miho Nosaka, qui, du haut de la butte de sable nous faisait de grands signes ravis.

Le reste de la troupe, Jono-uchi, Honda, Ryô, Sugoroku et Mokuba arrivèrent avec peine dans notre direction. Ils faisaient peine à voir, ils avaient tous les vêtements déchirés et Jono-uchi retirait une à une les aiguilles planté dans ses chevilles.

« Ces Egyptiens... Grogna le grand blond. Ils font pas les choses à moitié !

_ On se serait cru dans Les Aventuriers de l'Arche Perdu ! S'extasiait Honda. Une boule gigantesque nous à foncé dessus, des pièges déclenchaient des fléchettes empoisonnés et...

_ Empoisonnées ?!!! S'alarma aussitôt Jono-uchi.

_ Ne t'inquiète pas... Le rassura Atem une main sur l'épaule de son ami. Le poison ne fait sans doute plus effet depuis une bonne centaine d'années. »

Je restais vautré sur le sable chaud, mes chaussures dégoutaient de partout, mes cheveux étaient encore plus abimés par le sable et l'eau sale du Nil, et mon maquillage ... Enfin ! Nous étions vivant c'était le principal. Une force mystérieuse nous avait sortis de là... Ce mur n'avait pas put s'effondrer tout seul ! Je soupçonnais Shadi.

Il avait enfin servis à quelque chose.

« Où sont les Ishtar ? Demanda Yûgi les yeux fermés toujours à bronzer sous l'œil bienveillant du Pharaon.

_ Ils sont allé chercher un moyen de transport pour regagner la vallée des Rois. Précisa Ryô qui se protégeait du soleil.

_ Si je comprends bien on va rester là encore longtemps, grogna Kaiba apparemment ravis.

_ Qui veut faire un Monopoly ? Demanda brusquement Honda. »

Nous le regardâmes étonnés, un silence pesant s'installa aussitôt sans que le jeune homme ne puisse se justifier de ce propos aussi absurde.

J'étais heureuse.


« Des ... Chameaux ... Des saletés de chameaux ! »

Nous faisions abstraction aux plaintes de Kaiba qui ne se remettait pas de sa monture remettant en question son statue de multimillionnaire. Les Ishtar étaient arrivés, avec une troupe de mammifères à deux bosses. Chacun sur le sien, je me mettais à brailler comme une enfant, heureuse de monter pour la première fois sur un tel animal.

Miho semblait avoir fait ça toute sa vie, d'une main elle agrippait la poignée de sa monture, et de l'autre elle se tenait droite la main sur la hanche observant l'horizon. Isis s'était occupée de nous trouver des habits conçus pour les traversées en déserts. Son jeune frère nous expliquait qu'il y avait de temps à autre des nomades qui était à vendre n'importe quoi au beau milieu du Sahara. C'est ainsi, en tant que Lawrence d'Arabie nous arpentions les immenses dunes de sables.

« Des chameaux ... Murmura Seto toujours aussi désespérée.

_ Encore une dernière fois et je te plante la tête dans le sable Kaiba !

_ Essaye un peu Katsuya ! »

L'animal à deux bosses émit un râle plaintif et se tourna vers son propriétaire. Une grimace sur le visage, Seto se pencha en arrière pour éviter tout contact avec l'animal. Il menaça le chameau à coups de chiffon désespérés et finalement se retrouva à même le sol après un coup de reins de la part du mammifère des sables.

Coincée entre les deux bosses, je trouvais que cela était très inconfortable mais j'évitais de me plaindre... Car il était certain que si nous suons à grosses gouttes c'était bien à cause de moi ! Personne n'aurait traversé le désert sans guide, sans eau, si je ne devais pas retourner à mon passage afin de rentrer dans mon monde.

« Je ne demandais pas une limousine mais... Commença Seto en se débarrassant du voile blanc couvert de sable sur ses cheveux.

_ Une limousine ! Se moqua Jono-uchi. De mieux en mieux.

_ Mais n'avions nous pas une Jeep avant que le temple ne s'écroule ?

_ Il semblerait que celle-ci ait été volée par les hommes du désert. Fit Rishido d'un ton neutre. »

Alors qu'Odion/Rishido parlait pour la première fois de sa grave voix depuis le début du voyage, plus personne n'osait mettre en doute sa parole. Ce personnage intriguant aux tatouages masochistes sur le côté du visage faisait apparemment peur à l'ensemble du groupe, et je ne pouvais que les comprendre.

« Biban el-Moulouk... Lança Marik en mettant sa main en visière.

_ A tes souhaits, toussota Honda.

_ C'est la vallée des Rois, traduisait le Pharaon plus beau que jamais. »

Nos chameaux descendirent les collines arides jusqu'au sanctuaire sacré où reposaient les plus grands Rois d'Egypte. Avalant ma salive, je rabattais mon voile sur mon visage, et suivait du mieux que je pouvais l'ensemble de mes amis qui étaient là pour m'accompagner jusqu'à la fin.

Rishido resta muet de nouveau et se contenta d'accrocher les animaux à bosses tandis qu'en tête de file, j'indiquais le chemin à mes compagnons. C'était étrange de retourner ici, je revoyais la boutique de souvenirs, ce gros rocher, l'entrée bondé du tombeau de Toutankhamon et puis...

« Shadi ! »

Il ne portait plus sa croix à son cou, son regard sévère nous attendait sagement près du corridor des ombres, personne ne semblait remarquer sa présence, il était là ... Tel un esprit. Voulant le remercier pour le sauvetage qui avait précédé il y a quelques heures, il me fit comprendre aussitôt que je faisais fausse route et que Shadi était toujours aussi inutile... Non... Je pouvais décidément pas penser cela ...

« Alors c'est ça... Fit Yûgi impressionné en laissant son regard parcourir les parois du couloir.

_ Ouep... C'est là que tout à commencé, murmurais-je en lui prenant la main. »

Les nomades avaient même une vieille chaise en osier accompagné de roues, j'en avais hérité étant donné que la mienne était désormais ensevelie sous les gravats du temples... J'aurais l'air de quoi moi en revenant chez moi comme ça ?

« Suivez-moi...

_ Qu... Quoi là dedans ? S'effraya Ryô qui tremblait comme une feuille. »

Arpenter le couloir fut rapide, à mon plus grand étonnement il déboucha dans une pièce splendide aux milles fresque dorés. Le tombeau du 18ème roi d'Egypte, celui du Pharaon Atem. Le compagnon de Yûgi se détacha du groupe pour parcourir la pièce avec curiosité. Ce n'était pas courant que l'on puisse visiter son propre caveau. Yûgi le suivait en faisant des petits pas, mal à l'aise dans cette sordide ambiance. Plus personne ne parlait, seul les pas des deux amants résonnaient dans la chambre mortuaire.

« Pharaon... Il n'est pas forcément bon de voir votre propre dépouille. L'interpella Shadi en brisant le silence pesant. Léa... Il est temps. »

Cette dernière réplique me serra le cœur, je sentais les doigts de Seto sur mon épaule se crisper. Il était temps de partir, de me séparer de tout ces êtres chers...

Je me retournais vers l'héritier, qui les yeux baissés, ne pipait mots. Le visage assombris par ce qui ressemblait étonnement à de la tristesse, je lui pris la main, appréciant le contact de ses longs doigts entre les miens. Il tremblait, Seto Kaiba faiblissait en ce jour face à moi.

« Adieu... Léa. »

Se mordant la lèvre, il s'éloigna brusquement dans un coin de la pièce sans me jeter le moindre regard. Personne ne changerait cet homme, sa fierté l'empêchait d'éprouver le moindre sentiment, la moindre tristesse... Ce n'était pas maintenant que ça allait évoluer.

Les au revoir furent rapides avec Mokuba, et mes deux camarades de classes Jono-uchi et Honda. C'est Miho que je remerciais du fond du cœur sans quoi rien de tout cela n'aurait été possible, jamais je n'aurais résolus l'énigme sans son aide... Modeste elle m'assura que ce n'était rien. Elle avait les larmes aux yeux, c'était étrange.

« Bak... Ryô... Murmurais-je au garçon tout contre son cou. Je ne t'oublierais jamais... Jamais... Je... Merci d'avoir toujours été là...

_ Au ... Revoir... Pleura-t-il soudainement. »

Pris de gros sanglots, je lui tapotais le dos, émue par cette attitude... Je finissais par le rejoindre silencieuse dans l'expression de sa tristesse. Il sentait si bon... Ryô... Le lapin blanc de Domino City...

Reniflant il me laissa avec Yûgi et Atem. Leur mains se frôlaient, timides, amoureuse... Je souriais. J'avais réussis, la plus belle réussite de toute ma vie.

« Les gars...

_ Léa-chan... Minauda Yûgi un peu distant. Tu... J'aurais toujours un futon pour toi tu sais...

_ Je n'en doute pas... Fis-je en essuyant d'un revers de manche mes yeux.

_ La dernière fois... C'est moi qui est partit. Maintenant... C'est à toi de rejoindre les tiens Léa... Sache que tu auras toujours ta place ici... Si jamais tu t'égares et que... Commença Atem.

_ Et que par hasard tu passes à Domino City, continuait Yûgi qui avait du mal à retenir ses larmes. »

Je souriais tristement, avançant mon fauteuil dans leur direction, les deux jumeaux se penchèrent en même temps pour m'enlacer avec tendresse. Je voulais rester à jamais dans leurs bras, ne plus repartir... M'en fichait que mes jambes ne fonctionnaient plus ici, je voulais être en compagnie de mes meilleurs amis ! Ingrate, ne pensant qu'à moi-même, je ne pensais même plus à ma famille...

« Allez va...

_ Si seulement Yûgi-kun pouvait me lâcher... Essayais-je de plaisanter. »

Shadi nous regarda impassible comme à son habitude, il ne s'interposa aucunement dans ces derniers instants qui nous étaient donnés. Plus le temps passait, plus je sentais qu'il était l'heure de me retirer... Il ne fallait pas regarder en arrière, un dernier regard serait fatal, je n'aurais sans doute plus la volonté de m'en aller.

« Vous m'oubliez pas ! Lançais-je en leur tournant le dos.

_ Tu ne risque rien, affirma Atem. »

Les larmes coulèrent sur mes joues, je me laissais glisser le long d'un autre couloir que m'indiquait Shadi. Adressant un signe de main à mes amis, un dernier adieu, la voix de Yûgi criait des au revoir qui semblait de plus en plus lointain...

« Léa ! »

Seto ?! Quand je me retournais, il n'y avait plus que l'obscurité, les ombres qui s'étaient repliés dans mon dos, seule la présence de Shadi était à mes côtés, rassurante. Mes lèvres étirées nerveusement goutaient une terrible émotion humide et salée. Seto...

Les amis... Je ne pouvais me rendre compte de suite... Je ne les reverrais plus. Les instants passés m'ont semblés si proche, tout cela ne pouvait être vrai ! Tout ne pouvait disparaitre ainsi ! Et pourtant... Mon cœur semblait s'en être détaché, c'est comme s'il ne semblait n'être plus qu'un souvenir, leur voix ne résonnaient plus à mon oreille, leur visage était flous.

Tout était vide.

Le soleil brillait sur mon visage. Il faisait d'autant plus lourd qu'après notre excursion à dos de chameau. Un sourire... Oui c'était amusant, tout me semblait merveilleux à leur côté.

La vallée des rois m'apparaissait familière, comme ce jour où je l'avais quitté. Un groupe de touriste nous passa sous le nez, ne jetant pas le moindre regard à Shadi. Il n'y avait que moi. Enveloppé d'un voile blanc, le teint bronzé dut à mes longues heures de marches sous le soleil japonais, je rayonnais.

« Tu peux te lever Léa... »

Le regard plein d'incompréhension, je le toisais, lui, me tendant les mains. Mes pieds glissèrent vers le sol, mes genoux se touchaient peu habitués à remuer dans un mouvement coordonné. Je me hissais à la force de mes bras, aidé de l'Egyptien à la longue cape, je tenais debout. Je marchais. Je pouvais marcher !

Courant à perdre haleine sans deviner où ma volonté voulait bien me conduire, je m'élançais sous le soleil de la Haute Egypte. Le souffle court, de nombreuses chutes, mais je me sentais étrangement libre, vidée de toutes peurs, libéré de toutes contraintes... J'étais vivante !

Embrassant le sol, je me remettais à peine de mes émotions, Shadi me tendit mon sac que j'avais laissé tombé, d'une voix douce il me demanda ce que je comptais faire. Il y avait ces femmes vêtues de noirs, burqa de la tête au pied, leurs prunelles perçantes me jetèrent des regards curieux, je parlais sans doute seule à leur yeux.

Ce que je comptais faire... Prévenir mes proches ... C'était sans doute ce qu'il y avait de mieux à faire... Même si la tache ne sera pas des plus aisée. Léa Châtel, officiellement, est censé être décédé.

Tournant le dos au spectre Egyptien, je m'apprêtais à composer, le cœur battant, le numéro de la maison. Revenant sur ma décision, je cherchais sur Internet l'indicatif me permettant de communiquer avec la France.

Aussitôt...

Deux mains fermes m'emprisonnèrent le visage, je n'us pas le temps de crier ni rien que Shadi m'entraina derrière un rocher loin de tout les regards. Me débattant de cette empoigne d'une force inhumaine, je n'arrivais plus à faire quoi que ce soit.

« Je suis désolée Léa. Il en est de votre bien être... »

Il ne portait plus sa croix Ankh, et pourtant... Toute la puissance de cet esprit se propageait dans ce contact que nous avions. Je ressentais cette surprenante énergie, aussi effrayante qu'elle puisse être. J'avais peur.

Mes doigts essayèrent de dégager les siens, sa main se posa au creux de mes reins et l'autre tandis son visage vers le mien.

« Je suis désolé... »

Mes jambes se dérobèrent, je perdais ce qui me restait de force. Mon âme se vidait.


Je battis des paupières, des larmes roulaient sur mes joues, mon cœur me serrait étrangement, j'avais l'impression de suffoquer. Je sentis une présence qui me fit sursauter. Le regard hagard, je jetais un violent coup d'œil derrière ce rocher qui semblait me guetter... Mais rien.

Regardant l'heure sur ma montre inexistante, je cherchais mon portable. Il n'était pas là. Secouant mes cheveux machinalement, je les trouvais plus long et plus doux qu'à mon arrivé en Egypte. Secouant la tête je me rappelais de ma grand-mère qui m'attendait, et mon téléphone... Je l'avais laissé tombé dans le tunnel ! Quelle idiote !

Essuyant mes yeux, je me déplaçais vers l'antre maudite, du moins... Jusqu'à que ne tombe ridiculement à plein ventre. Mes jambes semblaient engourdies, on aurait dit que je ne les avais pas utilisées depuis des années, et cette douleur... Mon ventre me faisait mal comme si un immense désarroi m'habitait, un vide...

« Sorry Miss... »

Je me retournais vers mon interlocuteur qui ressemblait à un militaire. Peu gradé sans l'ombre d'un doute vu les épaulettes, une veste de coton, un pantalon blanc, et un béret sur la tête, cet homme ne m'inspirait pas confiance. Peut être était-ce son arme menaçante au bout de ses doigts qui me donnait cette impression ?

« People have seen you talking alone and... »

Son accent rendait sa phrase quasi incompréhensible, son collègue, vêtu de la même façon à la différence que le blanc il le portait à sa chemise aux manches retroussés, me regardait les sourcils froncés et coupa son collègue qui déblatérait toujours autant de phrases non déchiffrables, pour m'interpeller.

« Can I see your papers ? »

Mes papiers? Devant cette soudaine autorité, je ne voulais pas contester. Fouillant dans ma sacoche, j'en sortis ma carte d'identité où j'arborais de longs cheveux ondulés bruns, et des lunettes rectangulaires... Bref, mon portrait pas du tout craché !

« Oh ! Française ! »

Leur attention se portait encore plus sur moi, je les vis discuter en soulignant d'un mouvement de doigts l'encadrement de mon visage, mentionner subtilement mes cheveux et la couleur de mes yeux. Ca devenait du n'importe quoi. Le plus âgé proposa quelque chose à son coéquipier qui se hâta de traduire.

« Nous avons besoin de vous poser quelques questions. Pouvez-vous nous suivre au poste ? »

Docile, je les suivais sans broncher. Etrangement lassée, trop fatiguée pour comprendre.

Ce n'était qu'à l'arrière de leur véhicule de fonction que je m'inquiétais soudainement si ces Monsieur étaient en réalité des policiers. L'un d'eux, celui qui apparemment parlait plusieurs langues, me montrait son insigne et son justificatif mentionnant sa fonction. Je n'osais plus rien dire, n'aimant pas les regards que l'on me jetait à travers le rétroviseur.

En descendant de la vieille voiture qui avait perdu la moitié de son chassie, ainsi que cette décoration indiquant la marque, je fus happée, bousculé par de nombreux badauds. Les rues de la ville de Thèbes étaient bondées d'une population vivante, dynamique, où les femmes comme les hommes se protégeaient le crâne du soleil aux moyens de long tissus chatoyants.

Je n'eus pas le temps de m'émerveiller sur ce que ma grand-mère avait évité de me montrer, que les policiers me poussèrent à entrer dans un bâtiment ancien aux vieux volets. Le commissariat, où seuls les hommes travaillaient, sentait légèrement la transpiration, un vieux ventilateur tournoyait dangereusement au dessus des bureaux, et les deux gendarmes durent pousser un de leur collègues pour s'installer afin de commencer l'entretien.

« Donc vous êtes Léa Valérie Châtel, 20 ans, de nature française, fille de Claude et Joséphine Châtel, née à Ver...

_ Attendez, attendez, coupais-je soudainement. Comment vous savez tout ca ? »

Ils se regardèrent mutuellement sans pour autant répondre à ma question. Le plus jeune se contentait de traduire mes propos à son collègue plus âgé qui me répondit aussitôt dans sa langue maternelle. Je l'écoutais attentivement, hochant la tête sans comprendre pour autant ce qu'il disait. Le cadet détacha une affiche du mur et me la colla sous le nez. Ce que je vis me fis frissonner de la tête aux pieds. La photo en noir et blanc affichant le visage d'une adolescente peu souriante aux cheveux courts à la garçonne décolorés en blonds... Je ne pus qu'avaler ma salive, les mains jointes devant mon propre visage.

« Qu'est ce que ça signifie ?

_ Mon collègue vous disait qu'il connaissait ces infos à votre sujet car cela fait deux ans que nous enquêtons sur votre cas. Du moins... Si vous êtes bien celle que vous prétendez être. »

Il prit une chaise et s'installa à mes côtés, le dossier devant lui, les bras croisés dessus. Soufflant, sur les nerfs, je ne comprenais pas la situation, et je ne saisissais encore moins pourquoi c'était mon visage qui était sur cet avis de recherche. C'était invraisemblable ! Je levais les yeux en l'air, repérer la moindre caméra, quelque chose qui m'indiquerait qu'il s'agissait d'une méprise, une blague peu drôle.

« Reprenons, me suggéra le jeune officier en traduisant les paroles de son partenaire, vous êtes...

_ Je suis Léa Châtel ! M'écriais-je soudainement. Bordel c'est quoi cette histoire ?! »

Des regards de part et d'autre des bureaux se posèrent sur moi, les mains levés, crispés en signe d'énervement, j'avais le cœur battant. Une angoisse étrange me prenait, je ne ressentais qu'une solitude immense, une solitude qui n'était pas lié à ma grand-mère, ni à la distance me séparant de ma famille.

« Cela va faire deux ans que votre famille à porté un avis de recherche à votre nom, et à votre image. La dernière fois que l'on vous à vu, c'était ici, en Egypte. A la vallée des Rois. Expliqua-t-il par-dessus son collègue. »

Fronçant les sourcils, il y avait une notion que je ne saisissais pas bien, pourtant son accent était quasiment irréprochable. Que voulait-il dire par deux ans ? J'avais foulé le sol Egyptien il y a moins d'une semaine !

« Votre grand-mère à signalé votre absence tout d'abord aux responsables de votre voyage, ils ont ensuite fouillé la zone, puis votre hôtel, sans aucune trace de votre passage.

_ Qu... Quand était-ce exactement ? Bredouillais-je me rappelant que cela faisait à peine deux heures que je trainais aux alentours de Thèbes. Je ne vois pas très bien...

_ Le Lundi 22 Avril 2012... Dans les alentours de quatre heures de l'après midi. »

Serrant les dents, je laissais mon regard arpenter la pièce. Un calendrier aux caractères arabes trônait à même le sol, où la date illisible y était indiquée en couleur. Je me penchais, distinguant des courbes démontrant que l'année était bien avancée. 2014.

« D'ailleurs vous portiez une chemise blanche à manche longues, ainsi qu'un pantalon en toile de couleur saumon.

_ Je n'ais... »

Se penchant tous les deux vers moi, attentif, je tournais la tête vers un miroir brisé, emballé dans un sachet stipulant que cela n'était rien d'autre qu'une pièce à conviction. Je me surprenais devant mes traits défaits. Le teint bronzé, le visage pourtant fatigué, les cheveux mis long, blonds, bien coupés, mes yeux rougis par une tristesse insoutenable dont la source m'était inconnue, je n'étais plus la même. Maigre, titubante, et il me semblait avoir grandis.

« Je n'ais pas disparue...

_ N'avez-vous donc aucun souvenirs ? »

Un souvenir... Des griffes me lacéraient la poitrine. Des souvenirs j'en avais, mais ils semblaient enterré dans un coin, enfouis sous un maléfice, des souvenirs qui me feraient sans doute mal, mais pas autant que de ne pas me rappeler de ce qu'ils en étaient réellement. Deux ans...

« Racontez nous donc ce qui s'est passé... Prenez votre temps.»

Pourquoi ? Pourquoi je n'arrivais pas à me rappeler ce qui s'était passé ? Pourquoi brusquement cette mélancolie en sortant de ce tunnel ? Il y avait-il vraiment une malédiction? M'avait-elle enlevé toute joie, toute forces ? J'étais amaigrie, vide, j'avais peur... Je tremblais.

« On était à la vallée des rois... »

Le jeune officier traduisait mot pour mot la moindre de mes paroles à son collègue.

« Avant d'enchainer la visite, on nous a présenté notre guide, puis une légère pause à suivis pour que chacun puisse aller aux toilettes... »

Chaque détail comptait, je l'avais toujours entendu... Je ne devais même pas faire impasse sur ça. Pas même les toilettes.

« Ca a duré une heure et demi, on a visité tout les tombeaux présents et ensuite.... On s'est dirigé à la boutique de souvenirs... »

Le pendentif, ma grand-mère m'avait offert un bijou. Et c'est à ce moment là que je ne l'ais plus revu. Je passais une main dans mes cheveux, rentrant en contact avec d'imposante boucle d'oreille. Enervée, je les retirais, les dévisageant avec curiosité... Des oiseaux du Nil aux ailes déployés sur le côté, tout comme ses fresques Egyptiennes. Où avais-je dégoté ça ?

« Avez-vous rencontrez, parlé avec d'autre personne ? »

C'était une pièce du Puzzle, un souvenir. Ces boucles d'oreilles appartenaient à ce que j'avais oublié. Mais en étais-je réellement certaine ? N'étais-ce pas qu'une mascarade destiné à me faire croire que j'étais été kidnappé du jour au lendemain? Où se cachaient les blagueurs ?

« Je voulais me renseigner sur un truc qui avait échappé à notre animatrice et j'ais... J'ais entendu une conversation avec elle et un ... »

L'Egyptien... Il ressemblait à quelqu'un. Ces yeux... Ce n'était pas le regard d'une personne normale... Il avait un mystère autour de ce personnage. Quelque chose avait changé depuis ma rencontre avec ce type.

« Un homme. Il y avait un homme. »


« Lé...a ? »

Je contemplais avec stupéfaction le guide que j'avais dans mon sac. Lisant aisément les intitulés aux nombreuses villes, et lieu recommandé, je passais du français, à l'anglais puis étrangement, au Japonais.

Les policiers, après trois heures d'interrogatoire, et une heure auprès d'un médecin, avait finalement classé l'affaire, notant Amnésique à la suite de mon nom. Amnésique... Je pouvais me classer de la sorte. J'avais 20 ans. Deux ans s'était écoulé sans que je ne m'en rappelle le moindre détail.

« Le problème mademoiselle Châtel... »

Ce prénom me semblait étranger, comme si j'avais perdu l'habitude que l'on me nomme ainsi [1].

« Ce que vous appeler deux minutes dans ce couloir... Ce sont deux ans qui se sont déroulées à l'extérieur ! »

Avais-je atterris dans une sorte d'espace intemporel ? Ce couloir était donc maudit ?

J'étais amnésique. Les journaux avaient eu vent en quelques secondes de mon retour. C'est en différentes langues que j'eu le droit de donner mon avis à l'écran. Je me taisais. Il n'y avait rien à dire. Je ne savais rien !

« Léa... C'est bien toi ? »

Une femme d'une quarantaine d'année, les yeux mouillés, les cheveux châtains, un sourire triste sur les lèvres, elle m'appelait, semblant me connaitre. Elle était accompagnée d'un homme au regard sévère, presque chauve, ainsi qu'un môme d'à peine seize ans.

L'aéroport de Thèbes. Après trois heures d'interrogatoire... Me voici en face de ma famille. Plus meurtrie que jamais, nous ne savions pas quoi nous dire.

Je reniflais, marchant avec peine vers ses trois personnes qui m'attendaient depuis si longtemps, me croyant morte. Les policiers nous laissèrent, s'écartant sans jeter un regard dans notre direction. Ce fut mon père qui ouvrit les bras en premier, embrassant mes cheveux, tel le paternel qui avait perdu son bien le plus précieux et qu'il venait à l'instant de le retrouver.

Deux ans... Que s'était-il passé ?

Je n'ais pas été assassinée, ni battue, ni violée... Ces deux ans je le savais. C'était les deux plus belles années de ma vie. Et jamais... Jamais je ne pourrais les retrouver.

[1] Il faut noter que les prononciations franco-japonaises ne sont pas les mêmes. Le prénom Léa n'existe pas là bas, et les japonais prononcent les «L» avec un «Rrr» roulé ... Si bien que depuis le début Léa se fait appelé Ria-Chan.

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