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21 | Départ

« Enchantée Isis, bredouillais-je devant la beauté sans pareille de cette femme.

_ Nous sommes si heureux de vous avoir à nos côtés, victorieuse. M'assura-t-elle gentiment. »

Rishido, ou Odion s'occupa de prendre les valises que nous transportions moi et Yûgi. Flatté, notre petit groupe avança à grande enjambés, traversant sans hâte le grand aéroport de Kyoto. Un peu affolée à l'idée de quitter le Japon une bonne fois pour toute, et aussi de prendre l'avion pour la deuxième fois de ma vie, je serais la main de Yûgi qui semblait aussi anxieux que moi.

Un pincement au cœur, je suivais les Egyptiens avançant d'un pas assuré. Mes yeux essayaient de se poser sur la moindre parcelle de ce qu'était le dernier endroit japonais que je verrais. Il n'y avait aucune chance que je ne revienne, et cela...Cela m'était insupportable.

Sur ce qui ressemblait à un tapi roulant, nous marchâmes plus rapidement que la moyenne le long de ce couloir vitré avant la dépose de nos baguages. Je fus rassuré de voir que nous n'avions même pas besoin de laisser nos sacs à mains, les attentats de 2001 étaient encore bien assez loin... Ma petite sacoche tout contre moi, j'agrippais la lanière de celle-ci de peur que quelqu'un ne m'arrache mes bien les plus précieux.

Je restais silencieuse, bien trop silencieuse. Les seules paroles que l'ont réussissait à m'arracher n'était qu'un Oui je vais bien. Un petit mensonge parmi tant d'autres, je me laissais m'endormir avec difficultés, une douce mélodie chantonnant au creux de mon oreille.

« L'avion en destination du Caire se posera d'ici une heure, veuillez rejoindre la porte ... »

Sur le sol mouillé des toilettes de l'aéroport de Hong Kong je m'étais éloigné du groupe pour admirer seule la vue que me permettait de voir cette gigantesque baie remplaçant l'intégralité de la façade du bâtiment. Les lumières de la ville montraient la vie active de la cité dans ce noir d'encre, je voyais notre précédent avion s'envoler au loin pour regagner sa terre natale.

Le visage posé contre l'immense paroi de verre blindé, je reniflais prise de ce que je désirais un simple rhume. Non... Je n'étais pas triste... Je ne le devais pas. J'avais réussi.

Une silhouette se dessina dans le reflet flouté de la vitre, je ne bronchais pas sachant très bien de qui il s'agissait. Il s'avança dans une discrétion désiré mais non accomplie à la perfection.

« C'est une manie de venir comme ça dans les toilettes pour femmes... Marik.

_ Et vous une façon de ressasser les idées noires en venant dans ce genre d'endroit... Léa.

_ Pas faux. »

Il avait l'air contrarié, je ne voulais même pas deviner ce qui n'allait pas. Pour moi, il n'y avait que nous, moi et mes amis qui avaient le droit de ressentir la moindre tristesse. D'ici quelques jours, ou moins... Notre aventure se terminera. D'ici quelques jours je regagnerais ma morne existence.

Machinalement je me grattais le cuir chevelu, râlant de la longueur de mes cheveux non taillés. J'essayais d'apercevoir un tant sois peu mon visage dans un miroir situé trop haut à mon goût, le haut de mon crâne me contraignait à concevoir que je m'étais un peu laissé aller.

« Il vous reste un peu de temps... Avant le prochain avion.

_ Tu me paies le coiffeur ? Demandais-je dans un marmonnement. »

Il souriait m'invitant à le suivre. Nous arpentions les immenses allées dignes d'un centre commercial, s'arrêtant devant un institut de beauté prêt à me léguer tous les soins. J'avais une mine fatigué, il était hors de question que je m'affiche de la sorte devant mes parents. Je n'avais pas envie de passer pour une infortunée ou une enfant maltraitée.

Sur le siège du salon, je faisais le point dans les objets en désordre dans mon sac. Mes boucles d'oreilles pendantes à mes oreilles, je cherchais mon téléphone. Je ne l'avais pas consulté depuis un bon moment, je pensais même avoir oublié le chargeur dans la boutique. Tant pis, ils auront un souvenir de moi aussi charmant soit-il. Le déverrouillant d'un mouvement de pouce, je tombais directement sur l'un de mes doujinshi à l'effigie du couple Yûgi et Atem. Surprise, je remis de suite le portable là où il était ayant peur que quelqu'un n'ait vu ces images perverses.

« Que désirez-vous exactement ? Me demanda enfin la coiffeuse aux yeux bridés. »

Je voulais ressembler à ce que j'étais juste avant, ne pas effrayer mes parents par un changement soudain de leur propre fille. J'avais une photo de nous, la photo que nous avions pris avec Miho, Jono-uchi, Honda, Anzu et Yûgi ce jour là... Arborant mes cheveux courts comme au premier jour, je lui montrais le cliché prise au Polaroïd, et elle s'exécuta sur le champ.

Le cliquetis ces ciseaux me berçaient, je me laissais sombrer dans un sommeil sans rêves... Dans une nuit d'encre où seules les ténèbres me souriaient.

« Nyeh ? Qu'avez-vous fait à la française ? S'exclama Jono-uchi en me voyant. »

Je ne pus m'empêcher de sourire. Ce qu'on avait fait de moi allait au-delà de toutes mes espérances, je me surprenais à me trouver mignonne, les cheveux d'un blond miel, naturel, aussi courts que Madonna dans ses jeunes années, un maquillage accentuant le verts de mes yeux, et un peu de roses sur les joues pour redonner un tant sois peu de couleurs à mon teint blafard.

« Je tenais à être présentable. Expliquais-je en m'élançant vers le corridor menant à notre avion. Vu que je ne risque pas de dormir de tout le voyage... Je vais sûrement garder cette tête jusqu'à mon retour en France.

_ Tu vas avoir des cernes, minauda Yûgi tout près de mon oreille. »

Lui tirant la langue, je lui ébouriffais les cheveux d'une main, nous rions idiotement au point de faire retourner quelques passants dans notre direction. Une demoiselle devant nous, vêtue d'un ensemble strict noir, nous lança un regard intrigué et soudain s'exclama :

« Honda-kun ?! »

Nous nous arrêtions, étonnés, à quelques pas de la porte de l'appareil volant. Elle avait un visage rond, jovial, de petits yeux arrondis mauve, et quelques mèches violettes sortaient de son couvre chef à la garçonne. Elle paraissait si contente de nous voir sur le coup, j'eu du mal à la reconnaitre jusqu'à que l'interrogé se précipite aussitôt vers elle pour la prendre dans ses bras.

« Miho-chan !

_ Quel hasard ! C'est incroyable ! Que faites-vous ici ? Nous demanda-t-elle d'une voix plus mature qu'à l'ordinaire. »

Honda Hiroto s'empressa de tout lui raconter du début à la fin, tout ce qui s'était passé durant son absence, l'adolescente l'écoutait sans broncher et finissait par me lancer un petit clin d'œil complice. Cette rencontre tombait à pic. Je ne pouvais espérer mieux que de me retrouver en présence de l'intégralité de mes amis.

« Je ne t'aurais pas reconnu c'est fou ! Tu as perdu du poids non? Cette coiffure est très jolie, m'assura-t-elle aussitôt en enlevant sa casquette. Ca doit être le fauteuil ... Je ne pensais pas te revoir en fauteuil. »

Le hasard faisait que Miho Nosaka partait également en voyage jusqu'au Caire, une simple escale de deux jours pour repartir sur Paris et y découvrir la luxueuse ville qui m'avait tant attiré depuis toute petite. Elle avait drôlement changé en deux ans, plus grande, les cheveux coupé très courts en pétard, elle avait abandonné le ruban jaune pour laisser place à une jeune femme Japonaise qui avait maintenant de l'ambition et un caractère beaucoup plus posé. Honda ne fut pas le seul chamboulé par ce changement.

« Tu sors avec Kaiba ou pas ? Il n'arrête pas de te regarder, me demanda-t-elle soucieuse du regard menaçant du jeune homme. »

Seto qui détestait chaque être humain vivant sur cette terre, hormis son petit frère et lui-même, avait de son propre chef décidé de venir voir ce que j'appelais le plus grand duel de tout les temps. Le duel final... Celui entre Yûgi et Atem. Entre l'enfant et le Pharaon.

« A dire vrai... Je lui ais promis des cartes... Du coup il me suit comme un toutou. »

L'argument ultime. Ce que j'avais dans mes propres cartes ne pouvait exister en ce bas monde. Enfin surtout à cette époque. Sous le nez de l'héritier, j'avais brandis ce qu'on appelait des Dragon Synchro... N'ayant jamais comprit comment cela fonctionnait, je préférais les léguer à un joueur qui en savait un peu plus à ce sujet... Même si cela ne concernait pas plus l'époque de Seto que la mienne.

« Tu pourras enfin battre l'alter égo de Yûgi...Crois moi.

_ C'est encore un piège Châtel ... ?

_ Non mais ... Cette fois... Tu peux me croire qu'il comprendra pas ce qui va lui arriver. »

D'après un souvenir daté, je me souvenais avoir affronté ce fameux dragon poussière d'étoile. Sans hologrammes, ni rien, la bête n'en était que plus effrayante. Impossible de l'éliminer par le biais d'une quelconque carte, elle pouvait les annuler d'une manière bien à elle. Voilà ce qui avait attiré Kaiba.

« Miho... Tu sais que c'est grâce à toi que nous sommes là. Jamais je n'aurais deviné ... Enfin ... Hésitais-je après quelques heures de voyages.

_ Tu l'aurais vite compris, me fit-elle. Chaque être humain nécessite un peu d'amour, c'est une chose inévitable.

_ Merci en tout cas... »

Honda, qui rentra dans le compartiment qui nous était réservé à tous nos amis après s'être rafraichis dans la pièce à côté, passa près de nos siège et regarda furtivement la jeune femme timidement sans oser lui demander quoi que ce soit. Je tentais de demander si depuis le début la jeune Miho se servait de lui sachant très bien qu'Honda éprouvait quelque chose à son égard.

« C'est un gentil garçon... Mais j'ais toujours préféré ... L'autre.

_ L'autre ? Répétais-je inutilement.

_ Jono-uchi. Murmura-t-elle. »

Je déglutis étonnée et jeta un œil par-dessus mon fauteuil, ce dernier était entrain de dormir la bouche grande ouverte dans une délicatesse qui lui était propre. Miho Nosaka et... Katsuya Jono-uchi ? Cette situation me paraissait tellement improbable que j'en avais des frissons. Tant de choses nous échappaient à nous lecteurs.

« Quoi qu'il en soit... Soupira-t-elle en passant une main dans ses courts cheveux. J'aimerais beaucoup t'accompagner jusqu'au bout. Jusqu'à la fin. »

Jusqu'à la fin...

J'acceptais silencieuse dans un hochement de tête.

La fin était proche. Elle allait se conclure par la victoire du Pharaon sur son hôte, un duel acharné où chacun se devait de remporter...

Je regardais sans un mot la photographie. Il manquait certaines personnes... Je voulais partir avec un dernier souvenir de Ryô et Seto... Après tout... Eux aussi faisaient partis de l'aventure. Depuis le début ils avaient été là pour moi... Aussi exécrable que l'auteur avait bien put les faire passer, ils ont été ce qui m'a été le plus précieux. De véritables amis.

Le musée... Les boucles d'oreilles, posées sur un fin tissu sombre, brillaient de leurs ailes déployées. Anzu à mes côtés me laissaient les admirer sans broncher devant le temps que je mettais à les contempler, attentive. L'adolescente dévisagea du coin de l'œil une personne tapi dans l'ombre, de longs cheveux blancs attachés en une queue de cheval, il mâchait bruyamment un chewing-gum sans détacher son regard de mon visage émerveillé par les bijoux antiques.

« Je veux les mêmes...

_ Léa-san. Y'a un gars qui te dévisage. »

La première fois j'ai songé à Shadi. Car c'était lui que je cherchais, c'était lui que je désirais voir dans ce musée... Mais ce garçon... C'était Bakura, le voleur, qui de son sourire narquois avait trouvé sa petite protégé. Moi. Sa Warui Onna...

Dans la cabine du bateau, nous menant jusqu'au temple perdu où reposait l'immense tablette prête à accueillir en son sein les sept objets millénaires, je regardais ce bout de papier. Il n'y avait rien d'écrit dessus, c'était ce que Ryô m'avait donné de la part de son double au lendemain de notre baiser.

Une feuille chiffonnée, vierge... Cela voulait dire tant de choses à la fois. Je comprenais aussitôt ses paroles invisibles. Ou alors qu'il n'y avait rien à dire peut être ?

« Salut. »

Me dérobant le précieux document, le voleur, derrière le siège où je m'étais installé, s'empressant de le regarder de long en large avant de le jeter.

Je ne pus faire le moindre geste, ni même bouger, mon fauteuil roulant était bien loin de l'autre côté de la pièce, j'avais demandé à ce que personne ne vienne me déranger, je voulais rester seule, pensive, à laisser mon regard partir loin au-delà de ces hublots.

« C'était quoi ?

_ Rien du tout... Grommelais-je ne voulant pas passer pour fleur bleue. Que viens-tu faire là ? »

Cette interrogation fut jetée avec un tel reproche, un tel dédain, que je ne serais pas surprise de le voir se renfrogner sur le champ en tournant les talons. Les sourcils froncés il s'asseyait sur la table basse qu'il avança, face à moi.

« Demain je rends mon âme au Pharaon. Lâcha-t-il aussi sec. »

Je serrais des dents, amère, j'étais à cran et il me rendait la monnaie.

« Pardon... Je ne devrais pas te parler comme ça. Je ne pense qu'à moi alors que toi tu ... »

Je ne voulais pas dire la suite... Même si la vérité me criait à pleins poumons, au fin fond de moi, ce qu'il en était réellement. Demain, Bakura le roi des voleurs ne sera plus... Il sera loin, englouti avec tous les autres objets millénaires.

« Pauvre petite chose... Demain tu vas rentrer chez toi, retrouver ton grand lit, les tiens, ta vie douillette... Et tu oses pleurer?

_ Je... Je ne pleure pas ! Protestais-je aussitôt ne voulant pas être la faible dans ce dialogue.

_ C'est pas l'envie qui t'en manque, dit-il en souriant tristement. »

Il s'agenouilla face à moi, posant ses grandes mains sur mes genoux efflanqués, et tendit son visage près du miens. Il paraissait si sage, si calme soudainement... On aurait dit une tout autre personne.

« Quand tu auras traversé ce couloir ma chère... Murmura-t-il posément passant ses mains derrières mes oreilles jouant avec mes boucles d'oreilles. Je serais à tes côtés, tu ne seras pas seule. Je te le promets.

_ Je ne crois pas à ce genre de promesse, bredouillais-je en baissant les yeux. Nous sommes trop éloignés, nous ne sommes pas du même monde.

_ Mais en trichant... J'en saurais bien capable. Ne sois pas triste. »

Il dégagea mon sac du fauteuil pour se poser tout près de moi, un bras autour de mes épaules, il resta le bas de son menton posé contre le haut de mon crâne.

« Tu m'oublieras, tu reprendras ta vie... C'est à moi de ressentir de la peine je pense, essaya-t-il de plaisanter dans un demi-rire.

_ Tss... Ne crois pas si bien dire. »

Je ne pouvais les oublier... Ces deux années en leur présence représentaient bien plus que toute ma vie entière. Je voulais lui prouver ce qu'il était pour moi bien plus qu'un protecteur... Un personnage qui dépassait de loin ce qu'il était dans la fiction.

D'une main je me redressais pour agripper mes lèvres aux siennes, il répondit sans attendre à mon baiser, me plaquant dos à l'accoudoir de l'assise où nous étions installés. Mes doigts se laissant aller dans cette chevelure de neige, je retenais mes larmes, voulant gouter à chaque demi secondes qui passaient sous ce baiser qui se faisait attendre depuis trop longtemps.

« A ce point ? Me demanda-t-il en relâchant sa prise à bout de souffle. »

J'essayais de me remettre dans une position plus convenable, me recoiffant d'une main, le cœur battant face à mon attitude si soudaine, Bakura resta silencieux un moment avant de rire dans sa barbe.

« Je vais peut être rester finalement, railla-t-il. Qu'est ce qui te prends Warui Onna ?

_ Je crois que ca s'appelle une pulsion, toussotais-je gênée en joignant mes mains. N'en tire pas de conclusions trop hâtives.

_ Je n'ais encore rien dit, siffla-t-il en se levant. »

Les mains dans les poches il resta debout, quelques secondes... Ou plus. Je ne pouvais deviner tellement mes sentiments se mélangeaient... Je sentais son regard profond me dévisager soudainement, une moue moqueuse, il me dit pourtant d'un ton calme :

« Cette histoire se terminera quand tu auras retrouvé ceux de ton sang, tes amis... Ces personnes qui appartiennent réellement à ta vie. De notre côté... Rien ne se perdra, tandis que toi tu oublieras petit à petit ce qu'il en était vraiment derrière les ombres.

_ Bakura... Si j'avais le choix je resterais ! Je ne veux pas retourner de l'autre côté ! Et... Et jamais je ... Je vous oublierais! Jamais !

_ Ou alors tu essaie de t'en convaincre... »

Je relevais mon regard triste dans sa direction. Le voleur glissait ses doigts fin le long de la lanière de mon sac, attentive je lui laissais le temps de s'expliquer. Il poussa un soupirs devant ce qu'il répétait être de la naïveté.

« Ce n'est surement pas à moi de te le dire Léa... Mais de l'autre côté tu ne pourras pas te permettre de te souvenir de tout ça. C'est impensable.

_ Et pourquoi ça ?

_ Tu risques de devenir folle ! Voilà le problème... Personne ne te croira, personne ne pourra prétendre avouer que ce que tu dis est vrai. »

Cela faisait deux ans que j'étais disparue de l'autre côté du mur, cette vérité s'imposait. Je ne pourrais jamais dire à qui que ce soit que j'ais bien put atterrir dans la bande dessiné de Kazuki Takahashi... Mon absence se devait d'avoir une justification. Comment pouvais-je m'y soustraire ? Je n'avais pas encore songé à la moindre excuse !

« Au fait je dois te redonner ceci. »

Lorsqu'il me tendit trois cartes aux couleurs distinctes qui n'étaient rien d'autre que les Dieu Egyptiens, je bondis sur mon fauteuil. Qu'est ce que ça signifiait ?

« Il y a un certain temps, je te les ais prises sans ta permission. Etant donné que je t'accorde un peu plus de respect qu'à notre première rencontre, je te les redonne... Elles ne me seront d'aucune utilité là où j'irais. »

Sa main se referma sur la mienne, forçant mes doigts à prendre les divinités au creux de ma poigne. Je n'avais pas envie de lui faire un sermon, ce n'était qu'un message pour me dire qu'il était temps pour moi d'agir... Ces cartes ne me revenaient pas... Elles appartiennent au Pharaon.

Une fois sur mon fauteuil roulant, non sans la moindre aide, je sortis de la cabine sans accorder le moindre regard à Bakura qui me suivait. J'avais une dernière affaire à régler, il ne devait en aucun cas s'y trouver.

« On se revoit demain, lâchais-je devant la suite de Yûgi Mûto.»

Il tourna les talons sans rien dire. Mes doigts agrippés à sa manche le priaient de rester même si mes paroles démentaient mon envie de le voir à mes côtés. Je ne pouvais me résigner à le laisser partir. Il représentait trop de choses pour moi.

« Tu ne sais plus ce que tu veux. »

Le forçant à se pencher vers moi, je lui frôlais les lèvres de mes dernières forces, il resta penché dans ma direction, de l'incompréhension et de la tendresse dans son regard. Ce briguant avait volé mes sentiments, je ne voulais plus qu'être avec lui comme cette promesse qu'il m'avait faite à l'instant.

Il s'en allait, m'annonçant qu'on se retrouverait devant la stèle millénaire. La pierre signant nos Adieu... A moi, à lui, à tous mes amis.

« Atem ? »

Yûgi, assis sur un petit canapé calé près d'un hublot, se retourna vivement dans ma direction. On aurait dit qu'il avait pleuré. Pourquoi cette tristesse ? Je ne voulais pas que cela me concerne, mais je ne voulais pas non plus qu'il craigne d'affronter son amant.

« Je viens de faire mon jeu de cartes, tu veux le voir ? Dit-il la voix rauque en me tendant son Deck.

_ Ce ne sont pas mes conseils qui vont t'aider, rigolais-je nerveuse.

_ C'est vrai... Avoua-t-il. Tu voulais parler au Pharaon ? Attends je l'appelle...

_ Yûgi ... Je dois me contenter de lui demander une dernière chose, mais après ça... J'aimerais qu'on passe un peu de temps encore ensemble. On pourrait se balader sur le pont ? »

Il souriait, acceptant ma proposition dans une triste expression. Le pendentif à son cou s'illumina, je remarquais qu'à l'instant que les épaules du Pharaon était beaucoup plus carrées que celles de son hôte, même si celui-ci partageait le corps de l'enfant.

Je me mis face à Atem, il prit l'imposant tas de cartes qui lui restait et observa attentivement chacune d'entre elles. Je le laissais faire un certain temps avant de l'interrompre dans sa réflexion personnelle.

« Parle-moi des Dieux... Comment sont-ils dans la réalité ? De ce que je sais, Osiris n'est pas un dragon mais un Dieu à visage humain...

_ Entre ce que les humains s'imaginent et ce qu'il en est réellement... C'est toujours différent. Râ s'est représenté sous la forme d'un rapace... Qu'il en soit ainsi. Et puis n'oublie pas que tu te trouves dans une fiction.

_ Je ne suis plus trop sûr que cela en soit vraiment une, affirmais-je hasardeuse en remettant les cartes symétriquement sur la table.

_ Obelisk représente la force, le courage enfouis en celui qui l'invoque, il est la définition même de la puissance. Je l'ais compris ce jour où j'ais put l'invoquer alors que j'étais à peine roi... il y a trois mille ans... »

Il croisa ses jambes ainsi que ses bras, les yeux posé sur une mer calme paraissant noire dans cette obscurité qu'on appelait la nuit.

« Osiris... Il est la liberté, une liberté lui permettant de voler pour atteindre les plus hauts sommets... Mais comme tu me le faisais remarquer, il peut apparaitre comme le Dragon du Dieu Osiris et non comme Osiris en lui-même. Et Râ... »

Il soupira, nostalgique avant de poursuivre.

« Lui... créer le jour au beau milieu de la nuit, il transperce les cieux pour amener un second soleil... En fait non. Il est le soleil. »

Je l'écoutais réciter l'incantation dans sa langue maternelle, dans un jargon que personne ne connait depuis plusieurs millénaires hormis les quelques archéologues et historiens spécialistes. La poche de ma veste me brulait la côte, l'image de Râ s'illuminait sur la carte divine, j'entendais presque son cri perçant... L'oiseau sacré, le roi de tous ... La représentation du serviteur du Dieu Soleil Amon Râ.

« Maintenant Léa tu en es la détentrice... Tu dois faire un choix. »

Tout se chamboulait dans mon esprit. La logique faisait que le Pharaon se devait d'être accompagné de ses créatures les plus puissantes afin de remporter ce duel ... Pourtant... Il avait perdu dans le manga, Yûgi avait vaincu les Dieu. Les choses ne devaient pas se répéter... Atem avait-il une autre stratégie comparable à celle usé par le passé ? C'était à moi de faire un choix, il n'y avait que moi qui n'était pas en mesure de commettre une erreur si grossière.

« Ca représente... Tout de même 20euros... M'avouais-je tout bas. Les cartes je l'ais acheté sur Ebay pour à peu près 2000 Yens... Tu te rends compte ? C'est plus d'un mois d'argent de poche.

_ Tu... As acheté ces cartes ? Déglutissais le jeune homme.

_ Dans mon monde c'est possible. Et comme je suis radine... »

Rangeant la carte dans la poche de ma veste, je sortis brusquement de la pièce sans demander mon reste. Atem devait ne pas comprendre mon attitude soudaine. Mais en réfléchissant bien, j'étais désigné pour remplir cette tache... N'importe qui d'autre n'aurait pas été si bête pour repartir avec les Dieux... Peut être était-ce en cela que j'ais été choisie ? Parce que mon avarice était primordiale ? Que celle-ci se fera sans qu'Atem ne puisse jouer les Dieu en ce duel ...

Le soldat géant de l'Obelisk.

Le Dragon du ciel d'Osiris.

Le Dragon ailé du Dieu soleil Râ.

Ces dieux m'appartenaient ... et si Atem les voulait, il devait les gagner. Hors... La situation requiert à ce que le Pharaon les possède.

En regagnant ma chambre, je n'espérais qu'une chose... Que Yûgi n'ait construit son jeu dans l'unique but d'affronter les Dieu. Ainsi la surprise sera de taille lorsqu'il s'apercevra de son erreur... Du moins... Je l'espérais.

Les mains tremblantes, Yûgi n'arriva pas à ôter le puzzle de son cou. Isis l'y aida afin qu'il puisse se charger de le poser dans son réceptacle. J'observais le rituel se faire, éloignée au fond du temple, entre Seto et son petit frère.

Que ressentir après le déchirement ressentis quand Bakura et moi avions échangé un dernier regard complice ? Il n'y avait eu aucune parole, pas un seul mot... Comme le vide contre lequel je n'étais pas prête d'affronter.

Il était rare les fois où le lecteur pouvait voir le héros de la série aussi déterminé prêt à disputer un duel... Car Yûgi n'était pas le plus présent quand il s'agissait d'un affrontement, c'était uniquement le Pharaon. Il alluma son disque duel, chose que je ne l'avais jamais vu faire étant donné que jouions toujours traditionnellement.

« Tout a commencé le jour où Yûgi à assemblé le puzzle millénaire et tout prendra fin au moment où il s'en séparera. Murmura Sugoroku pensif.

_ Voyons ! Rétorqua aussitôt Miho. Il se peut que ce ne soit que le commencement ! Il ne faut pas être si pessimiste ! »

Personnellement, je craignais toujours le pire. Tous regardions l'œil Oudjat gravé dans la façade du temple, s'illuminer afin que celui-ci puisse examiner l'âme de Yûgi et procéder ainsi... A la séparation des deux entités.

Comme ce passage dans le couloir des ténèbres, les ombres humaines se dédoublèrent, les deux âmes ont été dévoilées, le sol tremblait et avant même que nous ne relevions les yeux... Il n'y avait plus un, mais deux Roi du jeu qui nous faisaient dos.

Je remarquais la crispation dont faisait preuve l'héritier à mes côtés. Son poing se serrait dans la poche de sa veste blanche, la preuve était bien là... Depuis le début tout ce qui avait été dit était réel, cette histoire relevait du fantastique, et cela semblait de trop pour Seto Kaiba.

Le garçon aux cheveux tricolores se tourna vers son autre lui, il pouvait le voir de si près, le disque de duel à la main, juste avant le combat... L'affrontement final !

Atem ne daigna pas lui jeter le moindre regard, une expression contrainte sur le visage, il fit quelques pas vers la droite, prêt à en finir avec ce fardeau qui lui écrasait les épaules.

« Pas de gaminerie ici Yûgi ! Il est temps d'en finir ! Voyons lequel d'entre nous est le plus fort ! »

Sans avoir le temps de réagir, Kaiba m'approcha de l'arène pour y voir plus clair à ce qui se préparait être le plus grand duel de tout les temps. Un duel de Roi. Chacun semblait ne pas comprendre le ton soudainement employé par le Pharaon.

« Là n'est pas la question Pharaon... Assura Isis voyant le stress qui se trahissait par les tremblements du souverain Egyptien au moment où il prenait ses cartes. Vous vous devez de donner le meilleur de vous-même, la victoire influera sur la suite de votre histoire. Rien n'est encore joué.

_ Atem je... Commença Yûgi.

_ Les pleurnicheries ne marcheront pas sur moi aujourd'hui, le coupa sec Atem. Je remporterais ce duel, et tu as intérêt de ne pas faire exprès de perdre tu entends ?! »

Les deux amants se dévisagèrent avec craintes. La séparation... Ou l'union. Le malheur ou le bonheur... Et cela grâce à un jeu de cartes. Qui des deux hommes remportera la victoire ? Les cartes de Dieu Egyptiens ne se trouvait pas dans le Deck du Pharaon, et je ne pouvais deviner quelle méthode il s'apprêtait à utilise afin de remporter le combat de toute une vie.

« Très bien ! En duel ! S'exclama le garçon ! »

Lorsqu'il piocha une carte, des larmes coulèrent vivement sur son doux visage...

Lorsqu'il regarda son adversaire, il ne pouvait se résoudre à le vaincre et le perdre pour toujours. Il l'aimait. Pourtant, son but était de gagner. Gagner comme c'était écrit.

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