12 | Marik
Les paupières lourdes, un bâillement involontaire, je ne comprenais décidément pas pourquoi on m'avait arraché de mon lit pour venir au lycée Domino en plein Dimanche ! C'est bien la première fois que l'on se retrouve entre élèves sans nos uniformes.
Certains professeurs redoutaient les jours fériés, ainsi que les vacances à venir et nous avait convoqués spécialement pour parler d'organisation, du nouvel emploi du temps établis, ainsi que la répartition des devoirs.
Je jetais un œil à mes camarades de classes, et souriait en voyant le grand blond. Jonouchi portait un jogging et de vieilles baskets, le tout accompagné d'un tee-shirt délavé. Je le soupçonnais de ne pas s'être changé en se levant pour conserver ses vêtements de nuits.
Non maquillée, je me reposais sur mes bras étendu sur la table. Miho devant moi se recoiffait tandis qu'Honda lui jetait des regards tristement désespérés. Étant donné que j'avais dormis six mois durant, beaucoup de regards étaient posée vers ma personne. J'oubliais même quel mois nous étions. Avec stupeur je vis écris Jugatsu sur le calendrier, sois Octobre. Et dire que si j'avais eu mon BAC dans mon lycée je serais en ce moment dans une école de dessin et d'informatique...
Des murmures se firent entendre au moment où Anzu entra dans la classe, le teint rouge vif. Cherchant Yûgi des yeux, je crus un instant qu'elle s'était retrouvé seule avec lui. Non, il était bien là, je crois qu'il veillait sur moi d'ailleurs. Se posant à sa table, elle croisa les mains sans prêter attention aux remarques des adolescents qui la dévisageaient.
« Pff j'vois pas comment une fille aussi ordinaire arrive à côtoyer de cette façon Otogi-kun !
_ T'as vu comment elle se sent fier d'elle là ? Pathétique. »
Otogi... Otogi... Inconnu au bataillon. Je me demande avec qui notre chère Anzu peut bien sortir en dehors du héros principal du manga. Je pense faire ma petite enquête plus tard. Une jeune femme fit son entrée dans la salle, chaque élève se leva en lui souhaitant un bon Dimanche. Je les imitais en mimant leurs paroles n'étant pas toujours très habitués à tant de politesse chez les adolescents.
« Bien, comme vous le savez tous, avant les vacances, le lycée Domino organise une réception inter-école le jour d'Halloween. Un bal costumé sera donc prévu, avec un buffet, de nombreux jeux ainsi qu'un concours de costumes. Si vous avez d'autres idées n'hésitez pas ! »
Je vis les regards enjoués des filles qui n'attendaient qu'une chose, danser avec le plus bel élève du lycée. J'ai toujours été intriguée par ce genre d'évènements, mais je n'aimais en aucun le fait qu'un garçon se doive de vous inviter afin de ne pas passer pour la solitaire de service. Voir la rejetée. Ca y est ... L'angoisse me gagnait.
« Quelqu'un pourrait dire à Monsieur Kaiba que sa présence est requise ? C'est le meilleur élève, c'est lui qui doit procéder au discours officiel... »
Des regards interrogateurs parcoururent la pièce avant de se poser sur notre groupe. Je conçois que nous étions la pièce maîtresse de la disparition de Kaiba, mais de là à nous dévisager... D'ailleurs Yûgi et sa bande avait dût le rencontrer sur l'île des duellistes... Je me demande comment cela avait bien pût tourner ?
« Quoi qu'il en soit ! Préparez vos plus beaux costumes, le bal sera le soir même de la nuit d'Halloween, la veille des vacances. Maintenant je laisse place aux professeurs, merci. »
J'émis un deuxième bâillement à m'en décrocher la mâchoire et jeta un œil à Yûgi qui faisait apparemment de même. On se souriait timidement comme deux enfants pris en flagrant délit, et revinrent aussitôt à nos activités. Je sortis une feuille pour reprendre mes mauvaises habitudes et songeait à un costume. Mon crayon papier griffonna une silhouette masculine, enveloppé dans une cape noire et déchiré, le haut du crane couvert d'un grand chapeau de sorcier... Je laissais mon imagination vagabonder en ajoutant quelques mèches blondes et de grands yeux étonnés.
« Né ? C'est Yûgi-kun ? Me demanda Miho en se retournant. Miho a déjà trouvé son déguisement !
_ Et c'est quoi ? Dis-je curieuse de savoir ce qu'elle allait annoncer.
_ C'est un cosplay de Nana of Banana, m'informa-t-elle. L'héroïne à la pouvoir de contrôler les bananes.
_ Les bananes ? Répétais-je une moue moqueuse sur les lèvres. Et du coup tu vas t'habiller comme elle ? En magicienne des bananes ?
_ Non en banane ! Chantonna-t-elle. »
Se retournant pour me laisser dans ma réflexion de bananes, je soufflais devant cette idiotie mais trouvait cela tout de même amusant. On est au Japon, c'est normal que les invocatrices de Bananes existent. Il y a bien un manga où le héros se bat avec ses poils de nez... Hum ! Bonne idée tiens ! Je crois avoir trouvé mon déguisement.
J'assombrissais le bout des mèches de cheveux de Yûgi, et lui rajouta un bâton magique. C'était assez drôle, je venais de créer un cross-over Yu-Gi-Oh ! et Negima !. Cette soirée tombait vraiment à pic, pensais-je. Cela allait me changer les idées plus qu'autre choses. Je pourrais oublier l'espace d'un instant ma mission, et me concentrer sur mes nouveaux amis.
☥
« C'est bien qu'Anzu se soit trouvé quelqu'un, me fit Yûgi faisant de grand pas les bras croisés derrière sa tête.
_ C'est sûr. Mais ca n'arrange pas mes affaires... Lui fis-je remarquer. »
Le mercredi après-midi était arrivé si vite. Nous avions à peine eu le temps de choisir ce en quoi nous serions déguisés.
Il est vrai que le voir habillé en Pharaon aurait été vraiment mignon, mais connaissant la qualité des costumes vendus en magasin... Je pense que cela aurait pût être terriblement ridicule. Ces tailles uniques sont toujours si difformes... Le seul truc crédible aurait été que je lui prête MES boucles d'oreilles Egyptiennes. Elles étaient tout ce qu'il y a de plus authentiques. Merci Bakura. D'ailleurs ce dernier était invité à passer l'après midi avec nous.
« Et si c'était toi ? La personne destinée à moi et au Pharaon ?! Me lâcha Yûgi avec un regard qui en disait long.
_ Non Yûgi je proteste... C'est quelqu'un qui vis ici, quelqu'un que vous connaissez et ... Comment trouves tu Rebecca Hawkins ? Demandais-je en pensant à la petite fille de l'archéologue. »
Il leva des yeux terrifiés, je compris que je faisais fausse route. Ils faisaient la même taille ! Ca aurait put très bien être ça ! Bon leur relation devait s'améliorer plus tard dans l'histoire, il est normal que Yûgi ait quelque appréhensions vis-à-vis de celle-ci.
Le groupe nous attendait devant l'immense bâtiment qui renfermait un paradis pour tout joueur de naissance. Anzu aguicheuse comme jamais portait la jupe la plus courte de tous les temps, Jonouchi secouait sa tignasse blonde en grognant tel un fauve devant Honda. Miho n'était pas là, c'était dommage, je commençais à apprécier ses moments d'absentéisme, nous avions beaucoup de choses en communs finalement, enfin cela du moins. Je vis Bakura, qui n'était pas mon Bakura, mais les autres ne semblaient même pas le remarquer...
« Salut vous deux ! Héla Honda. Vous n'auriez pas vu Miho-chan par hasard ?
_ Non désolé, bredouilla Yûgi. Tu as acheté quelque chose Bakura ?
_ Oh ça ? Désigna la voix grave de l'esprit en prenant le sac. Oui je ...
_ Montre ! »
Il cachait volontairement le sac derrière lui, mal à l'aise, Duke Devlin arriva à ce même moment pour le lui prendre des mains. Pestant gentiment sur le magasin rival où il avait acheté ses trouvailles, je le vis mettre des oreilles de lapins sur sa belle chevelure brune. Attendez... Des oreilles de lapins ?
« C'est pas moi... Grinça Bakura tout bas à mon intention. C'est Ryô ! Pour votre fichu bal.
_ Il veut se déguiser en lapin ?
_ Alice au pays des merveilles ... Imagine le lapin... Grommela-t-il en toisant discrètement le groupe qui chahutait amicalement.
_ Et ben... Ah mais oui au fait ! Me rappelais-je soudainement. Que fais-tu ici ? C'est censé être une après midi entre amis ! »
J'ai bien appuyé sur le mot ami... Il devait savoir que je ne l'aimais pas. Enfin, que j'étais réticente à son comportement. Ca restera toujours le méchant de l'histoire.
« L'anneau millénaire a réagit quand nous sommes allé faire des emplettes... Je soupçonne l'arrivé d'un vieil ami... »
Je pensais de suite à Marik. C'était l'un des personnages que Bakura dans l'animé avait repéré avec l'anneau, au tout début de la saison 2 il me semble... Un tel personnage ici à Domino City, je ne savais quoi ressentir ... De l'excitation, ou de la frayeur ?
Otogi, je devais m'habituer à ce nom, nous fit visiter les locaux de cet immense bâtiment qui servait de concurrent au grand père de Yûgi. Certains de mes camarades l'avaient déjà vu, étant donné qu'il avait disputé une partie de ce jeu avec des dés... Jeu dont je n'avais toujours pas compris les règles.
Mettant ma main dans la poche arrière de mon jean, je sentis la carte plastifié que m'avait confiée Hawkins quatre jours plus tôt. Il était revenu de son voyage exactement comme le prédisait le manga, c'est ainsi que Yûgi avait fait connaissance avec Rebecca, sa petite fille. Hélas j'étais encore dans le coma à ce moment là. Hawkins s'était excusé longuement, il me demandait si j'avais trouvé comment rentrer chez moi. Oui j'avais une piste, une bonne piste. C'était ainsi que j'étais prête à lui donner Obelisk et Osiris, mais il avait refusé catégoriquement. Il n'était pas le seul d'ailleurs, mon camarade aux yeux améthystes lui avait révélés que les cartes étaient dangereuses. Cette histoire le bouleversait tellement...
« Léa-san est encore dans la lune ! Me claqua des doigts Jonouchi.
_ Pff t'es pas drôle ! Grognais-je. On commence par où ? Pour les costumes, demandais-je en regardant l'immense pièce s'étalant à perte de vue. »
Otogi souriait satisfait de l'effet que produisait sa caverne d'Ali Baba. Chacun regardait aux alentours ne sachant où poser les yeux en premiers. Par équipe de deux, on se mit à explorer l'immensité de la boutique, prêts à trouver vêtement et chapeau à notre goût. Faisant équipe avec le grand blond, je me rassurais en voyant Yûgi en compagnie de Bakura... Enfin non, c'était loin d'être rassurant, manquerait plus que les deux esprits maléfique ne se réveille à ce moment là.
« Il te manque donc... Lisais-je avec difficulté l'écriture de Jonouchi. Un magnum ? Tu comptes nous faire une fusillade au bal d'Halloween ?
_ Sache petite Française que l'on ne fait pas de fusillade avec un magnum. Et n'oublie pas que je serais Nicky Larson ce soir là !
_ Ce policier qui saute sur tout ce qui bouge et qui cache des revues porno dans son canapé ? Bel esprit, bravo Jonouchi, ca te représente bien.
_ Je t'en ficherais moi ! On dirait que tu n'as retenu que ça de la série ! Et toi dis moi tu vas te déguiser en quoi ? »
J'avais eu pleins d'idée, mais la plupart se référençait à des œuvres sorties bien après cette époque ci, soit 1996. J'hésitais donc entre dresseuse de Pokémon, ou alors la chasseuse de cartes... Mais puisque nous vivions dans un monde de cartes, et que Sakura était le premier animé de mon enfance, mon choix se porta rapidement sur celui-ci.
« Ca ! Fis-je en montrant des doigts les hiragana.
_ Mais c'est un truc de gonzesse ! S'indigna Jonouchi.
_ Mais je suis une fille, soulignais-je. »
Il semblait s'en rappeler sur le moment et haussa les épaules me laissant sortir un à un les différents cosplay de la chasseuse de Cartes. Je devais être aussi petite que l'héroïne, je n'eus pas de mal à trouver ma taille. Les possibilités de costumes étaient quasiment infinis, je jubilais à voix haute dès que je voyais telle tenue de tel épisodes.
« Tadaaaa ! Episode 58 ! Hurlais-je ! Je prends !
_ Nyeh, les gens te regarde calme toi. »
Je pris le costumes bleu de mon héroïne d'enfance, le serrant contre moi comme si c'était la prunelle de mes yeux et jeta un œil à ces sois disant gens.
Mon corps tout entier se refroidit au moment où je croisai le regard sans vie de ce curieux personnage. Il portait une longue cape couleur nuit, celle-ci recouvrait la moitié de son visage, mais pourtant ses yeux scintillait aux travers. Que faisaient-ils ici ?
« Il faut... que... Qu'on rejoigne les autres, balbutiais-je en pensant surtout au méchant Bakura.
_ Et mon flingue ?!
_ Alors on fait vite, reculais-je ne quittant pas des yeux l'individu sans visage. »
Les mains dans les poches Jonouchi trainait les pieds d'une lenteur extrêmement énervante... Non, inquiétante ! Je sentais que l'inconnu nous suivait, et cela n'était guère rassurant.
Les rares hunters, Ghouls, ou Pilleurs de l'ombre je ne savais pas comment ils appelaient ça ici, enfin si, mais tout était si différent depuis mon arrivée. Quoi qu'il en soit, la présence de l'un d'eux ne me disait rien qui vaille, je devais prévenir Atem, et Bakura.
« Là ! Un pistolet ! M'exclamais-je. On y va maintenant ?
_ Tu as déjà vu Larson utiliser ça ? Ce n'est pas une tapette ! S'indigna le grand blond en prenant l'arme minuscule.
_ Qu'est ce que tu as contre les tapettes ? Le fusillais-je du regard Ô moi grande protectrice de Yaoi. Dépêche toi c'est tout... »
Il y avait un autre, un autre porteur de cape nuit, au fond de l'allée. On se serait cru dans le combat final du cinquième opus d'Harry Potter, sauf que je ne saurais dire qui était les plus dangereux... Mangemorts ou Pilleurs de l'Ombre? Il avançait d'un pas lent dans notre direction, tandis que son coéquipier dans mon dos faisait de même. Jonouchi était vraiment aveugle au point de ne rien remarquer.
Avant même que Jonouchi ne cri victoire en voyant le même révolver que son héros, je l'empoignais par le bras et l'entraina vers la sortie... Où était cette fichue sortie d'ailleurs?
« Léa-chan ! »
Yûgi était là, Aïe. Pas lui ! Pas en leur présence, m'inquiétais-je en me retournant vers les Ghouls qui semblaient s'être brusquement volatilisé. Le garçon me demanda mon avis sur un chapeau de sorcière qu'il comptait porter. Avec un ensemble tout cuir, ca serait en effet très sympa, quoique un peu féminin...
Alors que nous regagnions l'entrée, mon cœur se desserra, bien que je ne pu m'empêcher de toussoter bruyamment. Anzu me questionna aussitôt sur mon choix et me montra son costume de Sailor Moon, la célèbre Magical Girl. Honda soupira répétant sans cesse que c'était Miho qui avait voulu qu'il se déguise en Captain Planet... Si je me rappelle bien, c'était cet homme bleu aux cheveux verts en costume rouge qui luttait contre la pollution... En effet pas fameux, pauvre Honda.
Otogi, Duke, enfin l'homme parfait, nous informa qu'il avait choisis le héros interplanétaire Albator. J'imaginais ce dernier avec un cache œil... Ce gars était vraiment irréprochable.
« Bakura, murmurais-je en crispant ma main droite sur le poignet du jeune homme. J'ai vu les sbires de ... Tu sais qui. »
Mon ami changea aussitôt d'expression, le bandit fit son retour et m'adressa un sourire malveillant, comme si cette situation l'amusait plus qu'autre chose. Il prit mon costume et le confia à Yûgi avant de m'entrainer sans mal de nouveau dans la salle. Il prit une voix fluette pour dire aux autres qu'il avait oublié quelque chose.
« Déjà que Ryô va m'obliger à porter des oreilles et une queue de lapin, rien ne m'empêchera de tabasser un ou deux hommes de mains de cet Ishtar ! »
Ishtar... C'était bien Marik qu'il avait repéré avec son anneau. Je pensais qu'il mettrait bien plus de temps pour venir sur Domino City.
« Tu saignes Warui Onna ? Me fit remarquer le garçon en soulevant ma main où des traces de sang tachaient ma peau. Il t'en reste au coin de la bouche. »
Je m'essuyais vivement ne sachant pas d'où cela venait, il me reluquait avec attention, adoptant presque un air inquiet. Je levais mon pouce. Tout allait bien. Enfin je crois.
Il tenait mon bras invalide, je ne sentais pas poigne, c'était plutôt étrange, comme si une force invisible me poussait à le suivre. Je n'aimais pas ça. S'arrêtant un moment, il me fit remarquer tout bas que nos ennemis étaient cachés.
« Fait quelque chose d'autre ... Comme si tu cherchais un chapeau, m'ordonna-t-il en désignant un rayon d'accessoires. »
Je m'exécutais, le cœur battant, voyant très bien que cette situation ne lui convenait pas. Tout les deux, nous savions qu'ils allaient nous prendre par surprise. Et ce fus le cas.
Je tendais ma main vers une casquette bien au fond, persuadée de l'avoir vu briller. Lorsque je la touchais des doigts, mon corps se raidis au contact de quelque chose qui semblait humain. Je fis un bond en arrière, le cœur battant, lorsqu'un homme imposant sortit d'entre les vêtements, le regard menaçant.
« Ahem ! Salut Odion ! Me raclais-je la gorge en prenant un ton apaisé.
_ Mon nom est Rishido, marmonna-t-il en s'approchant de plus en plus.
_ Ah ! Odion, Rishido tout ça c'est la même chose, hein. Que fais-tu dans le coin ?
_ Mon maître désire te voir. »
Que... Quoi ? Je n'eus pas le temps de protester qu'il tendit une main pour m'attraper. J'esquivais en accourant à l'autre bout du rayon cherchant Bakura des yeux. J'allais et venais aléatoirement dans chaque parcelle de la boutique, essayant d'apercevoir une tête aux cheveux blancs et non une autre cape noire. D'ailleurs pourquoi Marik Ishtar voulait me voir ?
La question fut sans réponse, l'immense salle fut immédiatement plongée dans la pénombre. Tous les néons s'éteignirent d'un seul coup, redonnant au décor un petit air de film d'horreur. Pas de panique ... Je ne ferais pas comme toutes ses blondasses ... je ne crierais pas, j'avancerais doucement, à tâtons sans faire de bruit et je...
« Hiiiik !
_ Onna ? C'est toi ? Murmura cette délicieuse voix grave sur laquelle je venais de marcher.
_ Qu'est ce que tu fous par terre ? Soufflais-je en me baissant.
_ Un con vient de me harponner avec son truc pointu, j'ai rien vu venir... Riait-il tout bas. C'est après toi qu'ils en veulent.
_ Mais bordel ! Me révoltais-je. Qu'est ce que j'ais fait ?
_ Les Dieux. »
Les Dieux ... Peut être que le duel contre Kaiba leur avais mis la puce à l'oreille, aucune carte n'était aussi puissante, cela avait dut courir d'oreilles en oreilles... Ce jour ci j'ais fait preuve d'une telle discrétion ! Quelle idiote.
« Léa Châtel ! Te voilà enfin ! »
L'obscurité s'évapora d'un seul coup, Bakura et moi tous les deux à terres, étions entouré d'une vingtaine de capes noires, dont l'une d'elle qui venait de parler joyeusement. On ne les avait même pas entendu s'approcher ... Comment avait-ils put nous repérer dans ce noir total ?
Je me relevais, face à Marik qui découvrait son visage, un sourire mielleux sur les lèvres.
« Je suis très désappointé, m'informa ce dernier, persuadé qu'un immense tournoi allait se produire ici, ma déception fut bien grande quand j'ai appris l'annulation... Non... Le tournoi n'a jamais été prévu. Ce qui devait être pourtant le cas.
_ Battle City... Me rappelais-je pour moi-même.
_ Et de plus... Je constate que mes cartes divines ont mystérieusement disparus pour se retrouver entre les mains d'une adolescente sortis de je ne sais où. Je suis terriblement désappointé. »
L'Egyptien tenait cette fameuse baguette millénaire qu'il dégaina sèchement, découvrant ainsi une fine lame doré. Je déglutis face à cette menace plus qu'indiqué et lui demanda ce qu'il voulait.
« Tu as invoqué Râ, je ne puis que te féliciter. Mais maintenant tu me dois de me rendre ce qui est à moi.
_ Vas te l'acheter ailleurs ! Lançais inutilement. J'ai déjà écris mon nom dessus, mentis-je. Au marqueur !
_ Comment oses-tu ! »
Je ne vis rien venir lorsqu'il plongea son poing sur mon épaule gauche. Je ne ressentis qu'une petite secousse de sa part alors qu'il venait à l'instant d'enfoncer l'intégralité de son objet millénaire dans la partie supérieur de mon bras. Ses yeux mauves s'écarquillèrent, surpris par le peu d'émotion que j'exprimais.
« Euh ... Aie ? Lâchais-je idiotement en regardant mon bras gauche saigner abondamment.
_ Warui Onna ... Ton bras. Siffla Bakura impressionnée en se levant avec peine derrière moi.
_ Marik Ishtar, tu ne peux rien contre moi ! Je suis invincible ! Comme Râ ! Ah ah ah ! »
Je me surprenais toute seule à débiter une telle bêtise et à rire alors qu'on venait de m'embrocher l'épaule avec un objet maléfique. L'effet voulu ne se fit pas attendre. Marik baissa sa garde autant tétanisé que moi. Je me dégageais violemment de son emprise, la lame m'arrachant quelques beaux lambeaux de peau, et je pris la main de Bakura pour m'enfuir sans ressortir une seule once de douleur, malgré cette plaie béante. Les Ghouls se mirent à nos troussent mais nous furent plus rapide qu'eux. C'est en sueurs et sang que nous rejoignîmes nos amis, qui nous toisèrent la bouche grande ouverte.
« On a pas le temps de vous expliquer ! Il faut partir ! S'écria Bakura sans prendre le temps de parler d'une voix aigue.
_ Toi je ne te fais pas confiance ! S'exclama Anzu les mains sur les hanches. Qu'est ce que tu lui as fait à Léa ?
_ Non ça c'est un autre imbécile qui m'a prit pour une brochette, murmurais-je fatigué par le sang que je perdais.
_ Ca ne serait pas eux ? Demanda Honda en désignant quatre personnes juste derrière nous. »
Nous nous écartions prudemment, tandis que les hommes de mains laissèrent passer leur maître Marik. Je vis Yûgi froncer les sourcils, comme s'il avait à faire à un ancien ennemi. L'Egyptien essuya la pointe de sa baguette Millénaire avant de remettre son manche originel. Il s'adressa à moi, remettant en question sa requête.
« Puisque tu n'es pas décidé à coopérer...
_ Marik ! Tonna le Pharaon derrière nous. »
Atem se réveillant enfin, prit un air très mécontent, mais vraiment une mine effrayante ! Un peu ce même regard qu'il avait dans les premiers volumes du manga. S'avançant vers Marik il croisa les bras, annonçant que les cartes de Dieu Egyptiens ne lui appartenaient pas, et qu'il devait dans son intérêt, nous laisser tranquille.
« Ou sinon quoi Pharaon ? Niaisa Marik ce sourire sadique sur les lèvres.
_ Ou sinon je te tue sur le champ. »
Nous nous regardâmes mutuellement, même les Ghouls furent aussi surpris que nous d'une telle répartie. Je devais peut être intervenir ? Le prier de ne pas trop en faire... Marik semblait s'intimider devant tant d'assurance. Se ressaisissant, il sortit son avant bras de sa cape, qui dissimulait jusque là un disque de duel flambant neuf. Une merveille ...
« Faisons le tout public Pharaon... Un jeu que tu connais bien, Magic & Wizards ! Si je gagne tu me confie les Dieu, si je perds alors je te dévoile ton passé... Celui que tu as oublié. »
J'avais presque envie de lui préciser que son passé il en était déjà en connaissance. Mais je n'en fis rien... Honda lisait dans mes pensées au moment où il lança sans gêne :
« J'en ais un peu marre de ces parties de cartes ! Ce n'est pas comme si sur les l'île des duellistes on avait fait autre chose sérieusement ! On rentre ?
_ Honda ! Le réprimanda Anzu.
_ Alors Pharaon quand dis-tu ? Ma proposition n'est-elle pas alléchante ? Susurra Marik. »
Atem baissa les yeux, pris dans une réflexion que personne ne pouvait perturber, pas même Yûgi. Lorsqu'il releva la tête il refusa catégoriquement. Non, je ne plaisantais pas, Atem refusait carrément de jouer à Duel de Monstres. Cela devenait du grand n'importe quoi !
« C'est surtout qu'on a autre chose à faire. Sayonara ! »
Bakura qui me tenait par les hanches vu que j'étais prête à faire un second malaise, suivit le Pharaon hésitant après ce qu'il venait d'entendre. Honda se satisfaisait de cette réponse et cria victoire. Jonouchi n'en croyait pas non plus ses oreilles, c'était bien la première fois que son meilleur ami se ravissait de la sorte. Même Marik ne protesta pas, et ordonna à ses sbires de partir.
Yûgi revint à nous tout aussi déboussolé et vint s'inquiéter de mon état en blanchissant à vue d'œil lorsqu'il vit mon bras gauche déchiqueté.
« Léa ! Ce n'est pas parce que tu ne l'utilise plus que tu es obligé d'en faire n'importe quoi !
_ Ah petit Yûgi... Toujours là pour moi. Merci de tenir mon costume, je porterais le tient après.
_ Non, on va rentrer directement, je m'occupe de tout. Les autres voulaient passer chez Kaiba pour lui demander pour la soirée d'Halloween. Je ne pense pas que tu sois en état. »
Chez Kaiba ... ? Mince, je voulais tant aller l'embêter, lancer une vanne ou deux sur sa chevelure verdoyante, ou même sa défaite d'il y a six mois. Ou juste contempler ses yeux bleus.
« Jonouchi n'osera jamais aller lui demander une colorisation pour cheveux, après tout Nicky Larson n'est pas blond mais brun !
_ Tu veux dire que tu veux y aller ? Dans ton état ? Grogna Yûgi mécontent.
_ Je peux la porter longtemps, n'est ce pas ? Warui Onna... Gloussa Bakura tout près de mon visage en serrant son étreinte. »
Gêné, le petit garçon battit en retraite en direction de ses amis. Je pestais contre mon protecteur en lui dégotant un coup de genoux là où Marik l'avait harponné comme il le disait si bien. Il riait malgré tout et m'aida à suivre les autres.
Otogi nous remerciait de nos achats, que j'avais gentiment payés avec la carte de Hawkins, et embrassa doucement Anzu sur la joue avant de partir à son magasin pour remettre de l'ordre. Ainsi nous nous occupions de la lourde tache qu'est de convaincre le meilleur élève de High School Domino à venir au Bal d'Halloween ... Soit le seul et l'unique Seto Kaiba.
« Non. Je le répète encore une fois, et ce sera la dernière. Non.
_ Nyeh ? Bien on peut s'en aller ! Lança Jonouchi qui battait déjà en retraite.
_ Pas si vite Katsuya... A ce propos... Qui t'as permis d'entrer toi et ta bande d'amis ? S'étonna Kaiba en nous lançant à tous un regard assassin.
_ Et toi qui te permet de m'appeler par mon prénom ? Rageait Jonouchi en frappant bruyamment le bureau des mains.
_ Je n'accorde aucun respect aux chiens... L'informa-t-il de son éternelle arrogance. Maintenant partez avant que je n'appelle la sécurité ! »
Il fit pivoter son siège, de façon à faire face à l'immense baie vitré et ainsi pour mieux nous tourner le dos. Il n'y avait que Bakura, Anzu et moi qui restions plantés là. Cette dernière s'avança et se racla la gorge pour attirer volontairement l'attention du chef d'Entreprise.
« Après ce qui s'est passé sur l'île des duellistes tu pourrais nous être un peu plus reconnaissants, essaya la jeune femme tant bien que mal. N'oublie pas qu'on a sauvé ton âme, tu nous dois une faveur.
_ Sinon on peut user de la manière forte, fit Bakura d'un ton très détaché. Non ? »
Je m'écartais de ce dernier, voyant que Seto ne voulait pas faire d'effort et franchissait la limite entre nous et le grand héritier de la Kaiba Corporation. Je me plantais face à lui, prenant l'air le plus sévère et déterminé que je pouvais.
« Kaiba ! Tu as kidnappé mes amis, tu as humilié Atem, tu as déchiré ma carte préférée... et tu m'as envoyé à l'hôpital ! Lâchais-je persuadée d'avoir déjà entendu ça quelque part [1].
_ Et alors ? Tu comptes appeler la police ?
_ Non ! Je vais jouer aux cartes avec toi ... »
Décidemment, ce dialogue avait déjà été dit dans une autre situation.
« Non ! Je veux dire ... Je veux récupérer mon dût ! En tant que duelliste gagnante, tu me dois au moins ça ! Pigé ?! »
Le jeune homme, croisa les doigts devant son visage et réfléchis un bref instant.
« Entendu... Je vous honorerais de ma présence. Mais ça en reste là ! Déclara-t-il en imposant cette dernière limite. C'est tout j'espère ?
_ Une danse peut être ? Essayais-je.
_ Tu vas trop loin Châtel ! Sors maintenant ! »
Je décampais à une vitesse affolante et m'affala brutalement dans le couloir, fatigué par tout le sang que j'avais perdu. Anzu m'aida à me relever, suivit de Bakura qui regrettait de ne pas avoir eu l'occasion de réellement brutaliser le chef d'Entreprise. Me félicitant tout deux, l'adolescente me laissa dans les mains baladeuses de l'esprit de l'anneau, pour annoncer aux autres que j'avais réussi à convaincre Kaiba.
Yûgi semblait toujours me bouder, sur le chemin du retour, il n'adressa pas la parole une seule fois à Bakura ou à moi. Il se contentait de porter nos achats de ses petites mains. Je faisais la moue, amère de le voir aussi contrarié. Ce n'est pas ma faute après tout si ce satané Bakura me draguait ouvertement ! Bon je conçois que cela soit plutôt flatteur mais...
« Merci encore Bakura, se força Yûgi dans un remerciement ressemblant plus à un reproche.
_ Ah euh... De rien ! Hésita Ryô qui reprit possession de son corps sans trop savoir où il était. »
Yûgi claqua la porte de la boutique et m'aida à monter les marches pour regagner sa chambre. Il ne dit rien, me tenant toujours il fit tomber les sacs remplis de costumes et me laissa tomber mollement sur son lit. Je me redressais, haussant un sourcil devant son attitude et osa lui demander ce qui n'allait pas.
« Je vais te dire ce qui ne vas pas Léa-chan ! Grommela le garçon en se défaisant de sa veste. Avec moi, tu n'hésites pas à dire non ! Mais là pour Bakura tu te laisses faire sans rien dire !
_ Oh ... C'est pour ça...
_ Comment peux-tu le laisser t'appeler avec un tel surnom ? Demanda-t-il en rougissant. Ca fait très mauvais genre !
_ Bah tu sais ... Tentais-je pour dire quelque chose d'inutile.
_ Je sais que je ne suis pas aussi grand que lui, que je n'ais pas la langue aussi bien pendue mais... Mais ça me fait de la peine voilà ! »
Il était jaloux... Jaloux de Bakura. Devais-je considérer cela comme une idylle remplie de jolis garçons, ou plutôt comme une catastrophe fictive responsable de mon arrêt de mort ?
« Tu as raisons Yûgi... Je m'excuse. La prochaine fois, non ... Il n'y aura pas de prochaine fois.
_ Ta blessure ! Se rappela le jeune garçon paniqué ! »
Il partit dans la salle de bain, et revint avec un bandage et du désinfectant. Même si je ne sentais plus mon bras gauche, j'eu un mouvement de recul en voyant la minuscule bouteille d'Ethanol qui souvent te disait étant enfant : Attention je pique!
S'installant à mes côtés, il alluma sa lampe de bureau, dirigeant la lumière vers ma plaie. C'était plutôt immonde, on aurait dit que j'étais prête à me transformer en mort-vivant. D'un air concentré, il replia ses jambes sous lui et se mit à ma hauteur, appliquant l'alcool à l'aide d'un coton sur ma blessure. Je regardais ses yeux plongé dans une réflexion impénétrable, il était tellement mignon... Il faisait attention à ce qu'il faisait, prenait délicatement mon bras pour enrouler le bandage tout autour.
« Voilà ... Murmura-t-il en refermant le bouchon.
_ Sérieusement Yûgi... Je ne voulais pas te faire de mal. »
Il souriait tristement, et partit ranger ses affaires. Avec curiosité, je me penchais en avant pour agripper le sac contenant ce qu'il s'était acheté. Je ne lui avais même pas demandé. Peut être que cela lui aurait fait plaisirs ? Décidemment j'étais vraiment trop égoïste.
Un papier tomba, le contemplant avec stupeur je reconnus mon dessin photocopié, ce dessin où j'avais imaginé Yûgi habillé tel un magicien. Laissant mon bras gauche balloter dans le vide, je saisissais les habits au fond, et reconnus la plupart de ceux-ci... Il avait choisis son costume en fonction de ce que j'avais dessiné. Mon cœur se crispa. Yûgi...
Pourquoi ? Pourquoi est-ce si difficile d'être l'Elue ?
☥
Je me noyais, dans une mer rouge et sombre ... Mes poumons se remplissait de cette eau pâteuse, je ne respirais plus... Une douleur vive me prenant à l'estomac, je suffoquais.
La mer rouge n'était qu'une métaphore... Cette vaste étendue d'eau... C'était du sang.
Je me redressais dans mon futon, le souffle court, le bras droit appuyé contre mon ventre. J'allais vomir ... Ce n'était pas normal.
Je me trainais avec peine vers la salle de bain, et appuyant tant bien que mal sur l'interrupteur où je laissais une empreinte rougeâtre. J'ouvris la cuvette des toilettes, sous la lumière trop éclatante, et cracha ce qui me bloquait la gorge.
C'était chaud, délicieux et ignoble à la fois. C'était rouge... Une nouvelle nausée me prit, serrant mon foie de ses serres pointues, me faisant saigner à mort. Je souffrais, laissant couler mes larmes face à la douleur qui m'arrachait les entrailles. Mes pleurs se mélangèrent au sang, je le vis s'écouler de mes lèvres jusqu'à la porcelaine jusque là immaculée.
« Je veux mourir... Faite que ça cesse... Implorais-je »
Je laissais échapper un cri, lorsque la dernière coulée de sang me brûlait la bouche... Affaiblis, je restais là, la tête pendant dans l'ouverture de la cuvette... Relevant mon visage recouvert de mes mèches dégoulinantes de sueurs.
Je me redressais, tachant tout ce que je touchais de mon bras valide, et me hissa jusqu'au lavabo pour faire face au miroir ... J'avais devant moi l'image d'une anorexique blanchâtre en larmes, la moitié du visage barbouillée de sang. Tout cela était complètement fou. C'était le reflet de la mort.
« Léa... »
Atem... Je vis son visage apeuré au travers du reflet.
« C'était donc ça mes quintes de toux ? Essayais-je de plaisanter... Sympa... »
Un sanglot me prit soudainement, je cachais d'une main mon visage, l'essuyant de mon avant bras intact. Il ne devait pas me voir ainsi ... Tout cela n'était qu'un terrible cauchemar.
Je fondais en larme malgré tout, effrayé par le mal ressentis, par la mort désiré qui m'avait semblé à porté de mains. Etre l'Elue n'était qu'une putain malédiction !
Atem me serra contre lui. Une main derrière ma tête, je me laisser aller contre son cou, pleurant comme je ne l'avais jamais fait. J'avais terriblement peur.
« Je veux que ça cesse...
_ Chut... Murmura-t-il pour m'apaiser en me berçant. C'est finit. »
Ses mains prirent mon visage, je voyais ses yeux briller, il n'en était que plus magnifique. Le Pharaon ...
« Demain... Demain je te le promets Léa-chan... »
Ce fut la première fois qu'il n'hésitait pas à prononcer mon nom. Il n'avait pas marqué ce temps de pause avant de m'appeler... Je savais qu'il disait vrai.
On se laissa tomber contre la paroi de la baignoire, il me serra d'autant plus fort contre lui, me chuchotant que mes souffrances s'apaiseraient.
« A moi d'être sincère ... Tout cela à trop duré. »
[1] Réplique venant d'une parodie des vidéo humoristiques du Joueur du Grenier (par StateAlchimist). D'ailleurs je vous invite à aller voir sa série Les Chevaliers du Zodiaque Abrégés
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro