Quel rêve à la con ! Fallait toujours que je songe à des trucs paraissant si réel. Je sentais que quelqu'un remuait à côté de moi. Ma grand-mère était toujours très matinale, aucune surprise à ce qu'elle ne se gêne pas pour me réveiller vers les alentours de 6 heures du matin. J'étais en vacances bordel !

Elle se leva, et marcha tout doucement, j'ouvris les yeux sans rien voir, notre chambre d'hôtel était plongé dans la pénombre. J'avais un mal de dos indéfinissable, mon oreiller était tout plat, et je remarquais alors que j'étais allongé à même le sol sur un matelas tout fin.

« Grumf Mamie? Pourquoi j'suis par terre ? »

Une faible lumière s'alluma, et à l'instant même ma grand-mère, trébucha et s'étala de tout son long sur moi. J'écarquillais les yeux et la vérité se précipita d'un coup sur moi. Ce n'était pas ma grand-mère et ce n'était pas non plus notre chambre d'hôtel.

« Dé... solé. Balbutia Yûgi en relevant la tête qui était trop proche de la mienne. »

Je battis des paupières, le rouge me monta aux joues et tout me revint enfin. La vallée des rois, Shadi, le couloir des ombres, Hawkins, le pacte, et maintenant les Mûto. On eut tous les deux un long moment de silence béat, les yeux dans les yeux, jusqu'à que...

Who's that crazy kook destroying the world? It's Zorc.

THAT'S ME!

It's Zorc and Pals!

La honte ! Mon réveil ! C'était la chanson de Zorc et ses potes [1], pas terrible pour faire bonne impression. Je me jetais sur mon téléphone comme je le pouvais, et l'éteignais d'un coup. Le petit Yûgi s'était agenouillé à côté de mon matelas, et riait à moitié. Je lui jetais un regard interrogateur.

« Elle est étrange ta chanson. C'est drôle. C'est qui ce Zorc ?

_ Ahem, un personnage de Sitcom dans mon pays, mentis-je sans vouloir lui révéler que c'était vraiment un être maléfique qu'il aura tôt fait de rencontrer dans sa vie. »

Je m'assis, pour éteindre mon portable. Et mis mes bras autour de mes jambes repliées. Nous restâmes tout deux silencieux. C'était vraiment bizarre de se réveiller dans sa chambre à lui.

« Ojii-chan n'est pas réveillé à cette heure le matin, je ne voulais pas faire de bruit, je suis vraiment désolé. S'excusa-t-il d'un air penaud. Je vais prendre mes habits, et tu pourras te rendormir.

_ Non, non ce n'est pas grave ! Assurais-je en secouant les mains négativement. Toute façon je ne dormirais pas. On peut prendre notre petit déjeuner ensemble comme ça ... »

Chose faite, il enfila des chaussons, et moi fidèle à mes chaussettes, j'allais le suivre jusqu'à qu'il se retourne vers moi, pour me demander si, comme le disais son grand père, je jouais bien au duel de monstres. Je lui répondais par oui et non. J'avais des cartes, mais je ne jouais pas en vrai, faute d'adversaire. Il était tout content de nous trouver des points communs, le pauvre semblait terriblement seul. Je lui proposais donc de jeter un œil à mon Deck pendant le petit déjeuner.

« C'est drôle, commenta-t-il un peu plus tard pendant que l'eau bouillait, nous avons beaucoup de cartes en communs, ton Deck principal est vraiment très intéressant.

_ Merci. Et ça c'est mes autres cartes, lui annonçais-je en pointant du doigt l'imposant tas. »

J'avais oublié de ranger mes cartes divines, et il ne mis pas beaucoup de temps pour tomber dessus. Enfin bon. Cela n'aurait sûrement aucun impact s'il les voyait maintenant ou après.

« Ces cartes sont si ... je n'en ais jamais vu d'aussi puissantes. On ne voit même pas leur niveau d'attaque ni de défense. Comment marche-t-elles ?

_ En fait ... Commençais-je en désignant Osiris, celle-ci, on calcule ses points en fonction du nombre de cartes que tu as en mains. Donc en temps normal, sa force peut atteindre 6000. J'ai déjà vu quelqu'un atteindre les 22000 ... enfin j'en ai entendu parler, je ne me rappelle plus son nom, décrétais-je en me disant qu'il ne devait pas trop en savoir non plus. Et cette carte ci, Râ, je l'ai jamais vraiment utilisé, elle est trop, trop compliqué à exploiter en fait. »

Il m'écoutait avec attention comme fasciné. Je l'étais un peu aussi, quel personnage énigmatique. Enfin ... Il le sera plus quand il aura résolu l'histoire du puzzle. Ça va être sympa si j'ais la possibilité de voir l'autre Yûgi. Même alléchant, j'avais terriblement hâte.

Il se leva et nous sortis deux bols blancs où il y versa quelque chose qui ne m'inspirait rien de bon. J'étais très difficile niveau nourriture, ce truc où il semblait y avoir des légumes faisait naître une certaine appréhension en moi.

« Qu'est-ce que c'est ? Osais-je demander le visage penché sur mon bol.

_ Juste de la soupe Miso. Je ne suis pas très fort en cuisine. »

Je lui assurais qu'il n'avait pas à s'excuser sans arrêt, après tout c'était moi qui vivant chez lui à son insu. D'ailleurs pourquoi dormait-il chez son grand père ? Peut-être qu'il faisait cela en semaine et que le week-end il revenait chez ses parents ? C'est à croire que ce gamin n'avait pas de parents !

Finalement, ce n'était pas si mauvais, c'était même plutôt bon. Voilà que je buvais de la soupe au petit déjeuner, et ce n'était pas désagréable. Quand je rentrerais chez moi, je demanderais à ma mère de m'en faire ... Rentrer chez moi. Ah oui, j'étais là pour ça aussi.

« Dis-moi Yûgi, tu commences à qu'elle heure les cours ?

_ Mmmh à 7h30. J'ai des cours de soutiens alors je commence plus tôt.

_ Cours de soutiens en quoi ?

_ En maths. Je ne suis pas très doué.

_ On est deux alors. Lui fis-je en souriant. »

☥

Les mains dans les poches, nous longeâmes tous les deux le lotissement menant à l'établissement scolaire de Domino City. Ca faisait un de ces biens de sortir, bien que le trajet me paraisse vraiment trop court. On avait à peine le temps de terminer notre critique des jeux vidéo de Super Nintendo que nous arrivâmes à destination trop tôt à mon goût.

Une belle voiture aux vitres teintées était garée devant le portail d'entrée. Je n'ai pas eu besoin de trop réfléchir pour deviner qui cela pouvait être.

« Kaiba-Kun ? S'interrogea Yûgi en voyant le véhicule. Je ne savais pas qu'il prenait des cours supplémentaires.

_ Mmmh, c'est bien le genre à arriver plus tôt pour bosser à fond, suggérais-je.

_ Tu le connais ? Me demanda Yûgi.

_ Juste de nom. »

A cet instant, un grand gaillard en costume, sortit de la luxueuse voiture pour ouvrir la portière arrière. C'est à ce moment qu'un adolescent, d'une taille imposante s'aventura à l'extérieur, le regard haut. Le fameux et sublimissime Seto Kaiba. J'en avais des frissons. Il était nettement plus beau ici et maintenant, dans la réalité. Je me demande s'il avait la voix française de Taylor Launtner, ce qui me rebutait depuis que je l'eus découvert.

Comme nous le fixions tous les deux comme deux idiots, il nous lança un regard glacial avant de pénétrer l'enceinte du lycée. Mon premier regard avec l'homme le plus beau de l'univers. Wow.

« Tu sais Yûgi. Si un jour ce gars t'ennuis. Je n'en ferais qu'une bouchée, susurrais-je excitée comme une puce.

_ Tu veux t'y prendre comment ? Je te signale qu'il est à la tête d'une grande firme internationale, il est donc très puissant.

_ Peu importe. Il n'a pas mes Dieux. »

Je riais intérieurement, qu'est-ce que j'aimerais voir la réaction du grand Kaiba. Il en resterait béat d'envie. Mais bon, si c'est pour qu'il me kidnappe quelqu'un dans le dos, histoire de me soutirer mes cartes ce n'était pas non plus une bonne idée. Je préférais qu'il me kidnappe MOI. Je voulais être sa victime. Uh uh uh uh.

« Non finalement tu as raison. Affirmais-je en reprenant mon sérieux.

_ Au fait. Minauda le petit garçon en regardant sa montre. Que comptes-tu faires de ta journée ?

_ Je vais faire un petit tour en ville, et j'apporterais un peu d'aide à ton Papy dans sa boutique, c'est la moindre des choses.

_ Dans ce cas ... »

Il fouilla sa poche arrière et me tendit une petite liasse de billets, et quelques pièces de monnaie. Je restais silencieuse devant son offrande.

« Qu'est-ce que c'est ? Demandais-je idiotement.

_ Il y a 2160 ¥, m'informa-t-il en prenant ma main pour me donner l'argent. Ce n'est pas grand-chose mais tu ne t'ennuieras pas en te promenant.

_ Arrête ! M'exclamais-je. Garde ton argent, il faut que tu manges ce midi. Ce n'est pas la peine tu sais.

_ J'ai mon Bentô [2], me dit-il en souriant. Ça me fait plaisir vraiment. Tu es ma seule amie... »

Oh. Je jetais un œil à l'argent. Nous avions toujours nos mains l'une dans l'autre, il ne l'avait pas lâché. Je fis une moue étrange.

« Tu es vraiment trop trognon ! M'exclamais-je en le prenant dans mes bras comme une peluche. Ça me fait trop plaisir, si tu savais.

_ BAH LES PATTES ! Hurla une voix. »

J'eus à peine le temps de me retourner que je me pris un coup de sac violent en plein dans la figure, ce qui m'envoya valser bien plus loin que la gravité ne l'aurait voulu. Une adolescente se trouvait aux côtés de Yûgi. Elle portait une veste rose, ainsi qu'une jupe plissée bleu et un nœud de la même couleur, en autre l'uniforme féminin de l'école Domino. Elle avait une chevelure lisse épaisse, coupé aux carrés et des yeux bleus.

« Cesse de racquetter Yûgi-Kun sale voleuse ! Rend lui l'argent! S'écria Anzu à mon adresse.

_ Anzu ! Me défendit Yûgi en s'interposant entre elle et moi. C'est une amie. Nous l'hébergeons le temps qu'elle ... qu'elle retrouve sa famille.

_ Kwaaa ? Oh je suis navrée ! Laisse-moi t'aider. »

Je me relevais sans son aide, et lui assura que ça allait comme il fallait. La voilà, la fameuse Anzu, ou Téa pour les Américains.

« Anzu, je te présente Léa, l'informa-t-il d'un ton un peu penaud sans oser me dévisager. Léa, voici Anzu. Une amie d'enfance.

_ Ahem, enchanté alors. Essayais-je en m'inclinant comme le voulait la coutume Japonaise.

_ De même, et je m'excuse vraiment, fit-elle en penchant encore plus que moi. Je ne pensais pas que... Vraiment navrée. »

La sonnerie de l'établissement se fit entendre, ce qui fit sursauter les deux compagnons. Anzu grincha et, une main dans ses cheveux qu'elle ébouriffa, demanda à Yûgi de la suivre. Il acquiesça et se mit à trottiner derrière elle en me faisant un timide signe de la main. Je les regardais s'en aller. Heureusement qu'il y avait Téa auprès de lui, enfin Anzu, pensais-je. Yûgi n'était pas si seul. Jetant un œil à l'argent qu'il m'avait donné, j'eu un pincement au cœur. Si Anzu avait pendant une seconde, cru que je volais ce pauvre garçon, c'était sans doute parce que cela n'était pas rare.

Je remarquais un petit bout de papier, plié minusculement, entre les nombreux Yens. Je jetais des regards de parts et d'autres et l'ouvrit minutieusement. Il m'avait écrit un mot, que je comprenais d'ailleurs, moi, brusquement devenu bilingue en Japonais, je le lu avec attention, debout, au beau milieu du trottoir.

Coucou Léa !

J'espère que tu vas passer une très bonne journée. Je serais un peu en retard ce soir. Mais si tu as besoin, Ojii-San est toujours dans son magasin. N'hésite pas ! À ce soir ! Yûgi.

En voyant ce petit mot, je jubilais toute seule, comme pour une pré-adolescente ayant reçu un autographe de Justin Bieber. En bonne samaritaine que je suis, bien qu'un peu trop fainéante, je rebroussais chemin vers la boutique Games de Monsieur Mûto. Il fallait que je l'aide, ce serait déjà un peu plus, pour le remercier de bien vouloir m'héberger. Et je ne tenais pas à être prise de remords durant mon séjours, alors autant faire cela maintenant.

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« C'est très gentil à toi Léa de venir donner un coup de main, me disait Sugoroku en époussetant ses vitrines remplies de figurines manga. Après je nous ferais un bon Curry au Poulet, ajouta-t-il fier de lui.

_ C'est normal Monsieur. Fis-je en collant un poster annonçant l'arrivé des Tamagotchis, j'ai hâte d'y goûter. »

Cette situation me rappelait un vague souvenir de ma classe de première. Lorsque j'étais collé au lycée et le conseiller d'éducation avait décidé de me faire « repeindre les murs » d'affiches extrêmement grandes et cela en économisant le plus de scotch possible. Quel challenge ! Je n'ai jamais été autant en équilibre sur une chaise que ces jours de punitions, et Monsieur Mûto ne faisait que de me le rappeler.

« Monsieur Hawkins m'a appelé, fit sombrement le grand-père. Il avait une affaire importante. Je crains qu'il ne revienne pas avant plusieurs mois... »

Je tombais de ma chaise. Plusieurs mois ? Mais c'est ... GENIAL ! J'allais rester plusieurs mois au Japon ? Le rêve de mes 13 ans ! Le souci est que si je veux regagner mon univers et que j'ai un court délai pour le faire, plusieurs mois risquaient de m'être fatal. Bizarrement cette nouvelle ne me dérangeait guère.

« Je ne voudrais pas vous déranger trop, lançais-je d'un ton plus que faux.

_ Là n'est pas le problème. Bien que Domino City soit une grande ville, je ne pense pas que tu t'épanouirais à rester ici dans ma boutique. C'est pourquoi Arthur a omis une idée forte intéressante... »

Je restais silencieuse, toujours assise par terre, en Seiza [3] comme ils disent par ici. Attendant cette idée si ... merveilleuse ?

« Arthur te proposait de poursuivre une partie de ta scolarité ici à Domino City. Etant donné que tu te débrouilles bien en Japonais, cela ne sera pas un problème pour suivre les cours. Le rythme scolaire est sans doute différent du système Français, mais en attendant cela sera probablement mieux pour toi.»

Urrks. En France nous sommes réputés pour avoir un style de scolarité très sommaire. Beaucoup de vacances, peu de pression, bien que pour moi cela était déjà trop. Et le Japon ... C'était une dictature comparée à chez nous. Etudes, études, études, uniformes, uniformes, Yûgi ... Mais oui ! J'aurais un uniforme ! C'est super ça ! Avec un peu de chance je pourrais être avec le petit Yûgi, je n'ai qu'à mentir sur ma classe, histoire de ne pas être dépaysé par le niveau général. Je suis sûr qu'ici les gosses de 5 ans apprennent les racines carrés avant de savoir lire. Tant pis !

« Tu seras avec Yûgi, ajouta-t-il, comme ça vu que tu le connais déjà cela sera plus simple. Si tu es d'accord tu pourras y aller dès la semaine prochaine. Ce serait dommage, comme il dit, que tu te retardes sur ta scolarité.

_ Je ... Je vous suis vraiment reconnaissante, remerciais-je, mais ce n'est sûrement pas gratuit tout ça, et il est hors de question que je fasse payer qui que ce soit, vous faites déjà beaucoup trop pour moi.

_ Justement ! C'est un établissement publique, il n'y a presque rien à payer, sauf l'uniforme peut être et encore. Arthur s'occupe de tout, apparemment c'est dans votre marché.

_ Oh si Monsieur Hawkins l'a dit ... C'est d'accord, souriais-je.»

C'était vraiment trop beau, j'allais aller dans le lycée Domino, je pourrais croiser tous ces élèves comme Tristan ou Joey. Me penchant à 45° pour montrer toute ma gratitude, je m'empressais de finir mon travail avant la pause déjeuner.

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Le centre-ville était, comment dire ... Juste gigantesque, moderne. J'aimais tant cette grande place en pierre blanche, on dirait presque du carrelage, cette fontaine centrale surmonté d'un grand pilier d'où une horloge noire à chiffres arabes se trouvait au sommet. Cela me rappelait vaguement la place de la ville de Nantes, sauf qu'à Nantes on ne pouvait pas trouver ces cerisiers. C'était une ville utopique, trop parfaite à mon goût. Je me demande si la censure Américaine de 4kid a contribué à ce paysage idyllique... Je m'éloigne là.

Pour faire court, c'était ici même qu'avait eu lieu la plupart des duels lors du grand tournoi de Battle City, enfin non, chronologiquement : qui auront lieu.

Je m'assis sur le rebord de la fontaine, les jambes croisés et contempla le paysage. Où pourrais-je bien aller ? Je vis deux élèves du lycée Domino, il n'était pas encore tard, elles mangeaient peut être à l'extérieur. J'aimais beaucoup leur uniforme, bientôt j'allais le porter. Les jupes étaient courtes ... Trop courtes. Je n'allais pas me balader les jambes à l'air comme ça !

Soit. Maintenant je sais où aller. Je vais m'acheter des collants, et ils seront noirs, histoire d'affiner mes cuisses dodues. Je traversais plusieurs petites rues et m'arrêtais net devant ce genre de magasin que l'on ne trouve pas en France, surtout pas en Bretagne, et encore moins dans mes environs.

Le paradis des Otaku. Il y avait des énormes stickers sur la vitrine, des LED clignotantes multicolores à l'extérieur et une musique qui résonnait même dehors. Le nom m'enchantait, j'étais une geek, ça devait coller. Je poussais la porte, je sus que j'étais chez moi.

Cela n'avait rien à voir à tous les magasins que j'ai pu voir jusqu'ici. C'était une sorte de ... Pub, oui un pub, où on pouvait boire, manger, écouter de la musique, jouer aux jeux vidéo, aux cartes, lire un bon mangas, et acheter toutes sortes de babioles inutiles. Il y avait même des collants. Je regardais mon argent et constata que finalement j'allais peut être rester ici un peu plus longtemps.

Toutes les personnes ici semblaient venir d'une autre planète, chacun avait des cheveux d'une couleur différente, je paraissais affreusement normale, pour une fois. Je fis le tour du magasin, et regarda ce qu'ils proposaient en collant, j'en pris une paire noir semi opaque classique, et allait me diriger vers la caisse. Un stand attira mon attention, un stand de cartes Magic And Wizards, je pensais à Yûgi, et pris un petit sachet de 9 cartes parmi les nombreux proposé. 212¥. Ca faisait quoi ? 2 euros chez nous ? Aller hop, j'en pris trois paquets et partit payer le tout. Cadeau pour Yûgi, j'espère qu'il sera content.

« 1302,9 ¥ s'il vous plait ... »

Bien que nous payions ici en Yens, savoir que j'achetais quelque chose avec 4 chiffres avant la virgule, cela me donnait le tournis.

« Pardon ? As-tu de la monnaie à me prêter s'il te plait ? »

Ce n'était pas le vendeur qui me parlait, mais une autre personne à la voix douce, on aurait dit ...

Je me tournais vers mon interlocuteur et oui j'avais bien un autre personnage clé de Yu-Gi-Oh ! Face à moi. Tellement plus grand d'ailleurs, et moi qui croyais que les japonais étaient petits, je me trompais. Il portait un pull sans manche beige et une chemise blanche en dessous, un jean simple et des petites baskets claires également. Les cheveux mis-long, blanc comme neige, un regard inoffensif qui pourtant cachait un être maléfique, il n'était personne d'autre que Ryô Bakura.

« Ahem. Oui bien sûr. Combien veux-tu ? »

Il me remercia gentiment, je le voyais regarder les paquets de cartes que j'avais achetées. Que faisait-il ici ? Chronologiquement parlant, il ne devrait pas encore être arrivé à Domino City. Etrange ...

« J'ai ... Ne te méprends pas par ma question à venir mais ... Il me reste un peu d'argent, tu ne voudrais pas t'assoir avec moi pour boire quelque chose ? Je t'invite. Me dit-il simplement d'un ton très calme.

_ Ah bah, pourquoi pas. Répondis-je surprise. »

Face à face sur des petits canapés de Diner Américains, on se présentait mutuellement, il ne connaissait personne dans la ville, et apparemment ma tête lui revenait. Il me raconta qu'il visitait le Japon avec ses parents, peut-être qu'il viendrait à l'école ici si cela lui plaisait.

« Mes parents répondent toujours à mes caprices, ria-t-il.

_ Chanceux. Dis-moi, tu es déjà allé en Egypte ?

_ Non, mais mon père oui. »

Flute. Il était déjà en possession de l'anneau millénaire cela voulait dire. Apparemment c'était bien son père qui l'avait trouvé. Il ne le portait apparemment pas sur lui. J'attendais qu'il m'en touche deux mots, ce qu'il ne fit malheureusement pas. Au lieu de cela, il sortit un petit paquet de cartes similaire au mien. Nos regards se croisèrent.

« Tu n'ouvres pas les tiennes ?

_ C'est pour quelqu'un, informais-je en avalant une gorgée de Soda. Mais j'y joue aussi. Ajoutais-je en montrant mon Deck qui avait l'air de me suivre partout.

_ Génial. J'ai toujours voulu me mesurer à quelqu'un !

_ Ah euh ? Maintenant ? Sursautais-je prise de court. Un duel?

_ C'est le moment opportun non ? Profitons-en, ce n'est pas quand on sera à l'école que nous y jouerions. »

J'eus une sueur froide. Jouer contre Bakura ? Et son jeu hyper louche ? Si jamais son entité maléfique se réveillait je ne donnerais pas cher de ma peau? Je n'aurais même pas le temps de voir l'autre Yûgi, et ça, ça craignait.

« Je suis pas du tout forte, lançais-je, ce n'est pas souvent que je p... Tu ne regardes même pas les cartes que tu as achetées ? M'étonnais-je en le voyant ouvrir son paquet et glisser son contenu dans son propre Deck.

_ J'aime préserver le mystère jusqu'au bout. »

Il mélangea le tout à une vitesse hallucinante, et moi je peinais à faire de même. Ma carte d'Osiris était resté chez les Mûto, j'en aurais peut-être besoin ... On fera sans.

« On fait un duel rapide à 2000 points. Mets une main dans ton dos, me dirigea-t-il d'un ton très posé, pierre, feuille, ciseau ! »

Je commençais toujours pas un ciseau et lui choisit la feuille. Je décidai de jouer en deuxième. Je posais mon Deck, nous piochons mutuellement six cartes. Mmmh, j'avais : 

- Change-cœur | ✿
- La Renaissance du monstre | ✿
- Yami | ✿ (carte hors sujet avec mon thème de Deck)
- Caius le Monarque des Ombres | 6★ [2400 ¦ 1000]
-  Homoncule Doré | 6★ [1500 ¦ 1500]
- Gren Maju Da Eiza | 3★ [??? ¦ ???]  

Bon mon verdict est que je commence mal, pas un seul monstre inférieur ou égal à 4 étoiles, sauf la dernière mais je ne sais jamais comment l'utiliser. Et puis c'est quoi ce Deck ? Il n'était pas comme ça tout à l'heure !

« Alors, fit Bakura d'un air enjoué en piochant une nouvelle carte. Je pose cette carte face caché pour commencer, et je mets la Dame de la Foi | 3★ [1100 ¦ 800] en position d'attaque. Et j'ai finis. »

Woké, j'ai intérêt à ne pas me ridiculiser. Bon apparemment celle-là n'est pas une carte effet, mais je me méfie un peu de sa carte face verso. Alors piochons une carte dans l'ordre des choses.

« Ouf, soupirais-je contente de piocher quelque chose d'invocable, j'invoque la Dame Guerrière DD | 3★ [1500 ¦ 1600] en position d'attaque et je ... Je peux porter une attaque là non ?

_ Je ne crois pas que c'est à moi de te le dire, me fit Bakura amusé.

_ Donc j'attaque ta Dame de la Foi | 3★ [1100 ¦ 800], ce qui te retire 400 points d'attaque... Normalement, continuais-je toujours méfiante. C'est bon ?

_ Hum hum. Je note. Me dit-il toujours confiant en notant ses points de vie. A moi de jouer ... Je mets le Lézard Electrique | 3★ [850 ¦ 800] en position d'attaque. Je termine mon tour, ah non avant j'utilise Les épées de lumières révélatrices | ✿. »

Comment se fait-il que Bakura ait une telle carte ? Bon okay, elle n'est pas rare, mais tout de même ... Bon en attendant ...

Mmmh, son Lézard Electrique | 3★ [850 ¦ 800] est une carte effet. Je ne crois pas que j'ai le droit de regarder ce que cette carte peut faire, bon j'aurais pu tenter de porter une attaque au pire, mais vu que ne peux attaquer pendant trois tours, je suis dans la ... Je pioche une carte et tombe sur le Pot de Cupidité | ✿.

« Bon j'utilise cette carte magie, ce qui me permet de prendre deux nouvelles cartes et je ... Aaargh ! »

Qu'est-ce que fichais Osiris Le Dragon du ciel | 10★ [X000 ¦ X000] dans mon Deck ? C'est pas vrai ça ! Bon je le laisse dans ma main et je n'y touche pas.

« Ca ne vas pas ? S'inquiéta Bakura. Tu n'es pas très forte pour dissimuler tes émotions.

_ Donc si tu fais ton air content, ça veut dire qu'en fait tu es dans une sale position ? Non ?

_ Peut-être bien. Vas-y j'attends. M'encouragea-t-il toujours aussi heureux.

_ D'accord je mets en position d'attaque cette carte ci, l'Assaillant DD | 4★ [1700 ¦ 1600]. J'ai terminée. »

Bakura resta impassible. Quoique ce petit sourire narquois, il prend une carte avant de poursuivre :

« Et je vais continuer en mettant le Chapeau Magique Blanc | 3★ [1000 ¦ 700] en position d'attaque. Voilà.

_ Mouais. Tu me nargues là ? Tu fais exprès de mettre des monstres faibles que je ne peux attaquer.

_ C'est la stratégie, m'affirma-t-il. »

Il va voir sa stratégie ... J'vais lui mettre Osiris Le Dragon du ciel | 10★ [X000 ¦ X000], il va rien comprendre. Enfin après. Je viens de prendre l'Elfe Mystique | 4★ [800 ¦ 2000], carte pratique quand on a rien d'autre à faire que de protéger ses points de vie.

« Je mets cette carte en position de défense, et je termine mon tour. Dis-moi Bakura, quand vas-tu m'attaquer ? Tu comptes invoquer un monstre spécial ?

_ Pas tout à fait. Dit-il rieur. C'est à moi. Bon je n'ai rien d'autre à faire. Et afin de rendre ce duel plus attrayant, je compte te laisser jouer comme il se doit. Je vais donc utiliser cette carte magie  l'Exorcisme | ✿. Elle me permet d'annuler et détruire n'importe qu'elle carte magie. Et je vais l'utiliser sur mes épées de lumières révélatrices | ✿.

_ Que, quoi ? M'étonnais-je de cette technique absurde.

_ J'ai finis.

_ Tu vas le regretter, souriais-je. Je pioche une carte et ... Ah ! J'invoque le Guerrier DD | 4★ [1200 ¦ 1000] en mode attaque. Et je porte son attaque sur ton Chapeau Magique Blanc | 3★ [1000 ¦ 700] et ... »

Bakura se mit à rire brusquement. Il cacha son sourire derrière ses cartes puis me regarda droit dans les yeux.

« Echec et Mat Léa ...

_ Euh pourquoi ?

_ Ma carte face caché. Je l'utilise maintenant. C'est une carte piège, et tu sais ce qu'elle fait ?

_ Non, avouais-je suspicieuse. Mais tu vas me le dire.

_ Desserts Seuls | ✖, je cite : Infligez 500 points de dommages aux Life Points de votre adversaire pour chacun de ses monstres sur le terrain. Rappelle moi combien tu as de monstres ? »

Oh le ... ! Nous faisions une partie à 2000 points de vie. Et j'avais quatre monstres sur le terrain. Ce qui veut dire que mes points se retrouvent à zéro avant même que Bakura n'ait porté une attaque ? Incroyable !

« C'était un peu rapide, lança-t-il d'un air déçu. Je te raccompagne ?

_ Espèce de ! C'était mon premier duel !

_ Tout s'explique ! S'esclaffa-t-il en levant le pouce. »

☥

J'étais resté discuter avec Bakura toute l'après-midi finalement, il s'avère être un garçon très attachant. Il espère pouvoir venir au lycée Domino afin que nous passions plus de temps ensemble, je vivais vraiment un passage de ma vie fort fabuleux. 

J'arrivais avec un peu de retard chez les Mûto, Yûgi était déjà arrivé. J'aurais peut-être dut l'attendre à l'école, pour lui faire la surprise, mais ma journée avec Bakura m'avait complètement fait perdre la notion du temps.

Yûgi était endormis sur son bureau, il tenait quelque chose dans sa main. Je ne mis pas beaucoup de temps à le reconnaître, c'était un morceau du puzzle. Il avait enfin décidé de s'y remettre. Je ne touchais pas l'objet, mais m'appuya contre l'office et le regardait sommeiller. Trop curieuse, ma main toucha délicatement ses cheveux, ils étaient si doux...

« Léa ? Murmura-t-il.

_ Salut ... Finalement c'est moi qui suis rentrée tard. J'ai quelque chose pour toi. »

Je lui tendis mon cadeau, enveloppé dans un papier que Bakura et moi avions choisis. Le garçon me fixait étonné.

« C'est pour te remercier.

_ Ojii-San m'a dit que tu viendrais à l'école... Commença-t-il. Ça veut dire que ... Qu'on pourra être ensemble ? Un peu ...

_ Bah oui, le rassurais-je sans montrer que ces paroles m'allaient droit au cœur. Je ne vais pas t'abandonner comme ça, tu es si bon avec moi. Allez prends le. »

Arigatô. J'aimais sa petite voix quand il disait ça. Son visage s'illumina lorsqu'il vit les paquets de cartes, il prit ma main en signe de reconnaissance et ne cessa de me répéter ce mot sans cesse.

« C'est toi qui est gentille ! Je suis tellement content que tu sois là, je voudrais que tu restes avec nous pour toujours. »

Pour toujours ... Si seulement je le pouvais petit Yûgi, si seulement ... Je m'approchais de lui et le serra tout contre moi. Il se laissa faire, ses mains tenant les cartes m'enlacèrent la taille.

« J'aimerais tant Yûgi, murmurais-je essayant de ne pas prêter attention à mes larmes qui coulaient, j'aimerais tant. »

[1] Zorc et ses potes: série parodique animé par Bakura dans les YGO Abridged 

[2] Bento : Boite repas très variée

[3] Saiza : Position à même le sol, où l'on repli les jambes sous sois