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20 | Retrouvailles

Jonouchi les bras croisés sur la table du salon, ne pipait mots, il arborait des prunelles sévères, nos yeux se lançaient des regards froids interminables. Une tension sans pareille régnait en ce matin bien avancé. Honda semblait aussi stressé que nous tous, prêt à bondir au moindre son, au moindre mouvement de notre part.

« C'est insupportable ! Hurla Anzu ! Tu vas la jouer ta carte Katsuya ???

_ Oooooh ça va ! Léa-san prépare toi à mourir, mon dragon va porter une attaque sur ton Gardien Eatos, ok ?

_ Avec ta carte magie, ton Red-Eyes accumule plus de point d'attaques que la carte de Léa, commenta Sugoroku les bras croisés tel un animateur télé.

_ J'active ma carte piège ! Fis-je aussitôt. Force miroir ! Ce fut un beau duel Jonouchi.

_ Merde... Grommela-t-il. Bien joué.

_ J'ais loupé la fin ? Accourut Yûgi paniqué. »

Il trébucha et tomba à plat ventre sur le carrelage de la cuisine. Nous le regardions étonnés avant de lâcher un rire collectif. Décidément ... il était toujours aussi adroit ce petit garçon. Yûgi protesta sans crédibilité devant notre amusement et finit par nous rejoindre dans notre esclaffement.

Il brandissait un appareil photo afin de faire un souvenir de notre petit groupe au complet. Debout entre Jonouchi et Anzu, Honda derrière moi, je n'étais pas très à l'aise comme beaucoup de personnes pour ce qui était des clichés. Demandant sans cesse de m'occuper de prendre l'appareil, Yûgi protesta comme quoi nous devions être tous les six sur la photo.

« Miho n'est pas coiffé ! Minauda la jeune fille en resserrant son nœud jaune.

_ Ojii-san ! »

Yûgi me prit la main après avoir donné le vieux polaroïd à son grand père, je lui souriais tendrement le trouvant des plus adorable comme à son habitude. Jonouchi gratifia le grand père Mûto d'une grimace terrifiante le poing serré, Honda tendit ses pouces en tirant la langue, Miho garda son air étonné, moi, Anzu et mon ami firent un V de nos doigts dans un sourire heureux.

« San, Ni, Ichi [1] ... Enuméra Sugoroku le vieil appareil au coin de l'œil.

_ Hai cheeze [2] ! Lançâmes-t-on en cœur. »

FLASH ! Eblouis par la lumière, l'éclat blanc s'estompait peu à peu. Je me retrouvais dans la cuisine, à ce même endroit où la photo fut prise... Cela, au début de mon aventure. Le cliché entre les doigts, je regardais nos visages épanouis par l'insouciance de notre jeunesse, je voulais tant remonter le temps, comme à chaque fois qu'une bêtise se commettait.

Au moment où je remis la photo sur le réfrigérateur, un nouvel éclair jaillit du ciel sombre, que me laissait admirer l'unique ouverture de la pièce. Je mis mes mains sur les roues de mon fauteuil et m'avança doucement jusqu'au salon, la tête basse. Le tonnerre gronda bien au loin de la ville, je laissais mes yeux admirer cette obscure clarté qu'était l'effrayante nuit de Domino City.

La pluie s'écoulait, dans un ruisseau abondant, sur la plus grande baie vitré de la boutique, j'observais la lune, lui demandant pourquoi ... Pourquoi tout cela était arrivé ?

Me redressant, je m'effondrais à même la douce moquette, le front collé au sol, les dents serrées pestant d'une rage sans pareille face à cette injustice. Je n'arrivais plus à me contenir, pleurant sans retenue, je suppliais une âme bienveillante de remédier à ces crimes commit depuis mon arrivé.

« Seigneur... Quelqu'un ... Je vous en supplie... »

Je répétais machinalement le signe de croix, inversant mes gestes dans une confusion ingérable. C'est dans ces moments là qu'on se rappelle que nous avons une religion, c'est dans les moments où j'en ais vraiment besoin que j'ais prié Dieu me souvenant que j'étais chrétienne.

« Il ne peut pas être mort... Il ne peut...

_ Léa. »

Shadi ! Je me rasseyais, tournant toujours le dos à cet esprit Egyptien que j'avais appelé quelques minutes auparavant, je voulais une réponse de sa part, je voulais tant savoir.

« Il est mort. C'est ça ? Dis-je en haussant un sourcil les yeux rivés sur les gouttes d'eau glissant sur la paroi glacé de la vitre.

_ Pas exactement.

_ Alors quoi ?

_ Il est prisonnier du Royaume des Ombres.

_ Tss ... »

Je remontais sans peine sur mon fauteuil et me retourna vers Shadi qui arborait toujours cette impassibilité. Si seulement il pouvait me dire comment il faisait pour paraitre si neutre. Je ne pus m'empêcher de rire nerveusement, le Royaume des ombres... Mais encore ? Quelle absurdité.

« Vous utilisez encore cette métaphore absurde ? Demandais-je peu convaincue. Je ne crois pas à cette paraphrase qu'est votre monde ténébreux.

_ Ne pas y croire ne vous permettra pas d'écouter ce que j'ais à dire. Yûgi n'est pas mort. »

L'interrogeant du regard, il poursuivait de son ton détaché.

« Il s'est vendu aux ténèbres dans le but de sauver le Pharaon, cet acte fait qu'il admet son attachement envers son autre lui, par conséquent il vous a permit de remplir votre mission.

_ Je refuse que cela se termine ainsi. Je suis censé les réunir, pas les faire mourir !

_ Je conçois votre désapprobation, comme je vous le disais votre ami n'est pas mort... Il attend quelque part dans les ténèbres que l'on vienne l'y sortir.

_ Et vous ?! Vous n'avez pas réussi à le faire ? »

Il m'expliqua de sa voix apaisante, que seul un être des ténèbres pourrait le trouver et le ramener d'entre les ombres. Le Royaume des Ombres représentait un état second, quelque chose qui se situait entre la mort et la vie, pas un coma car tout n'y était pas blanc mais noir... Un noir emplis de milles souffrances ...

« Atem... Le Pharaon n'a eu que peu de temps pour me dire que Yûgi était partit, comme il partageait son corps il n'a pas trouvé l'énergie suffisante de rester éveiller à son tour, expliquais-je en croisant les bras. Ca veut dire qu'il ne pourra probablement pas l'aider...

_ Le Pharaon n'est pas le seul à être issue des ténèbres... »

La voix de Shadi s'évanouissait pour se finir dans un silence. Il n'y avait plus que l'orage qui accompagnait mes battements de cœur et ma respiration saccadé, bruyante. Les membres tremblant, je ne serais pas surprise de voir mes jambes bouger au rythme de mon stress. Je sursautais quand la porte de la boutique s'ouvrit brusquement. Je n'eus pas le temps de me retourner que la voix du grand père Mûto résonna.

« Léa-san ? Que fais-tu dans le noir ? »

Je le fixais étrangement, ne sachant quoi dire. Il y avait-il réellement quelque chose à dire d'ailleurs ? Comment dire à un grand père que son petit fils ne se réveillera probablement jamais ?

« Tu as pleuré ? Ton maquillage...

_ Ce ... Ce n'est rien... Je vais monter dormir, murmurais-je peu assuré. »

Il mit un peu de temps avant de se souvenir que ma chambre se trouvait dans le salon, que je n'avais donc rien à faire là haut. Il commença par demander ce qui n'allait pas, je ne répondis pas, il me demanda s'il s'était passé quelque chose durant son absence, je le regardais sans réponse, puis pour finir me demanda où était Yûgi.

« Il dort... Lâchais-je laissant couler mes larmes face au vieillard qui ne comprenait pas ce qui m'arrivait.

_ Léa... »

Je cachais mon visage entre mes mains, pris de nombreux hoquets, n'arrivant aucunement à rester de marbre face à la situation... J'avais entrainé Yûgi vers la mort... Le Royaume des ombres. Je m'excusais à tout rompre, Sugoroku ne savait pas comment réagir face à ma tristesse, il essaya de me calmer en murmurant des propos rassurant. Yûgi.... Reviens ... Pitié...

« Je suis si désolée ... »

Le vieil homme monta les marches pour se précipiter soudainement dans la chambre de celui qu'il considérait comme son fils. Le garçon avait été remis dans son lit, le puzzle sur le bureau, lui enveloppé dans ses draps d'enfants comme s'il dormait paisiblement... Mais n'importe qui remarquerait au bout de quelques minutes qu'il ne s'agissait pas d'un simple sommeil.

« YUGI ! »

Je me laissais rouler jusqu'à l'entrée, m'avançant sous les grosses gouttes de pluies, je voulais arpenter la nuit, m'éloigner des cris de désespoirs de Sugoroku, partir rejoindre une lumière ... Je me revoyais à parler avec Shadi dans le musée, m'annonçant que ma tache ne sera pas aisée, qu'il fallait que je fasse vite... J'étais la personne destiné ...

Destinée à tuer le héros de la série ? Qui l'aurait cru ?

Gagnante ... Et pourtant... Victime d'un rêve que je n'aurais jamais cru réaliser, moi victorieuse d'une mission virant à l'horreur. J'étais l'héroïne d'une histoire qui se terminait mal.

« Je suis désolée ... »


Je portais une main à ma joue, non pas souffrante de cette gifle qui avait claqué subitement, mais étonnée de la personne qui me l'avait donné. Je lui rétorquais qu'il était fou et lui me lança que je n'étais qu'une lâche !

Je n'étais apparu au lycée Domino que pour retrouver Seto, il m'avait promis de manger avec moi chaque midi, je ne voulais pas lui poser un lapin. C'est trempée de la tête aux pieds, les vêtements collant à ma maigre carrure, les cheveux dégoutant de partout dût à la pluie, que je m'étais présenté à lui sans le moindre sourire.

« Comment oses-tu dire que tu vas partir ?

_ Je n'ais plus rien à faire ici... C'est tout. »

Je me mordis la lèvre et détourna mon regard, le jeune homme n'en démordait pas pour ne pas s'excuser. Il avait raison de toute manière, je n'étais qu'une lâche. Ce que je voulais était de repartir, laisser mon erreur derrière moi et oublier de l'autre côté. C'était trop simple.

« Tu m'as dit que Yûgi n'était pas mort... Qu'est ce que tu attends ?

_ Ce n'est pas si simple.

_ Cesse ça ! »

Il se leva d'un bond, et fit le tour de la table pour me dominer de toute sa grandeur, je ne le regardais pas, trop dépité pour lever les yeux. De son dédain habituel, il me lança :

« Depuis ton arrivé même avant... Je t'ais toujours détesté, pas seulement toi, mais tout le monde ! Tu as finalement eu raison de moi, tu m'as fais changer... Et ça... Ca prouve que tu n'es pas ici pour rien, alors pourquoi abandonnerais-tu maintenant ? Tu es bien capable de trouver une solution !

_ Seto...

_ Je n'aime pas les faibles... Tache de ne pas tomber aussi bas. Léa. »

Mon prénom au bout de ses lèvres me donnait un peu d'espoir, je ne pus m'empêcher de me sentir réconforté par ces simples paroles venant d'un tel homme. Sentant la tension s'apaiser un peu trop à son goût, il se dépêcha de s'éclipser me laissant pour seule excuse qu'il devait reprendre les cours. 

Je fis demi-tour prête à retrouver Monsieur Mûto, je lui devais des explications... Jonouchi et tout les autres n'avaient pas fait leur apparition de la journée eux non plus. Ne voyant pas Yûgi ils ont dut se rendre à la boutique pour en savoir d'avantage étant donné que je n'étais pas non plus présente.

Il y avait Atem qui pouvait ramener Yûgi des ténèbres... Je n'étais pas convaincue par l'idée de porter le puzzle et d'aider le Pharaon à retrouver son autre lui, j'étais bien trop faible pour ça. Il n'y avait pas tellement de solution, hormis une personne qui soit assez sombre portant un objet millénaire peut être ? En l'espace d'une seconde je songeais à Marik et son gros sel... C'était un trop gros risque, je n'allais pas lui demander de desceller le sceau retenant son entité maléfique.

« Léa ? »

Il portait un gros sac de course en papier, ses cheveux blancs dépassant de part et d'autre derrière cet amas de nourriture, je mis un temps avant de comprendre qu'il s'agissait de Ryô. Le jeune homme s'avança posant à terre sa cargaison, et me salua en se penchant solennellement. Il ne tarda pas à remarquer mon état débraillé et se hâta d'en savoir plus.

« Ryô... Je ne sais plus quoi faire... Si seulement je... Si seulement je n'étais pas si fragile. Quelle inutilité je représente !

_ Dis pas ça Warui Onna, grogna Bakura. A mes yeux tu n'es pas inutile. »

L'adolescent d'une main attrapa le sac de course et le posa sur mes genoux, dans un sourire en coin il me demanda à l'accompagner jusqu'à chez les Mûto. Je ne comprenais pas, ce n'était pas le moment qu'il se réjouisse des problèmes du Pharaon.

« Ces larmes... Commença-t-il sérieusement. Je ne veux les voir que pour nos adieux. En attendant je vais t'aider.

_ Tu ... Tu penses que...

_ J'ais suffisamment de noirceur dans mon cœur pour sortir ton petit copain de là. On va bien voir. Alors cesse de pleurer. »

Il se mit derrière mon fauteuil et me poussa jusqu'à notre destination. Je serrais la marchandise contre moi, trop peureuse à l'idée de les retrouver, j'avais peur de leur réaction, de savoir que je m'étais enfui comme une criminelle... Quelle idiote j'étais décidément...

Ils étaient tous assis dans le salon, Anzu pleurait, Jonouchi cachait ses émotions derrière sa touffe de cheveux blonde, Honda avait les yeux écarquillés comme s'il venait d'avoir vu le diable. Personne ne semblait remarquer ma présence, cette situation ressemblait tant à ces silences lors de la visite d'un proche au funérarium.

Yûgi n'était pas mort... Non, je ne devais pas utiliser cette comparaison !

« Viens avec moi. »

Bakura me prit contre lui, me portant jusqu'à la chambre de Yûgi. Monsieur Mûto ne leva pas les yeux à notre arrivé, il était debout devant le lit de son petit fils dont le visage semblait si apaisé. Sa poitrine ne bougeait pas, ne montrant pas un semblant de respiration, il était d'une blancheur effrayante... Je ne pus m'empêcher d'étouffer un pleur, prise d'un accablement soudain face à cette ambiance mortuaire.

Le jeune homme me posa sur la chaise du bureau, et tendit une main vers Sugoroku pour le saluer. Le vieillard répondit au geste sans prétendre savoir à qui il avait affaire.

« Monsieur Mûto... Je vais essayer de ramener votre petit fils. Pouvez-vous me laisser ?

_ Tu es...

_ Le seul et l'unique ouais. »

Il lui expliqua son intention, Sugoroku l'écouta avec attention le regard ailleurs pourtant. Il acquiesça d'un signe de tête prétendant vouloir tout essayer. Tournant les talons, je me retrouvais seule face au garçon et à l'esprit de l'anneau. Il retira son objet millénaire de son cou, m'ordonnant de déboutonner la chemise du garçon. Je m'exécutais, me jetant au pied du lit, effrayé de ne sentir aucun battement de cœur. Bakura posa l'anneau sur la poitrine de Yûgi, et ferma longuement les yeux.

« L'enfoiré... Il est bien caché.

_ Tu vas y arriver ?

_ Je suis le Roi des Voleurs, m'informa-t-il. Je m'introduis où je veux. Par contre là je vais te quitter quelques heures, très chère. »

Il m'envoya un baiser volant, et repartit dans sa rêverie. Ryô revint à lui tandis que l'anneau scintillait sur le corps inanimé de Yûgi. Le jeune garçon me confia que son autre lui allait pénétrer en profondeur dans les ténèbres qui engloutissaient mon ami, et pour cela il devait user de toutes ses ressources nécessaires.

« Tu vois... Minauda Ryô. Lui n'a même pas besoin que je le porte autour du cou pour exister.

_ Je suis sûr que tu comptes pour lui Ryô... »

Les pièces mobiles de l'anneau vibrèrent pointant vers le haut avant de s'enfoncer dans la peau du garçon, j'agrippais le pantalon de Ryô, tout cela ne me disait rien qui vaille, c'était terrifiant.

« Tu as vu le film l'Exorciste ? Demanda l'adolescent pour rompre le silence.

_ Oui mais... Je ne crois pas que ca ait un rapport avec...

_ En fait, ce qui va se passer ça va ressembler un peu à ça. »

J'eus une sueur froide, ça voulait dire que Yûgi allait sauter dans tout les sens inconsciemment en se cognant au mur et aux nombreux meubles ? Frissonnante je proposais à Ryô de laisser l'esprit de l'anneau s'occuper de ça tout seul.

Sur son dos, je crispais mes bras autour de son cou tandis qu'il me redéposa sur mon fauteuil, un premier craquement retentit à l'étage suivit d'un cri étouffé. Le jeune garçon expliqua à ses amis la situation, qui s'empressaient déjà de se lever pour accourir à la chambre du garçon.

« T'es pas malade ? S'écria Anzu. De laisser Yûgi entre les mains de cet esprit ?!

_ Tu proposes quelque chose de mieux ? Bientôt ça ne sera plus dans ce genre de chambre qu'il reposera tu peux me croire !

_ Oh les filles fermez là ! Nous ordonna Honda en poussant l'adolescente. Vous ne croyez pas qu'on devrait plutôt attendre ici, on verra bien ! Alors merde ! Ne commencez pas à mettre de l'huile sur le feu ! »

Un bruit d'objets cassés résonnait plus haut, nous essayions de ne pas y prêter attention. Sugoroku cuisinait des choses dont il n'avait pas idées, histoire d'oublier ce qui se passait, la radio diffusant doucement une valse à trois temps. Je tenais la main de Ryô, somnolant à moitié, expulsée de ma rêverie au moindre son suspect se produisant à l'étage. J'étais épuisée après ma virée nocturne. L'adolescent aux cheveux blancs se concentrait sur les faits et gestes de son double prêt à intervenir d'une quelconque manière.

Je faisais totalement confiance au voleur.

Le silence revint. Ryô se leva, le visage caché sous sa chevelure blanche. Il resta silencieux, l'anneau réapparaissant sur son kimono de cérémonie. Nous le regardâmes, lorsque le voleur ouvrit les yeux, il ne pipa mot, craquant sa nuque de deux mouvements de tête et d'épaules et il sortit, prenant au passage ses courses laissées dans l'entrée.

« Alors ? S'exclama Jonouchi énervé devant l'impassibilité dont faisait preuve Bakura.

_ Alors quoi ? Rétorqua-t-il de sa voix grave. J'l'ais extirpé de là, rien n'est trop difficile pour quelqu'un comme moi. Et ne me remerciez pas ! Ajouta-t-il en voyant Anzu prête à dire quelque chose. Je devais une faveur à ma protégée. »

Après un clin d'œil m'étant destiné, il finit par nous dire que le garçon mettrait un peu de temps avant d'émerger, il conseilla à mes camarades de classes de regagner leur maison respective car Yûgi ne devait pas se retrouver trop entouré pour l'instant. C'était pour son bien.

Ils ne protestèrent pas à mon plus grand étonnement et quittèrent la boutique en silence, un sentiment de soulagement les envahissant. Le voleur resta là, me fixant étrangement, interloquée parce qu'il venait de dire je lui demandais ce qu'il voulait bien dire par faveur.

« Aucune, railla-t-il. C'est toi qui va m'en devoir une. En plus je les ais virés, tes potes, pour te laisser un moment privilégié avec ton Yûgi.

_ Merci. Soufflais-je. Je ne sais pas comment te remercier...

_ Moi si. »

Le sac dans une main, de l'autre il me prit le menton et dans un sourire me déposa une bise au creux de la joue. Je fermais les yeux, l'entendant m'implorer de rester plus longtemps. Il continuait à me souffler des s'il te plait de plus en plus bas avant de disparaitre sans que je ne m'en rende compte... Pourtant. Sa présence, je la ressentais toujours auprès de moi.

Une chaleur immense me montait aux joues. Bakura... Il allait vraiment me manquer.


Le garçon allongé dans son lit, les bras croisés derrière sa tête, fixait le plafond épris de diverses pensées. Il n'avait pas revu Bakura pour le remercier, pour le remercier de l'avoir aidé. Il lui devait beaucoup, mais malgré lui, il était fier d'avoir affronté seul les ténèbres. Combien de temps cela faisait déjà ? Il ne s'en rappelait plus.

Se redressant dans son lit, il chercha avec hâte, dans le bazar recouvrant le pied de son lit, le calendrier de cette année. 1999... Le mois d'Avril... Demain ca fera deux ans se rappela-t-il. Il s'en souvenait comme si c'était hier. Il était rentré un peu tard avec ses cours de rattrapage, ce jour ci il faisait drôlement beau, le soleil pointait haut dans le ciel malgré cette heure tardive. Il y avait cette voiture luxueuse garé devant la boutique de son grand père.

Il rentrait curieux, entendant la voix d'Ojii-san, d'un homme et d'une femme. S'approchant timidement, il reconnut Arthur Hawkins le fameux ami archéologue de son grand père, puis il y avait cette adolescente aux cheveux courts. Fausse blonde apparemment elle paraissait un peu perdue, étrangère sans l'ombre d'un doute, son visage s'éprit d'une grande curiosité à son égard quand leur regard se croisèrent.

Léa Châtel. Une nouvelle amie ne se pouvait-il s'empêcher d'espérer. Elle parlait Japonais d'une manière bien à elle, inversant les mots de temps à autres, avec un drôle d'accent qui justifiait sa nationalité française. Elle était étrange, semblait savoir bon nombre de chose sur la ville qu'il habitait. Mais elle était gentille. Il était heureux de l'avoir à ses côtés.

Maintenant ... Léa faisait parti de sa vie, elle l'avait accepté tel qu'il était et bien au-delà ! Grâce à elle... Il y avait Atem, son autre lui. Ils étaient réunis d'une manière indescriptible, c'était de l'amour ... Un amour spirituel.

« Tu ne dors toujours pas ?

_ Ah ! Ne me fait plus peur comme ça ! Sursauta l'adolescent en voyant le Pharaon.

_ Quelque chose ne va pas ? »

Yûgi baissa les yeux devant l'insistance du regard de son ami. Celui-ci posa une main au creux de son cou. Il la sentait presque... Quelle délicate sensation. Il aimait tant cette présence rassurante, plus rien ne pouvait intervenir dans leurs sentiments... Pas même les ténèbres. Sauf le temps peut être ? Atem ressentait les émotions de son partenaire, il ne pouvait rien y faire malheureusement. Il se devait de partir en même temps que Léa...

« Dis-moi Yûgi...

_ Oui ? S'empressa aussitôt le garçon en levant la tête.

_ Pourquoi es-tu venus me rejoindre dans la chambre de mon âme... ? Ce n'était surement pas pour voir cet être ignoble je suppose...

_ Je voulais vérifier une théorie. Minauda-t-il.

_ Laquelle ?

_ Et bien... »

Il rougissait sur le coup, mal à l'aise. Rejoignant ses deux doigts devant lui, il lui expliqua d'une toute petite voix, mal assurée.

« Je pensais qu'en venant jusqu'à ton âme je pouvais... Enfin... Te toucher tu vois ? »

Le visage des deux êtres devint pourpre. Cette idée ne leur était pas anodine, il avait vu ça quelque part... Dans un certain endroit qui renfermait beaucoup trop de secrets.

« Tu as vu ça sur...

_ Dans le téléphone à Léa-chan oui... Murmura le garçon comme fautif. »

Il avait voulu trouver un numéro de téléphone, celui de Seto Kaiba pour être plus précis, sachant que Léa le possédait d'une manière qu'il ignorait, il s'en était emparé, et n'étant pas habitué à ce drôle d'outil et cet écran tactile, il était ainsi tombé directement sur de drôle de bande dessiné le représentant lui et Atem [3].

Tout ce que voulait Yûgi c'était ressentir la présence de son compagnon comme cette fois... Dans le module virtuel de Kaiba. Il voulait le contacter, pour pouvoir ainsi revivre une expérience hors du commun sans le maléfice qui avait entravé le Pharaon la dernière fois.

« Elle est un peu bizarre non ? Avoua Yûgi en se rappelant de ce qu'il a vu.

_ Vraiment très bizarre en effet... Fit Atem en se raclant timidement la gorge. »

Ils n'osaient plus se regarder conscient que tous deux avaient bien vu, ces images qu'il y avait dans le combiné de l'Elue. Des images à ne pas mettre entre les mains de n'importe qui. Atem eu un petit fou rire silencieux, amusé par la situation, Yûgi ne tarda pas à le suivre en s'étalant sur le lit bidonné comme jamais.

Ils devraient plutôt s'inquiéter des fantasmes étranges de leur amie, mais au lieu de cela, riaient à gorge déployé sur les choses interdites qu'ils avaient bien put y voir.

Le Pharaon se posa à côté de Yûgi, et de son immatérialité frôlait délicatement la nuque de son partenaire. Le garçon se retourna, lui offrant son plus beau sourire.

« Crois-tu que ... Tu pourrais rester ? Essaya Yûgi la gorge serrée.

_ Je ne demande que ça.

_ Je ne veux pas que tu t'en ailles... Je ne veux pas avoir de regrets. Fit-il en s'approchant de la silhouette du Pharaon.

_ Quels sortes de regrets Yûgi... ? »

L'adolescent prit le visage de son autre lui entre ses doigts, laissant sa bouche se diriger vers celle de son alter égo. Ce fin baiser réveilla l'amour que chacun éprouvait envers l'autre, Atem enlaça à son plus grand étonnement la taille de Yûgi, se retrouvant au dessus de lui, leur bassin collés, leur doigts entremêlés.

« Je te vois, et je te sens ... C'est tellement agréable.

_ Atem... Je ne veux pas que tu partes avant que... »

Les larmes coulant sur son visage, Atem ne pouvait y résister, perturbé par ce garçon qui avait chamboulé son existence de roi. Jamais il n'avait ressentis pareil sentiment au bout de 3000 ans. Il embrassa amoureusement ses joues mouillées par cette tristesse salée, le jeune garçon enroula ses bras autour du cou de son autre lui sans se rendre compte qu'ils étaient partis bien au-delà de la ville de Domino City.

« Je ne veux que toi, murmura Yûgi les yeux fermés. En moi...

_ Avant la fin... Ajouta Atem à genoux au dessus de son partenaire les yeux embués de peine. »

Le Pharaon hésitant attendait une dernière approbation de son camarade, le garçon lui souriait tristement, le meilleur des au revoir, c'est tout ce qu'il voulait. Garder cette image d'une nuit avec lui ... Mo Hitori no Boku.

Il enfouit son visage au creux de sa gorge, ses main enlaçant avec pudeur les hanches du garçon. Yûgi eu un tressaillement quand Atem glissa ses doigts sous son pantalon, prenant le plus enivrant des regards, emplis d'une passion qui le dévorait depuis si longtemps. Caressant le sous vêtement cachant l'érection naissante du garçon, il vint murmurer à son oreille :

« Aibou...

_ O... oui...

_ Je continue ?

_ S'il te plait... »

Ses gestes se firent plus aventureux, sa douceur moins timide, il désirait son partenaire, il voulait atténuer le feu qui le rongeait. Atem voulait l'entendre dire ses mots dans cette intime étreinte. Un je t'aime avant la fin...

C'est tout ce qu'il voulait.


Il était midi. Dans une demi-heure tous les invités seront là, et je ne m'étais même pas changé. Dans la nuit j'ais fait un rêve, et encore ! Je n'étais pas sûr que cela en était vraiment un. Tout cela s'était déroulé sous mes yeux, comme si ... Comme si j'étais caché sous le tapi à les observer. Car oui ! Je les ais vu ! En direct live ! Je ne croyais pas qu'ils iraient jusque là, je pensais que le rêve se terminerait au passage le plus intéressant, mais non ! J'ais vraiment tout vu !

J'ais honte de moi.

Me dirigeant dans la cuisine pour prendre un café bien noir, ou quelque chose d'équivalent, je posais un bol sur la table le remplissant de ce qui pouvait être du café... Ou pas ? Ma cuillère tournant inlassablement dans les grains de café, je n'avais même pas envie de le mouler.

Je faisais partis de ces gens qu'on appelait... Des pervers. Oui c'est cela ! Bon, je dois me l'avouer ce n'était pas la plus grande des nouvelle mais mince quoi ! Ce n'était même plus mignon quand cela se passait sous vos yeux... Tout ce qu'on veut dans ce genre de moment, c'est se cacher.

J'avais décidément bien remplie ma mission. Avec quelques mésaventures, mais je l'avais remplis. En profondeur même.

« 'jour Léa-chan ! Me lança Yûgi aussi peu réveillé que moi.

_ Je t'assure que je n'ais rien vu Yûgi j'étais là en bas entrain de dormir sans demander mon reste c'est vrai je n'ais rien vu je n'ais rien fait de mal pitié ! »

Ah bah là bravo ... Si tu voulais te faire remarquer c'était le meilleur moyen ! Yûgi ne comprenait pas, me regardant incrédule et me désigna mon bol me demanda s'il voulait que je m'en occupe.

« Je ... oui ! »

Il souriait, un peu trop heureux pour un adolescent de son âge. Hier soir il avait commis de vilaines choses, l'innocence ne marchait plus avec moi très cher... Tu l'as fais !

« Tu vas bien Léa-chan ? Me demanda-t-il subitement voyant que je l'accusais du regard. »

Je fis oui de la tête, les idées embrouillées. Faisant pivoter mon fauteuil sans prendre la peine de toucher à mon bol. Je fronçais les sourcils, me demandant si ce rêve sensuel n'était qu'un simple fantasme imagé ou un évènement qui s'était déroulé réellement sous mes yeux. La voix endormis de Yûgi qui n'osait pas me regarder droit dans les yeux, me prouvait finalement ce dont j'avais vraiment peur.

« Hier soir... je suis... Tombé. Si tu as en entendu du bruit ou quelque chose... »

Si j'avais entendu quoi que ce soit ... Un peu oui ! J'avais le son en haute définition !

« Oui, oui bien sûr... Bredouillais-je. Tu es tombé et tu as un hématome au cou. Oui, oui d'accord. »

A ma remarque, il regarda son suçon au travers du reflet de la théière métallisée, la bouche entrouverte. Il acquiesça d'un mouvement de tête, visiblement gêné, puisqu'il se hâta de reposer son cou au creux de sa petite main. Je souriais. Les choses étaient décidément comme elles devaient être. Peut être même un peu trop.

Je me demandais si Shadi allait me réprimander ? Pour avoir fait de ma mission une orgie des plus beau garçons de la fiction et ceux-ci tous à mes pieds, ainsi que cette scène pornographique dans laquelle j'étais spectatrice et pour finir... Ces deux ans de squatte dans un monde qui n'était pas le miens. Je pense qu'il pouvait en effet me faire une remarque ou deux.

Aujourd'hui c'était l'anniversaire de Sugoroku. Bien qu'en forme, il avait déjà 78 ans. Devant le miroir, je me maquillais avec soin, sachant que Ryô et Mokuba étaient invités. Je ne tachais pas à faire mauvaise impression. Mes cheveux tombaient mollement sur mes épaules, plus châtains que blonds désormais, j'avais une sorte de frange mal taillé représentant ces deux années sans la visite d'un coiffeur. Attachant le tout sur le côté, grâce à un ruban blanc, je mis un pantalon suffisamment large pour cacher ma maigreur beaucoup moins apparente qu'à ses débuts. Un petit top relativement court, non honteuse d'afficher un ventre qui avait perdu de ses rondeurs.

Jono-uchi et Honda arrivèrent tous les deux en même temps dans la demi-heure qui suivait. Anzu ne prit pas la peine de venir, elle ne m'aimait pas. J'aurais dut le deviner. Depuis sa rupture avec Otogi, qui, de son côté avait eu des vues sur une nouvelle élève il y a quelques mois, elle n'adressait la parole à personne, même pas à Yûgi qu'elle avait essayé de ramener en vain vers elle par le biais d'une déclaration.

« Wow Nelly ! S'exclama Sugoroku tétanisé par la personne qui lui faisait face. »

Deux petits coups de sonnettes précipités avaient attiré mon attention. Mokuba arriva en trombe dans l'arrière boutique le sourire aux lèvres, mais ce n'était pas envers lui que le grand père arborait cette expression jonglant entre l'effroi et l'amusement.

« S... Kaiba-kun ! Qu'as-tu fais à tes cheveux ?

_ Justement ... Absolument rien Monsieur. Lança-t-il de sa voix doucereuse.

_ Tu ne vas pas te mettre à faire de l'humour tout de même ? Lui rétorquais-je en roulant vers l'entrée. »

Il souriait, et il avait les cheveux au naturel. Verts. Il avait respecté son gage. Mais jusqu'à quel point ? Je n'en croyais pas mes yeux, et mes camarades non plus. Ceux-ci poussèrent des cris d'exclamation visiblement autant sous le choc.

« Tu es monté... Tu as osé venir en voiture comme ça ? Lui demandais-je.

_ Mieux ! Nous assura le petit frère Kaiba. Seto et moi avons traversé la ville à pieds !

_ Incroyable... Soufflais-je plus que surprise.

_ Je respecte toujours mes engagements Châtel, marmonna-t-il en ébouriffant ses cheveux verdoyants tel un mannequin digne d'une publicité pour le parfum Hugo Boss. »

Il continuait ainsi pendant quelques minutes prouvant inlassablement qu'il allait jusqu'au bout de ses dires, qu'il ne reculait devant rien et ainsi de suite. Je dus le faire taire, lui faisant remarquer que son égo allait bientôt l'étouffer s'il poursuivait de la sorte.

Lors du repas nous avions eu le droit à un monologue d'Honda qui expliquait à Jono-uchi ce qui pouvait faire que Kaiba avait une telle couleur de cheveux. Il se basait sur un problème apparemment courant chez les Japonais, prenant pour exemple notre amie Miho Nosaka qui avait hérité d'une chevelure violette.

« Tu nous as dit que tu étais adopté... Donc il serait ... »

Ah oui... En ces deux ans, Seto Kaiba étant devenu ce qu'on pouvait appeler un ami, nous avait fait des confidences au sujet de sa vie. Choses que je connaissais déjà bien entendu, mais je fis mine de rien à l'entente de ces nouvelles. J'avais juste bronché lorsque Seto nous avait raconté une histoire de rupture... S'étant fait largué par sa petite amie alors qu'il était tout juste lycée, Monsieur s'était montré distant à tout ce qui touchait à la gente féminine. Voilà ce qui expliquait une grande partie de sa personnalité.

« ... il serait possible que tes parents avaient ce problèmes également, étant donné que c'est quelque chose d'héréditaire. Expliqua Honda plus que calé sur le sujet.

_ Probablement. Avoua Seto en secouant les épaules. Ah oui, Sugoroku ... Je ne vous ais pas donné votre présent, s'excusa-t-il soudainement. »

Chacun avait apporté un présent avec les moyens dont il disposait. Ayant pour grand défaut l'avarice, c'est en fermant les yeux que je dépensais mon argent le cœur serré afin d'offrir quelque chose digne de ce nom. Un petit foulard et une montre tout à fait corrects étaient donc empaquetés par mes soins prêts à être ouverts. Yûgi offrait toujours des peluches, aujourd'hui son grand père aura eu le droit à une réplique grossière du Soldat du Lustre Noir. Les sourcils froncés je lui avais demandé en vain s'il ne pourrait pas me trouver un Kuriboh Ailé ou un Gardien Eatos...

« Un Kuriboh quoi ? S'étonnaient-ils tous ensemble.

_ Ah... Ca n'existe pas encore... Me rappelais-je soudainement.

_ Je sens que Kaiba tu vas nous sortir le grand jeu histoire de nous humilier de nos cadeau minables...

_ Tu te trompes Katsuya, souriait le jeune homme. Monsieur Mûto... »

Il s'était levé, et se courbant face au grand père de son plus grand rival, il présenta toutes ses excuses des erreurs commises il y a de cela un certain temps. Il lui pria d'accepter de prendre une revanche à son prochain tournoi, lui réservant sa place en tant que duellistes. Touché par ce cadeau qui n'avait pas de prix étant donné que les sélections étaient plus que limités, Sugoroku l'en remercia vivement en lui tendant une main comme pour conclure un marché.

« Tu ne veux pas t'inscrire Léa... ? Me proposa Seto en plongeant son regard dans le miens. »

Je me sentis rougir, Ryô le remarqua souriant, bégayant de brèves paroles de protestations, Honda et Jono-uchi ne tardèrent pas à chantonner quelque chose à mon sujet. C'est sous la chansonnette Elle est amoureuse, elle est amoureuse, elle est... que je refusais délicatement la proposition du grand Kaiba.

« Je... Tous ses duellistes ne feront qu'une bouché de moi... Déjà avec toutes ces invocations synchro je suis un peu paumé... »

Comme si je venais de dire un gros mot, je me rendis compte qu'il n'y avait pas que moi qui pouvait être paumé également. Le mot synchronisation ne leur était apparemment pas familier et cela était tout à fait normal. Moi, l'Elue me devait de m'adapter à mon poste, or ... je leur faisais part déjà d'évènements du futur. Shadi allait vraiment me passer un savon.

Alors que collectivement nous débarrassions nos gentilles festivités après que l'on m'ait tanné pour que je chante, comme pour chaque fête, un Joyeux Anniversaire à Monsieur Mûto et ceci en Français, le petit Yûgi me tira la manche pour me prendre à part. Dans le couloir, lui callé prêt des escaliers, je le vis aussitôt changer de regard. Me voici de retour en tête à tête avec sa majesté.

« Léa...

_ Atem.... Déglutis-je.

_ Il est ... temps. »

Etres venant des ombres que nous étions... Nous l'avions senti. Ces deux ans de passivité après la guerre... Ce n'était qu'un repos avant l'épreuve finale. Il était temps pour nous de l'accomplir. D'accomplir cette tâche avant notre départ... Mon départ.

« Je n'ais qu'une vague idée de ce que nous devons faire. C'était un dernier défi, une victoire et une défaite dépendant de chacun. Je pourrais rester sinon repartir...

_ Tu dois affronter quelqu'un en effet... Comme c'est avec Yûgi que tu es le plus proche... C'est lui que tu dois battre en duel pour rester en ce monde. Expliquais-je sentant ma gorge se serrer.

_ Tu sais ce qu'il faut faire ? Pour accomplir cette dernière épreuve...

_ J'ais quelques relations... Fis-je en me rappelant la famille Ishtar. Ne t'inquiète pas. »

Les sourcils froncés je détournais mon regard, je sentais mes larmes revenir... Face à cet adieu qui s'approchait si brusquement. Je devais partir.

« Léa... Je... Hésita le Pharaon en se penchant vers moi visiblement un peu ému lui aussi. Il faut que je... Je te remercie. »

Il posa un genou à terre, me prenant les mains qu'il porta à son visage. Trop d'émotions d'un coup, je ne pus retenir plus longtemps quelques larmes rebelles, le laissant ainsi baiser mes doigts, si reconnaissant.

« Et dire que je voulais tenter un truc avec toi... Avouais-je en riant soudainement en essuyant mes yeux.

_ C'est un peu bête... Dit-il dans un petit rire en ne me lâchant pas du regard.

_ Enfin... Je suis contente. Lui confiais-je. Je ne pouvais pas espérer mieux pour toi et ... Yûgi. C'est super... Tout simplement.

_ Léa... Si je pouvais t'offrir quoi que ce soit... 3000 d'existence ne suffirait même pas à exprimer ma gratitude. Je te dois... Nous te devons tellement.

_ C'est à moi de vous remercier. »

Vous remercier d'avoir été là en tant qu'amis... De cette aventure que nous avons partagé. Jamais ma vie n'avait été aussi rentable, jamais je n'avais été aussi heureuse malgré les horreurs endurés tout le long de cette périlleuse mission. Le Pharaon se leva, croisant les bras, il prit un air sérieux et brusquement me fit :

« Il faut aussi que tu partes pour... Ce petit problème là. »

Je cherchais ce qu'il voulait dire par là. En vain.

« Pour notre intimité à moi et ... Yûgi. Murmura-t-il si bas que je dus me pencher. »

Démasqué ! Il faisait peur, sa façon de me toiser, ce reproche dans ce regard. Il était très mécontent de mon voyeurisme non voulu.

« Oh ... Ca ... Je peux t'expliquer... Essayais-je le rouge aux joues.

_ Nous sommes malheureusement connectés toi et moi. Pour une raison que j'ignore tu ... Tu as tout vu hier ... Enfin tu vois très bien de quoi de je parle et... Hum. Ca ne peut pas durer.

_ Je comprends... Confirmais-je en revoyant la scène d'amour entre les deux garçons. Je comprends...

_ Bien. Siffla Atem gêné. Je... Yûgi n'est pas au courant... Donc tu ne lui en parles pas... »

Il tourna les talons une moue sur le visage que j'imitais malgré moi. Bon au moins les choses étaient claires. Je secouais la tête. Pensive je pensais soudainement à toutes ses fans, dans mon monde, du couple Yûgi et Atem... J'aurais peut-être dut prendre quelques photos ?

Mokuba vint me rejoindre quelques instants après. Je fus surprise de sa requête lorsqu'il me tendit sa Game Boy Color, jouant à Pokémon il voulait que je l'aide à battre la ligue ou plutôt le conseil des quatre.

« Seto n'a pas réussi ... Minauda-t-il. Il s'est énervé et a dit que les bosses finaux lui rappelaient trop les cinq gars qu'il a viré il y a pas longtemps. »

Cette remarque me fit sourire, tout en combattant victorieuse chaque adversaires, je jetais un bref coup d'œil à Yûgi qui prenait des photos de Jono-uchi et Seto s'affrontant non pas à un duel de cartes mais bien à un bras de fer bourrés de testostérones.

De justice je permettais au petit frère Kaiba d'accomplir ce qu'il désirait en achevant la dernière créature présente, il me remercia joyeusement me demandant si je voulais rejoindre les autres. Je lui fis non de la tête. J'avais encore quelque chose à accomplir.

M'avançant vers le téléphone de la boutique, je composais en hâte le numéro de l'hôtel où logeait Marik Ishtar. Cela faisait un peu moins de deux ans que je ne lui avais pas parlé. Un peu moins de deux ans que je vivais dans le silence, jouissant de mes nouveaux amis, du paysage et du climat idyllique du Japon. Allais-je tombé sur quelqu'un d'autre ? Etait-il partit depuis ?

« ... Léa. Nous vous attendions. »

Bakura vint dans ma direction, il n'avait aucune expression malicieuse sur son pâle visage, rien qu'un peu de peine. Dans un signe de tête et un sourire triste il m'invita à poursuivre ma conversation.

« Il est temps de repartir en Egypte.

[1] Traduction : "Trois, deux, un..."
[2] Trauduction : expression qu'utilise les japonais comme nous on pourrait dire «Cheese» ou «Ouistiti» lors de la prise d'une photo
[3] Référence à un doujinshi du nom de Cross Soul

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