13 | Bal
« Wouuuh, ah hey ! »
Devant le miroir j'ajustais mes gros pompons bleus dans les cheveux attendant que les coups de guitares de la chanson se terminent pour laisser place à ce couplet que j'aimais tant.
« Itsu shika, ikiru tame ni ... Okizari ni shita... Shiawaze... Chantonnais-je de ma voix la plus grave.
_ Bonjour Léa-chan ! Me coupa Yûgi en déambulant dans la salle de bain. J'aime beaucoup cette chanson c'est de qui ?
_ Warriors, informais-je. De Yuichi Ikusawa. Non n'y touche pas ! »
Je me jetais sur mon camarade lorsque ce dernier s'empara de mon téléphone portable. Téléphone où bon nombre de choses compromettantes s'y cachaient. Choses sur lesquelles Yûgi ne devait pas tomber, c'était pire que mon dessin... Pire n'était pas le terme approprié. C'était bien au-delà !
« C'est drôle ces trucs bleus, ria-t-il en me tendant ce qui m'appartenait. C'est pour ton costume ?
_ Ca ? Demandais-je en pointant du doigt mes pompons, ah oui ! Ils sont bien mis d'ailleurs ? »
Tant d'insouciance ... Et dire qu'hier soir ... J'avais eu l'impression de mourir durant quelques secondes interminables... Atem m'avait veillé toute la nuit, sans que Yûgi ne s'en aperçoive. Je le sentais encore tout contre moi, son bras protecteur apaisant le moindre tremblement de ma part. Tout ceci m'avait remué, et ce soir... Je saurais enfin, qui est l'être cher aux yeux du Pharaon. Cela sera bientôt la fin de tant de malheur... Enfin.
« Les enfants ? Nous interpelâmes Monsieur Mûto. Vos amis sont là ! »
On avait prévu de rester ensemble jusqu'à l'heure du bal. Tous habillé en civils, ils avaient apportés leur sac respectif prêt à passer la nuit comme prévu dans la boutique. La meilleure partie pyjama jamais organisé !
« Devine quoi ? M'informa Jonouchi. On a trouvé notre colorant pour cheveux. Merci qui ?
_ Vous l'avez ...
_ C'est Jonouchi qui l'a volé chez Kaiba! Accusa Honda en le montrant du doigt.
_ Ah bah bravo merci l'amitié ! »
J'accompagnais Anzu qui désirait faire la coloration au brun et au blond pour les transformer en Captain Planet et en Nicky Larson. D'après elle, cela prendrait un certain temps alors autant le faire maintenant.
Je les dirigeais vers la salle de bain en commun des Mûto et en l'espace d'un instant je ne savais plus si la « scène du crime » avait été nettoyée. Hier soir, après l'agonie qui m'avait pris, l'endroit ressemblait à l'après Psychose, la scène de la douche, comme si une ombre menaçante s'était empressé de me poignarder au travers du rideau de la baignoire.
« Captain Planet a la tête bleu, rappelais-je à Honda.
_ Ne t'inquiète Léa-san, me rassura le garçon, j'ai tout ce qu'il me faut pour me transformer en Schtroumpf bodybuildé ! »
Le bal commençait aux alentours de sept heures du soir. L'après midi passa à une vitesse affolante, en attendant le résultat final de la métamorphose des deux meilleurs amis, j'eu le temps d'être expulsée de la salle de bain deux, trois fois. Yûgi avait déjà disparu pour aller enfiler son costume, Miho et moi l'imitions, toutes les deux dans le salon à enfiler nos collants.
La fille aux cheveux mauves m'avait parlé d'un accoutrement de banane, je constatais avec stupeur que ce déguisement était plutôt saillant. Toute de jaune vêtue, sa jupe ressemblant à un tutu lui donnait l'air d'être un fruit épluché, elle avait de grande bottes à talons d'un fluorescent ainsi qu'un chapeau pointu terminant l'ensemble de son affublement. Finalement Honda sera sans doute le plus ridicule ...
Je portais l'un des rares accoutrements de Sakura la Chasseuse de Cartes qui se constituait de collants bleu nuit. Quand je regardais ce cosplay, j'avais l'irrésistible envie de m'enfuir avec dans mon monde.
Anzu vint vers nous toute essoufflé, le visage recouvert de maquillage bleu, comme si elle avait tenté désespéré d'effacer la sueur de son front de son poignet bleui.
« Les garçons sont prêt... Hors de question que l'une d'entre vous ne touche mon chef d'œuvre ! Je vais me changer ! J'adore vos costumes au fait ! Ajouta-t-elle en s'enfuyant pour se laver les mains. »
Jonouchi, méconnaissable comme jamais, déambulant dans le salon se passant une main dans sa touffe de cheveux devenu d'un noir d'encre. Il brandissait son magnum vers nous en criant qu'il nous arrêtait. Honda mit un peu plus de temps à descendre les marches, la peau azuré et les cheveux aussi verts que ceux de Kaiba. Ils portaient un drôle de tee-shirt rouge ainsi qu'un slip. Le tout montrant de faux abdos bleu. Miho semblait ravie de voir le protecteur de la planète en personne, elle se mit à sautiller partout autour de lui.
« Et Yûgi ? Il se dépêche ? Lança Anzu qui était déjà habillé en Sailor Moon les cheveux attaché en deux couettes.
_ Wow Nelly ! Lança Sugoroku surpris en laissant son regard parcourir les longues jambes nues d'Anzu.
_ Quelle est cette expression idiote que vous employez souvent Monsieur Mûto ? Demanda Jonouchi se prenant pour un détective. »
La jeune femme, gêné, plaqua ses mains des deux côtés de sa jupe bleu marine, et se posa contre un mur, n'aimant pas l'air aguicheur qu'adoptait le grand père de Yûgi. Etait-ce dût au fait qu'il répétait sans cesse « Oh, oh Mazaki-chan si j'avais ton âge ... » ?
Le dernier adolescent, chapeau de sorcière sur la tête, s'avança prudemment vers nous, timidement il leva les yeux afin de demander un avis sur sa tenue.
Duke Devlin ou Otoji Ryuji pouvait clairement aller se rhabiller, j'avais sous les yeux, là devant moi, ma Joconde. Yûgi portait un ensemble noir, il avait de petites bottines à boucles recouvrant le bas de son pantalon en cuir, un haut noir avec des incantations maléfiques brodées d'un fil argenté, ainsi qu'une longue cape noire déchirée. Un magicien plus que sombre, il était tout simplement magnifique.
« Yûgi tu en jettes ! Le félicita Jono-uchi en lui donnant une tape amicale dans le dos.
_ C'est gentil... Bredouilla le garçon. Ca ne fait pas un peu... Trop ?
_ Non ! M'exclamais-je aussitôt ! Tu es... Tu es splendide ! »
Ma remarque interpella l'ensemble de mes amis qui me toisèrent tous d'un air malicieux. Sauf Anzu qui semblait toujours arriver à ma rescousse quand il le fallait, elle proposa alors un jeu. Il était presque 18h, s'asseyant à terre, elle nous invita à mettre en cercle à ses côtés pour faire passer le temps.
« On prends tous un dés à 6 faces, expliqua-t-elle tandis que l'on se battait tous pour avoir le cube doré. Honda ! Ne le mets pas dans ta bouche !
_ Après ? Demanda Yûgi toujours aussi attentif s'installant discrètement tout près de moi.
_ On le lance chacun notre tour, celui qui fait le plus grand nombre à le droit à un gage pour la soirée ! La personne avec le plus petit chiffre choisis le gage.
_ Comme c'est bien calculé... Remarqua Jonouchi d'une voix nasillarde.
_ Et si deux personnes on le même numéro ? Les deux mêmes grands nombres... S'interloqua le petit sorcier.
_ Bah ils relancent les dés, l'un aura le gage, l'autre le choix. On commence ? S'impatienta la Sailor Moon de la soirée. »
Un peu de tension avant le moment crucial, tout ce qu'il me fallait. L'idée m'amusait, mais je ne pouvais m'empêcher de penser que j'avais d'autres choses à penser ce soir là... Ce soir le Pharaon me dira la vérité. Ce soir n'était malheureusement pas l'heure à la rigolade.
Miho obtint directement un six, elle se redemanda si c'était bien ou non. Honda à la rescousse lui proposa de prendre le gage à sa place, mais la meneuse du jeu refusa sur le champ.
« Yûgi choisis le gage, tu as obtenu un deux.
_ Et bien ... Tu devras... »
Le bal était le lieu propice pour se faire inviter à danser. Chacun allait sûrement avoir pour mission de danser avec telle ou telle personne.
« Manger plus de petits fours que Jonouchi ! La défia-t-il.
_ Nyeh ? Pourquoi on m'utilise comme comparaison ? S'irrita l'adolescent au Magnum. Il est nul ton gage !
_ Un gage c'est un gage ! Sifflota Miho ! Aller on recommence!»
Je venais de faire un cinq en même temps qu'Anzu. Nous étions deux à être susceptibles de se faire accorder d'une mission douteuse.
« Le bras de la chance ! M'exclamais-je en mettant mon dé vert dans ma main gauche ankylosée.
_ Comme tu voudras ! Les dés sont jetés ! »
Ma main droite cramponna mon avant bras gauche inutilisable et le poussa à lancer, si je puis dire, ma destiné. Je fis un deux, satisfaite, jetant un œil au résultat d'Anzu.
« Bras de la malchance ! Se moqua Honda avisant le chiffre un de ma rivale.
_ Alors ! Jubilais Anzu visiblement ravie de me donner une mission. La semaine dernière ta petite discussion avec Kaiba m'a donné une idée farfelue.
_ Ne dis pas que... Commençais apeurée voyant très bien où elle voulait en venir.
_ Si ! Au quart d'heure Américain tu inviteras Kaiba à danser avec toi !
_ I-ro-nie ! Fredonna l'adolescente Banane. »
Je grommelais face à ce défis qui maintenant était plus redoutable à mes yeux que d'apprendre la vérité au sujet du Pharaon. Je ne suivais plus la partie comme il se devait étant donné que je cherchais un moyen de pouvoir bien faire danser le PDG de la Kaiba Corp. avec moi. Si je l'endormais je n'aurais plus qu'à l'entrainer sur la piste de danse ? Moui à voir.
« Anzu ? Tu connais le French Kiss ? Me vengeais prête à lui donner une mission des plus osées en connaissance des coutumes Japonaises.
_ Ah euh ? Oui ? Je ne sais pas. Rougissais-t-elle à vue d'œil.
_ Impec', lâchais-je en contemplant mon un et son six. Tu devras rouler un patin à Duke... Euh Otogi-san ce soir !
_ Mais c'est ... C'est terriblement gênant, balbutia-t-elle en se cachant le visage. On ne fait pas ça comme ça !
_ Vois le bon côté des choses ! L'assura Yûgi. Tu pourras enfin conclure avec ton petit ami !
_ Yûgi a bien embrassé Léa-san, et ceci devant un trèèèès grand public, lui fit remarquer Jonouchi en me faisant un clin d'œil. D'ailleurs ça avance votre relation ?
_ Continue comme ça Katsuya, répliquais-je. Et c'est toi qui va danser avec Kaiba !
_ Nyeh ! Sûrement pas ! »
Sugoroku nous proposa de partir maintenant, il était bientôt l'heure. On enfila nos vestes afin d'affronter le froid d'Octobre et partirent au travers de la nuit sous les éclairages artificiels de la ville de Domino.
Jonouchi avait le même air que Nicky Larson, un autre déguisement ne lui aurait jamais été aussi bien attribué. On s'habituait petit à petit à Honda qui ressemblait couleur par couleur exactement à ce héros de l'environnement. Mon petit sorcier préféré était tellement adorable, voici une tenue qui conviendrait aussi au Pharaon. Ca y est mon cœur se serrait.
Le deuxième hall principal du lycée avait été dégagé pour permette à l'ensemble des participants d'installer le matériel nécessaire au bon fonctionnement du bal. Les garçons reluquaient Anzu sans manière, et Otogi ne tarda pas à venir, vêtu tel le corsaire de l'espace Albator. Pour l'occasion il avait détaché ses cheveux, ce qui lui donnait un air sauvage d'autant plus attirant.
« Mademoiselle ... Dit-il d'un ton suave en lui tendant la main pour l'entrainer à l'intérieur. »
Elle gloussa involontairement avant de nous lancer un regard timide. Respecte ton engagement et j'essaierais de faire de même moi aussi !
Je voulus accourir vers une personne habillé élégamment, costumes à fines rayures, le tout décoré d'une queue blanche et de hautes oreilles de lapin. Ajustant son monocle, Ryô semblait prendre plaisirs à discuter avec cet élève équipé d'un cache œil et d'un chapeau haut de forme.
Honda et Miho partirent bras dessus, bras dessous, laissant Jonouchi nous tenir la chandelle à Yûgi et moi. Nous entrâmes tous les trois, émerveillés par la beauté du décor. On ne reconnaissant plus rien, la grande allée qui servait de préau par temps de pluie, était complètement méconnaissable. Plus d'une centaines de lampes en papiers crépons illuminaient l'allée extérieure de ses couleurs arc en ciels.
« Et dire que ce n'est que l'entrée ! S'extasiait une fille en Kimono à côté de nous. »
Elle et son partenaire se serraient l'un contre l'autre tout en marchant d'un pas lent vers le bâtiment principal. Une musique rythmée résonnait au loin, Jonouchi ne tenait plus en place. Il dégaina son révolver et nous lança dans un grand sourire :
« Bon les amis ! Le buffet m'attend ! Je vous laisse ! »
Le sourire aux lèvres, on le laissa partir, amusés par cet estomac qu'il n'oubliait jamais. Yûgi dont le visage était caché par son chapeau de sorcier, murmura tout bas quelque chose que je ne saisissais qu'après un moment de réflexion.
« Acceptes-tu d'être ma cavalière Léa-chan ? »
Je pris son bras, me penchant, évitant le rebord du chapeau, pour lui déposer une bise sur la joue. Il se retourna pour m'adresser le plus adorable des sourires.
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Un attroupement de filles s'était formé un peu plus au fond de la salle, un jeune homme élégant au costume blanc et aux manières galantes, discutait avec ces demoiselles. Il était la célébrité de la soirée si l'on puis dire.
Cherchant à savoir si ce que je tenais entre mon index et mon pouce, était oui ou non du poisson, voir du poison ! Je jetais de temps à autre un œil à cet individu et son harem... Individu que je me devais de faire danser à mes côtés... Seto Kaiba.
« Année 80 ! La musique de notre enfance ! Tonna le disc jockey de la soirée une jeune fille déguisé en Doraemon. »
Je faillis m'étouffer en attendant la chanson. Rien de bien incroyable, c'était la ligne de basse qui ressemblait à nulle autre que la chanson Billie Jean. Chanson dont je connaissais la chorégraphie sur le bout des doigts... J'en ais écris des Fanfictions sur l'auteur de ce tube...
« Viens Yûgi ! L'invitais-je en lui prenant la main. »
Je lui montrais deux trois pas, et le petit garçon me dégota une de ses grimace comme pour imiter le chanteur. Kaiba regardait dans notre direction, il devait se moquer ouvertement de nous, mais peu importe je m'amusais !
On tournoya une fois sur nous même en levant un bras victorieux. Je me mis sur la pointe des pieds et exécuta le pas mythique de Michael Jackson à la perfection. Yûgi vint me féliciter, suivit de Jonouchi qui avait la bouche remplies de part de pizzas. Notre bonne humeur retomba aussitôt quand un slow tout aussi connu se joua sur une vieille platine à 33 tours.
Met you by surprise, I didn't realize
That my life would change forever
L'ambiance fut plongée dans la plus grande des guimauves... Sous la chanson Reality, les élèves se blottirent dans les bras de leur coéquipier. Nicky Larson s'enfuit offusqué devant tant d'amour si soudain. Debout l'un face à l'autre, le magicien et la chasseuse de cartes, Yûgi et moi nous nous regardions mutuellement.
Dreams are my reality
The only kind of real... Fantasy
Il prit mon bras gauche et le mit sur son épaule, je me rapprochais, faisant de même avec le droit. Il posa ses petites mains sur ma taille, collant nos front l'un contre l'autre, on se laissa guider par la mélodie à l'eau de rose, mélodie qui nous procurait tant de bonheur... une intimité troublante comme nous n'en avions jamais eu...
« Je suis content qu'il se soit décidé... Souffla Yûgi...
_ Tu sais que...
_ Oui... Mais quand il dira ce nom... je serais loin. Ca ne concerne que lui.
_ Pourquoi tu es si gentil avec tout le monde Yûgi ? Demandais-je tout bas.
_ ... C'est comme ça... Murmura-t-il. Léa pour ce qui s'est passé hier... »
Mes doigts se crispèrent dans ses cheveux sombres. Jamais je n'aurais voulu qu'il ne me voit ainsi.
« J'ai réalisé que c'était... Inutile que je... Je ne dois pas m'acharner. Tu as ta mission, il ne faut pas que mes sentiments à ton égards ne te fassent plus de mal... Je m'en veux si tu savais. »
On s'enlaçait tristement, comme une dernière étreinte, un au revoir. J'aimerais t'avouer que je serais prête à mourir pour rester jusqu'au bout avec toi, mais cela ne serait que de l'égoïsme. Tu es la personne qui m'a redonné confiance, un véritable ami... Bien que tu n'existe pas réellement dans la vraie vie, bien que tu ne sois que de l'encre sur un papier...
Dreams are my reality
I like to dream of you close to me
I dream of loving in the night
And loving you seems right
Perhaps that's my reality
La mélodie se termina, suivit des derniers baisers timides des autres danseurs. Nous nous contentions de nous regarder droit dans les yeux. L'émotion envahissant nos cœurs.
« Il est prêt... »
Il me l'annonça peiné et s'écarta de moi, m'invitant à le suivre en dehors de la salle, sous le préau aux lampions multicolore. Il retira son chapeau, et continua sa démarche lente pour s'appuyer sur l'une des colonnes.
« Bonsoir Pharaon.
_ Bonsoir Léa. »
Quoi qu'il dise, je le laisserais poursuivre jusqu'au bout. Il n'y aura aucune interruption, il me confiera ce lourd secret avec le temps qu'il faudra. J'ais attendu plus de six mois... Oui je saurais être patiente des heures s'il le fallait.
Il regardait les nénuphars du bassin artificiel, l'air distrait, l'œil fixant les lumières se reflétant sur la surface de l'eau sombre.
Mon cœur battait, ou était-ce le sien que je ressentais ?
« Quand j'étais en Egypte, mon père régnait en roi respecté. Un respect qui malheureusement déteignait sur moi, le petit prince Egyptien... Si bien qu'il me fut bien difficile de rencontrer des gens, d'avoir des amis... Comme n'importe quel autre garçon. »
Du bout des doigts, il faisait tourner le chapeau dans ses grandes mains. Sans me jeter un seul regard. Pour ne pas le mettre plus mal à l'aise, je détournais mes yeux vers les bougies aux travers du papier crépons.
« J'ai grandis, mon père était souffrant... Ma mère avait disparut il y a bien longtemps. Je savais que bientôt cela serait mon tour. Je me devrais de monter sur le trône et donner un héritier. C'est ainsi que l'on me confia les plus belles femmes du Royaume de la Basse Egypte. J'étais même promis à une femme d'un autre pays au nord. Des femmes splendides crois-moi... mais je ne les aimais pas. A vrai dire je... »
Il eu un sourire moqueur, destiné pour sa propre personne.
« Je ne savais pas ce qu'était qu'aimer. »
Atem reprit sa respiration, et appuya sa tête sur le béton du pilier.
« Je ne connaissais pas l'amour, jusqu'à maintenant. »
Je ne pus m'empêcher de me tourner dans sa direction. Comprenant malgré tout ce qu'il voulait dire. Cela devait être si dur de se voir contraint d'épouser quelqu'un que l'on n'aime pas forcément dans le but d'assurer la continuité de la famille royale.
« J'ais fait la rencontre de personnes merveilleuses en venant dans ce monde. J'ai appris à avoir de vrais amis, puis j'ai dut repartir dans mon époque, rejoindre les miens, ainsi que mon devoir en tant que Pharaon. C'est à ce moment là que je comprenais que cette personne allait me manquer. »
Il se détacha de la colonne et laissa tomber le chapeau.
« Puis tout a recommencé pour une raison que j'ignore cela me convenait, les événements se sont répétés... Parce que tu étais là, Léa-chan. J'ai compris que j'avais le droit à une deuxième chance. Une chance que je me devais de ne pas gâcher. Cette fois ci j'avais le choix. »
Il serra les dents, et me jeta un regard dédaigneux.
« J'ai agis idiotement... J'ai tué, tout ça pour... Je ne voulais pas qu'on lui fasse du mal... Je ne supporterais pas de voir cette personne souffrir une seconde fois. Et pourtant c'est ce qui est arrivé... Je me déteste tant pour les peines que je lui ais fait subir... »
Mon cœur s'arrêta de battre. Je savais de qui il parlait ... Je le savais depuis toujours.
« Mais la personne que je déteste encore plus... C'est toi Léa...»
Il fit glisser ses mains le long de mes bras, caressant mon visage, parcourant ma nuque.
« Je l'aime à en mourir... Et toi tu... Tu es la seule qui puisse toucher cette personne, effleurer ses lèvres ... »
Ses doigts s'arrêtèrent sur ma bouche tremblante, ses yeux me reprochaient tant de chose à la fois, tant de choses que je ne pouvais lui donner.
« La seule qui puisse lui donner du plaisirs...
_ Atem... Arrête. »
Il plaqua sa bouche contre la mienne, ses doigts lacérant mon cou, je sentais ses larmes chaudes couler contre ma peau. Son autre main me repoussa doucement mettant une distance prudente entre nous...
Je remis ma jupe qu'il avait froissé involontairement, je me sentais sans défense, désarmé devant ce qu'il ressentait.
« Pourquoi fallait-il que ce soit... Lui ? S'interrogea-t-il en détournant son regard. »
Je ne te suis d'aucune utilité.
« Cette personne qui... Poursuiva-t-il avant de s'arrêter dans un murmure...Merde. »
Il pleurait... Il levait ses prunelles améthyste vers les lampions, laissant couler sa tristesse. Cette personne qui partage son corps avec toi Pharaon... Oui pourquoi fallait-il que ce soit lui ?
Atem croisa les bras voulant reprendre son calme, le visage rougis par la honte que cette révélation lui infligeait. Ses émotions me submergeaient, il s'en voulait d'être tombé dans ce carcan. Sa majesté ne désirait pas éprouver ces émotions là envers ce garçon... Comme s'il s'en trouvait indigne. Indigne de pouvoir aimer ce dernier.
« N'en parle pas à Yûgi. »
Sur ses paroles ... Sa cape me frôla lorsqu'il disparut dans mon dos, loin des festivités. Me laissant debout, seule, prisonnière de ses paroles me semblant si blessantes. Me lacérant mes derniers espoirs pour repartir ou ne serais-ce que vivre. J'allais mourir pour cet amour impossible, et lui mourrait d'amour. Un amour à sens unique.
Je vis Anzu qui au loin s'enfuyait avec Otogi, elle mit ses bras autour de son cou se laissant embrasser langoureusement avant de disparaitre dans la pénombre.
Deux formes s'approchaient de moi, je reconnus Bakura enfin Ryô et le garçon étrange au haut chapeau. Ce dernier la peau basanée me lorgnait avec attention, tandis que le garçon aux cheveux blancs ne cessait de me proposer de danser avec lui.
« Pardon Ryô... »
Je désirais partir ... J'enjambais le petit muret et longeait le bassin du lycée, m'isolant au coin d'un jardin où une lanterne volante s'était envolée pour se cacher aussi. Je pris l'objet entre mes mains, et marcha dans la pénombre avec ma nouvelle amie.
Au fond de moi... je le savais. C'était même une évidence, évidence que je niais tellement cela me semblait impossible à réaliser, tellement cette tache me paraissait difficile. Atem aimait Yûgi... Et ceci depuis le début...
« Le temps presse, en tant que désignée tu viens de comprendre en quoi ta tache ne serait pas une partie de plaisirs.
_ Shadi ! M'exclamais-je en lâchant la lanterne. Vous aller m'expliquer ce bordel ! »
Au fur et à mesure que le lampion s'envolait, l'obscurité nous rejoignait peu à peu. Je ne percevais que sa voix dans la nuit.
« Le sablier s'écoule, pourquoi être si étonné ?
_ Tss, et que je mette à cracher du sang ca veut dire quoi ? Ton foie est en train de pourrir Léa ? Dépêche toi une bonne fois pour toute Léa ?
_ Hélas... Peut être bien que oui.
_ Mais je ne parle pas de ça ! Me ressaisis-je les mains en avant prête à lui agripper la robe. Ca ne pouvait pas être ça ! Le manga stipulait que Yûgi serait avec Anzu !
_ L'histoire écrite ne disait rien de concrets Léa. Il n'y avait que cette demoiselle qui dévoilait ses sentiments, elle et personne d'autre...
_ Mais... Ca veut dire... Tout cela est perdu d'avance Shadi ! Je ne peux pas permettre à deux esprits de... Ca irait à l'encontre du scénario ! Atem se doit de rejoindre son monde !
_ Tu as tout ce qu'il te faut ici pour te permettre de réussir... Regarde autour de toi, tous ces indices qui t'ont permis d'avancer. En tant que Gardien des mondes, je te fais entièrement confiance... »
Le ton de sa voix diminuait, il partait. Me laissant comme une imbécile dans le noir. Pourtant il avait raison... Ces choses qui tombaient à pic quand j'en avais besoins... Je me devais de les utiliser. Les cartes que j'avais fait tomber m'ont permises de rencontrer Hawkins, ce dernier m'a permit de rencontrer Yûgi... Le livre, m'a permit de faire réaliser à Yûgi l'histoire dans laquelle je l'embarquais. Et puis le dessin... Mon dessin bizarre... Me disait clairement que...
« Ca craint... Murmurais-je. »
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« Miho va vomir !
_ Nyeh tu n'arriveras jamais à faire mieux que ce bon vieux Jonouchi, se vanta le blond devenu brun.
_ Je m'occupe de lui faire prendre l'air ! Informa Honda en prenant son ange par l'épaule. »
Je me servis un cola, et l'avala doucement comme s'il s'agissait du vin, le sang du Seigneur en personne. J'aimais beaucoup la musique qui passait, mais je n'avais pas le cœur à danser. Je ne pouvais pas...
Kaiba claqua des doigts près de moi, pour interpeller l'un des élèves serveurs. Ce dernier lui servit un fond de saké dans une flûte à champagne. Sans le chapeau et le monocle, l'adolescent portait le même costume que cet homme vêtu de blanc dans Détective Conan. Ca lui allait admirablement bien.
« Tu es réellement venu... Lui fis-je remarquer inutilement. Je peux ? »
Je tendais ma main vers son verre. Il accepta en haussant les épaules. D'un trait j'avalais l'alcool de riz, et montra mon verre de nouveau en lâchant un encore désespéré. Il ne broncha pas, et l'héritier me servit lui-même à boire, cette fois ci le verre entier.
« Brrr, merci Seto.
_ Pas de familiarité entre nous.
_ Appelle moi Léa une bonne fois pour toute, ça me ferait plaisirs. »
Il me retira le verre vide des mains, et se servit une coupe à moitié pleine. Le buvant moins vite que moi, je lui reprenais faisant exprès d'avoir un contact physique avec ses longs doigts froids.
« Il faudra en faire bien plus que ça, pour que je ne te fasse plaisir Châtel.
_ J'suis prête à te saouler toute la soirée, décrétais-je.
_ C'est toi qui es saoule... Bon sang tu ne tiens même plus debout. »
Je m'accoudais maladroitement à la table dévalisé par Nicky Larson, et souriait niaisement à Kaiba. Bon Dieu qu'il était beau. J'en oubliais presque ce qui m'avait mis dans un état bizarre tout à l'heure.
« Ton petit copain n'est pas là ?
_ Quel petit copain ? Ah lui... »
Je fronçais les sourcils... Il était parti. Enfin Atem était partis. Pourquoi fallait-il que cela soit ainsi ? Rien ne pouvait les approcher, rien ne pouvait faire en sorte que ces deux là puissent s'aimer convenablement... Il n'y avait que de la pensée, et cela ne suffisait pas. Et puis Yûgi... Yûgi n'avait pas les mêmes sentiments, il y a six mois il m'embrassait en public, puis m'avouait ses sentiments.
« Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas ... Commença Seto en faisant exprès de ne pas m'accorder le moindre regard. Car je ne m'intéresse qu'à moi-même mais... »
Je répétais sa dernière phrase dans ma tête, il venait d'avouer qu'il ne s'intéressait qu'à... ? J'avais décidément trop bu.
« Au lieu de tirer cette tête de déterré... Fait semblant de t'amuser. Tu fais peine à voir.
_ Tant que ça ? Demandais-je.
_ Affreusement. »
Pff, quel idiot ce Kaiba. Pourtant cette discussion me remontait le moral. Echanger autant de mots avec un mec dans ce genre, cela me faisait penser que tout était possible. Ou presque.
« Quart d'heure Américain ! S'exclama le Disk Jockey. C'est aux filles d'inviter les garçons pour les derniers slows ! »
Je regardais ma montre. Déjà deux heures du matin ? Mon cavalier était partit loin me laissant seule. Seto enleva l'un de ses gants et d'un air solennelle il me proposa, sa voix pourtant couverte par la musique de venir faire deux, trois pas avec lui.
« P... Pardon ?
_ C'est contre les coutumes mais puisque tu ne te décide pas... Soupira-t-il.
_ Tu veux que je ... Avec toi ? Répétais-je en vain.
_ Ne m'oblige pas à le répéter. »
Je mis mes doigts entre les siens et me laissa guider gracieusement au centre de la piste. Il était grand, magnifique, sous le charme, j'en oubliais ce qui me rendait si triste.
« Ton bras... Mets le sur mon épaule, on à l'air de deux amateurs.
_ J'peux pas... Grommelais-je en le laissant faire. Pourquoi tu... Tu fais ça ? »
Il me dégota un sourire effrayant, voir Kaiba sourire n'était pas des plus communs.
« Tu vois ces filles autour de nous. Elles te dévisagent toutes tellement elles sont jalouses. Elles veulent te tuer je crois... Comme ça je n'aurais pas en envoyer mes hommes de mains le faire pour moi.
_ Tu es si ... méprisable. Lâchais-je. Je te hais à un point, si tu savais.
_ Sentiments partagés. »
Il renouvela sa proposition quand la deuxième chanson commença. Je doute tout de même que Kaiba ne me fasse danser avec lui une troisième fois. Autant en profiter.
« T'es grand... Remarquais-je. Un mètre... Quatre-vingt...
_ Un mètre quatre-vingts cinq. »
En effet. Moi avec mes 158cm je me sentais plutôt ridicule. La petite pauvre et le grand riche. Le slow était une longue mélodie au piano, une voix de chorale chantait ce qui ressemblait à l'Ave Maria, c'était sublime.
« Et Battle City ? Projet tombé à l'eau ? Osais-je.
_ Tss, comment es-tu au courant de ça ?
_ Tu n'as pas l'impression de revivre pleins d'évènements, Kaiba ? Peut être que tu n'avais pas envie de faire ce tournoi en sachant très bien que tu ne serais même pas finaliste...
_ Ne te fiche pas de moi... Siffla-t-il.
_ Pourtant c'est vrai. Tu aurais perdu face à Yûgi. En tant que demi-finalistes. Racontais-je.
_ J'avais un mauvais pressentiment c'est tout... Je suis persuadé qu'il y aurait eu des blessés... D'ailleurs je ne sais pas même pas pourquoi je discute de cela avec toi.
_ Parce que t'en as marre de ne te confier qu'à ton petit frère, dis-je avec un sourire compréhensif. »
On se sépara l'un de l'autre à la fin de la mélodie. Il hocha la tête comme s'il venait d'approuver mes paroles. Petit pas pour l'humanité mais grand pas pour moi. J'étais satisfaite de cette conversation.
« Tu devrais rejoindre ton véritable cavalier... Me proposa-t-il en mettant les mains dans ses poches.
_ Kaiba...
_ Je l'ai croisé tout à l'heure. Il est partit très rapidement. Il a besoin de quelqu'un. »
Les yeux ronds je fus surprise d'une telle compassion.
« Tss, me regardes-pas comme ça Châtel. Ce n'est qu'une constatation.
_ Seto... »
Il regarda la boule à facettes, ne voulant en aucun cas répondre à ce prénom. J'esquissais un sourire. Cet adversaire, c'est comme Bakura, il me devenait sympathique. Et pourtant je ne devais pas m'attacher à tous ces personnages. Je lui fis un signe de main, et me détourna pour me lancer à la recherche du Pharaon lorsque soudainement :
« Léa ! »
Kaiba ?
« Attrape ! »
Il m'avait appelé par mon prénom. J'attrapais vivement le bout de carton qu'il avait lancé d'une façon si improbable. Il n'y avait que dans les mangas que l'on pouvait envoyer une carte comme un vulgaire frisbee.
« C'est un numéro ...
_ Tu as gagné une fois contre moi. Ceci ... C'est si un jour tu as besoin de quoi que soit. Alors tu appelles. Mais ça ne marchera qu'une fois.
_ Un joker... Gloussais-je. Merci beaucoup. »
Poliment comme je ne l'aurais jamais fait auparavant face à ce dernier, je me courbais en guise de gratitude. Ces chiffres... je le sentais. Ils me permettraient d'avancer dans ma quête. Merci beaucoup Seto.
☥
Les bras croisés, j'avais oublié ma veste. Il ne se rendait peut être pas compte mais cela faisait plusieurs minutes que je le suivais. Il avait dût faire plusieurs détours avant de se poster devant l'entrée menant à l'allée de sa véritable maison, et non celle du grand père Mûto. Je n'étais jamais entrée, et je ne préférais pas le faire.
« Atem ! Murmurais-je suffisamment haut pour qu'il se retourne. »
Toujours aussi grelottante, je m'approchais en trottinant devant son regard étonné. Il ne fallait pas le brusquer, il m'avait dit quelque chose dont il avait honte, ce n'était pas le moment de le faire fuir. Une voix au fond de moi me disait : tu fais comme dans Pokémon. Au parc Safari tu ne lance pas tout de suite la pierre, utilise l'appât ! Merci Pokémon Jaune sur Game Boy Color!
« Tu rentres pas chez Sugoroku ?
_ Je voulais être seul. »
Aie. Le Pokémon Egyptien était sur le point de prendre la fuite. Tant pis... J'utilise les codes de triches.
« Atem... Quand tu as connus ton nom. Une question m'est venue à l'esprit, pourquoi n'as-tu pas aussitôt choisis de regagner ton monde ? Maintenant ça parait si évident. C'est une décision tellement... Enfin tu vois...
_ Je vais aller dormir.
_ Attends ! M'exclamais-je en agrippant son poignet. Atem... Quand le moment viendra... Il n'y aura qu'une seule personne qui franchira la porte. Cette personne ça sera moi. »
Il enleva sa main de la barrière le séparant de la propriété Mûto.
« Je réussirais ma mission, et toi tu profiteras de ton bonheur aux côtés de la personnes que tu aimes. Je te le promets ! »
Je tendis mon poing fermé dans sa direction. Parler de l'être aimé sans donner d'identité exacte telle était ma méthode pour appâter le Pokémon craintif.
« Tu sais que tu t'engages dans quelque chose... D'impossible? S'assura-t-il en prenant un air plus détendu.
_ Mais je suis une fille impossible ! Riais-je. »
Il colla son poing contre le mien. Nous étions en accord. Pokémon capturé ! Il me souriait, pour la première fois de la soirée, comme si un poids avait été retiré de ses épaules. Oui Pharaon... Je t'enlèverais toutes les peines du monde de mes propres bras. Même avec le bras gauche s'il le faut !
« Ce que tu as dit tout à l'heure... C'est comment dire... Le rêve de toutes fans qui se réalise. Si tu savais le nombre d'adolescentes dans mon genre qui... Qui n'attendent que ça ! »
Tu t'emportes ma vieille ! Lui faire peur n'est pas le but premier.
« Comme pour ton dessin... Me fit remarquer Atem pour me taquiner.
_ Ah euh ça... Je suis vraiment navré... Tu n'aurais jamais dût tomber sur ça. M'excusais-je en me penchant.
_ C'est assez malsain tu le sais ça ?
_ Navrée... je comprends maintenant ta réticence à tout m'avouer.
_ J'ai affaire à une grande ouverture d'esprit. »
Trop grande ouverture d'esprit voulais-je le reprendre. Le Pharaon posa sa main dans mon cou et prit un air désolé.
« C'est à moi de m'excuser, pour les paroles que j'ai eu et aussi pour... Pour ça. »
Il toucha mon cou, là où il m'avait griffé... Lorsqu'il m'avait offert ce baiser. Je n'en avais compris qu'à peine le sens. Essayait-t-il d'atteindre Yûgi au travers de mes lèvres ? Ce garçon qui m'avait volé ce baiser... Avait-il tenté de m'arracher ce si précieux présent ?
« Ouais... Grommelais-je en plaisantant. Tu m'as presque arraché la carotide, j'aurais pût mourir. »
Il eu un moment d'hésitation et souriait une dernière fois. J'agitais les clefs de la boutique sous son nez lui proposant de rentrer tous les deux. Il me les vola d'un geste rapide, et partit devant en sifflotant. Je le suivis avec peine, le cœur battant. Atem... j'aimerais que tu puisses sourires ainsi... Quand j'aurais réussi. Non... Quand tu auras gagné le cœur de ton autre toi...
☥
Miho était étendue dans le salon, Honda la couvrait du regard le maquillage bleu défait. Il nous fit un sourire en nous voyant et passa un doigt devant sa bouche afin de nous demander d'être silencieux. Yûgi et moi le rejoignîmes contre le canapé alors que l'ancien Captain Planet sortit une boite en plastique où il avait sauvé quelques parts de gâteau à la fraise des griffes acérés de Jono-uchi.
Nous étions tous fatigués, la soirée pyjama ne sera pas des plus agitée. Miho dormait déjà. Yûgi somnolait un peu contre mon épaule. J'écoutais Honda, qui disait des choses drôles jusqu'à qu'il ne m'avoue qu'il était terriblement triste pour celle qu'il aimait depuis des années.
« Elle va déménager... C'était sa dernière soirée avec nous. Elle ne voulait pas nous le dire.
_ Je suis désolée Honda. Dis-je tristement en regardant la jeune fille qui se reposait sur son chapeau de banane. Tu sais où elle va ?
_ Hong-Kong... Je ne savais pas qu'elle avait de la famille en Chine... Soupira-t-il. »
On avait tous des problèmes de cœur... Miho qui allait partir... Cette demoiselle insouciante aux cheveux mauves allait me manquer, c'était certain. Je caressais les cheveux de Yûgi qui ronflait tout bas dans le creux mon cou.
C'était la pleine lune. Un instant je pensais avoir aperçu une silhouette sombre dans le recoin de la fenêtre, nous observant moi et mes amis.
Brièvement... Je pensais avoir vu la Faucheuse.
C'était le garçon au chapeau haut de forme.
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