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14. Forget or not forget ?

Texte écrit dans le cadre du concours de Lauwern

Le thème était oublier.

Il n'y avait pas de barème.

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C'était l'un des rares cours de latin qui captait mon attention, qui partait souvent dans d'autres univers loin de la salle sans vie, du silence brisé par la voix morne du professeur et l'ambiance déprimante qui régnait. 

Et comme tous les autres, il resta gravé dans ma rétine. Je me souvenais de chaque seconde, de celle où la voix du professeur avait tremblé à celle où mes paupières avaient papillonné. Mais un de ces détails m'avait particulièrement marqué, jusqu'à s'inscrire dans ma mémoire, au-dessus de tous les autres souvenirs qui la polluaient déjà.

C'était les paroles qui avaient, me semblait-il, résonné dans le silence de la salle. Celles qui racontaient, alimentées par la passion de M. Mouclaim, l'aventure de la boite de Pandore.

Une simple boite, une banale femme, qui pourtant changèrent le cours de l'histoire, l'histoire de l'humanité.

Et un des maux, qui s'échappa de cet écrin à l'apparence ordinaire et qui gangrena les hommes, fut l'oubli.

Il grignotait la mémoire de mes semblables, laissant derrière lui des trous béants d'où seuls des sentiments s'échappaient. Il se nourrissaient de leurs souvenirs, abandonnant sur son passage de vulgaires brides.

Mais moi, je ne connaissais pas cette sensation de se faire dévorer la mémoire. L'oubli avait oublié de prendre possession de la mienne...

Elle était donc intacte. Elle était remplie de souvenirs, qui ne voulaient pas s'en aller, délaissés par l'oubli. Je me rappelais de chaque jour de ma vie, chaque putain de seconde, depuis mes cinq ans. Ils étient tous là, stockés dans une partie de mon cerveau. Ils le polluaient, le dévoraient, le dévastaient. M'anéantissaient...

Car, même si la plupart des humains disaient que l'oubli était un fléau, le contraire l'est tout autant. 

L'oubli avait des avantages que les hommes négligeaient. En même temps que les souvenirs remplis de bonheur, il effaçait aussi les cauchemars devenus réels et tous ces sentiments néfastes qui y étaient rattachés.

Moi, j'avais été privé de cela. Ma mémoire était emplie de ces abysses mémorielles où se mélangeaient honte, regret, remords et tristesse. De cet enfer, que je rêvais de supprimer.

Celui-ci en particulier. Le jour où ce fameux fléau m'avait enlevé la personne la plus chère à mon coeur.


Jusqu'à ce que la mort m'emporte, je me souviendrai du regard qu'elle m'avait jeté ce jour-là. 

Ses yeux, normalement illuminés par l'amour qu'elle me portait et qu'elle savait réciproque, brillaient d'une lueur de méfiance. Ses pupilles, qui avaient l'habitude d'admirer leurs reflets dans le miroir qu'était mon regard azuré, évitaient ce dernier et parcourraient mon corps comme si ce n'était pas elle qui l'avait sculpté. Le vert de ses prunelles, à l'accoutumé scintillant des divers sentiments qu'elle nourrisait à mon égard, était rendu pâle par le jugement qui y tourbillonaient. Les quelques paillettes dorées qui parsemaient ses yeux, d'ordinaire éclatantes de la fierté que je lui aspirais, avaient disparu, avalées par ce sentiment qui souillait son beau regard.

Ce sentiment d'être en face d'un inconnu...

La tristesse avait alors enserré mon coeur d'enfant, dans son étreinte douloureuse. Les remords avaient pris en otage mon cerveau et le faisaient délirer en y instillant mille et un scénarios dans lesquels ce regard n'était qu'une piètre hypothèse. Les regrets étouffaient mes larmes qui souhaitent couler et partager ma douleur au monde.

Et puis le déni avait envahi mon être, le capturant dans ses filets aux mailles effilochées, à l'image de l'oubli sur la mémoire de ma mère.

Je refusais de croire ce que je voyais, ce que ce regard me disait.

Pas elle...

Par alors qu'elle s'était battue pendant tant d'années...


Jusqu'à ce que la mort m'emporte, je me souviendrai de son combat permanent contre cette maladie qui lui dérobait ses souvenirs.

Je la reverrais toujours, assisse dans son fauteuil, une photo de moi et papa sur les genoux. Les yeux plongés dans les souvenirs qu'elle s'efforçait de garder, elle suivait du doigt les contours de nos visages dans l'espoir de graver nos traits tant aimés dans sa mémoire défaillante. Elle murmurait nos noms dans la solitude de sa maison, et savourait leur saveurs perdue et retrouvée sur ses lèvres gercées.

Lorsque je venais lui rendre visite, seul témoin de son passé à moitié effacé, elle me demandait de lui raconter ces souvenirs que je gardais au chaud pour elle. Je m'exécutais, trop heureux de retrouver celle que j'aimais. Mes lèvres redonnaient alors vie au visage de mon père, décédé à la guerre, à l'amour qu'ils se portaient et qui s'estompait... Mes mots sculptaient ses souvenirs oubliés, ses sentiments décolorés...

Les rares fois où elle me répondait me remplissaient de joie. Nous reparlions comme mère et fils, au temps où sa maladie ne faisait pas partie de l'équation...


Jusqu'à ce que la mort m'emporte, je me souviendrai des dernières paroles que ma mère m'avait adressées avant qu'elle-même devienne une inconnue à mes yeux...

" Excusez-moi, mais vous êtes ? "







© 2024 Sélène Rivers

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AVIS DES PARTICIPANTS 

FanFictions_Addict

Alors là, je n'ai pas de mot pour te dire ce que j'ai pensé de ton texte parce qu'il est juste parfait ! Tu décris les sentiments de ton personnage avec une telle aisance qu'on les ressens et purée ça fait mal et encore plus cette fin, honnêtement tu m'as fait pleurer.

Je ne sais pas quoi dire de plus parce qu'honnêtement  oui, je manque de mot pour te dire exactement ce que j'en pense...


LutherAshes

Beaucoup d'émotions, le texte nous emporte à la manière d'un page-turner. Vraiment pas mal toutes les métaphores autours de l'oubli, comme la boite de Pandore, le personnage qui n'oublit rien... Ce texte parle de l'oubli en tant que tel, en évoquant sa contraposée (le fils) face à sa matérialisation (la mère atteinte d'Alzheimer)


Enivid1103

C'est déchirant. Je vis exactement la même chose, je la vois dépérir avec la peur qu'elle ne me reconnaise plus un jour... Je sais que cela va arriver, que je ne peux rien y faire... J'ai été happée par ta nouvelle, c'est juste tellement touchant et bien écrit...  J'ai adoré aussi le paradoxe sur le thème, le désir profond d'oublier la douleur, car on aimerait justement car sa mère puisse se souvenir...


Blackevy

C'est très touchant. Au fil de la lecture, on découvre une histoire vraiment triste et on ne peut s'empêcher de compatir. Je ne peux même pas imaginer ce que cela fait de voir un être cher nous oublier petit à petit.

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Avis de la correctrice du concours

Très beau texte ! Magnifiquement écrit, on ressent les émotions du personnage. Le début est peut être un chouïa trop long, ou trop "inadapté" 🤔 je ne saurais trop dire... Mais il peut encore être amélioré. En revanche, à partir du milieu, où l'on comprend la situation, c'est parfait !

En revanche, petit détail au niveau du scénario, qui ne me semble pas forcément crédible... : la réaction dela mère.

Je connais deux personnes atteintes de l'alzheimer, et je ne sais pas si c'est typique de la maladie, mais lesmalades ont "honte" de ne plus se rappeler. Alors ils préparent des réponses toutes faites dans les cas où ilssont obligés de parler (style :

Alzheimer : "qui êtes vous ?"

C : "Camille"

Alzheimer : "ah, j'ai beaucoup entendu parler de vous..."

Le tout en considérant que "Camille" est la petite fille de la personne malade... )

Bref. Pour moi le texte n'en était pas moins émouvant, alors ce n'est pas "grave".

Si cela se trouve, votre scénario peut arriver fréquemment dans la vie de tous les jours... Je l'espère...

Bravo pour ce texte !

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Voili, voilou !

Alors ?

Question ? Remarque ? Avis ? Critique ?

Bonne aprem' 

Sélène <3

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