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1 : Intérêt




     3e jour du mois des rois, année 782

Parmi les multiples soucis que Jurençon avait rencontré dans sa vie, il savait qu'objectivement, le pire s'était produit lorsqu'il avait 14 ans et que les Estaffes étaient encore actifs. Mais sans doute que s'il avait eu à choisir quel événement était le plus difficile à vivre, il aurait choisi sans hésitation la période de ses 16 ans, où ses pouvoirs avaient commencé à se manifester.

Au début, il était franchement difficile de qualifier de « pouvoirs » de simples petites lumières sur le bout de ses doigts. Mais à mesure que le temps passait, les lumières s'étaient amplifiées, se dessinant sur ses veines comme si son arbre doré s'était étendu sur son corps.

Ses capacités étaient assez vagues et faibles, mais lui causaient bien du souci. Au bout de trois mois, il avait suffi qu'il éternue pour faire paniquer ses amis, qui l'avaient vu disparaître plusieurs minutes avant qu'il ne réapparaisse. Alors que les ennuis de ce genre se multipliaient, Jurençon avait fini par comprendre qu'il ne se devenait pas invisible.

Il voyageait vers le futur. Il pouvait soudainement avoir avancé d'une heure dans le temps sans s'en rendre compte ni comprendre ce qui avait déclenché son pouvoir. C'était déjà un ennui de ne pas avoir le contrôle sur son pouvoir étrange, mais le véritable inconvénient, c'était le contrecoup. La moindre utilisation de magie amenuisait son énergie. Quelques minutes dans le futur, et il se sentait un peu moins alerte. Une heure en avant, et il avait l'impression d'avoir les jambes fatiguées. Et la seule fois où il s'était transporté involontairement d'un jour dans le temps, il s'était endormi face sur le sol immédiatement, ne se réveillant que six heures plus tard, encore éreinté.

Par contre, retourner dans le passé ne lui était jamais arrivé.

Mais c'était la seule explication possible à la vision d'un Estaffes jeune, semblable aux vignettes de l'Hélios adolescent que Jurençon avait un jour donné à Mathieu pour s'en débarrasser.

À moins que ce soit une illusion créée par ses pouvoirs.

Non, ce n'était pas une illusion. Jurençon avait sentit la magie de l'Hélios. Faible, à peine existante... Mais juste assez vivace pour faire réagir ses propres pouvoirs et déclencher le contrecoup de son voyage dans le temps.

Son corps semblait le lâcher, il avait l'impression que mourir devait être à peu près similaire à ce qu'il ressentait pour le moment. Il voyait bien un médecin, qui n'était pas le docteur Soupont, s'affairait autour de lui en lui faisant boire des potions infectes qui ne faisaient que brouiller un peu plus l'estomac de Jurençon. Après plusieurs minutes sans se sentir mieux, il tenta de repousser le médecin, sans y parvenir.

Après plusieurs minutes à lutter, l'Apprenti sombra dans l'inconscience.





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— Qu'est-ce qu'il a ? demanda Valentin d'un ton anxieux.

— Impossible à dire pour le moment. Il a de la fièvre, et je pensais à un état peut-être grippal, mais certains symptômes me font penser à une intoxication alimentaire, ou bien à une blessure interne, souffla le docteur Patientard. Rien qui ne puisse pas être soigné, allez plutôt vous occuper de votre épreuve, vous ne ferez que nous gêner en restant ici.

Un peu à contrecœur, le jeune homme sortit du cabinet du docteur, descendant les marches en songeant que même si son camarade inconnu allait mal, au moins il avait pu être pris en charge rapidement.

Ce n'était pas courant qu'un élève se trouve soudainement malade, comme ça, sans raison claire, mais ils se trouvaient dans l'école de l'Élite, alors l'impossible se produisait de temps en temps dans cet endroit.

Il redressa la tête en voyant Arthur Estaffes venir à sa rencontre, un air inexpressif sur le visage. Ce genre d'expression avait le don de dérouter Valentin, mais c'était la plus courante dans la fratrie Estaffes, alors il s'y était habitué malgré la bizarrerie qu'il ressentait toujours en voyant ce manque d'émotions sur un visage familier.

— Tu m'expliques ?

— Je n'ai pas vraiment d'explications, soupira Valentin. J'ai juste croisé un Apprenti, près d'un bassin d'eau. Il n'était pas bavard, il ne m'a même pas donné son nom !

— Pauvre Valentin, te voilà anéanti par un tel manque de politesse, le plaignit faussement Arthur. Tu réussiras à t'en remettre ?

— Tu te encore moques de moi ?

— Je ne fais que souligner ton grand cœur, qui se retrouve brisé par la moindre impolitesse, rien de plus.

Valentin se mit à rire et invita son camarade à prendre le repas dans la Galerie des chandelles. Arthur accepta sans hésiter.

Les deux se connaissaient depuis le jour où ils avaient intégré l'école de l'Élite. À 12 ans, Valentin pensait qu'il était le meilleur candidat à l'épreuve du Prétendant, avant de se faire dépasser par Arthur Estaffes. Son ami avait alors 11 ans, venait de nul part, et même si ses cinq frères avaient eux aussi fait bonne impression, Arthur avait semblé sortir du lot par ses phrases taquines, qui contrastaient avec son expression indifférente. Le garçon l'avait salué avant d'embêter l'un de ses frères, rappelant à Valentin sa propre sœur aînée qui n'avait eu de cesse de le charier pendant qu'il préparait son entrée dans l'Élite. Le destin avait semblé rapproché encore un peu les deux Prétendants, puisqu'ils avaient eu à accomplir leur épreuve du Premier Mois ensemble. Attraper une nymphette des eaux dans le Lac des Lumières n'avait pas été une mince affaire, mais ils en étaient ressortis complices.

Valentin se souvenait qu'il avait été envieux des capacités d'Arthur dès qu'il l'avait vu accomplir son épreuve du Prétendant. Mais d'après sa mère, Valentin n'était pas capable de ressentir de jalousie. Alors son côté envie s'était rapidement transformé en une admiration ingénue, qui l'avait poussé à rendre son camarade plus enjoué lui aussi.

Le visage gracieux et rond de l'Estaffes enfant avait laissé place à un visage plus mince et adolescent, d'une beauté déconcertante. Les yeux verts de toute la fratrie Estaffes étaient saisissants par leur teinte émeraude, qui contrastait avec leur peau pâle et sans imperfections, ainsi que leurs cheveux noirs. Arthur tenait à garder les siens assez courts, et c'était d'ailleurs la longueur de leurs cheveux qui permettait de distinguer un frère d'un autre au premier regard.

Les deux Apprentis dînèrent en discutant des derniers potins du royaume.

Pour Valentin, c'était une journée comme une autre, malgré l'élève qu'il avait amené au docteur Patientard sans avoir plus de nouvelles depuis.

Lorsqu'il se coucha dans son lit, près d'une des cheminées de la Salle aux tableaux, il était simplement soulagé de pouvoir profiter de quelques semaines de repos, maintenant que sa mission était achevée. Sans se douter qu'un Hélios attendait patiemment dans l'ombre que le jeune homme tombe de sommeil pour aller dans une autre tour.




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William Estaffes n'était pas un gros dormeur, même parmi les Hélios. Ce qui ne signifiait pas que le réveiller en pleine nuit, pendant son heure de sommeil ne le rendrait pas bougon. Mais au vu de ce que décrivait Arthur, il était essentiel de vérifier si un des malades qui se trouvait dans le cabinet du docteur Patientard n'était pas un jeune Hélios.

Ses frères étaient eux déjà réveillés, et chuchotaient à peine sur les possibilités qu'une telle découverte pourrait entraîner.

— Il est peut-être là pour nous apprendre la magie, proposa Arthur avec enthousiasme. Ou mieux, il doit nous donner des informations sur le maléfice de Circé !

— Mais pourquoi tu penses que c'est un Hélios ? demanda William à son cadet. Tu as dit qu'il était souffrant, alors que nous-mêmes ne sommes jamais plus que fiévreux.

— Je pense que c'est sa magie, indiqua son frère. Il est devenu pâle lorsque je me suis mis devant lui, et j'ai senti que ses pouvoirs réagissaient à moi.

— Alors il serait dangereux pour nous.

William tourna la tête vers Tybalt, qui paraissait plus sur le point de se battre en duel contre un Pré-Élitien que de simplement aller espionner un malade. Son benjamin n'avait jamais eu le sens de la mesure, même si c'était très drôle à observer parfois.

— Nous aviserons lorsque nous le verrons. Peut-être que son état vient d'autre chose... mais il faut s'en assurer.

Les six Estaffes marchèrent résolument sur les toits de l'école, sachant pertinemment qu'à cette heure de la nuit, la plupart des Cœurs noirs faisaient leur ronde ailleurs. Quant aux nymphettes élitiennes, elles ne devraient pas les repérer. La nuit était sombre, sans lune, et des nuages d'orage se trouvaient au-dessus de leur tête. Le tonnerre grondait parfois et il fallait faire vite. Le risque n'était pas que la pluie leur tombe dessus et rende les tous dangereux, ce serait un inconvénient mineur au fond pour des Hélios. Mais il ne fallait pas pour autant que la foudre ne rende leur silhouette distinguable sur les toits de l'école, et ne les fasse repérer.

William déverrouilla habilement l'une des fenêtres de la tour, pénétrant dans le cabinet du docteur Patientard en sachant qu'il ne s'y trouvait pas. Des battements de trois cœurs distincts résonnaient dans le silence de la pièce, accompagnés par des respirations silencieuses.

Arthur se pencha sur les trois patients endormis avant de froncer les sourcils, visiblement confus.

— Un problème ? chuchota Tybalt.

— Il n'est plus là...

— Peut-être que tu ne te souviens pas bien de cet élève, tu ne l'as observé que quelques secondes, ce n'est pas...

— Je sais ce que j'ai vu, coupa Arthur en faisant taire son aîné. Tu sais ce que nous sommes, je n'aurai pas pu me tromper pour reconnaître un visage. Et de toute façon, ce n'est pas un de ces malades, l'Hélios que j'ai vu était blond.

— Alors où est-il ? murmura Tybalt d'un ton frustré.




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3e jour du mois des rois, année 882

— Jurençon ? Eh, il est ici !

La voix familière de Roméo obligea Jurençon à ouvrir les yeux. Il avait le souffle court et il ne comprenait pas bien ce qu'il se passait, mais il se sentait transporté, et en sécurité. Il était conscient que plusieurs personnes s'attroupaient autour de lui, en disant son nom, mais l'adolescent ne se sentait pas la force d'ouvrir les yeux.

Il finit tout de même par le faire, à cause de l'impression désagréable qu'un poids lui comprimait le torse, mais il fut surpris de voir Griffrigor le toisait en silence. Le chat doré avait un air méprisant, mais il lui adressa pourtant un doux miaulement en le voyant ouvrir les yeux. Jurençon le gratifia d'une caresse sur son pelage, avant de constater qu'il se trouvait dans son lit de l'Élite. La teinte orange du soleil un soir d'été avait vraiment quelque chose de plus apaisant.

Mathieu se précipita à son chevet, mais le docteur Soupont le repoussa pour vérifier l'état du demi-Hélios.

— Vous avez disparu il y a deux jours, lors de la traversée d'un bassin d'eau, c'est bien cela ?

— Ah... je pensais avoir rêvé, murmura Jurençon.

— On pensait que c'était le magicien du bassin qui t'avait fait atterrir au mauvais endroit, mais même lorsqu'on a demandé l'aide de Stadir Origan, il ne t'a trouvé nul part, rappela Mathieu. On était très inquiet !

— Où étais-tu ? demanda Roméo.

— À quel moment étais-tu ? questionna plutôt Pierre. Tu as juste fais un bon dans le temps ou il y a eu autre chose ?

Jurençon ne trouva pas le courage de demander à son ami pourquoi celui-ci pensait qu'il y avait plus qu'un simple bond dans le temps vers deux jours d'avance. Il se sentait trop épuisé et fourbu pour faire durer la conversation.

— Je crois... que j'ai vu un Estaffes.

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