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Partie 43 - Chapitre 9 : (3/4) Le crépuscule


LE CHOIX DES HOMMES


Le président se souvient du plan de l'ATP comme d'une carte. Depuis que l'intelligence artificielle de Jeremy le lui avait donné la veille, Il avait passé des heures à l'analyser telle une carte au trésor : chaque corridor, chaque passage, chaque escalier, les différents accès à l'étage qui permettent une arrivée ou une sortie par les airs. 

Il sait exactement où il se situe, il sait exactement où il va et il sait approximativement combien de temps ses longues jambes de septuagénaire lui permettraient d'arriver à temps. Il accélère, suivi de près par son garde du corps.

***

Lorsque Jeremy arrive aux escaliers, il y trouve son cousin et le professeur portant sa fille sur son épaule. L'agent de Libra Justice enlève son casque pour le jeter à ses pieds. Les deux hommes se retournent au même instant.

« Arrêtez-vous ! » s'écrie le premier en braquant son arme sur eux.

Karl fait signe de la main à Tempéra de continuer tandis qu'il sort une arme de sa longue tunique avant de charger en direction de son cousin en lui tirant dessus. L'agent évite agilement les balles. Le professeur continue sa montée dans les escaliers. Jeremy vise la main droite de son cousin qui laisse tomber l'arme à ses pieds. 

Ce dernier se traine au sol pour tenter d'agripper l'arme, mais le premier la pousse d'un coup de pied, puis il lui tire sur les deux jambes avant de se relancer immédiatement à la poursuite du professeur.

Le scientifique arrive sur l'immensité du toit. Plus loin à l'horizon, protégé de la chaleur meurtrière du soleil par un long tunnel vitré, un petit groupe de membres s'empresse de monter à bord d'un hélicoptère. 

Le long tunnel vitré lui donne l'impression d'être à l'intérieur d'un tube comme ceux qu'il a si souvent utilisé pour accueillir dans ce monde les enfants de ses clientes. Il lui semble jouer le rôle du client maintenant. Mi-homme, mi-enfant, mi-savant, mi-idiot, il paye le prix fort pour un produit dont il n'a pas vraiment besoin. Le désir de posséder le produit tant convoité ne vient même pas de lui, mais il ne peut pas résister à la tentation de la facilité et l'illusion de l'infinité.

Il s'arrête un moment pour contempler l'œuvre de sa vie endormie : sa fille. Quel serait son avenir parmi des gens qui se croient Dieux et Déesses d'un monde existant bien avant eux qu'ils n'ont de cesse de dilapider même s'ils ont le choix de faire autrement ?

Lorsque Jeremy arrive sur le toit, le professeur se tient debout à plusieurs mètres de lui, le dos tourné, immobile, sa fille sur l'épaule ; l'homme semble plongé dans ses pensées ; il ne remarque pas le jeune homme qui avance lentement derrière lui. Au même moment, le président et son garde du corps sortent à toute vitesse de la porte d'escaliers.

« Tempé ! » s'écrie Kofi sans prêter attention à l'agent de Libra Justice.

Le garde du corps à son côté braque son arme sur le professeur qui après une volteface, leur fait face maintenant. Jeremy se rapproche du garde du corps pour braquer son arme aussi sur le professeur.

« Tu peux t'en aller si tu veux, on ne t'en empêchera pas, mais rends-nous Gaëlle, » continue le président plus calmement en langue mina.

Tempéra hésite longuement dans son tube en alternant son regard vers son beau-père et les deux jeunes hommes qui pointent une arme sur lui et sa fille. Il ne sait de quel bout du tube s'en sortir, mais il sait avec certitude que le président ne ferait pas de mal à Gaëlle.

« Elle est malade, » enchaîne-t-il timidement en langue mina. « Moi aussi d'ailleurs. Vous devriez garder vos distances, » ajoute-t-il en posant une main sur la tête de Gaëlle.

« La maladie n'effraie pas un vieillard comme moi, » rétorque le président d'une voix posée. « Si je dois mourir d'une maladie, que ce soit avec ma petite-fille dans les bras, » poursuit-il alors qu'il s'avance lentement vers son beau-fils.

Ce dernier fait quelques pas en arrière nerveusement en jetant un coup d'œil par-dessus son épaule vers le petit groupe qui monte toujours dans l'hélicoptère. Les membres de l'ATP ne semblent pas les avoir remarqués.

« Tu peux y aller si tu veux, » continue le président avec le même ton calme. « Mais, tu laisses Gaëlle avec moi. »

Les paroles de Mme Karim viennent à nouveau au scientifique : « À quoi vous accrocherez-vous lorsque vous aurez tout perdu ? Le néant est bien plus vaste qu'on ne le pense. »

Le néant serait-il encore plus gros qu'un tube ? Il s'interroge intérieurement, amusé par sa propre réflexion.

« D'accord, » répond-il enfin. Il fait un pas vers le président qui avance toujours aussi.

Gaëlle serait mieux parmi des gens tels que son grand-père et sa mère. Ils ne sont ni parfaits ni ne prétendent l'être. Ils ne vénèrent aucun homme ni aucune science et ils ont juré de ne jamais soumettre la dignité humaine à leur seule volonté, car la dignité humaine retrouvée n'a ni prix ni conditions.

Tempéra tend doucement Gaëlle toujours endormie vers le président qui prend la fillette dans ses bras pour la serrer contre lui tout en fixant son beau-fils. Kofi plonge son nez dans la chevelure de la fillette pour humer son odeur familière avant de poser un doux baiser sur sa joue creuse tandis que des larmes roulent malgré lui sur ses joues ridées de vieil homme. 

Le quarantenaine a beaucoup changé ces dernières semaines, mais toujours pas assez pour être capable d'aimer sa propre fille. Il n'a plus le regard vide et impassible des gens qui se fichent pas mal de la peine humaine tant qu'elle n'est pas la leur. Regarder sans rien dire ni agir revient au même que d'accorder son consentement.

« Merci, Tempé, » fait Kofi sans quitter des yeux son beau-fils.

Ce dernier hoche la tête en esquissant un mince sourire le regard ému. Kofi pivote pour rejoindre Jeremy et son garde du corps. Le professeur les regarde longuement disparaître derrière la porte qui donne sur les escaliers avant de se tourner vers l'autre bout du tunnel menant à l'hélicoptère. 

Alors qu'il avance à l'intérieur de son tube vers l'engin qui doit le conduire vers encore un autre monde, les paroles de Mme Karim chantent inlassablement à ses oreilles. « Le néant est bien plus vaste qu'on ne le pense. » Il s'arrête à quelques mètres de la femme postée devant l'hélicoptère pour vérifier l'identité des passagers avant de les laisser monter. Que ferait la déesse d'un monde pourri si elle savait qu'un des passagers emportait la mort à bord avec lui ?

« Je suis le professeur Tempéra Akheeli, seul survivant de l'équipe du laboratoire qui a traité la Déesse Suprême, » déclare-t-il d'une voix claire et confiante en souriant à la femme aux cheveux couleur or.

Elle s'immobilise un instant le temps d'évaluer la déclaration de l'homme souriant debout devant elle. Il a l'air conscient de ce qu'il vient d'avancer. Il n'a pas l'air malade, mais ne sait-on jamais. Soudain, elle sort une arme de sous sa tunique avant de s'exclamer froidement :

« Je suis désolée professeur Akheeli. »

La femme dirige son arme sur le front de Tempéra qui ne bronche pas.

« Désolé ? Pourquoi être désolé ? Le néant est bien plus vaste qu'on ne le pense, » se dit-il silencieusement arborant toujours un léger sourire aux lèvres.

Sans hésiter, la femme tire sur le professeur qui s'écroule par terre au coup de feu.


Plusieurs heures plus tard, Isabelle se précipite dans les couloirs d'un l'hôpital, la vision embuée par ses larmes. Elle arrive devant une réceptionniste et parvient avec peine à lui donner son nom. La réceptionniste lui indique le deuxième couloir à gauche de la main. 

Cette dernière s'enfonce dans le deuxième couloir sur sa gauche pour s'arrêter devant une grande vitre. Derrière la vitre, son père et sa fille assis sur deux lits séparés, chacun entouré d'infirmières couvertes de la tête au pied qui les manipulent comme des poupées. 

Kofi et Gaëlle lèvent les yeux simultanément vers la vitre et remarquent la silhouette d'Isabelle qui leur fait signe d'une main tout en essuyant ses larmes de l'autre. La fillette ne réagit pas, tout son corps anesthésié par l'extrême fatigue et les médicaments de ces trois derniers jours. Alors, elle se contente de fixer sa mère à travers la vitre comme pour s'accrocher aux sens de sûreté et réconfort qui lui ont tant manqué ces dernières semaines.


***

Jeremy pose une main légère sur l'épaule de Nina debout devant la grande vitre. Borys se tient à ses côtés, l'air sérieux et triste. La femme offre un regard brumeux vers le jeune homme avant de lui lancer un mince sourire plein de gratitude. La chienne l'a encore mordue, mais cette fois-ci, elle ne se sent pas aspirer dans un gouffre comme il y a trois ans. Elle garde les pieds ferme au sol, entourée de courage et d'audace de tout âge. 

Elle est particulièrement fière de pouvoir vivre ce moment-là. Pour elle qui vit chaque pied dans deux côtés complètement opposés depuis que la Terre s'est reversée sur elle-même à cause d'une erreur de la nature ; comme si la nature ne faisait jamais d'erreur sans avoir un but bien précis ; un fameux gène capricieux qui a bouleversé l'espèce humaine en effaçant à jamais les mensonges du passé.

Pour elle et tous ceux, qui comme elle, ont grandi avant ça, il y a le monde où ils sont condamnés à toujours être pas assez de ci ou encore trop de ça du seul fait d'une origine à l'empreinte indélébile. Maintenant, il y a celui d'aujourd'hui où cette dernière représente l'objet de convoitise des hommes déchus. De damnés de la planète, les enfants de la misère sont devenus prisés, comme ça, du jour au lendemain. 

Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers les derniers. Elle n'a jamais cru pouvoir vivre assez longtemps pour témoigner elle-même de la parabole biblique. Elle en a pourtant beaucoup rêvé. À sa grande déception, malgré le cataclysme qui changea l'ordre du monde, les hommes ne se sont toujours pas réveillés et au lieu d'un changement, il y a eu un échange ; le pouvoir inéquitable passant d'une main à l'autre pour assouvir l'avarice d'une poignée.

Dans des moments comme celui-ci plus que d'autre, Nina a espoir que la chienne saura comment démembrer l'espèce humaine encore et encore pour mieux la reconstituer. À travers la grande vitre devant elle, la mère admire le visage ébouriffé mais paisible de ses deux enfants devenus grands. Elle n'a plus à s'en faire des morsures de la chienne ni sur elle ni sur ses enfants ni même sur l'espèce humaine, car la chienne ne se trompe jamais. Elle n'arrêtera pas de mordre tant que la véritable leçon existentielle sous la plaie ne sera pas apprise.

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