Partie 31 - Chapitre 7 : (1/6) Les données
LES NOUVEAUX ARRIVANTS
Les portes de l'enceinte de l'ATP s'ouvrent devant Sarah et Jeremy vêtus en civil. Sarah s'est laissé pousser les cheveux. Le couple porte la bague au doigt et un large sourire aux lèvres lorsque Karl, sa mère et une aînée, les accueillent au portail.
Karl s'étonne moins des énormes lunettes de son cousin que de son allure athlétique. Il ne ressemble plus au garçon chétif et effacé de son enfance ; l'assurance que Jeremy dégage lui donne un certain charme. Et cette épouse ; elle est bien trop belle pour des hommes comme eux.
Les deux jeunes gens semblent remarquablement discrets ; ils suivent à la lettre tout ce qu'on leur demande. À toute la liste d'instructions qu'on leur donne, ils ne bronchent pas d'un cil. Ils sont calmes, bien trop calmes pour des gens qui débarquent dans une institution aussi close que l'ATP.
Certains s'extasient devant la splendeur du lieu et la sophistication des équipements et des technologies, mais la majorité panique à la vue de cette énorme marée humaine accoutrée toute pareille qui vit au rythme d'une organisation dont ils ne savent pas grand-chose.
L'attitude posée du couple intrigue Karl, alors il commence à les interroger :
« Comment vous êtes-vous rencontrés ? »
Sarah sourit timidement avant de répondre. Son beau visage égayé par ses émotions.
« Au travail, » répond-elle alors qu'elle lève les yeux vers Jeremy. Ce dernier ne dit rien. Il se contente d'acquiescer d'un hochement de tête.
« Il va falloir faire vérifier ton appareil par nos experts, » reprend Karl en se tournant vers son cousin. « Une simple formalité pour des raisons de sécurité puisque que d'après les renseignements que tu nous as envoyés il est équipé d'un système d'intelligence artificielle hautement sophistiqué, » ajoute-il en fixant Jeremy.
« Pas de soucis, » répond ce dernier. Il baisse les yeux vers Sarah qui passe une main légère le long de son dos comme si elle a senti sa nervosité.
***
« Il se doute de quelque chose, » affirme Mr Vaughen assis au côté de Stephan qui fixe attivement la scène devant lui.
« Cet endroit est incroyable, » commence le jeune homme en pointant du doigt l'une des fenêtres sur l'écran, les yeux grands ouverts. « Une véritable armada, vous avez vu ça ! »
« Une fois qu'il trouve le professeur Akheeli et l'enfant, je compte sur vous pour leur trouver une sortie sans embrouille, » ordonne Mr Vaughen sans quitter des yeux le moniteur.
L'agent acquiesce de la tête sans ajouter un mot. Il place ses mains devant ses lèvres qu'il pince en tortillant ses doigts. Cette mission lui donne un mauvais présentiment : d'abord, il est séparé de Sarah ensuite il apprend que Jeremy est une sorte d'intelligence artificielle à son propre insu, puis ça : une organisation religieuse assise sur une base militaire des plus sophistiquées.
Le jeune homme lance un profond soupir en contemplant le visage familier de sa sœur. Il n'apprécie pas l'idée qu'il s'agit du regard de son coéquipier. Désormais, son seul lien entre lui et la première passera à travers ce dernier.
« C'est beaucoup trop dangereux d'essayer toute communication à présent. Il y a des caméras partout, et vous voyez ça, » affirme Stephan alors qu'il pointe du doigt un endroit spécifique. « visiblement tout leur système de surveillance et de défense part de ce point-là. Ils devront jouer le jeu jusqu'à ce que je trouve une faille. »
« Parfait, » s'exclame Mr Vaughen, puis il se lève de son siège et s'apprête à sortir de la pièce.
« Mr Vaughen, » interpelle Stephan en se retournant brusquement pour regarder son responsable droit dans les yeux.
« Que comptez-vous dire à Jeremy une fois qu'ils sortiront de là ? »
L'homme réfléchit un court instant avant de répondre, un sourire narquois en coin.
« Sans ça, vous ne vous en seriez pas sortis vivants ! » l'agent avale sa salive d'un coup comme la vérité qu'il vient de recevoir en pleine face.
***
Tempéra observe les membres de son équipe s'affairer autour de la Déesse suprême allongée sur un lit. Silencieuse et immobile, les yeux grands ouverts, la femme ressemble à une morte, mais elle se prend pour une Déesse. Le professeur garde ses distances sans se poser de questions ni rouspéter.
Il se contente de regarder de loin ce qui se passe, ce qui arrive à un autre être humain. Il ne croit pas à la promesse de ces derniers résultats : quatre jours ; à quoi correspondent-ils à l'échelle de la création de l'homme ? Il connaît bien le côté pernicieux que prend le gène Babel dès que les scientifiques essayent de jouer avec.
Ce gène est une énigme qu'il a fini par accepter d'aborder avec la patience des plus sages. Certains disent que la science va trop vite, mais le chercheur pense le contraire. Selon lui, la science aime prendre tout son temps à moins que les hommes la poussent à la précipitation.
Contrairement à ces derniers, la science sait que chaque leçon doit être apprise une à la fois et ce gène semble vouloir leur enseigner une leçon importante, mais la vraie question est laquelle ?
Soudain, un assistant interpelle Tempéra, ce qui le tire de ses pensées.
« Professeur, vous venez ? »
Il hoche la tête, puis il suit lentement son coéquipier jusqu'au reste du groupe rassemblé debout autour de la Déesse Suprême qu'ils dévisagent tous de leur mine fermée et sévère ; ils continueront à remplir leurs tâches jusqu'à l'achèvement de cette ambition divine, encouragés par le silence des uns et des autres.
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