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Hugo pouvait bien crever, ça ne lui ferait ni chaud ni froid. Si l'envie lui en prenait, il pouvait même rejoindre les rangs des monstres. Il pouvait faire ce qui lui plaisait mais il ne pouvait pas lui faire ça !
Hugo était censé être amoureux d'elle. Il ne devait pas aller avec cette mocheté de Sonia. Certes Émilie ne serait jamais amoureuse de ce crétin qu'elle trouvait trop gentil et trop chiant, mais lui de son côté n'avait pas le droit d'en aimer une autre qu'elle. Qui d'autre serait son amoureux transi ?
Hugo n'était pas le plus beau des garçons, il avait des cheveux bruns qu'il ne coiffait jamais. Ses cheveux contrastaient avec sa peau blanche presque maladive. Il était grand, plus grand que la moyenne mais il ne semblait pas à l'aise dans ses pompes, comme s'il ne savait pas vraiment quoi faire de ses centimètres en trop. Tout cela lui donnait une démarche gauche qui le faisait souvent passer pour un crétin. Heureusement pour lui, ses petits yeux marron brillaient d'intelligence. Hugo n'était pas un génie loin de là, mais il réussissait à ne pas passer pour un crétin fini.
Émilie avait encore besoin de cet idiot d'Hugo pour la protéger puisque Rémi avait eu la mauvaise idée de mourir. Lui c'était un vrai mec. Il savait ce qu'il voulait et il savait comment l'obtenir. Il prenait soin d'elle et en plus au lit c'était l'extase !
En comparaison, Hugo ne semblait même pas savoir comment se servir de son corps. Le pire était sans doute qu'il ne pourrait plus être à ses petits soins. Elle ne l'aimait pas mais elle aimait qu'il prenne soin d'elle et l'écoute comme si elle était une princesse. D'ailleurs avec tous les garçons qu'elle avait à ses pieds, elle se considérait comme une princesse, elle n'avait qu'à claquer des doigts pour qu'un de ses admirateurs débarque.
En l'occurrence, la plupart de ses admirateurs devaient être en train de se nourrir de leur voisin ou de leur parent. Elle se résigna à admettre que son seul admirateur était Hugo. Sauf qu'il n'était plus son admirateur, vu qu'il embrassait goulûment Sonia.
C'est vraiment horrible, ça file la gerbe.
Émilie avait toujours détesté voir des gens pas moches s'embrasser ou se montrer des signes d'affection en public. Ils pouvaient le faire en privé chez eux quand elle ne les verrait pas. La beauté était la seule chose qui comptait dans sa vie, elle passait du temps à suer sur les terrains de sport pour sculpter son corps. Elle passait des heures à s'épiler, se maquiller, choisir ses vêtements selon l'endroit où elle allait et le type de lumière. Sonia était au-delà de ce genre de considération, elle s'habillait comme un sac et elle ne devait pas souvent mettre sa graisse à l'épreuve d'une bonne séance de sport. Cette fille était une vraie loque humaine. Comment pouvait-elle plaire à ce lâche d'Hugo ?
En plus c'était le genre de fille à s'occuper du gamin orphelin qui traînait dans l'amphithéâtre. D'ailleurs, pourquoi la police ne l'avait pas reconduit plus tôt à la frontière, il serait mieux dans son pays là où y'a des gens comme lui.
« Faut qu'on parte de là ! S'écria l'arabe. Hugo, tu avais dit que tu es venu en voiture, il faut qu'on la prenne et qu'on se tire d'ici.
-Voilà quelqu'un de mon avis, dit Hugo avec un sourire niais dans la bouche, je ne comptais pas vraiment rester ici de toute manière. »
L'arabe fouilla dans la sacoche de M. Petit, il n'était pas si différent que ça de ses congénères. Il portait peut-être un costume super cher, mais dessous se cachait un instinct de voleur. On ne peut pas aller contre la nature c'est comme ça c'est le Destin. Émilie se gardait bien de parler de tout ce qu'elle pensait en public. Les gens ne comprendraient certainement pas, en fait les gens sont trop cons pour comprendre des concepts simples comme celui de la pureté du sang ou ce genre de chose. C'était pour cette raison qu'elle avait choisis Rémi. Il était blond et avait des yeux bleus. Si elle avait eu des enfants avec lui, leur patrimoine génétique leur aurait donné un sérieux avantage dans la vie. Malheureusement le monde avait décidé de finir et à présent, le chaos régnait en maître sur la surface du globe.
L'arabe dont elle n'avait pas retenu le nom, à quoi bon retenir le nom de ces gens-là, trouva quelques balles supplémentaires dans la sacoche du professeur. Il les mit dans la poche de sa veste.
De son côté, Hugo lâcha enfin Sonia et partit prendre des nouvelles de Bertrand le jeune homme qui était balayeur mais qui était si mignon. Même s'il n'avait pas des cheveux blonds, Émilie en aurait bien fait son quatre heures. Pour être plus précise, avec cette technique, elle réussirait peut-être à rendre jaloux ce crétin d'Hugo qui reviendrait ainsi dans son giron d'admirateurs.
« Tout va bien Bertrand ?
-Oui, ça va bien à part que j'ai failli mourir et que je suis plein de sang.
-Est-ce qu'ils t'ont mordu ?
-Non, ils n'ont pas eu le temps, mais sans ton aide et celle de Youssef, je ne serais plus en état de te faire la conversation. Merci pour tout.
-A charge de revanche ! Relève-toi, on va partir ailleurs. Je pense qu'on est resté trop longtemps ici. »
Bertrand acquiesça.
Les trois hommes rassemblèrent tout ce qui pouvait être rassemblé : armes et nourriture en provenance de la cafétéria. Quelques secondes plus tard, toute la joyeuse troupe sortait dans le couloir vide de la faculté de droit.
On se dirigea vers l'escalier de service et ensuite vers le hall vide du rez-de-chaussée. Puis alors que tout le monde s'apprêtait à sortir, Hugo stoppa net sa marche et déclara d'une voix tremblante :
« La voiture n'est plus là ! »
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