Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

6

Pour le repas de midi, elle mangea un sandwich au jambon et au fromage. Elle finit une nouvelle bouteille d'eau. Il ne lui restait plus que quatre litres et demi d'eau. Elle allait devoir sérieusement se rationner si elle ne voulait pas tomber à cour d'eau prochainement. Certes elle avait bien une ou deux bouteilles de vin, mais elle doutait de l'utilité de s'hydrater avec du vin.

Après le suicide de sa voisine, elle avait tournée et retourné dans son appartement. Elle avait rangé des papiers, elle avait passé le balai et au moment d'aller se doucher, elle remarqua qu'il n'y avait plus d'eau. Elle regarda aussi les cadavres qui se massaient toujours sur le parking.

Ses voisins du dessus faisaient toujours autant de bruit. Ils traînaient des pieds, ils grognaient et ils passaient leur temps à casser des trucs. À chaque nouveau bruit, Leila sursautait. Elle n'avait pas envie de donner des coups de balais à son plafond pour qu'ils arrêtent de faire du bruit, elle se doutait que ce genre de solution ne donnerait rien. Ses voisins du dessus ne faisaient plus partie de la grande confrérie des vivants. Il n'avait pas fallu des heures de réflexion à Leila pour arriver à cette conclusion. Certes, elle ne savait pas grand-chose sur les infectés, mais elle se doutait que des vivants ne passait pas leur temps à grogner. À vrai dire, des vivants bourrés grognaient, mais une cuite qui durait depuis deux jours devait être une cuite légendaire. De plus, il fallait bien dormir de temps à autre quand on boit de l'alcool. Ses voisins du dessus n'avait pas arrêté leur bordel depuis que tout ceci avait commencé.

Leila espérait juste qu'un feu ne se déclarerait pas prochainement. Elle n'avait pas du tout envie d'être jeté sur les routes comme Antoine.

Antoine. Elle avait eu le temps de réfléchir au sujet. Lorsqu'on avait plus de télé, d'internet ou de radio, on avait du temps pour penser. Leila était arrivée à la conclusion que le jeune homme était amoureux d'elle. Certes toutes leurs conversations auraient dû lui mettre la puce à l'oreille, c'était comme le fait qu'elle fut resté relativement vague sur sa récente situation amoureuse. Tout ceci n'avait plus d'importance à présent. Antoine avait dû mourir en venant dans le Sud.

De son côté, elle attendait l'arrivée de son sauveur. Lucas allait venir cela ne faisait aucun doute. Il était policier et en plus il tenait tout le temps ses promesses. Lorsque tout ça avait commencé, il lui avait dit de ne pas bouger de chez elle et qu'il passerait la prendre dès que la situation le permettrait.

Pour le moment, la situation ne semblait pas lui avoir permis de débarquer chez elle comme le messie. Ceci n'avait pas beaucoup d'importance, elle l'attendrait encore pendant plusieurs longues journées. De toute manière, elle n'avait que ça à faire attendre que sa situation se débloque.

Elle commençait à perdre la notion du temps après qu'elle eut fait une sieste dans l'après-midi. Quand tous ces événements avaient-ils commencé ? Était-ce hier ou avant-hier ? Et surtout quelle heure était-il ?

Elle s'était réveillé avec un sale mal de crâne et avec l'impossibilité de s'endormir à nouveau. Elle avait bu un verre d'eau et avait ensuite regardé le soleil qui disparaissait petit à petit.

Alors que l'astre merveilleux lançait ses derniers rayons, deux voitures arrivèrent sur le parking de sa résidence. Une des deux automobiles était une voiture de la police et l'autre était un 4x4 dont elle ne reconnut pas la marque. Le cœur de Leila bondit dans sa poitrine. Elle n'avait aucun doute sur la personne qui venait la chercher.

Les infectés se ruèrent vers les voitures. Plusieurs coups de feu mirent à terre les plus affamés des infectés. Plusieurs personnes sortirent des voitures, elles étaient visiblement toute armée. Il y eut d'autres coups de feu, des têtes de monstres explosèrent dans des giclées de sang. Cependant, a chaque fois qu'un monstre tombait au sol, il y en avait un autre pour le remplacer. Les coups de feu semblaient attirer toujours plus de monstre dans ce parking qui en comprenait déjà un nombre important.

Elle vit enfin celui qu'elle aimait. Son cœur battit plus fort l'espace d'un instant. Son homme ne l'avait pas oublié, il était venu pour la sauver. Elle se sentait plus que jamais amoureuse. Elle ne regrettait pas d'avoir attendu tout ce temps. Elle n'avait jamais perdu la foi de toute manière. Elle savait qu'elle pouvait faire confiance en son sauveur.

Si Leila ne faisait rien, son équipe de sauvetage ne risquait pas de venir la chercher. Il y avait plus grave, si elle ne faisait rien ses sauveteurs risquaient d'y passer un à un. Mais que pouvait-elle faire ? Elle ne possédait pas d'arme qui pouvait arrêter le flot d'infectés qui semblait débouler de tous les endroits.

Elle devait leur donner une chance en sortant le plus rapidement possible de son appartement. Elle pouvait arriver à rejoindre le groupe. Il fallait juste qu'elle sorte enfin de chez elle.

Leila eut une révélation, elle était terrifié à l'idée de sortir de chez elle. Son appartement représentait pour elle le dernier endroit où elle était totalement en sécurité. Elle se berçait d'illusion, il n'y avait aucun endroit sûr dans ce monde et son appartement était certainement le lieu le plus pervers de tous. Il la retenait et bientôt elle n'aurait même plus d'énergie pour faire une sortie. Le manque d'eau et le manque de nourriture aurait finis par la tuer. À présent tout ceci n'avait plus d'importance, son sauveur était enfin arrivé.

Il devait savoir qu'elle était vivante avant toute chose. Son prince charmant ne semblait pas avoir levé la tête pour vérifier qu'elle était bien là.

« Lucas ! J'arrive ! »

Son amoureux en tenue de policier leva la tête et l'aperçu. La scène ne dura qu'un instant, mais elle sembla durer une éternité. Les yeux des deux jeunes gens se croisèrent à quatre étages de différence. Elle le vit sourire. Elle sut enfin que tout irait bien. Elle trouva la force de sortir de chez elle. Elle pouvait tout faire quand elle avait la confiance de celui qu'elle aimait.

Leila se souvint de sa rencontre avec lui.

Elle vient porter plainte pour le vol de son sac dans le Tramway. Elle n'a pas vraiment vu la personne qui lui a volé son sac mais elle s'est aperçu de la perte bien trop tard. Elle s'est assise dans le tramway, elle a posé son sac à côté d'elle, perdu dans la contemplation de sa ville, elle n'a rien senti. Lorsqu'elle s'est aperçu du vol c'est déjà trop tard.

Au premier coup d'œil avec le policier qui l'accueille au commissariat, elle sait que quelque chose est en train de se produire. Elle ne sait pas ce qu'il se passe, elle n'a jamais vraiment connu ce genre de sensation. C'est comme si elle voit le jeune homme entouré d'étoile et d'éclair, elle se demande si elle ne va pas tomber dans les pommes, mais elle n'en fait rien.

Le fonctionnaire de police est bel homme, l'uniforme lui va bien. Il semble sportif et sous la chemise blanche. Leila imagine déjà les pectoraux et les abdominaux du jeune homme. Elle n'a jamais ce genre de penser coquine, elle ne comprend pas ce qu'il se passe. Lorsque le policier sourit pour lui dire que tout va bien se passer, elle voit presque son cœur bondir hors de sa poitrine. Elle a les mains moites et se sent extrêmement stupide tout d'un coup.

Sa voix est douce et suave, elle aimerait l'entendre encore et encore, elle désire que le jeune homme lui susurre des mots doux à l'oreille. Elle sait que rien ne lui fera plus plaisir. Elle lui suit pour s'installer dans un bureau, elle regarde ses fesses qui se dessinent sous son pantalon. À nouveau elle ne se reconnaît pas, elle n'est pas ce genre de fille habituellement.

Elle détaille ensuite son visage, des yeux bleus et profond comme un océan de douceur, des cheveux coupés courts et qu'elle a envie de caresser. Un visage d'homme bien carré et bien viril. Elle sent que le rouge lui monte aux joues, mais elle n'a aucun moyen de contrôler la suite des événements.

Le fonctionnaire de police prend sa plainte. Au moment de se quitter, il lui donne un papier avec un numéro de téléphone.

« Je m'appelle Lucas, dit-il. »

Elle sourit bêtement et sort du commissariat. Plusieurs heures durant, elle continue de sourire bêtement.

Le soir même, elle le rappelle pour savoir où en est l'enquête et surtout pour essayer de l'inviter à boire un verre avec lui.

Le lendemain, ils sortent ensemble pour la première fois, ils s'échangent un long et langoureux baiser.

Le surlendemain, ils se revoient chez Lucas, ils font l'amour. Au matin, ils décident de se revoir au plus vite.

Ce matin-là était celui du 1er novembre. Tout ceci s'était passé il y a trois jours. Leila savait pourtant qu'elle aimait Lucas. Il était celui qu'elle avait attendu toute sa vie.

Malgré le monde déliquescent autour d'eux, elle savait qu'elle passerait tout le reste de sa vie à ses côtés. Elle se doutait que leurs vies ne risquaient pas d'être très longues, mais au fond, elle n'en avait cure. Elle pouvait se permettre au final de connaître quelques instants de bonheur pur avant de passer de l'autre côté.

L'instant magique où les deux amants s'observait, fut atrocement brisé par un infecté. Pendant que Lucas admirait sa bien aimée, il n'avait plus fait attention aux monstres qui menaçaient autour de lui. À la distance où elle se trouvait, Leila ne vit pas très bien ce qu'il se passa. Elle observa avec horreur, un des infectés sauter sur Lucas. Les deux corps tombèrent au sol. Lucas se débattit et finalement, il réussit à achever le mort vivant.

Leila avait eu peur pour rien. Son amour se relevait sans qu'il y ait de blessures. Elle n'avait plus de temps à perdre. Elle revint rapidement dans son salon et prit son sac à dos. Elle emporta un long couteau de cuisine, on n'était jamais trop prudent.

Elle se retrouva face à sa porte. L'instant ne dura qu'une longue seconde mais appréhension était bien là. Elle tourna le verrou et sorti de chez elle. Elle fit un pas dans le couloir. Elle était libre. Elle pouvait le faire. Tout en avançant d'un pas rapide, elle se dirigea vers ses escaliers. Quatre étages, la séparait de son objectif ultime. Une petite baie vitré éclairait mollement les marches. Avec la plus grande des précautions, elle descendit une à une les marches. Elle arriva au rez de chaussé et tomba nez à nez avec un infecté qui tentait désespérément de sortir par la porte qui menait au hall et qui s'ouvrait de l'intérieur. Le cadavre ambulant tapait bêtement avec des poings rougis par le sang. Il y avait deux traces écarlates qui se dessinaient de manière parallèle.

L'arrivée de la jeune femme donna un but à l'infecté qui se retourna pour offrir son horrible rictus. Le cadavre était celui de sa voisine du second étage. Habituellement c'était une vieille dame très sympathique qui aimait promener son chien à des heures impossibles. Si l'on exceptait son odeur habituelle de vieille, cette dame était très cordiale. Elle aimait parler de la pluie et du beau temps dans l'ascenseur.

À présent, son corps flétrit était couvert de plaies béantes. Ses yeux n'avaient plus aucune vivacité. Sa robe était couverte de sang, c'était comme si elle avait vomi ses boyaux sur elle-même sans se douter que ceci n'avait vraiment rien d'esthétique.

Sa voisine était la seule chose qui l'empêchait d'aller rejoindre celui qu'elle aimait. Lorsqu'elle avait encore la télé, elle avait entendu qu'il fallait viser la tête pour réussir à tuer définitivement les infectés.

Leila leva le couteau.

« Viens ici ! Saloperie de monstre. »

La vielle ne se fit pas prier, elle s'élança sur Leila qui regretta déjà de l'avoir provoqué. La jeune femme se demanda pendant une seconde si elle serait capable de tuer un autre être humain. Rien dans toute sa vie ne l'avait vraiment préparer à enfoncer un couteau dans la tête d'une dame âgée qui essayait de la manger.

Elle frappa. Sans réfléchir et par pur instinct de défense elle frappa de toutes ses forces. La lame s'enfonça entre les deux yeux. Tous mouvements de la vielle furent bloqué et elle tomba au sol. Leila ne se connaissait même pas cette incroyable force. Elle retira la lame sans regarder tout le sang qui en coulait. Elle n'avait jamais apprécier la vision de ce liquide et son odeur métallique. Elle déglutit, ce n'était pas le moment de vomir ou d'avoir des remords. Elle vivait à présent dans un monde où seul les tueurs auraient un avenir.

Elle sortit dans le hall de l'immeuble. Il n'y avait pas d'autres infectés qui attendaient son arrivée. Elle remercia Lucas et ses amis de prendre tous ces risques pour elle. Elle courut jusqu'à la porte de son immeuble. Cette dernière ne fermait plus depuis quelque temps. À présent, elle était grande ouverte sur le monde extérieur.

Son groupe de sauveur tirait toujours et massacrait toujours tous les monstres qui avaient le malheur de ne pas respecter une distance de sécurité. Elle ne connaissait aucun des amis de Lucas et ces derniers semblaient venir d'horizon radicalement différent. Il y en avait même un qui portait une veste militaire quasiment couverte de sang. Quelque chose lui disait qu'elle avait déjà rencontré cet homme ailleurs, mais avec tous les événements qui venaient de se produire, elle ne se souvenait plus vraiment de toutes les personnes qu'elle avait croisées un jour.

Les monstres avaient été momentanément repoussés. Cela ne durerait que quelques instants, mais elle profita de cette chance pour slalomer entre les corps sans vie qui jonchaient le sol.

Elle tomba dans les bras de Lucas tout en prenant soin de ne pas le blesser avec son couteau de cuisine qui avait envoyé sa voisine dans un monde meilleur.

« Merci, mon amour, merci d'être venu me chercher.

-Merci à toi de m'avoir attendue. »

Ils échangèrent un court mais intense baiser. Elle avait dû mal à lui dire à quel point elle était heureuse. Le jeune policier illuminait son monde, les cadavres, le virus et la merde informe qu'était devenu la Terre n'avait plus d'importance à ses côtés. Depuis Lucas, elle voyait le monde comme un terrain de jeu neuf et beau.

« Faut qu'on décolle Lucas, dit le type avec le treillis militaire.

-OK tous en voiture on y va. »

Leila monta à l'arrière du côté du passager dans la voiture de police avec Lucas. Aux deux places de devant, il y avait un cinquantenaire avec une longue tignasse blanche et grasse sur la tête et à côté un jeune homme noir avec des cheveux coupés très court. Elle ne prit pas le temps de détailler les visages des deux hommes, la seule chose qui l'intéressait, était celui qu'elle aimait et qui lui tenait la main.

« Je pense que je rêve, susurra Leila, il me semble que ça fait des années que je ne t'ai vu.

-On a eu beaucoup de soucis on va dire, on s'est caché et enfermé dans le polygone, mais l'endroit a été attaqué par les cadavres. Heureusement on avait des armes, mais il a fallu fuir. On a perdu beaucoup de gens biens. Une fois qu'on était sur la route, j'ai convaincu le groupe de faire un crochet par chez toi avant le grand départ.

-Merci d'être venu me chercher, tu m'as sauvé la vie. C'est quoi votre idée de grand départ.

-On va en Lozère, dit le vieil homme qui conduisait. Le pays des montagnes, des vaches et surtout la région la moins peuplée de France. J'ai une ferme coopérative là-bas. Vous y serez bien les tourtereaux ! On y sera tous bien. »

Le jeune noir se retourna vers Lucas. Il parla avec un très fort accent africain. Leila n'y connaissait rien aux accents de l'Afrique noire, elle n'arriva pas à le situer dans le continent.

« Lucas, j'ai cru voir que tu as été blessé quand cet infecté t'as sauté dessus, non ?

-Je me suis égratigné le bras quand je suis tombé, mais je n'ai pas été mordu. Ne t'inquiète pas !

-D'accord pas de soucis. Montre-moi ça quand même.

-Non, ça ira. Je t'ai dit que ça n'était pas grand-chose.

-Ce n'était pas une question. Le médecin c'est moi ici. »

Pendant une seconde, l'air devint lourd à cause de la tension ambiante. Leila entendait son cœur battre un peu plus fort dans sa poitrine. Les deux hommes se regardaient avec défis. C'était comme si une vielle tension larvée revenait au goût du jour sur cette simple blessure.

« Ce n'est pas grave, Lucas, tu peux lui montrer ce que tu as, je suis sûr que ce n'est rien. »

Alors qu'elle prononçait ces paroles, elle remarqua que de la sueur perlait sur le front de Lucas. Ce dernier blanchissait quasiment de seconde en seconde. Son amour semblait de plus en plus stressé. Elle n'arrivait pas à croire qu'il pouvait lui cacher quelque chose. Elle pensait le connaître assez après tout ce qu'ils avaient vécu depuis le début de la semaine. Elle lui faisait surtout aveuglément confiance.

L'homme de couleur pointa une arme sur le front de celui qu'elle aimait.

« Qu'est-ce que vous faites vous voyez bien qu'il n'y a pas de soucis. Pointez ça ailleurs !

-Désolé, mais votre petit ami nous cache quelque chose de grave.

-Posez ce putain de flingue. J'ai une lame de dix centimètres dans les mains. Si tu appuies sur la détente, je vais te transpercer le dos.

-Mais t'es stupide ou tu le fais exprès ? Tu ne vois pas qu'il est infecté et qu'il va se transformer.

-Non, tout va bien ! Il est stressé parce que vous lui pointer un flingue sur sa tête pauvre connard. »

Lucas enleva son gant et leva la manche de sa chemise. Leila cru que son cœur allait s'arrêter. Son amour portait les stigmates d'une morsure. Certes, elle n'était pas profonde, mais tout autour de la blessure la peau prenait petit à petit une teinte de plus en plus dégoûtante.

« Je suis désolé, Leila de t'avoir menti. »

Ce fut à ce moment précis, que la jeune femme réalisa que s'il avait été blessé c'était de sa faute. Elle se souvint du moment où elle l'avait appelé à sa fenêtre. Elle l'avait condamné. Elle en aurait crié tellement le sort s'acharnait sur elle tout d'un coup.

« C'est de ma faute si tu t'es fais mordre.

-Ne dit pas de bêtise mon amour.

-Bon les tourtereaux, intervint le docteur africain toujours en pointant le pistolet sur Lucas, on fait quoi ? »

Leila n'aurait pas su répondre à cette question. Il y avait trop de sentiments qui se mêlaient à son instinct de survie et à sa logique. Elle s'apercevait néanmoins de cet état de fait et de sa totale impuissance devant.

« Arrête la voiture dès que tu peux, répondit enfin Lucas. »

La nuit tombait lentement sur la ville. Le conducteur de la voiture de police prenait tous les chemins en sens interdit pour éviter les bouchons. Ils se trouvaient actuellement à quelques kilomètres de la sortie de la ville sur l'A750.

Le Lozérien s'arrêta en douceur. De l'autre côté de la route, il y avait un embouteillage immense. Il n'y avait plus que des cadavres à moitié dévoré à la place des conducteurs ou des infectés enfermés dans des voitures. Il semblait que tous les cadavres ambulants en état de marcher aient fuis cet endroit.

Le 4x4 s'arrêta aussi ses occupants en sortirent en même temps que Leila et Lucas.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda le type avec la veste militaire ensanglanté. »

Lucas lui montra sa main qui pourrissait de plus en plus à chaque seconde.

« Je suis désolé mec, tu sais ce qu'il te reste à faire. »

Leila connaissait ce type c'était certain. Mais où avait-elle bien pu le voir ? Cela n'avait aucune importance pour le moment. Elle préférait se concentrer sur les derniers instants de celui qu'elle aimait.

« J'ai encore un peu de temps avant de me transformer. Je ne suis pas un danger pour le moment. »

Les larmes montaient aux yeux de Leila. Elle avait le souffle coupé et elle se sentait de plus en plus oppressé. Normalement, son héros ne devait pas mourir de cette manière, pas après tous les efforts qu'il avait faits pour venir la chercher, pas après tous ces sacrifices.

« Je vais bien... »

Tout en disant ces paroles, Lucas chancela. Leila le rattrapa et l'aida à s'asseoir au sol contre la voiture de police. Alors qu'elle le touchait, elle sentit que son corps était brûlant. S'il avait de la fièvre cela voulait dire que son organisme combattait le mal qui le rongeait petit à petit. Peut-être qu'il y avait de l'espoir, il devait bien exister sur terre des gens qui étaient immunisé à ce fléau.

« Lutte mon amour, je suis sûr que ce virus peut -être combattu. Cette merde peut être vaincue. Bat-toi mon chéri ! Je ne veux pas être seule dans ce monde. Je ne le supporterai pas !

-Leila, je suis désolé, mais cette chose est plus forte que moi, je sens déjà le froid qui envahie mon cœur. Putain, j'ai pas envie de finir comme ça, mais je ne dois pas revenir, je ne dois pas devenir comme eux.

-Tu ne seras pas comme eux ! Tu les as combattus alors qu'ils voulaient te tuer ! Tu peux combattre ce virus qui est en toi. Bat-toi ! »

Elle avait envie de hurler, de maudire Dieu et le destin, mais au fond de son cœur, elle savait que rien ne pourrait l'aider. Le vain espoir qu'elle avait, pouvait lui faire croire n'importe quoi ! Elle avait tellement envie de s'accrocher à ce vain sursis qui laissait encore quelques trop courtes minutes de répit à son homme.

Il fallait qu'elle trouve une solution, il le fallait absolument.

L'homme à la veste militaire lui toucha l'épaule. Elle n'avait pas envie de ça, elle ne voulait pas qu'on la plaigne. Elle n'avait guère besoin de cet inutile réconfort. Elle désirait juste que Lucas vive.

« Je suis désolé Leila, mais tu ne peux rien, j'ai déjà vu ceci arriver une dizaine de fois, c'est inéluctable et irréversible. »

Pourquoi ce type était-il si familier tout d'un coup ? Pourquoi est-ce qu'il la tutoyait ?

« Qu'est-ce que vous en savez ? Est-ce que vous avez perdu celle que vous aimez ?

-Je suis désolé pour toi, dit-il, mais je n'ai pas pu la protéger... »

Leila se retourna, elle ne comprenait plus rien. Qui était ce type ? Elle l'observa, le détailla et soudain elle comprit.

Elle sut qui ce jeune homme était. Elle se releva pour lui faire face. Ceci n'était pas possible, cela ne pouvait pas se produire, pas maintenant, pas de cette façon. Elle ne pouvait pas apprendre la mort de tous ceux qu'elle aimait de cette manière !

« Hugo ? C'est impossible.

-Je me demandais quand tu allais me reconnaître, certes on ne s'est croisé qu'une seule fois, mais je pensais que ta sœur t'avait un peu plus parlé de moi. Elle a réussi à m'avouer ses sentiments. Mais...

-Non, non, non, pas elle, c'est un putain de cauchemar, je vais me réveiller.

-Sonia est morte, elle a été abattu. Je te raconterais ceci à un moment plus approprié. »

Il n'y avait pas pire moment pour apprendre ceci. Alors que son amour mourrait, elle apprenait que sa petite sœur adorée n'était plus de ce monde. Certes elle n'avait plus de nouvelle d'elle depuis le début de l'infection, mais elle gardait ce stupide espoir qu'elle avait trouvé un refuge ou un moyen de fuir cet enfer.

Leila ne pouvait plus vivre dans ce monde. Elle pointa le couteau contre sa gorge. Elle était réellement prête à le faire. Elle pouvait s'ouvrir pour en finir, tout ceci n'avait plus d'importance. Sa douleur était tellement énorme qu'elle avait juste l'envie d'en finit. Elle ne pouvait plus supporter ce monde, cette peur constante d'être attaquer et toutes les pertes qu'elle allait devoir endurer. C'était sa voisine qui avait eu raison lorsqu'elle s'était jeté par la fenêtre, elle aurait dû l'imiter à ce moment-là. Elle aurait pu éviter de souffrir.

« Leila... ne fais pas... ça... »

La voix de Lucas n'était qu'un faible râle. Personne ne semblait prêt à la stopper dans son geste. De toute manière, ce n'était pas un appel à l'aide qu'elle lançait au monde, c'était surtout l'envie d'en finir.

« Mon amour, si tu pars, je me tuerai, un monde sans toi n'est pas vivable.

-Leila... vit... S'il te plaît...

-BAT-TOI !!! Hurla la jeune femme. Tu peux le faire ! »

L'espace d'une seconde, elle crut voir une lueur de défis face à la mort au fond de l'œil de Lucas. Son amour voulait se battre, il pouvait se battre, il allait vaincre, elle laissa le couteau glisser au sol. Elle n'était plus en mesure de réfléchir logiquement. Son ascenseur émotionnel était devenu fou depuis quelque temps. Elle voulait rire mais des larmes coulaient sur ses joues, elle voulait hurler de joie ou mourir. Elle voulait faire tant de chose en même temps qu'elle perdait le fil de ses pensées. D'ailleurs tout se bousculait trop vite dans sa conscience. Son corps tremblait, elle avait envie de vomir. Elle voulait tout et son contraire et rien ne pourrait lui apporter le calme tant désiré.

La seconde suivante, toute lueur avait disparu dans les yeux de Lucas. Sa tête inanimée se pencha sur sa poitrine. Il était mort.

« Non, non, non, non, ne me fais pas ça, réveille-toi, fait- le s'il te plaît, réveille-toi bordel, ne me laisse pas, ne me laisse pas !!! »

Alors qu'elle prononçait ces mots, elle sentait qu'elle tombait de plus en plus dans la folie. Elle ne contrôlait plus rien. Derrière elle dans ce qui semblait être un autre monde, elle entendit qu'une personne enlevait la sécurité de son arme. Elle ne réfléchit plus, elle agit. Elle prit le pistolet de service dans la ceinture de Lucas et elle se retourna vivement. Par réflexe, elle enleva la sécurité, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait, mais elle avait dû voir ça à la télé une fois.

Hugo pointait son arme sur Lucas, elle pointa son arme sur Hugo.

« Hugo, pose ton flingue sinon je te fais sauter la cervelle !

-Leila, arrête ça, il est foutu, tu ne le vois pas ?

-Non il n'est pas foutu, j'ai vu dans ses yeux qu'il était en train de combattre. Il n'est pas mort, il combat le mal qui le ronge !

-On ne peut pas combattre ce virus, je te l'ai dit et il te l'a dit, ce virus ne peut pas être combattu, il va se transformer à présent. Pose ton arme, je ne veux pas te faire de mal mais lorsqu'il se réveillera, lui t'en fera !

-Il m'aime, il n'osera jamais faire ça ! Je sais qu'il est immunisé. Il va s'en tirer ! »

Les larmes qui ne cessaient de couler troublait sa vision. Elle ne voyait plus Hugo clairement, son bras tremblait et un coup pouvait partir à tout moment.

Hugo pointa son arme sur elle.

Il y eut un instant, un simple instant de calme. Une simple seconde de repos au milieu de toute cette folie destructrice. Un petit moment qui à peine appréhendé par chacun des acteurs de ce drame disparu.

Tout se produisit ensuite en même temps. Le médecin Africain attrapa la main de Leila, un coup de feu parti et érafla Hugo au front. Le jeune homme tomba au sol. Du sang semblait couler de sa blessure, mais ceci n'avait aucune importance. Lucas eut un spasme et s'éveilla, les autres occupants des deux voitures, n'avaient pas osé bouger depuis le début de la scène. Ils ne connaissaient pas Leila et n'avaient pas envie de se mêler de cette affaire.

« Lâche-moi, cria Leila. »

Le médecin serra tellement fort la main de Leila que son arme tomba au sol. Elle était, à présent, totalement impuissante. Alors qu'elle se débattait, les bras d'homme du médecin l'entourait. Elle pleurait plus que jamais.

Elle entendit la voix de Lucas qui parlait à la face du monde.

« Ce... n'est... pas... un virus... »

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro