26
La dernière chose à laquelle Hugo pouvait s'attendre lui sauva la vie et le condamna. L'hélicoptère s'écrasa sur l'immeuble. Les pales s'envolèrent dans le plus pur illogisme possible et le feu gicla de toutes parts. La tour trembla mais heureusement elle ne s'écroula pas. Certes, ni Hugo ni Émilie ne se trouvaient proches de l'endroit où l'hélicoptère s'était encastré dans le Triangle, mais tous deux ne manquèrent pas de trouver que la température montait dangereusement.
Les flammes formaient un ballet des plus magnifiques, elles ressemblaient à des nuages que l'on verrait en accéléré. Les débris de l'appareil jonchèrent le toit de la tour mais par miracle aucun ne toucha Hugo qui était toujours allongé au sol.
Émilie qui n'avait pas eu le temps de tirer était vaillamment restée debout alors que le bon sens lui disait de se jeter au sol. Elle voulait achever Hugo avant de penser à autre chose. Comme si l'explosion n'avait jamais eu lieu elle leva son arme et tira... et tira... et tira.
Elle n'avait plus son arme, elle n'avait plus sa main, elle n'avait plus son bras.
Du sang giclait par alternance de son moignon. Elle regardait Hugo sans comprendre ce qui lui arrivait. Elle avait un air stupide dans les yeux, comme si elle ne pouvait pas comprendre un mot vraiment compliqué et qu'elle avait honte de le dire à quelqu'un.
Hugo se releva avec sa main gauche. Avec la même main, il ramassa son revolver. Émilie tomba à genoux sans une parole, mais avec la bouche ouverte. Hugo sentait qu'elle avait quelque chose à dire mais que ça ne pouvait pas sortir. Il se rapprocha d'elle et pointa son arme entre ses deux yeux. Le revolver lui semblait tellement lourd à ce moment précis.
Dans sa tête tout s'embrouillait. Il regarda le cadavre inerte de Sonia et il ne pensa qu'à la vengeance, mais il ne voulait pas devenir un meurtrier. Il ne voulait pas être comme ce crétin de Rémi ou cette salope qui se tenait encore devant lui. Il ne voulait pas tomber dans l'engrenage sans fin de la vengeance. Il ne voulait pas que le dernier représentant de l'humanité à Montpellier commette un dernier crime. En posant son regard sur la pâle jeune fille, il se souvint de l'avoir aimée, il se souvint d'avoir aimé ses cheveux frisés, sa taille fine et svelte, ses grands yeux plein de gentillesse, il avait aimé leurs discussions et leur complicité, même si tout ceci n'avait était que dans un seul sens.
Au bout d'un moment les sons sortirent enfin de la bouche d'Émilie :
« Je... je suis... dé... désolée... »
Hugo tremblait l'espace d'un instant, il sut qu'il pouvait tout lui pardonner. De toute manière, n'avait-il pas prévu la mort de Rémi pour qu'Émilie lui tombe dans les bras, la veille au volant de la voiture d'Eddie ?
Il pouvait lui pardonner, il pouvait le faire, il pouvait redevenir, son amoureux transi et frustré, il avait le choix entre ses mains.
« Oh mon Émilie, tu ne peux pas imaginer à quel point je suis désolé. »
La jeune femme lui offrit un sourire angélique, comme si elle se sentait à nouveau belle et vivante. Hugo avait ce pouvoir sur elle, il pouvait la rendre belle rien qu'en lui donnant sa confiance.
« Hugo... Je t'ai toujours aimé...
-Tu ne changeras jamais, salope, dit Hugo en tuant Émilie. »
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