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19

Quelle heure peut-il bien être ?

Hugo avait perdu toute notion du temps. Adossé à la rambarde de la fenêtre du premier étage, il observait les lumières nocturnes de la ville de Montpellier. Certes, un immeuble lui barrait la vue de l'horizon à cinq mètres de lui, mais il avait pu assister à l'agonie du jour et à l'arrivée de la nuit. Il s'émerveillait de choses tellement simples comme s'il découvrait de la beauté dans les événements du quotidien de la vie. Dans quelques heures, il risquait de mourir et la dernière chose qu'il voulait, c'était de passer les derniers instants de sa vie à se morfondre sur le sort du monde.

Au second étage, Fred préparait les armes qui leur serviraient pour leur grande sortie. Il avait rassuré tout le monde en disant qu'il choisirait des armes adaptées à chacun. Hugo ne savait pas ce que ceci signifiait. Il aurait préféré passer une vie plus longue et plus tranquille sans arme qu'une vie avec la peur au ventre avec une arme adaptée à lui.

À un moment dans la soirée, Fred était descendu. Il était entré dans la chambre de sa mère, la même chambre où Samuel était rentré quelque temps plus tôt. Il y avait eu une détonation et sans un mot, l'adolescent orphelin était remonté dans la cache d'arme de son père.

Les témoins de la scène ne cherchèrent pas un seul instant à s'interposer où à discuter. Un silence de mort s'était alors abattu dans tout l'appartement. Il ne s'était rompu que lorsque Hugo avait demandé à Youssef une cigarette.

« Ce truc va te tuer, avait déclaré l'homme d'affaire. »

Hugo n'avait pas su s'il fallait rire ou pleurer, il avait allumé la clope.

Chacun son tour, les survivants prenaient une douche puis s'ils le désiraient, Fred avait mis à leur disposition des vêtements. Trop content de quitter sa tenue de plongeur, Hugo s'était retrouvé avec une tenue kaki de militaire. Il y avait tout, des Rangers aux pieds jusqu'à la veste remplie de poches. Le jeune homme se sentait étranger à ce costume comme s'il allait à une soirée à thème.

Émilie et Bertrand avaient disparu depuis quelque temps, la jeune femme devait être en train d'assouvir son infatigable appétit sexuel. Hugo était très heureux de ne plus la voir. Il ne la supportait plus, c'était comme si son masque était tombé et qu'à présent elle apparaissait comme une simple traînée.

Sur le divan en cuir, Sonia dormait. Hugo l'enviait presque, s'il avait vraiment voulu dormir, des somnifères n'auraient peut-être pas suffit. Il voulait profiter de chaque moment tant que l'ombre d'une confrontation avec les monstres demeurait d'actualité. Il avait vu trop de gens morts pour la journée, il n'arrivait pas à comprendre comment il avait fait pour se reposer dans l'après midi.

Le comble de l'horreur avait été atteint lorsqu'il avait vu le cadavre de Jacob étendu au sol. Le monde devenait fou et le sommeil ne lui apporterait que des rêves troubles. Il ne voulait pas tenter l'expérience pour le moment. Peut-être lorsqu'il serait dans l'hélicoptère, il s'accorderait quelques instants de vrai repos où il ne penserait pas à un avenir plus que compromis ou à la horde de morts vivants qui peuplait à présent la belle planète bleue.

Sonia avait pleuré, elle était resté inconsolable depuis la mort de Jacob, Hugo s'était alors demandé comment il pourrait la réconforter, il n'avait rien trouvé. Elle s'était endormie sans rien avaler. Hugo avait trouvé la force de manger un sandwich, mais il se demandait encore comment il avait fait pour ne pas vomir. Sonia avait eu moins de chance, elle était allée plusieurs fois aux toilettes pour vider son estomac entre deux pleurs.

Hugo pensait seul à la fenêtre de l'appartement alors que la fumée s'échappait de ses poumons. Il pensait à tous les gens qu'il avait connus, à Eddie qu'il avait tué d'un coup de couteau, à Jean-Mathieu qui avait peut-être eu la chance de s'en tirer, à Monsieur Petit qui était devenu fou avant de tuer Rémi et sa thésarde, il pensait aussi à tous les anonymes qui avaient oublié leur nom et qui marchaient sans but à la recherche de gens encore sains. Il les entendait, ils criaient et grognaient dans la nuit. Le vent apportait leurs suppliques désespérées. Ils étaient les autres, les ennemis, ceux à qui on ne veut pas ressembler, ceux qui n'avaient plus d'humanité mais qui marchaient quand même.

Perché sur le petit balcon, Hugo se voyait comme le dernier homme sur terre, après lui qui prendrait le temps de regarder à travers sa fenêtre pour observer une nuit d'automne. Les autres personnes de l'appartement s'affairaient à diverses tâches : dormir, préparer des armes, baiser ou comme Youssef chercher de l'alcool pour oublier que demain il faudrait mourir et rejoindre les rangs de l'armée des monstres qui peuplait le monde.

Au ciel comme sur terre, il n'y avait plus d'espoir, plus de porte de sortie, plus de lendemain. Même, si le plan complètement dingue du défunt Robert fonctionnait, où iraient tous les survivants ? Faudrait-il qu'ils repeuplent la terre une fois la menace exterminée ?

Il n'avait plus très envie d'avoir des enfants à cette heure dépressive de la nuit, même si Sonia le suppliait de lui faire l'amour ce qui ne risquait pas d'arriver, il n'avait pas très envie de penser au sexe dans de telles circonstances, il n'était pas comme Émilie...

L'action qui se produisit devant ses yeux lui parut irréelle, mais elle eut bien lieu. Plus tard, il se demanda en y repensant pourquoi cet événement n'avait pas eu lieu plus tôt.

Sans aucun signe avertisseur, l'électricité fut coupée. Toutes les lumières de dehors comme celles de dedans s'éteignirent en plongeant la ville dans les ténèbres. Un frisson parcourut l'échine d'Hugo, les monstres avaient redoublé de puissance dans leur cri au moment où Montpellier avait été plongé dans la pénombre. C'était comme s'ils fêtaient la fin de l'humanité symbolisée par les technologies dépendantes de l'électricité. Un nouvel âge de ténèbres pouvait à présent commencer.

Toute trace de pollution lumineuse ayant disparu, les étoiles réapparurent. Le spectacle qui s'offrit à ses yeux le fit pleurer. Depuis combien de temps n'avait-il pas pris le temps de regarder simplement ces milliers de soleils qui brillaient dans l'univers. Ils étaient autant de diamants n'existant que pour le seul humain qui pouvait encore admirer leur beauté. Hugo se sentait tellement petit et tellement privilégié d'avoir ce magnifique spectacle à portée des yeux.

Il n'avait jamais vraiment songé à s'intéresser à l'astronomie, mais il regretta ce choix en contemplant le fascinant et envoûtant ballet glacé qui se présentait devant lui. Derrière celles qui rayonnaient avec intensité, il pouvait voir un tapis d'autres qui irradiaient plus faiblement l'immensité du firmament.

Ses états d'âme lui semblaient encore plus pesants en voyant ce délire de minuscules lumières incrustées sur ce fond noir. Il souhaitait tellement pouvoir passer d'autres nuits à les contempler, mais il ne savait même plus s'il avait envie de combattre. Se laisser aller à une mort rapide serait tellement plus facile. Pourquoi combattrait-il encore ? Pourquoi laisserait-il à d'autres le choix de la fin de son existence ? Pourquoi vivre ?

Il ne trouva aucune réponse à ces questions, même l'amour ne pesait rien devant la fatalité de la mort qui les attendait tous. Il n'avait pas envie de souffrir en voyant mourir Sonia à qui il s'attachait de plus en plus. S'il mourait maintenant, il ne souffrirait plus et les monstres n'auraient pas son corps dépouillé de toute humanité. Il manquerait à Sonia.

Ce fut cette dernière pensée qui le fit revenir à la raison. S'il mourait, Sonia celle qui l'aimait depuis le début serait brisée alors que le rêve de sa vie venait de s'accomplir. Il pouvait se mettre à sa place et la comprendre. Il lui restait encore assez d'humanité et d'empathie pour ne pas vouloir faire de mal à la jeune femme.

Il détourna les yeux du ciel pour regarder Sonia, il la trouvait belle alors qu'elle dormait sur le canapé, il n'aurait jamais cru qu'il était capable de penser ça d'elle mais depuis cette après midi, la plupart des valeurs dans lesquelles il croyait, volaient en éclat.

« J'ai trouvé du whisky, chuchota Youssef. »

Hugo le rejoint sur la table. Il prit le verre que lui tendit l'arabe.

« Normalement, nous autres musulmans, nous ne buvons jamais d'alcool. Mais ce n'est pas tous les jours qu'Allah envoie son jugement dernier sur terre.

-C'est sûr...

-De toute manière, je n'ai jamais été pratiquant, j'ai appris à aimer le porc et je n'ai jamais pratiqué le ramadan, mes parents était plutôt cool sur les questions religieuses. Et toi ? Quelle est ta religion Hugo ?

-Je suis théiste, je crois en Dieu parce qu'il est stupide de ne pas y croire, mais je suis plutôt contre toutes les utilisations religieuses qu'on en a faites.

-Comment ça ?

-Eh bien, je ne suis pas contre l'idée de rendre un culte à Dieu, mais je suis contre le fait que l'on m'impose ce culte par l'intermédiaire d'une quelconque religion. La religion a déjà fait trop de victimes dans le monde. Les prêtres, les imams, les rabbins, les pasteurs et les moines oublient bien souvent que la religion est un choix personnel qu'il ne faut pas imposer. Ils oublient aussi le message d'amour contenu dans tous les textes sacrés.

-Je suis d'accord avec toi, la plupart des gens racistes que j'ai rencontrés dans ma vie était persuadé d'être de bons chrétiens, mais leur hypocrisie sautait aux yeux. Je me demande s'ils allaient se faire absoudre le dimanche dans leur église alors qu'ils insultaient des gens différents d'eux. C'est la même chose avec les musulmans fanatiques qui sont persuadés que le fait de tuer des gens leur apportera le paradis.

-Je bois au paradis et au ciel, dit Hugo en levant son verre. La meilleure invention de l'église catholique pour légitimer l'enfer que nous vivons déjà sur terre !

-Je lève mon verre avec toi, dit Youssef.

-D'ailleurs ne t'es-tu jamais demander pourquoi l'enfer ?

-Je ne comprends pas.

-Pourquoi alors que Dieu est amour, permettrait-il à ses enfants de rôtir pour l'éternité en enfer ? La vie n'est-elle pas assez dure comme ça pour qu'ensuite on atterrisse dans un lieu puant pour l'éternité ? C'est comme si tu avais un enfant et qu'à la première bêtise tu lui mettais la main dans un brasier ! Dis-moi quel père serait capable de ça ?

- Un sacré putain de père indigne !

-Exactement, reprit Hugo, alors faudrait qu'on m'explique pourquoi les méchants méritent-ils un enfer éternel pour quelques années de péché ! C'est stupide et cruel. »

Les deux hommes assis l'un en face de l'autre gardèrent un silence gêné pendant quelques instants. Ils sirotaient tranquillement leur verre de whisky. Ce fut Youssef qui parla en premier.

« Le problème c'est que Dieu semble permettre ce qui est en train de nous arriver...

-Peut-être qu'il le permet et peut-être même qu'il l'encourage ! Imagine un instant qu'il regardait la situation sur la terre, qu'est-ce qu'il voyait ? Ses enfants en train de se haïr, de se battre et de s'entre-tuer, le tout en invoquant sa puissance divine pour massacrer leur frère.

-Tu crois que ce virus est une punition divine ?

-Je crois surtout qu'on ne saura jamais le pourquoi de cette chose. De toute façon, on s'en fiche de savoir pourquoi ! La seule chose qu'il faut se demander c'est comment on peut survivre à cette chose. Je doute qu'il y ait un moyen de vivre bien longtemps dans ce monde dévasté.

-Tu es vraiment négatif Hugo, j'imagine qu'il y a des havres de paix dans le monde, il doit y avoir des îles qui ne sont pas touchées par ce mal.

-Je pense que ce qui devrait nous faire le plus peur ce ne sont pas les monstres, mais plutôt les survivants. Les événements de la fac de droit nous ont prouvé qu'on risque autant avec les survivants qu'avec les monstres. Il doit y avoir des tas de gens prêts à tuer des humains non infectés dans le seul but de survivre. Ce fléau fait ressortir ce qu'il y a de plus sombre dans chacun d'entre nous.

-Ce n'est pas une raison pour ne plus croire en l'humanité ! Un nouvel ordre mondial devra apparaître lorsque le virus sera endigué, je pense que ce sera un ordre plus juste et plus solidaire. Nous ne pouvons pas continuer à nous faire la guerre en sachant que l'on peut tout perdre d'un instant à l'autre !

-J'espère que tu as raison... Mais je ne pense pas que quelque chose de bien pourra sortir de tout ce mal. »

Bien que la fenêtre soit fermée, ils entendaient toujours les cris des monstres qui venaient de l'extérieur. Hugo tremblait mais ce n'était pas à cause du froid. Il avait peur. L'attente de la sortie et de la mort certaine qui les attendait était pire que tout ce qu'il avait vécu aujourd'hui. C'était comme si toute l'adrénaline accumulée jusqu'à présent retombait.

« Youssef... j'ai peur de sortir.

-Nous avons tous peur de sortir, mais me savoir inactif ici est bien pire que l'appréhension de la sortie. Je suis presque dans l'attente de cette sortie. Je suis une sorte de junkie ! Un putain de junkie dopé par les sensations fortes.

-Tu n'as pas peur de la mort ?

-Non, je n'ai pas peur ! Plus rien ne m'attache à ce pauvre monde. Si mon heure vient alors j'espère qu'elle sera flamboyante. Je rêve d'en emmener le plus possible avec moi dans la mort ! Ta situation est différente n'est-ce pas ?

-Oui...

-Tu as Sonia qui tient beaucoup à toi. Lorsque nous étions dans l'amphithéâtre avant votre arrivée, elle n'arrêtait pas de parler de toi, elle te prenait pour une sorte de messie. Elle t'aime vraiment, le sais-tu ?

-Oui, je l'ai compris aujourd'hui. Ma vie est compliquée de toute manière.

-C'est là que tu te trompes, affirma Youssef. Ta vie est très simple, tu as une fille qui t'aime et apparemment tu tiens beaucoup à elle. Fais ce que tu dois faire pour la sortir de là et vis une existence heureuse à ses côtés. Le reste n'est pas important. Il faudra que tu donnes tout ce que tu as pour la protéger !

-Tu n'as personne toi dans la vie ?

-Non, j'ai perdu celle que j'aimais. La distance a eu raison de notre couple. Je n'ai compris que trop tard que je tenais à elle. Il ne faut jamais se croire au-dessus de ses sentiments, ils finissent toujours par te rattraper. Je ne passe pas un seul jour sans regretter ma stupidité, je me demande tout le temps ce que je serais devenu si j'avais su la garder près de moi. En fait, je donnerais tout pour qu'elle soit près de moi en ce moment, elle serait ma raison de vivre... »

Hugo ne trouva rien de pertinent à répondre à cela. Il avait Sonia près de lui, alors que Youssef n'avait personne à qui il tenait plus que tout.

Ce fut sur ces entrefaites que Fred débarqua dans la salle à manger, il avait une lampe torche pour se guider dans la pénombre de l'appartement où l'électricité faisait défaut.

Il avait tout un tas d'armes dans un sac à dos de l'armée qu'il posa sur la table. La lumière de la lampe éblouissait les yeux d'Hugo qui mit une de ses mains devant la source de clarté pour ne pas être aveuglé plus longtemps.

« Bon j'ai pensé que chacun de nous allait devoir assurer la protection des autres, commença Fred, j'ai pensé à trois types d'armes : longue portée, moyenne portée et enfin courte portée. J'ai déjà pratiqué le tir avec mon père alors je serais un peu le sniper de l'équipe, je pense que le M4 m'y aidera. Pour toi Hugo, j'ai prévu de la moyenne portée. Je ne sais pas si tu es un bon tireur, mais de toute façon tu te formeras directement durant la sortie, je t'ai préparé le Famas de mon père qu'il s'est procuré pièce par pièce grâce à un camarade de régiment, c'est l'arme utilisée par l'armé Française. Regarde, le chargeur se place à l'arrière de cette manière, tu as ensuite trente coups, j'ai réglé l'arme de manière à ce qu'elle tire une seule balle à la fois. Pour le moment, la sécurité est mise mais le moment venu tu l'enlèveras et tu devras tirer sur tous les monstres qui se présenteront devant toi. »

Fred passa le fusil mitrailleur à Hugo. Ce dernier le pris en main, il le soupesa. L'arme était assez lourde, il ne s'y imagina pas courir avec sur des kilomètres, mais pour quelque temps cela devrait faire l'affaire. La crosse noire laissait apparaître le chargeur. La gâchette de l'arme et la poignée se trouvaient plutôt à l'avant de l'arme contrairement à celles du M4 qui se trouvait à l'arrière du chargeur.

Hugo posa avec soin l'arme sur la table.

« Pour toi Youssef, j'ai pensé que tu pouvais garder le fusil à pompe que je t'ai passé pour garder la fenêtre, je t'ai apporté une ceinture de cartouche, tu auras l'air d'un chasseur avec mais ce n'est pas grave. D'ailleurs vu que j'y pense, je t'ai apporté des cartouches à toi aussi Hugo, pour le Famas et pour ton Smith et Wesson

-Merci, répondit l'intéressé en prenant les boites de cartouches.

-Bon revenons à ta position Youssef, ton arme a une portée assez limitée, il faudra que tu tires exclusivement sur les monstres qui se présenteront à moins de cinq mètres de nous, tu seras un peu notre dernier recours. Où sont Bertrand, Émilie et Sonia ?

-Sonia dort sur le divan en ce moment et euh... Dit Hugo en se raclant la gorge. Je crois qu'ils sont en train de baiser dans une des chambres.

-Putain, cette salope ne s'arrêtera-t-elle jamais ? De toute façon, elle a déjà une arme.

-Tu sais Fred, on a encore le temps avant notre sortie. Je ne sais pas quelle heure il est mais le jour n'est pas près de se lever. Je n'ai pas pris ma montre et mon téléphone n'a plus de batterie !

-Il est 3 heures 45 du matin, dit Sonia qui venait visiblement de se réveiller, vous jacassez depuis quelque temps et de toute façon je n'ai plus envie de dormir !

-Désolé chérie.

-Parfait, reprit un Fred que l'on ne pouvait plus arrêter de parler, toi Sonia, je t'ai préparé un célèbre italien !

-Super !

-C'est le Beretta 92, bon tu verras c'est pas l'arme la plus légère mais il fait toujours son petit effet. Tu t'occuperas des monstres qui surgiront à une distance de dix mètres. Tu as quinze balles par chargeur et je t'ai apporté trois chargeurs supplémentaires. Surtout, et c'est valable pour chacun d'entre vous, ne tirez sur votre ennemi que si vous avez un visuel. »

Hugo trouvait l'idée bien étrange de se faire apprendre le maniement des armes à feu par un gamin d'une quinzaine d'année, mais de toute façon plus grand-chose ne pouvait le surprendre.

« Une petite question, monsieur le professeur, s'interrogea Sonia, s'il y a une centaine de monstres on fait comment ?

-On court ! Tu peux aussi prier ! Mais nous ferons très attention de ne jamais être exposé.

-Mais de toute façon, intervint Hugo, lorsqu'on se mettra à les canarder, le bruit des coups de feu risque de les attirer non ?

-Toute l'astuce est là ! Vous ne tirerez pas tant qu'ils ne seront pas près de vous. Mon M4 est équipé d'un silencieux, je compte en flinguer le plus avant qu'ils ne comprennent leur douleur.

-Si vous voulez mon avis, dit Youssef, ce plan est tellement foireux qu'il risque de marcher. Même si je suis certain qu'un certain nombre d'entre nous risque d'y laisser leur peau.

-Je ferai en sorte que cela n'arrive pas. Je vous ai déjà dit que je m'entraînais avec mon père au tir. Je ne pense pas être un sniper médiocre et avec le M4 ce sera un jeu d'enfant de se frayer un chemin. Ayez confiance en moi. En plus la pénombre de la fin de la nuit sera notre alliée. Les monstres n'ont pas de lunette à visée nocturne, moi si ! »

Fred parlait comme s'il était sûr de lui et il était difficile de ne pas lui faire confiance. De toute manière, il était leur dernière chance. Si Hugo voulait sauver Sonia, il serait bien obligé de faire confiance à l'adolescent.

Sonia soupesait l'arme que Fred venait de lui tendre. Elle n'avait pas l'air très convaincue de la réussite de ce plan. Hugo n'avait pas résisté au resto U, à la faculté de droit et aux rues de Montpellier pour baisser les bras maintenant, pas si près du but.

Bertrand débarqua dans le salon. Malgré la pénombre, tous purent voir qu'il n'était habillé que d'un simple caleçon. Il marchait avec précaution en essayant d'éviter les murs et les pieds de tables.

« Vous êtes tous réveillé ? Demanda-t-il.

-Ben ouais ! Répondit Hugo, d'ailleurs toi aussi tu as l'air bien réveillé.

-Oh oui ! Émilie est insatiable ! Vous savez où je pourrais trouver une boisson avec du sucre du genre coca ou jus d'orange ? J'ai besoin de recharger mes batteries au plus vite !

-Ben y'a tout ce qu'il faut au frigo, dit Fred. Mais viens ici avant, je t'ai préparé une arme pour le moment où on sortira, il faut que je t'explique aussi ma stratégie ! C'est important.

-Je n'en doute pas, mais pour le moment, je ne veux pas laisser refroidir la charmante demoiselle qui m'attend. De toute façon, ce n'est pas tout de suite qu'on partira non ?

-Ben c'est presque quatre heures du mat, énonça Youssef, on compte quitter les lieux vers cinq heures et quart dans le meilleur des cas. La sortie risque d'être difficile.

-Oui, oui, je sais mais pour le moment j'ai une autre chatte à fouetter. »

Bertrand partit dans un fou rire comme s'il considérait que sa blague était drôle. Grâce à la pénombre, il ne put apercevoir les mines consternées des autres personnes présentes. Il ouvrit le frigo et prit une bouteille de quelque chose avant d'aller rejoindre Émilie dans la pièce de la radio au second étage.

« Excusez-moi, dit Youssef, je ne connais pas cette Émilie, mais ça ne serait pas une fieffée salope ? Son petit ami est mort dans la journée et elle va se faire tirer par Robert, quand ce dernier meurt, elle saute sur Bertrand ! À votre avis c'est qui le prochain ?

-Moi je passe mon tour, dit Hugo, je n'ai pas la tête à ça pour le moment. »

Sonia poussa un petit soupir de regret. Comme si elle aussi voulait profiter de ses derniers instants de calme.

« Moi aussi, je passe mon tour, lança Youssef, ce n'est pas trop mon type de fille. Je les préfère avec un soupçon d'innocence. Émilie m'a l'air de tout sauf d'être une jeune fille bien sous tout rapport. »

Hugo avait mis deux ans pour comprendre ce que Youssef venait de déclarer. Les regards se tournèrent vers Fred. Ce dernier dû sentir qu'on l'épiait, il s'empressa de prendre la parole.

« J'espère que tout le monde a compris le fonctionnement de ses armes, parce qu'une fois sur le terrain, on ne pourra plus...

-Ne change pas de sujet ! Le railla Youssef. Je suis sûr que pour une première expérience ça te plairait.

-Je ne suis pas puceau, j'ai déjà connue plein de filles !

-Arrête de l'embêter Youssef, intervint Sonia, l'amour n'a rien à voir avec une course. Il fera l'amour au moment où il l'a choisi avec la personne à qui il tiendra. »

Sonia était vraiment gentille comme fille. Hugo l'avait toujours su mais depuis qu'il la voyait en période de crise, cette qualité qu'elle cultivait lui sautait toujours plus aux yeux.

« Au fait, dit Youssef en rompant le silence, vous croyez que les monstres qu'il y a dehors ont une sexualité ? Parce que si c'est le cas, je pense qu'en ce moment, il doit y avoir une putain de partouze sur la place de la comédie ! Si on avait une caméra on pourrait se faire des couilles en or en vendant ça sur le net. »

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