16
Alors qu'ils montaient les escaliers, une seconde détonation retentit. Hugo sortit son arme, le revolver de fonction qu'il avait emprunté au policier mort de la faculté de droit. Devant lui, Youssef ouvrait la marche avec le Glock du professeur.
Rien ne les avait vraiment préparés à ce qu'ils virent. Le couloir du second étage était couvert de sang. Au sol deux silhouettes gisaient dans l'écarlate, une troisième, pointait une arme sur eux.
« Reculez foutus monstres ! S'écria Émilie avec une voix qui n'avait plus rien à voir avec celle de la jolie et gentille jeune fille.
-On n'est pas infecté ! On n'a pas été mordu, dit Youssef en pointant son pistolet sur la jeune femme.
-Rien ne me le prouve ! Il y a un mort vivant qui a infecté ce foutu gamin. »
Lorsque Sonia aperçut le corps sans vie de celui qu'elle considérait déjà comme son fils, elle ne put s'empêcher d'étouffer un cri d'effroi. Elle posa ses deux mains sur sa bouche et déjà des larmes roulaient sur sa douce peau.
« C'est quoi ce putain de bordel ?
-Le gamin a sauté sur Robert, il l'a mordu et j'ai du lui tirer une balle dans la tête pour ne pas subir le même sort. J'ai achevé Robert pour ne pas qu'il se transforme en une de ces choses.
-Il n'y a pas de monstre en bas, lâcha Youssef à Émilie sans que cette dernière ne fasse mine de le croire.
-Je suis désolé, mais il a bien fallu que quelqu'un l'ait infecté.
-J'ai la réponse, dit Fred alors que tous les regards se tournaient vers lui. C'est de la faute de mon crétin de père. Maman s'est faite infecter ce matin et au lieu de la laisser dehors ou d'abréger ses souffrances, il l'a attachée sur son lit en disant qu'ainsi ça serait plus marrant de la baiser si elle se débattait.
-Putain, répondit Émilie, ce mec était un putain de pervers. Mais un putain de pervers avec des tas d'armes à feu et un plan de secours. »
L'atmosphère se détendit, les armes se baissèrent et Hugo put enfin respirer malgré les deux cadavres gisant au sol.
« Un hélicoptère viendra de la base de Marignane pour venir nous chercher.
-Quand et où ?
-A six heures du matin demain et il sera là au sommet du triangle, Robert pensait que ce serait une bonne idée, vu que les monstres n'iraient pas jusqu'en haut de la tour.
-Je me demande s'il a pensé à nous, fit remarquer Youssef, comment on va pouvoir arriver là-bas avec les centaines de monstres qui traînent en ville, sans penser que les portes seront fermées.
-La réponse à toutes ces questions, intervint à nouveau Fred que la mort de son père ne choquait pas plus que ça, se trouve un peu partout dans cette maison. Mon père était un fanatique des armes à feu. Mais je ne pense pas vous apprendre quelque chose de nouveau. Venez je vais vous montrer. »
Fred passa devant Hugo et Youssef. Il fouilla dans le cadavre de son père pour trouver une petite clé. Hugo n'avait pas eu le temps d'observer le couloir qui était plongé dans les ténèbres à leur arriver. Lorsque Fred alluma la lumière, Hugo put voir la disposition des lieux. Il y avait une porte ouverte d'où Émilie venait apparemment et une porte au fond. Fred se dirigea vers cette porte suivi de près par les autres. L'adolescent ouvrit la porte et alluma la lumière.
Hugo se demanda comment ce genre de pièce était possible en France. Sur tous les murs, dans chaque recoin, dans chaque parcelle il y avait des armes à feu : des pistolets, des revolvers, des fusils, des mitraillettes et des caisses entières de munitions.
Il y avait des armes anciennes à poudre, puis des armes plus récentes. Comment avait-il eu le droit de collectionner tous ces engins de mort en toute impunité ? Hugo ne chercha pas à comprendre, trop de choses lui échappaient aujourd'hui.
« Je ne vous cacherai pas que certaines de ces armes sont factices tandis que d'autres ne fonctionnent plus depuis quelques années, commença Fred. Mais mon père était fier de toutes ses armes, il me laissait utiliser certaines d'entre elles de temps à autre. Mais il y en a une qu'il ne me laissait jamais toucher, (Fred marqua une pause en se rapprochant de la table où une valise fermée se trouvait), il a réussi à importer l'arme des États-Unis mais je n'ai jamais compris comment. Il ne m'autorisait à la toucher qu'avec les yeux. J'ai toujours rêvé du moment où je pourrais l'avoir dans les mains (il ouvrit la mallette, il y avait une arme avec des dizaines d'accessoires). C'est la crème de la crème des armes à feu au niveau mondial, c'est l'équivalent du pilum pour la légion de l'empire romain ou de l'épée pour un chevalier croisé. Le M4 et son kit SOPMOD... (ses yeux brillaient), à l'intérieur on trouve l'arme, tout un tas de viseurs qui vont de la lunette diurne, à la visée laser en passant par la visée nocturne, on peut même y attacher un lance grenade, mais mon père était trop radin pour acheter des grenades adaptées. Par contre, le kit comprend un silencieux, on peut flinguer un type à plus de 300 mètres sans aucun problème et il ne comprendra jamais ce qui lui est arrivé. (Il effleura l'arme puis la prit carrément en main comme s'il avait fait ça toute ça vie, ses yeux pleuraient de joie). Avec ce bijou, les monstres ne me font plus peur. Je vais faire un massacre et ils ne s'apercevront de rien. A cinq heure et quart du matin, nous sortirons dans la rue et je sauverai chacun d'entre vous avec l'héritage de mon crétin de père ! »
Hugo se demanda si l'adolescent n'était pas un peu dingue. Mais il eut envie de le croire, il semblait invincible avec cette arme à la main.
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