14
La pluie avait décidé de ne pas jouer les troubles fêtes. Très loin à l'est, le soleil passait sous les nuages et s'invitait au massacre. Il donnait une couleur rose orangé aux nuages les plus proches de lui.
Malheureusement l'étoile ne réchauffait pas vraiment l'atmosphère. Une fumée blanche s'échappait de la bouche de chacun des participants qui avait encore le pouvoir de respirer.
Les tenues anti émeutes ne protégeaient pas du froid. Elle laissait allègrement passer l'air glacé du milieu de l'automne Lozérien. C'était comme des centaines de petits poignards qui traversait le plastique et le tissu.
Antoine n'avait jamais porté ce genre de tenue. Il se sentait relativement ridicule. Il espérait juste qu'il ne se retrouverait pas bloqué dans ses mouvements lorsque le moment serait venu.
Lucas lui avait donné trois chargeurs pour son Glock et autant de balle. Antoine avait de plus reçu du policier un fusil à pompe avec quelques cartouches. Le jeune homme n'avait jamais utilisé ce genre d'arme, mais cela ne devait pas être plus compliqué que de survivre à une attaque d'infecté dans un camp militaire.
Antoine avait toujours son katana bien accroché dans son dos. Bien que prononcé depuis plusieurs heures, les paroles d'Adam étaient plus que jamais d'actualité dans son esprit. Il ne manquerait pas une seule occasion de trancher ses ennemis avec son arme.
Tous les humains avaient revêtu leur tenu anti-émeute. Ophélie avait refusé sa tenue en déclarant qu'elle ne craignait rien des infectés et que son rôle serait de protéger le gamin. Antoine attendait toujours de voir ce qu'elle valait au combat. Pour le moment, il n'avait jamais eu l'occasion d'observer ses compétences.
Adam n'avait naturellement pas de tenue à sa taille. Les fabricants de ce genre d'attirail n'avait pas vraiment pensé aux enfants et aux nains. Le rôle du petit prince serait d'exhorter et d'encourager Lucas. Ce dernier ne participerait pas au plan délirant de Sam. Le policier avait passé la journée avec l'enfant et il discutait encore avec lui de la méthode pour arriver à détruire les infectés. Antoine entendait des bribes de conversation. Cela parlait de « concentration », de « vider son esprit », de « contrôle des nanomachines » et de se servir de son corps comme d'un « émetteur récepteur. » Lucas écoutait et il posait des questions de temps à autre. Le ton de sa voix n'était guère assurée. Cela ne présageait rien de bon pour la suite des événements.
Les autres survivants avaient disposé des draps imbibés d'essence autour des bouteilles de gaz. Ces dernières étaient prêtes à rouler le long de la colline. James avait eu l'idée de mettre l'essence du sillon dans des gouttières en ferraille. Il avait dit que le liquide ne risquait pas de finir dans la terre.
La petite tranchée ne mesurait que quelques centimètres de largeur pour une bonne centaine de mètres de longueur. Elle couvrait l'entrée des bois que les infectés envisageaient d'utiliser. Lucas et Adam avaient plusieurs fois répété que les cadavres ne passeraient pas ailleurs. S'ils étaient réellement contrôlés par une puissance supérieure, Antoine ne comprenait pas pourquoi, il ne prendrait pas le temps de contourner le piège pour venir du lac par exemple.
Une seule et unique chose répondit à sa question à 16h30. Depuis le début de l'infection, il avait mainte fois entendu des infectés grogner. Il avait même survécu à l'attaque du camp militaire. Il se souvenait de plusieurs milliers de cadavres qui s'étaient engouffrés parmi les tentes. Le bruit de cette attaque massive le hantait encore s'il fermait les yeux trop longtemps.
L'attaque du camp n'était qu'une goûte d'eau comparé au tremblement de terre généré par les huit myriades de cadavres qui couraient et hurlaient sous les frondaisons. Les survivants purent observer des arbres s'écrouler alors qu'ils n'avaient toujours aucun visu sur les morts.
Hugo sorti une cigarette d'un de ses paquets, il fit quelque pas en direction de la forêt. Il alluma la clope et en tira une longue bouffée.
« Les amis que la fête commence ! »
Il marcha quelques autres pas et au bout de quelques autres bouffés, il jeta le mégot incandescent dans la tranché. En un instant, un mur de flamme jaillit du sillon. Les choses se mettaient en place pour le commencement de l'attaque. Le feu dansait à une quinzaine de mètres des survivants. Il réchauffait légèrement l'atmosphère.
Les premières formes des infectés se dessinaient à travers les flammes. C'était les plus pressés de goûter de la chair humaine. Derrière cette première vague, le tsunami hurlant se formaient. Les monstres se bousculaient, se faisaient tomber les un les autres, se piétinaient, mais finalement ils avançaient en formant un mur compact.
Antoine coucha une bouteille de gaz et d'un coup de pied, il l'envoya rouler vers l'armé des morts. Sans qu'il y ait besoin de concertation, les autres survivants exécutèrent la même action. Les bonbonnes de gaz roulèrent à vive allure vers le mur de feu. En l'atteignant, elles s'embrasèrent comme des comètes qui entrent dans l'atmosphère. Antoine leva son fusil à pompe, il attendit une seconde le temps que la bouteille ait le temps de toucher les premiers infectés et il tira.
La balle fit mouche. Cette espèce de gros malin de Sam avait eu raison sur toute la ligne. Son plan farfelu fonctionnait totalement. Le gaz explosa dans une grosse et sourde détonation. Le souffle de feu brûla et déchiqueta les infectés trop proches. Plusieurs corps désarticulés s'envolèrent, on aurait dit des poupées lancées de rage par un enfant mécontent. À plusieurs mètres autour de la déflagration, les monstres furent projetés sans ménagement. Avant qu'ils ne puissent se relever, la vague affamée les écrasait déjà.
Les autres bombes de gaz explosèrent une à une. Face au mur d'infectés, les survivants offraient un mur de feu et d'explosion. Les membres arrachés volaient comme une sorte de 14 juillet de la démence et de la mort. Les gerbes de sang giclaient dans le ciel et Antoine lançait déjà sa seconde bonbonne.
« Lucas, s'écria-t-il, si tu dois faire quelques choses de grandiose, je compte sur toi pour ne pas trop tarder. »
Alors que la seconde bouteille de gaz atteignait le mur de flamme et devenait par la même occasion une boule de feu. Antoine se dit qu'ils n'arriveraient pas à retenir les cadavres très longtemps de cette manière. Les plus pressés d'entre eux avaient déjà traversé le sillon. Certes leurs vêtements brûlaient mais cela ne semblait pas vraiment les gêner dans leur avancé.
La seconde explosion générée par Antoine fit encore plus de victimes. Les ennemis se serraient les un contre les autres et chaque explosion en tuaient toujours plus. Le type qui commandait l'armé des morts avait dû prévoir ce genre de chose. Tous ses soldats qui tombaient, ne devaient représenter que des pertes acceptables pour lui. Sur combien de kilomètres s'étendait la file des infectés qui venait pour leur peau ?
Cette pensée terrifiait Antoine, il ne devait pas se laisser submerger par cette peur. Il envoya une bouteille de 35 kilos. L'heure n'était plus à l'amateurisme. La grosse bonbonne dévala la pente en brisa les jambes de quelques infectés trop pressés. Elle continua sa route à travers le mur de feu et continua sa folle descente à travers les morts ambulants. Antoine ne perdit pas une seule seconde supplémentaire. Il tira.
Le maelstrom de feu qu'il généra lui rendit un peu de courage. Pendant un très court instant, il lui sembla que les infectés avaient reculé. Cet instant de pur bonheur et de sérénité mourut aussi vite qu'il était né. Les monstres redoublaient de plus belle leur assaut. Le sol n'était que flamme, corps calciné et boue de sang, mais ils avançaient toujours. Le sillon de flamme fut entièrement débordé. Les corps calcinés des infectés bouchèrent le passage des flammes et en quelques instants trop fugaces l'essence s'éteignit sous la boue de corps, de membre et de chair.
Les cadavres s'élancèrent sur les vivants. Ils étaient un rouleau compresseur qui avalait la moindre parcelle d'herbe pour la transformer en boue. On ne pouvait rien faire contre une telle foule. Ils étaient une dizaine contre des dizaines de milliers.
Antoine fit la seule chose logique qui pouvait être faite. Il tira. Il tira encore et encore. Lorsque son fusil à pompe fut vide. Il vida un chargeur de son Glock. Il visait toujours les tête et à cette distance, il les atteignait. Il ne voyait même pas à quoi ressemblait les cadavres qu'il massacrait. Il avait juste besoin d'un peu de temps. Il devait juste donner à Lucas les quelques instants dont il aurait besoin.
Lorsque son pistolet fut vite. Il le rangea et dégaina son katana. Le premier infecté arriva la seconde suivante. Il avait le torse recouvert de boue et de sang. D'un coup de taille dans la tête, Antoine lui ôta la vie. Il y en eu un second, puis un troisième et il fut débordé. Le sang de ses victimes coulait sur la visière de son casque. Un infecté se brisait les dents sur son brassard en plastique renforcé. Un autre lui mordait sans succès les jambières.
Le jeune homme fit quelques mouvements amples de son katana pour se dégager un espace. Les monstres se remplaçaient les uns les autres. Il n'y avait pas de fin. Leurs hideuses faces se succédaient les une aux autres. Antoine les frappait encore et encore. Il creusait des plaies dans les corps de ses ennemis, l'hémoglobine devenait son monde, la chair déchiquetée son infranchissable limite. Les os des morts se brisaient sans relâche. Il ne pouvait rien faire de plus. Il n'arrivait à se sortir de cette agglomération de chair hostile qui lui faisait face. Il ne voyait plus les autres vivants. Il frappait encore et encore avec son casque, ses coudes, ses jambes, sa lame. Mais rien n'y faisait jamais. La foule ne se réduisait pas, elle ne reculait pas, elle cherchait un moyen de l'atteindre, elle mordait, le bousculait, se jetait sur lui, elle lui vomissait des hectolitres de sang, elle ne se préoccupait pas de la survie de ses membres parce qu'elle pouvait les remplacer d'un claquement de doigt.
Lucas bouge-toi.
Les cris des monstres le rendait autiste. Il s'insinuait dans sa tête en le rendant fou.
Lucas fait le vite.
Il ne sentait plus ses membres, son cœur battait comme un dément dans sa poitrine. Il pouvait lâcher d'une seconde à l'autre. Ses poumons étaient remplis d'acide chaque bouffé d'oxygène qu'il prenait devenait une véritable torture.
Lucas, s'il te plaît...
Il tenait debout. Il ne faiblissait pas, il combattait toujours, il savait que la fin était là. Il savait que sa fin était là. Elle viendrait le prendre d'ici quelques secondes. Ils allaient le déchiqueter.
Lucas...
Lorsque deux infectés lui bloquèrent ses deux bras en l'obligeant à lâcher son katana. Antoine comprit que c'était finit de lui. Un troisième monstre avait attrapé son plastron d'une main. Un quatrième s'accrochait désespérément à ses jambes. Il ne voulait pas finir comme cela. Il ne voulait pas être déchiqueté par cinq de ses enfoirés.
Il hurla un nom et un ordre.
« LUCAS ! SAUVE-NOUS ! »
Antoine avait crié par-dessus la foule qui s'amassait contre eux. Il n'y avait aucun doute que le policier l'ait entendu, s'il était encore vivant.
Un cri répondit à celui d'Antoine, il venait de Lucas. Il pouvait affirmer ça sans aucun doute. S'il se trompait, il mourrait de toute manière.
« STOOOOOOOOOOOOOOOOP !!! »
Il y eut un incroyable instant de flottement. Les infectés s'arrêtèrent de vouloir manger Antoine. Ils ne grognaient plus, il n'avançait plus. Leur seul mouvement fut de lever la tête en direction du son leur ordonna de s'arrêter. Le calme régnait sur le flanc de la colline. Trop surpris par cette intervention, Antoine resta pétrifier devant sa mort immobile.
« Fait le, dit Adam, fait le maintenant ! »
Alors que l'instant d'avant, seul le bruit du vent avait droit de cité sur l'armé des morts, alors que l'instant d'avant, tout était immobile, alors que l'instant d'avant, des dizaines de milliers de monstres se dressaient comme des statues d'un artiste dément...
L'instant d'après le monde explosa, non tout devint rouge. Ce fut un concerto inaudible, un boucan impossible. Les têtes de tous les infectés explosèrent dans une seule et même détonation en libérant des kilos de cervelles dans l'air. Ce fut un feu d'artifice de sang ! Les monstres décapités tombèrent mollement au sol.
Antoine se tourna vers Lucas. Le jeune homme semblait exténué, mais il affichait un grand sourire. À côté de lui Adam et Ophélie ne souriaient pas. Il regardait le ciel d'un air beaucoup trop sérieux.
Hugo qui avait été jeté au sol, se relevait tant bien que mal, les autres humains encore vivants faisaient de même. Antoine ne reconnaissait pas tout le monde, mais il lui sembla que certain n'avait pas survécu à cette attaque.
« Bordel, tu as réussis, tu nous as tous... »
Un rayon de lumière blanche troua les nuages et atterrit entre Antoine et Lucas. Il formait un rond au sol. Sa source se trouvait bien caché au-dessus de la grisaille. Il y avait une sorte de léger bourdonnement qui l'accompagnait. Durant les premières secondes rien ne se passa. Antoine ramassa son katana.
Les seuls êtres qui pouvaient faire apparaître ce genre de choses avaient tenté par tous les moyens éradiquer l'humanité. Les autres survivants restaient trop hébété devant cette apparition pour réagir. Jean-François peinait à se relever, tandis que Hugo admirait béatement la lumière céleste qui daignait se poser sur cette terre boueuse de sang.
Le moment de flottement ne dura pas. Des sortes de missiles de lumière blanche descendirent à vive allure en suivant la route tracée par le rayon. Leur descente ne dura que le battement d'un cil. Ils atterrirent au sol dans un flash opalin.
Le moment suivant, quatre apparitions humaines avaient remplacé la lumière. L'une d'elle avait une robe blanche éclatante. Antoine aperçu juste sa chevelure rousse qui lui cascadait dans le dos, comme une sorte de crinière trop belle pour être vrai. Un glaive d'or pendait sur son côté.
Les trois semblaient avoir un uniforme identique en tout point : pantalon bleu très pâle et une veste longue de la même couleur. Les trois en uniforme avait une sorte de bâton en métal jaune dans les mains. Ces bâtons mesuraient quasiment deux mètres et les dépassait d'une bonne tête. Il se terminait en par un oméga inversé. Au centre de cette forme, une lueur azur irradiait l'assistance.
Les quatre nouveaux arrivant tournaient le dos à Antoine. Ils semblaient être concentrés sur Lucas et sur Adam.
« Alors c'est toi qu'il a envoyé, ma chère Lilith, dit Adam.
-Eh oui cousin, il fallait bien que sa fille chérie règle le problème que tu posais. Il semble que le bannissement ne t'a pas suffi.
-Vous ne toucherez pas un cheveu du prince, cria Ophélie en s'interposant.
-Que comptes-tu faire ? Tu n'as aucune arme ? »
Comme pour répondre à cette interrogation, Lucas dégaina et cribla de balles les créateurs. Antoine ne comprit pas exactement ce qui se produisit. En fait, ce qu'il ne comprit pas, ce fut que les quatre ennemis n'eurent aucune réaction. Ils ne semblaient même pas que les balles les avaient touchés.
« Première leçon humain, vos armes ne peuvent rien nous faire. Je ne rentrerais pas dans les détails du fonctionnement de nos boucliers. Ton pitoyable esprit ne comprendrait pas mes paroles, dit Lilith comme si elle s'adressait à un animal plus malin que les autres. Tuez cette aberration de la nature, Messieurs. »
Les trois bâtons s'abaissèrent, la lumière à l'intérieur de l'oméga inversé crépita.
Le moment voulu, tu devras faire confiance à ta lame. Ne te pose pas de question et frappe !
La rémanence des paroles d'Adam explosèrent dans l'esprit d'Antoine. Il n'y avait pas de moment plus désespéré que celui-là. Sans réfléchir une seule seconde, le jeune homme agit.
Antoine bondit en brandissant sa lame. Il frappa de taille le dos des deux premiers créateurs qui se trouvait à sa gauche. Le katana pénétra leur vêtement et leur chair, il macula de sang les vestes des deux hommes.
Sans perdre une seconde supplémentaire, il s'attaqua à Lilith qui dégainait son glaive. Elle n'eut pas le temps de terminer son mouvement que le katana lui pénétrait l'abdomen. Antoine lança un rapide regard sur son visage ébahit. Il la trouva belle. Ses traits fins et ses yeux émeraude faisaient presque regretter au jeune homme de l'avoir transpercé de part en part.
Le dernier garde du corps de Lilith retourna son bâton en direction de l'assassin de sa maîtresse. La lumière crépitait de plus en plus. Bien que le jeune homme n'avait aucune idée de ce qui allait se produire, il se dit qu'il aimerait beaucoup éviter d'être toucher par ce que cette arme tirait.
Il retira sa lame du corps de Lilith qui regarda la tâche écarlate qui grandissait au milieu de sa robe immaculée. D'un coup de lame, il dévia la course du bâton du dernier homme. Une sorte de boule bleu jaillit du bout de l'oméga. Cette dernière alla se perdre en direction d'un tas de cadavres indéterminé. Antoine fit glisser le fil de sa lame le long du manche en métal de son ennemi. Le katana atterrit sur les doigts de l'homme qu'il trancha nettement.
Le créateur laissa tomber son arme et Antoine lui trancha la gorge d'un coup d'épée. Son sang s'échappa à gros bouillon, lui aussi avait à présent sa tenue tâchée.
Lilith était tombée à genoux sur le sol. Elle se tenait le ventre et ne semblait toujours pas croire que ses mains étaient couvertes de son propre sang.
« Tu pensais quoi en venant ici, cousine ? Demanda Adam. Tu croyais réellement que ces humains se rendraient sans combattre ? Ne me dis pas que tu espérais juste que de simples boucliers contre leurs balles suffiraient ?
-Pour... Pourquoi ? Tu... tu... est... un traître...
-Erreur ma petite Lilith, dit Adam d'un ton vainqueur. J'ai vécu avec les humains assez longtemps pour les comprendre. Ton père et toi, vous n'avez jamais rien fait pour les comprendre. Tu mérites ton sort ! »
Adam releva la tête vers Antoine en souriant.
« Elle est à toi Antoine.
-Désolé, mais si tu veux finir le boulot, fait le toi-même, dit-il à Adam. »
Soudain Hugo s'élança vers Lilith et d'un coup de machette, il lui trancha la tête. Antoine l'avait complètement oublié.
« C'était pour Sonia ! Dit Hugo. Et surtout pour moi ! »
Hugo enleva son casque et le lança au sol. Son visage était couvert de sueur et de larme. Il avait vu trop d'horreur pour une seule vie. Ils avaient tous vu beaucoup trop d'horreur pour toute une vie !
Hugo enleva son brassard gauche. Le plastique avait été pulvérisé. Pour finir, ses brassards n'avaient pas tenu toutes leurs promesses. Son bras portait les traces d'une morsure d'infecté. Il ne voulait pas se cacher. Antoine ressentait presque sa lassitude de se battre, si en dernier ressort toutes choses s'achevaient par une simple morsure.
« Mon histoire s'arrête là, dit Hugo en sortant un revolver, ce fut un plaisir de vous connaître les gars.
-Non, Hugo, dit Adam, ne fait pas quelque chose de définitif. Les nanomachines n'ont pas encore pris le contrôle de ton cerveau. Elles peuvent être arrêtées.
-Comment ? »
Adam leva le doigt vers le ciel, vers l'endroit d'où venait la lumière blanche qui trouait toujours les nuages.
« Comme toutes les machines, celles inventés par mon oncle ont un bouton d'arrêt qui se trouve là-haut.
-D'accord, allons-y, dit Hugo.
-Non, tu ne viens pas toi. Lucas et Antoine vous venez avec nous, on a un moyen d'arrêter tout ça maintenant ! »
C'était un ordre donné par un gamin de six ans. Mais il s'imposait à eux comme la suite logique des choses à faire.
« Tout ce que tu as fait jusqu'à présent, nous a conduit à ce moment, dit Antoine, n'est-ce pas ?
-On ne peut rien te cacher en effet ! Prenez les bagues des gardes de ma cousine, c'est le seul moyen de monter dans le vaisseau. »
Ophélie n'avait pas perdu une seule seconde, elle avait déjà en main un bâton et elle enfilait déjà une bague.
Antoine n'eut aucun de mal à trouver un des anneaux. C'était un cercle tout simple avec une sorte de bouton bleu qui brillait en son centre. Il le passa à un de ses doigts. Lucas fit de même, il se baissa pour ramasser un bâton.
« Ne t'occupe pas de ça, dit Adam, seul les gens de notre race peuvent se servir des armes en illithium. »
Le gamin dégaina le glaive de sa cousine et se plaça sous le rayon blanc.
« Les autres ne porteront pas de bouclier, ils ne s'attendront pas à ce qu'on les attaque vos armes seront efficaces. »
Lucas enfourna un chargeur dans le magasin de son pistolet et il l'arma. Antoine fit de même. Il ne lui restait que deux chargeurs et son katana. La bataille ne devrait pas être trop longue.
Tout le monde se plaça autour du gamin dans la lumière. Antoine sentait son cœur battre au fond de sa poitrine. Il commençait à stresser de plus en plus fort. Quoi qu'il se passe en haut, il ne devrait pas perdre pied. Il le devait pour toutes les personnes mortes et surtout pour donner une chance aux survivants à travers le monde.
« Il suffit que vous pressiez la lueur bleue de votre bague, dit Adam. »
Lucas se tourna vers Hugo, il avait un sourire réconfortant aux lèvres.
« Ne t'en fais pas mec, tu ne deviendras pas comme eux ! »
L'instant d'après les quatre assaillants pressèrent leur bague. Le monde devint blanc.
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