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Chapitre 2 partie 2

     Nous sommes de nouveau dehors lorsque la troisième sonnerie retentit, et nous nous dirigeons d'un bon pas vers la taverne. Le jour décline. Des drapeaux blancs de deuil flottent mollement en prévision de la commémoration de demain. Les derniers travailleurs rentrent chez eux. Des odeur de nourriture envahissent les rues que nous empruntons. Je remarque quelques affiches de propagande à moitié arrachées sur les murs : les ennemis de la reine Ærona cherchent encore à la discréditer. Mais ce n'est pas en plein cœur du quartier autrikon qu'ils trouveront du soutien. Détracteurs comme partisans.
     Après cinq minutes de marche, Daniel frappe à une porte en bois massif sous une enseigne murale à l'image du nom de l'établissement. Aubout de quelques secondes, une lucarne s'ouvre, et je vois un œil derrière la grille qui nous dévisage. Puis finalement, on nous fait entrer.    
 –Matricule, nous accueille-t-on.
    Cette fois-ci, mon compagnon montre patte blanche, et quand vient mon tour, le portier le regarde, circonspect.
     –Ça pose un problème ?
     L'homme m'observe finalement et me gratifie d'un sourire entendu.
     –Non, ça va. Demain, c'est le grand jour, hein ?
     –C'est ça, lui répond-je en rangeant mes plaques sous mon maillot.
     –En espérant que ce deuil te soit de bon augure ! Allez-y et bonne soirée.
     Daniel le remercie d'un signe de tête et m'intime de le suivre jusqu'à une petite table coincée entre un mur et le comptoir au fond de l'établissement. Il me dit de m'asseoir et va héler le propriétaire des lieux pour commander. 

     La taverne est bondée. Principalement d'Aturän, mais je vois aussi quelques Kerïn, que je distingue des premiers grâce à leurs vêtements de bonne facture. Je sens des regards sur moi, néanmoins personne ne me dévisage ouvertement. Il n'est pas difficile de savoir pourquoi : je suis de loin la plus jeune, et mes traits juvéniles doivent jouer en ma défaveur, comme d'habitude. Mon visage poupon et mes grands yeux verts associés à ma petite taille me font souvent passer pour une enfant. Parfois, quand je me regarde dans le miroir, j'ai moi-même du mal à croire que j'ai déjà dix-sept printemps. Et pourtant...
     –Voilà pour toi, claironne Daniel en posant devant moi un énorme verre de liquide doré. C'est une Atura. Je me suis dit que c'était de circonstance, étant donné ton choix. En espérant que son goût ne sera pas trop amer...
     –C'est bon ? Tu as fini avec ta métaphore ? grincé-je. On peut trinquer ?
     Résigné, le jeune homme lève son verre :
     –Bien. À « C », la plus Atura des Aturän !
     Je lève mon verre à mon tour pour marquer ses mots et boit une longue gorgée.
     –Alors, reprend-il après quelques secondes de silence. Tu ne m'a pas dit pourquoi tu étais arrivée en retard ce matin.
     –C'était la Mère Supérieure, lui rappelle-je.
     –Ah oui, elle voulait te parler de ton avenir. Et tu soupçonnais une adoption ?
     –Oui. Pourtant, à ma connaissance, aucun des Hauts Fonctionnaires n'est en manque d'héritiers.
     –Il y a toujours la Reine, lâche-t-il.
     –Franchement, tu en as d'autres ? 
     –Eh bien, quoi ?
     –Ce n'est pas comme si la Reine avait le droit d'adopter. Quand bien même, qu'est-ce que tu fais de la Princesse Ærida ?
     –Ærida ? Elle n'est qu'un pantin aux mains de Bevinn. Au train où vont les choses, si notre bonne Reine Ærona venait à mourir, je ne donne pas cher de nos peaux.
     –Et tu penses qu'il t'arriverait quoi si on t'entendait dire ce genre de choses ?!
     Je regarde autour de moi, nerveuse, mais personne ne fait attention à notre conversation. Heureusement.
     –Détends-toi un peu, rit mon compagnon devant mon attitude. Si je ne peux même plus blaguer...
     Lui jetant un regard réprobateur, je bois une nouvelle rasade de bière.
     Par les temps qui courent, il ne devrait pas évoquer la disparition de la princesse héritière de façon aussi légère, même si la commémoration est demain. En tant qu'Aturän, un mot de travers à l'encontre de la royauté ou même des Kerïn est une raison suffisante de se retrouver aux cachots, voire se faire totalement destituer et envoyer chez les gladiateurs. Et même si je ne crains pas grand chose, j'aimerais autant éviter de me faire exécuter pour traîtrise, ce que je ne manque pas de lui faire remarquer. 

     Quand une heure plus tard, j'attends que Daniel règle la note, je constate que l'alcool commence à faire effet. J'ai du mal à tenir debout et l'atmosphère de la taverne m'étouffe. Bière corsée et ventre vide ne font jamais bon ménage. Je le sais, pourtant. Mais je n'avais pas envie de faire attention.
     Adossée contre une poutre près de l'entrée, je m'évente à l'aide des pans de ma veste, et finis par ôter mes mitaines que je mets dans une de mes poches. Mes mains sont moites et je passe mes doigts d'un air absent sur les marques de brûlures qui parcourent mes paumes.
     La musique et les conversations semblent plus animées, la lumière, plus vive. Les gens, plus avenants. 
     –Qu'est-ce qui t'est arrivé ? me demande l'homme qui nous a fait entrer.
     Je le regarde sans comprendre, et d'un signe de tête, il désigne mes mains.
     –Je me suis battue, répond-je. Avec un poêle à bois. Je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai perdu.
     –Sans rire ? 
     L'autre ouvre alors de grands yeux et sans prévenir, me saisit la main pour regarder de plus près.
     « Je m'y connais en brûlures. Ça aurait pu être pire, ajoute-t-il après un examen rapide. Mais dis-moi, c'est quoi ça ?
     Je regarde alors l'objet de son incrédulité. Trois petites taches aussi noires que du charbon déformées par les cicatrices.
     –Je ne sais pas. Je les ai toujours eues. Ça doit être à cause de la brûlure. De la cendre, un truc comme ça... 
     J'essaye de reprendre ma main, mais l'homme la tire vers lui pour regarder de plus près.
     –Tu sais, on pourrait presque croire que c'est...
     –Lâche-la, tu veux ? intervient alors Daniel. Ça ne t'est pas venu à l'idée que tu pouvais déranger ?
     D'un geste sec, il reprend ma main, et l'autre homme semble se rendre compte de son attitude.
     –Désolé mon vieux. Passe une bonne soirée.
     –C'est ça.
     Il nous ouvre et nous nous retrouvons dehors. Mon compagnon a l'air sombre et marche d'un pas vif, ne se rendant pas compte qu'il tient toujours ma main.
     –Daniel ! Tu veux bien ralentir un peu ? J'ai du mal à suivre...
     Il me lâche une fois arrivés au bout de la rue.
     –Désolé.
     –Enfin, qu'est-ce qui te prends ?
     –Rien. Je pensais simplement que tu serais mal à l'aise que quelqu'un voit tes paumes, étant donné que tu les caches toujours...
     –Eh bien l'alcool aidant, je ne m'en étais pas souciée, mais maintenant que tu le fais remarquer, oui, je suis gênée. Merci, D.
     Le gratifiant d'un regard sombre, je fouille dans ma poche pour en ressortir mes mitaines. Il m'en empêche en prenant de nouveau ma main. Plus tendrement, cette fois. Son geste m'étonne, mais je l'observe sans broncher. Il parcourt ma cicatrice du bout des doigts, s'amusant à relier les petites taches qui y sont inscrites, et je frissonne.
     –Si seulement tu n'avais pas cette..., commence-t-il. 
     –Cette quoi ?
     Nos regards se croisent et je note son air troublé. Je le suis également, cependant, je ne pense pas que ce soit pour les mêmes raisons.
     –Si seulement les choses étaient différentes, reprend-il.
     –De quoi tu parles ?
     Il reporte ses yeux sur ma paume et je lui saisis doucement le poignet pour lui faire lâcher prise, mes doigts encerclant son tatouage bleu, les deux barres traversées d'un crochet des Banerïn. Sa communauté. Notre communauté, bientôt.
     –Ça n'est qu'une cicatrice. Rien de plus, finis-je par dire. Elle est laide et c'est pour ça que je la cache. Pas de quoi en faire tout un plat, non ?
     Daniel me libère et je fais de même. Semblant soudain retrouver un soupçon de bonne humeur, il secoue la tête et me gratifie d'un sourire.
     –Tu as raison. Tu veux que je te raccompagne ?
     Sa sollicitude me fait grincer des dents. Bien sûr que j'en ai envie. Mais je connais le chemin par cœur, et il n'a aucune raison valable de faire le détour.
     –Ça devrait aller, merci.
     –Tu es sûre ? Après demain, ça ne risquera plus d'arriver, tu sais...
     Je lève les yeux au ciel devant sa sensiblerie, mais puisqu'il insiste, je ne me fais pas prier plus longtemps. Une fois devant la porte du pensionnat, nous discutons encore quelques minutes, de tout et de rien, indifférents aux autres orphelins qui rentrent, profitant de la présence l'un de l'autre comme si le temps s'était arrêté. Mais ça n'est pas le cas, et la dernière sonnerie marquant le couvre feu nous rappelle à l'ordre.
     –Je n'avais pas réalisé qu'il était si tard ! La Mère Supérieure va être furieuse !
     Je me dirige alors vers la porte, mais il me retient. Pour la troisième fois de la soirée. L'alcool me fait tourner la tête et j'ai du mal à garder les idées claires.
     –Reste encore. Tu t'en fiches de ce couvre-feu.
     –Facile à dire pour toi, mais je ne peux pas. C'est le dernier soir...
     –Justement. Quelques minutes de plus dehors ne feront de mal à personne.
     Il se rapproche de moi, plonge ses yeux dans les miens et mon cœur a un raté. Une part de moi veut l'écouter. Mais une autre n'a pas envie de faire quelque chose qu'elle regretterait le lendemain.
     –Décidément, c'est la soirée des surprises, raillé-je pour remettre de la distance entre nous. Toi qui d'ordinaire et si droit, tu m'encourages à enfreindre les règles ? Si je me fais enfermer dehors, je serais dans de beaux draps !
     –Ne t'en fais pas pour ça, répond-il l'air sombre, je suis certain que les portes de cette prison ne se refermeraient pas sans que tu y sois retournée.
     –Si tu le dis ! Allez, il faut que tu me laisse partir, maintenant, conclus-je plus sérieusement.
     –Précisément.
     Il soupire, de nouveau troublé.
     –Prends soin de toi, tu veux ?
     –Pourquoi tu me dis ça ? Ce n'est pas comme si on se quittait pour toujours ! 
     –Je n'ai pas le droit de te souhaiter bonne chance pour ton test ? Ce n'est pas parce que tu le prends à la légère que j'approuve. Alors, fais de ton mieux, d'accord ?
     –On verra.
     Puis il me libère, et je le laisse pour ouvrir la porte en bois du pensionnat à la volée. De l'autre côté du battant, la Mère Supérieure pousse un cri de stupeur en me voyant débouler, et je m'excuse, continuant ma course jusqu'au dortoir, histoire de ne pas lui donner l'occasion de me sermonner.
     En arrivant, je réalise que mes affaires son restées chez Daniel. Mais ça n'est pas un problème. De toute manière, je les récupérerai demain soir.

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