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« L'homme a besoin de ce qu'il y a de pire en lui s'il veut parvenir à ce qu'il y a de meilleur »

                             -  Nietzsche




                                       ⭐️









PDV extérieur

Clinique privée, Daegu centre🏥



La précipitation, la maladresse, la peur...

La colère.

Taehyung luttait.

Il devait rester calme, faire preuve d'empathie, de compréhension mais bordel, il n'y arrivait pas.

Il devait encore une fois, regarder son bien-aimé, l'être pour qui il donnerait sa vie, agoniser.

Il était arrivé seulement quelques minutes après l'appel. Le sifflement dans sa tête l'empêchait d'écouter quoi que ce soit autour de lui. Son père, son meilleur ami, son comptable qui le suppliait de se calmer.

Ils tentaient de lui faire comprendre que tout irait pour le mieux. Namjoon n'était pas vraiment en crise, mais le fait de répéter inlassablement les statistiques liées au décès de personnes noyées, semait le doute.

Jin s'en était rapproché. Il avait mis de côté son ressentiment et l'avait pris dans ses bras.

Taehyung n'avait attendu personne, il avait démarré sa Mercedes à la vitesse de la lumière et avait grillé plus d'un feu.

Il avait traversé les couloirs, les yeux perdus dans le vide, le souffle erratique et les mains rouges à force de craquer ses doigts entre eux.

Il avait ignoré un Jimin dévasté par les larmes.

Il n'avait rien à lui dire et il s'en voulait, mais il ne pouvait pas faire la part des choses.

Signer ce papier.

Oui signer le document qui permettrait à Jungkook d'être déporté dans un établissement privé qui disposait du matériel de drain.

Ses poumons avaient bu la tasse.

Il était fatigué !

Il était fatigué !!

Il était fatigué !!!

Il le lui avait dit, il avait dit à Jimin que Jungkook était trop fatigué.

Qu'est-ce qu'il faisait mal?
Était-il incapable de le protéger?

Pourquoi n'était-il pas rester avec lui?

Junghwan lui aurait dit que sa moitié valait mieux qu'une fichue réunion.

La culpabilité le rongeait depuis la bagarre avec Namjoon et celle-ci allait l'acculer encore plus quand il entendrait ce que le médecin avait à dire.



« ... »


« Je vous paie ce qu'il faut peu importe le prix! », avait-il crié.

Il parlait mais n'avait pas l'impression d'être entendu. Était-il fou, pourquoi n'arrivait-il pas à se faire entendre?

L'hôpital ne possédait pas cette foutue machine, la clinique privée non plus.
Il disposait d'un ancien dispositif qui appelait à la douleur, une machine a purge qui n'adhérait pas à l'anesthésie.

Le temps était court, la réflexion limitée et la peur grandissante.

Le temps et les mots avaient fait leur travail, le couloir se remplissait. Les médias à l'entrée, forcément voir autant de patrimoine financier sur place soulevait des interrogations.

Minho, Ji-Eun, Yoongi et ses parents, Namjoon, Jin, Moon, Hoseok, ils étaient tous là et ils avaient attiré la presse avec eux.

Taehyung se rongeait les doigts, il devait prendre une décision. Il n'avait pas le temps d'aller à Séoul même par la voie des airs, mais pouvait-il supporter les effets de cette machine sur son amant.

Est-ce que cet homme avait tellement fait mal à son fils qu'il serait impassible à la douleur d'une ponction?




« ... »



Jungkook devenait gris.

Il était aussi froid que la mer en hiver, ses lèvres avaient cette couleur sombre et son ventre était anormalement gros.

Il geignait de douleurs, il sifflait au moindre mouvement et suppliait qu'on lui vienne en aide.

Sa mère ne le supportait pas, ses amis non plus. Ils étaient plus d'un à fondre en larmes.

« Monsieur Kim », intervint le docteur une dernière fois.


        « Il est en train de mourir »



Cette voix, ce fait fit brutalement revenir le concerné sur terre. Taehyung était hostile à cette situation, il avait peur, il ne savait pas comment rester rationnel. Alors il prit la décision sans plus, il n'avait même pas la force de regarder son fiancé.

« Faites-le. », avait-il soufflé d'un ton solennel et complètement détaché, en quittant les lieux.

« Tout le monde dehors, apportez le matériel... », il avait entendu les dernières instructions du médecin.






« ... »





Là, sur les sièges de la salle d'attente, ils l'entendaient.

Tout le monde l'entendait.

Les infirmières, les autres médecins, les autres patients, ceux qui étaient là pour accompagner un proche.

Tout le monde entendait Jungkook.

Ses cris atroces qui trahissaient une douleur insoutenable. Et Taehyung était là, légèrement accoudé à son siège, les yeux rouges, le visage blanc et ces larmes solitaires qui lui échappaient.

Il avait l'air calme. Mais son cerveau était en pleine guerre. Minho avait fini par prendre Ji-Eun dans ses bras.

Puis...

Il y eut ce cri gutturale, effroyable. Le genre qui donnait des frissons et qui hérissait le poil.

Des infirmiers qui accouraient avec une toute autre machine, il se passait quelque chose. Taehyung n'avait pas la force d'en entendre plus, ni de voir ce qui pouvait bien se passer.

Et à défaut de voir le jeune Jeon, tout le monde le fixa lui, conscient qu'il devait être le plus atteint d'entre tous, en dehors de sa mère.

Il se leva soudainement, droit comme un piquet, tituba légèrement sur le côté alertant ses proches qui voulurent le rattraper mais il se reprit et tendit les mains dans un geste de défense pour que personne n'ose le toucher.

Dans sa vision périphérique, il aperçu une sortie, il s'élança. Il fallait qu'il sorte d'ici, c'était trop dur.

« ... »

La peur ne s'estompa pas.

La colère non plus.

D'où il était il ne pouvait plus entendre Jungkook, mais il l'entendait quand même?

Le son se rejouait dans son esprit?
Sa conscience prenait plaisir à le torturer? Chercher un coupable ou se détester soi-même?

La culpabilité est une ennemie commune.

Il voulait embrasser son partenaire, lui promettre la lune et faire toutes ces conneries romantiques auxquelles il n'avait jamais pris goût. Mais avec Jungkook il était sûr qu'il aimerait.

« Oui j'aimerai le faire avec toi. Te prouver que l'éternité existe, qu'un nous jusqu'à la fin des temps est possible, que tu peux être le père que j'ai perdu et celui que tu n'as jamais eu »

Les lèvres de Taehyung tremblaient, elles étaient brûlantes, mais pas de ses baisers, non elles l'étaient des sanglots retenus.

Il se le répéta encore et encore. Il en avait besoin.

Les autres étaient sortis, il le fixait, accroupit près des poubelles. Il se tenait les côtes comme s'il ressentait avec Jungkook.

Alors Ji-Eun et Minho se le demandèrent, ils se demandaient à quel point leurs enfants s'aimaient :

Peut-on s'aimer à ce point, peut-on se fondre tellement l'un dans l'autre que l'amour ne suffirait plus à justifier ce que nous signifions pour chacun?

A quel moment peut-on dire que deux âmes en sont en fait une, tant elles sont attirées l'une par l'autre?

Taehyung était Jungkook.

Jungkook était Taehyung.

« T-taehyung? », Jimin avait prononcé doucement. Accablé par la culpabilité.

Il était dans un état déplorable, dans les bras de son homme.

Taehyung n'avait pas pu calculer sa vitesse de réaction, son geste était vif, prononcé et dur. Il n'avait pas besoin de dire quoi que ce soit pour traduire la colère qu'il éprouvait actuellement contre le meilleur ami de son fiancé.

Il s'était approché vivement de lui mais Hoseok était prêt à rendre les coups s'il pleuvait. Il serra donc plus son copain contre lui, et Taehyung capta dans sa vison périphérique son hyung.

Jin aussi était prêt à l'arrêter. Mais l'héritier avait changé, il s'était promis ne plus en arriver là, sauf si c'était nécessaire.

« J'avais dit non »

Taehyung avait dit d'une voix basse, cassée par la douleur, blessée par ses pensées.

« Je t'avais dit non Jimin », ses yeux rouges laissèrent échapper quelques larmes supplémentaires, il pointait son interlocuteur du doigt et son autre main tenait sa poitrine compressée par la crainte de perdre son amant.

« J-je... »

« Non, je ne peux pas. Je ne veux pas entendre ce que tu as à me dire s'il te plaît »

Le supplice, c'est ce qu'exprimait la posture, les gestes, le faciès de l'hériter. Il tremblait un peu, sa tête bougeait de gauche à droite comme s'il refusait une vérité.

Il se dirigea vers l'intérieur. À peine avait-il poussé le battant de la porte, qu'il entendit à nouveau les gémissements de douleur de son conjoint.

Il se retourna une dernière fois, la main sur la porte.

« Regardes-toi, dans les bras de celui que tu aimes- »

Il n'avait même pas fini sa phrase, pris d'un violent spasme. Son père voulu se rapprocher mais se ravisa.

Taehyung avait seulement voulu dire qu'il l'enviait.

Que lui aussi voulait tenir son petit ange dans ses bras.

Mais il tomba, il tomba et sa tête rencontra la première la matière froide du sol.

Les carreaux froids de la clinique, où le rouge tâcha le blanc.











.-.

1440 mots!




Je crois dans dix chapitres environ c'est fini.

La ponction c'est le fait de se faire retirer des cellules, du tissu ou du liquide avec une aiguille fine d'une partie du corps ( def google)

Je ne me suis pas renseigné(e), j'ai seulement fait le lien avec un souvenir passé. J'ai été en vacances en famille dans un pays aux conditions limitées, j'étais malade et on avait été aux urgences. Un enfant au ventre bien gros plein d'urine avait dû subir une ponction, on l'entendait jusqu'au hall. (Il devait avoir max 3 ans)

Donc je ne sais pas si ça se fait toujours comme ça ou si c'est juste qu'il n'avait pas de matériel pour faire autrement, mais j'avais douze ou treize ans et je m'en souviens encore, j'ai même pleuré alors que je ne le connaissais pas.

Dans le cas de Jungkook je doute que ça se fasse comme ça dans la vraie vie, donc acceptez le côté irréaliste de la chose juste pour que je puisse intégrer les problématiques, mon objectif là est de pouvoir enfin confronter Taehyung et Jimin. Il est temps que le meilleur ami comprenne certaines choses pour que le processus de guérison de Jungkook soit effectif.

Taehyung aussi évolue, il fait des crises de colère depuis qu'il est tout jeune, et là il apprend à ne pas céder.

J'espère que vous comprendrez.

Sinon merci encore, le nombre de lectures depuis quelques jours c'est incroyable et merci pour tous vos messages, l'écriture est ce que je ne dis pas dans la vraie vie, un autre moyen de respirer.

Je rappelle que les images proviennent toutes de pinterest et ne sont pas le fruit de mon travail. ⚠️

Bisous💜

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