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Chapitre 78

ASHER

Le lit s'affaisse à mes côtés. J'accorde un bref regard à Hailey, assise.

Je m'apprête à lui dévoiler mon plus gros point faible. Et, putain, je crois que je n'ai jamais eu une trouille pareille.

- Du haut de ses cinq ans, Lizzy était une petite fille intelligente, elle était remplie de bonnes intentions et déjà très sensible au sujet de la vie. J'avais onze ans de plus qu'elle et pourtant, c'est elle qui m'apprenait certaines choses. J'ignore d'où elle sortait tout ça.

Son visage s'impose à mon esprit.

- Après avoir discuté avec Cam, elle a commencé à sauter sur mon lit, défaisant les draps que ma mère avait fraichement changés du matin. Je me suis prêté à son jeu, et je me suis amusé avec elle. Je l'ai chatouillée jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus de rire.

Le souvenir de son rire résonne dans mes pensées.

- Elle gigotait sans s'arrêter. J'étais heureux de la voir rire, comblé de pouvoir être son grand frère. Je m'imaginais déjà lorsqu'elle serait grande et que je devrais être sur mes gardes pour veiller sur elle, bien plus que je ne le faisais déjà.

Si seulement j'avais su que j'aurais dû faire attention à elle ce soir-là en particulier...

Mes yeux me brûlent, toutefois, je ne montre rien, comme impassible à ce que je suis en train de raconter.

- En pleine récréation, ma mère l'a appelée d'en bas pour qu'elle puisse se préparer. Je l'ai suivie, mais Lizzy m'a ordonné de rester hors de la salle de bain, prétextant un moment entre elle et ma mère.

Je souris tristement.

- Elle est rapidement sortie, vêtue d'une petite robe à volants, pour me demander de lui attacher ses cheveux en une queue de cheval. Elle adorait que je les lui fasse, même si le résultat n'était pas toujours très réussi. Elle me réclamait sans arrêt de lui laisser de fines mèches sur son front, pour qu'elle soit plus jolie.

Une larme s'apprête à franchir la barrière que je leur impose, mais je l'en empêche fébrilement d'un revers de la main.

- On est ensuite descendus tous les deux, elle était sur mes épaules, en rigolant aux éclats. Elle a rejoint ma mère vêtue de son long manteau beige.

Je revois encore le sourire ravissant de ma mère.

- Ma mère a constamment été d'une incroyable élégance. Ses cheveux bruns parsemés de petits cheveux blancs la rendaient encore plus jolie. Elle, elle détestait par-dessus tout, elle assurait que ça la vieillissait.

Mes poings se serrent douloureusement.

- Lizzy m'a ensuite demandé de lui enfiler son manteau. Je me suis agenouillé à sa hauteur, puis elle m'a fait signe de m'approcher un peu plus près pour qu'elle puisse me confier un secret.

Cette fois, je ne parviens pas à intercepter une larme solitaire. Elle s'échoue sur mon jean.

- J'ai attendu qu'elle approche sa petite bouche de mon oreille. De sa voix la plus discrète possible, elle m'a dit : "Tu sais AshAsh, même si tu ne viens pas avec nous, c'est toi que je préfère."

Je me souviens encore de son sourire angélique à ce moment-là.

- Ensuite, elle a claqué ses lèvres sur ma joue. Pour l'embêter, je lui en ai demandé un sur le front, l'autre joue et le nez. Amusée, elle l'a fait sans hésiter. Elle avait beaucoup d'amour à consacrer.

Seulement, la vie a décidé de ne pas lui laisser l'opportunité de le partager plus encore.

- Je me suis relevé, elle a soudainement affiché une moue, en plissant son petit nez. "Je préfère quand tu es petit, comme moi. Je veux être grande, moi aussi !" C'est ce qu'elle m'a dit d'une voix enchantée. Ma mère lui a répondu qu'elle avait bien le temps de grandir.

Si elle avait su, elle ne l'aurait sûrement pas dit...

Hailey ne dit rien, attentive à ce que je raconte. Je la regarde brièvement en distinguant ses prunelles émeraude, larmoyantes.

- Ma mère s'est rapprochée de moi et m'a embrassé la joue à son tour, en me sermonnant d'être sage. J'ai levé les yeux au ciel pour lui faire comprendre que je n'étais plus un gamin.

Tous les souvenirs de cette soirée me reviennent en mémoire. Ce vendredi soir, annonçant l'approche du week-end en famille.

- Lizzy a glissé sa main dans celle de ma mère puis avant de s'éloigner vers la voiture, elle m'a dit : "On revient tout à l'heure AshAsh ! Te quiero."

Je retiens un nouveau sanglot.

- Elle répétait sans cesse ces deux mots que je lui avais appris. Avant, elle les disait sans en comprendre le sens. Quand je lui ai dit que ça signifiait "Je t'aime", elle ne me le disait plus que dans cette langue, avant de s'endormir ou de quitter la maison, c'est devenu un rituelle pour elle.

Je marque une pause, puis poursuit :

- Je suis resté sur le pas de la porte pendant que ma mère l'attachait à l'arrière de la voiture. Elle s'est installée derrière le volant, et toutes les deux m'ont adressé un petit signe de la main, avant de disparaitre dans la rue adjacente à mon quartier.

J'essaie de reprendre mes esprits.

- Totalement absorbé par le match de foot et nos parts de pizzas refroidies, mon père et moi étions euphorique devant chacun des joueurs. Nous avons été interrompus par un coup de fil, en pleine extase après un but marqué par notre équipe favorite.

C'est présentement que ça s'annonce bien plus pénible.

- C'est mon père qui a décroché. Son visage est promptement devenu blême, il évitait mon regard, il ne savait plus quoi dire à l'autre bout du fil.

Ma mâchoire tressaute.

- Il a vite enfilé son manteau après avoir raccroché, puis m'a m'ordonné de rapidement rejoindre notre deuxième voiture. Je l'ai fait sans protester, ni demander aucune explication. Quelques minutes après, il a démarré en trombe, je ne l'avais jamais vu aussi déboussolé. J'aurais dû comprendre.

J'aurais dû me douter que toute cette agitation soudaine concernait Lizzy et maman.

- J'étais complètement à la ramasse. Je ne comprenais rien. À en voir mon père pourtant, j'aurais dû percuter. Peu après nous sommes arrivés à l'hôpital, et c'est seulement à cet instant que j'ai compris que ma mère et Lizzy avaient un véritable problème.

Putain, ma gorge se serre.

- Mon père s'est précipité vers la première infirmière disponible en demandant si elle avait la moindre information concernant mademoiselle Lizzy et madame Caroline Downs. Elle a expressément tout expliqué à mon père.

Je ravale mes larmes.

- J'étais à côté, mais personne ne faisait attention à moi. J'écoutais tout. Tout ce que disait l'infirmière, je l'assimilai indirectement.

Je n'ose plus regarder Hailey.

- L'infirmière en est rapidement venue aux faits : "Votre fille et votre épouse ont eu un accident de la route. Lizzy est en salle d'observation. En revanche, monsieur Downs, j'ai le regret de vous annoncer que nous n'avons pas pu sauver votre épouse suite à la collision. Je vous présente mes plus sincères condoléances."

Je reprends, tant bien que mal, ma respiration.

- Mon père s'est effondré, comme si le monde s'écroulait sous ses pieds. Moi, j'avais conscience que ma mère n'était plus là, et que ma petite sœur était dans un grave état. Papa s'est dirigé vers la chambre où ma mère reposait. De là où je me tenais, je n'ai aperçu que son profil. Le teint pâle, ni l'ombre d'un sourire.

Le souvenir de son visage sans vie me provoquerait presque un haut le cœur.

- Instinctivement, je me suis dirigée vers cette même infirmière en lui demandant la chambre de Lizzy. Pour moi, il m'était impossible d'imaginer mon quotidien sans elle.

Mes jointures sont devenues blanches.

- Mon père était au chevet de ma mère, anéanti. L'infirmière m'a gratifié d'un triste sourire, en me demandant d'attendre mon père. Seulement, il était inconcevable pour moi, d'attendre. Je voulais m'assurer, qu'elle ne souffre pas, qu'elle ne manque de rien.

Mon esprit déborde de souvenirs affligeants.

- L'infirmière m'a ensuite appris qu'il fallait attendre que Lizzy se réveille pour avoir le droit aux visites. L'attente est rapidement devenue insoutenable. J'étais entre la chambre où mon père pleurait la mort de ma mère, et celle où ma petite sœur reposait. Tout ce que je souhaitais, c'était de pouvoir voir Lizzy.

En y repensant, cette attente a été l'une des pires chose durant cette épreuve.

- Quand l'attente a pris fin, mon père n'était toujours pas avec moi, encore dans la chambre de ma mère. J'ai traversé le pas de la porte de sa chambre, seul. Son corps frêle et inerte, était allongé entre ces quatre murs blancs. Ses cheveux fin n'était plus coiffé en queue de cheval, ils encadraient son visage, de part et d'autre. Ses joues habituellement roses, étaient devenues pâles.

Je renifle discrètement.

- Je me suis emparé de sa petite main entre la mienne, imposante. Je lui ai promis dans un murmure que tout irait bien, sans même savoir si ce que je disais était vrai. Je lui ai ensuite dit qu'elle se débrouillait comme une grande. C'est à cet instant que ses petites paupières se sont ouverte sur ses prunelles bleues.

J'essuie hargneusement une autre larme.

- Sa faible voix enrouée s'est péniblement élevée : "Une grande comme toi, Ash ?" J'ai hoché la tête sans attendre. Elle a extirpé ses fins petits doigts, pour les poser contre ma joue. Le contraste de ses doigts froids contre mon visage était flagrant. Inquiète, elle m'a demandée pourquoi je pleurais.

Je mords durement ma joue.

- J'ai essayé de trouver les mots justes pour expliquer à ma petite sœur qu'elle allait mourir. "Tu dois grandir sans moi princesse, on t'attend autre part."

Une larme, puis une deuxième roule sur mes joues. Les doigts d'Hailey s'immiscent délicatement entre les miens, je les entrecroise fermement.

- Elle a froncé les sourcils. Elle n'était pas stupide, elle avait compris. J'ai essayé de la rassurer du mieux que je pouvais. "Tu sais que tu es déjà grande, pas vrai ? Surtout là-dedans." J'ai posé ses doigts contre la paroi qui protégeait son cœur, il battait lentement, d'une lenteur douloureuse.

Je ferme les paupières, comme pour empêcher d'autres larmes de trouver leur chemin.

- Incertaine, Lizzy m'a demandé : "Mais j'ai besoin de toi pour grandir AshAsh, non ?" Sa voix s'affaiblissait au fur et à mesure que le temps s'écoulait. J'ai pris conscience que c'étaient ses dernières minutes. Elle m'a ensuite avouée : "Je suis fatiguée grand frère..." Je lui ai dit de s'endormir, que j'étais tout près d'elle.

Le pouce d'Hailey caresse doucement le dos de ma main.

Putain, ça fait foutrement mal.

- Elle m'a demandée si je pouvais lui raconter son histoire préférée, celle que je lui lisais chaque soir. À la fin du conte de fée, je me suis approché d'elle. Elle m'a offert son joli sourire, puis j'ai déposé mes lèvres sur son front. Comme moi dans la soirée, elle m'en a réclamé un sur son nez, son front et son autre joue. Je me suis attardé sur chacune zone, en profitant de sa peau encore tiède sous mes lèvres. Je lui ai murmuré : "Te quiero, Lizzy." Elle a hoché la tête en fermant petit à petit les paupières. Elle a faiblement chuchoté : "À demain AshAsh. Te quiero"

Je serre un peu plus la main d'Hailey.

- C'est la dernière fois que j'ai pu entendre sa voix. La dernière fois que j'ai pu voir son sourire. Je lui ai répondu en espérant qu'elle m'entende encore : "À demain petite sœur", alors que je savais qu'elle ne rouvrirait pas ses yeux le lendemain matin.

C'est en cet instant que je suis entré dans une phase dont je ne suis plus jamais sorti. Celle où la culpabilité m'a affligé, celle ou l'obscurité m'a entièrement engloutie pour ne plus jamais me permettre d'y échapper.

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